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Souvent moqué par les Confédérés pour sa dette abyssale, Genève résiste pourtant. Pire, le canton semble éclater de santé: un journal local révélait que les comptes 2022, budgétés avec un déficit de 300 millions, allaient finalement s’avérer positifs, de 1,3 milliard !
On pourrait dire merci aux entreprises, notamment celles actives à l’international, pour ces beaux résultats. Merci à ces entreprises qui restent malgré une fiscalité plus lourde qu’ailleurs. Mais non! Au lieu de cela, on les attaque, on les dénigre. Dans le flow électoral de ce printemps, certains politiciens en rajoutent une couche à coups de clichés, en valorisant le petit, forcément tout mignon et vertueux, au détriment du grand, évidemment pollueur et d’un temps dépassé. Oubliant au passage leur large contribution au train de vie du canton et aux affaires des PME.
Mais comme à Genève, on n’aime vraiment pas l’argent, sauf bien entendu lorsqu’il s’agit de le dilapider, certains proposent de charger encore la barque, en augmentant l’imposition des dividendes des entreprises familiales (votation du 12 mars), d’augmenter de 50% l’imposition de la fortune qui est déjà la plus élevée de Suisse ou d’augmenter le plafond du bouclier fiscal (votations du 18 juin). Le volet «dépenses» n’est pas en reste puisqu’une initiative (IN 181) propose de faire exploser les emplois publics, par un mécanisme de hausse perpétuelle, déconnecté de toute réalité. Et tant pis si le canton est déjà celui qui taxe et qui dépense le plus de Suisse.
Au fil de leurs attaques contre l’attractivité économique et fiscale du canton, les auteurs de ces propositions ont tiré la leçon des échecs précédents. Pour donner un supplément de chance à leurs propositions, ils ajoutent un allègement (léger) de la pression fiscale pour quelques-uns, en contrepartie de l’augmentation (forte) de la charge d’une minorité. Histoire de s’offrir quelque indulgence et de monter les contribuables les uns contre les autres.
Ce petit jeu pourrait toutefois bien avoir un effet boomerang. Car à force de dire à ces généreux contribuables qu’on ne les aime pas, ils finiront par se détourner de la dédaigneuse Genève. La fiscalité très progressive du canton est d’une construction très fragile: on retire quelques fondements importants (quelques-unes de la part infime (1%) d’entreprises qui rapportent le 78% de l’impôt sur le bénéfice et 86% de l’impôt sur le capital) , et c’est l’ensemble de l’édifice qui vacille. Certes pour l’heure, ces fondements semblent solides. Mais ce qui est vrai un jour le sera-t-il toujours? Car d’autres places économiques ont également des arguments à faire valoir. Et l’atout concurrentiel de Genève face à d’autres cantons – un aéroport international qui lui assure un volume d’affaires et de commerce important – est attaqué de toutes parts. A jouer à l’enfant gâté, Genève pourrait finir par perdre.
Stéphanie Ruegsegger, directrice politique générale
Bravo pour ce blog qui mets les points sur les ” i “.
Ces initiatives sont toujours le fait d’une gauche-verte-bobo-écolo qui n’existe que tant que les autres payent.
Churchill disait: ” “Le socialisme est une philosophie de l’échec, un principe de l’ignorance et l’évangile de la jalousie.”
Bonne journée