La Suisse devient, lentement mais sûrement, une « Start-up Nation ». Les levées de fonds dépassent le milliard par année, une spin off de l’EPFZ (GetYourGuide) vient de lever 500 millions de dollars, l’arc lémanique apparaît dans le haut du classement Startup Genome, et à Berne, Présence Suisse lance une campagne #SwissTech pour promouvoir notre écosystème aux quatre coins du monde. Enfin, last but not least, nos multinationales s’engagent pour le développement de la région. A l’image de la plus importante d’entre elles, Nestlé, qui veut faire de la Suisse le laboratoire de l’alimentation de demain.
Bâtir en Suisse une « Food Valley », le laboratoire de référence de alimentation de demain
L’information est passée quasiment inaperçue. Il y a deux mois, Nestlé annonçait la création d’un accélérateur à start-up sur son site de Vers-chez-les-Blancs. Pas n’importe lequel: le plus grand accélérateur au monde dans le domaine de la nutrition. En collaboration avec l’EPFL, l’Ecole hôtelière (EHL), et d’autres acteurs économiques. Un signal fort: le premier groupe agroalimentaire mondial veut investir en Suisse. « La Suisse occupe une place centrale pour Nestlé, affirme le groupe dans un communiqué, avec environ 60% de son budget R&D global de 1,7 milliard investi dans le pays ». A Lausanne, Orbe, Avenches ou Konolfingen. Non seulement Nestlé investit dans la recherche en Suisse, mais elle veut fédérer les acteurs, attirer les meilleures start-up, les meilleurs chercheurs, et faire de la Suisse le principal centre de compétences au monde dans un domaine central de notre époque, une alimentation durable. Bâtir en Suisse une « Food Valley » de référence, de la production agricole à l’emballage, en passant par la nutrition de précision ou les alicaments. C’est réaliste: avec la force de frappe de Nestlé, associée aux EPF, à l’EHL et aux autres acteurs en Suisse (Firmenich, Givaudan, Tetrapak, Bühler, etc.), nous sommes imbattables. Je ne suis pas certain que tout le monde en ait pris conscience en Suisse.
Renforcer la collaboration entre multinationales, PME, start-up et Hautes Ecoles
Lors d’un récent voyage en Israël – l’autoproclamée « Start-up Nation » – un investisseur de Tel Aviv m’a lancé, en souriant: « C’est bizarre que vous veniez voir comment ça marche chez nous. C’est nous qui devrions venir chez vous: vous avez tout! Les PME, les banques, les multinationales. Nous, nous n’avons que les start-up! ». Il a raison. La Suisse est une puissance économique. Il lui manquait, il est vrai, la force d’un écosystème à start-up capable de renouveler cette puissance. Bâtir les Nestlé de demain. A l’image de ce pharmacien allemand qui, en 1866, abandonne la production de gaz combustible pour inventer une farine lactée. Un pivot à 180° de son entreprise. Le startupper Henri Nestlé venait de poser les bases de la plus grande entreprise agroalimentaire mondiale.
Une start-up nation, en mieux
Aujourd’hui, à l’heure du numérique, les nouveaux géants de l’économie émergent aux Etats-Unis et en Chine. L’Europe est aux abonnés absents. Nous devons réagir. Nous en avons les moyens. Par une alliance de nos multinationales, comme Nestlé, avec nos start-up, nos PME et nos Hautes Ecoles. Un modèle à suivre. Une Start-up Nation, en mieux.