Hoi zäme, c’est quoi une start-up?

L’administration fédérale est une tête de mule (avec tout le respect que je lui dois). Voilà sept ans que je lui demande de définir une start-up en « bernois fédéral ». Pour la différencier, par exemple, d’une multinationale. Mais… comment dire? C’est compliqué. Le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) est convaincu que toutes les entreprises doivent être soumises au même traitement, qu’elles fassent un millier ou un milliard de chiffre d’affaires. Le Seco considère donc qu’une définition n’est ni possible, ni souhaitable, car une start-up est une entreprise comme une autre, point barre. Ce qui est faux: une start-up n’est pas une entreprise comme une autre. Car en fait, ce n’est pas une entreprise.

Il faut définir les start-up, des entreprises pas comme les autres…

Qu’est-ce qu’une start-up? Sans entrer dans un débat juridique inutile (on l’a déjà définie à Washington, Bruxelles ou Delémont, on devrait donc aussi y arriver à Berne), interrogeons-nous sur son utilité. A quoi sert une start-up? Essentiellement à développer l’innovation issue d’un laboratoire scientifique, en vue de la commercialiser. La start-up ambitionne donc de devenir une entreprise, mais elle ne l’est pas encore: elle est le véhicule économico-scientifique d’un chercheur entre son labo et le marché. La start-up occupe ainsi le terrain qu’aucune entreprise, PME ou multinationale, ne peut ou veut occuper. Elle est au cœur de la capacité d’innovation d’une économie. Centrale et fragile, elle mérite donc un soin particulier. Tous les pays développés l’ont compris.

Or, Berne ne veut pas définir les start-up…

En 2013, constatant que tous nos concurrents prenaient soin de leurs start-up, j’ai proposé au Conseil fédéral de se mettre à jour. Mon postulat a été adopté, et a servi de base à l’embryon de politique d’innovation naissant en Suisse. Ce qui est bien, à un détail près: le Seco a refusé de donner une définition des start-up (alors que le Parlement le lui demandait). Il n’a donc rien proposé pour elles, puisqu’elles n’existent pas. Logique. Deux ans plus tard, rebelote du Seco, en réponse à une autre motion. Argument: « Les start-up ont les mêmes soucis qu’une multinationale, car elles évoluent sur des marchés internationaux ». Les têtes de mule ont de l’humour. 

Pourtant, Berne devra quand même définir les start-up

L’année dernière, tout aussi têtes de mule, nous avons adopté une motion pour soutenir fiscalement les start-up. Le Parlement redemande donc une nouvelle fois à l’administration de les définir. Cette fois, le Département des finances prend la relève (sans les dogmes du Seco) et lance une procédure de consultation inédite, avec cet appel : « Comment distinguer les start-up des autres entreprises? » Nous sommes donc passés de: « C’est impossible », à « Dites-nous comment faire ». Un progrès notable. Profitons-en.

Les start-up doivent maintenant s’unir et mieux faire entendre leur voix

Les start-up doivent faire entendre leur voix, avec un discours clair. Le nouveau ministre de l’économie me demandait récemment qui parlait au nom de start-up à Berne. Bonne question. Ce n’est ni Economiesuisse, ni l’USAM. Cette consultation est donc une occasion unique de signaler que les start-up existent, parlent d’une seule voix, et sont un partenaire privilégié du Conseil fédéral.

Participez, zäme!

La consultation a lieu le 27 mars à Berne. Contributions bienvenues ci-dessous, ou par mail à [email protected].

2 réponses à “Hoi zäme, c’est quoi une start-up?

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