Un livre 5 questions: Miradie d’Anne-Frédérique Rochat

Miradie d’Anne Frédérique Rochat: introduction

Editions Luce Wilquin

« Miradie a la curieuse sensation que sa peau s’affine durant la nuit, qu’elle en égare des minuscules particules, des tout petits bouts, mais pourquoi ne trouve-t-elle jamais, en s’agenouillant au pied de son lit et en scrutant ses draps, de preuves concrètes de ce dénuement ? » Miradie a perdu ses parents très jeune. Sa tante l’a recueillie. Cette dernière lui fait payer cet accueil par des reproches assez communs dans les milieux familiaux. Quant à son collègue de travail, il ne cesse de profiter de sa gentillesse.  Miradie s’évade grâce à Patrice, son ami d’enfance. C’est dans ce contexte qu’apparaît Benoît. Un roman sensible qui ne manque pas de cruauté. Aux éditions Luce Wilquin.

 

Une phrase du livre :

« Un goût d’humus, de sueur et de poussière persistait sur sa langue ».

 

Miradie: interview d’Anne-Frédérique Rochat

Le prénom Miradie, fort rare, me fait penser à «regarder le jour». D’autant qu’elle est persuadée que la nuit, durant son sommeil, sa peau s’affine. Le manque d’amour, de lumière, pousse-t-il le corps à se déliter ? Une raison particulière vous a-t-elle incité à choisir ce prénom pour votre protagoniste?

Dans ce septième roman, j’ai eu envie de faire le portrait d’une femme un peu en décalage, une femme poreuse qui peine à mettre la bonne distance entre elle et le monde extérieur, et je souhaitais que son prénom raconte quelque chose d’elle, de cette sensibilité. J’étais prête à inventer un prénom, je cherchais, j’assemblais des syllabes, et Miradie m’est venu, c’est après que j’ai vu sur Internet que ce prénom existait. Pour moi, il fait écho au verbe « irradier », mais chacun peut y entendre ce qu’il veut. J’aime beaucoup « regarder le jour » ; plusieurs personnes m’ont dit que ça leur évoquait le mot « maladie », ce qui va aussi très bien pour mon personnage qui a l’impression de s’effriter. Cette curieuse sensation me permet de parler de son manque de protection face aux agressions de façon poétique, mais on peut également y voir une sorte de dessèchement dû au manque d’amour, de lumière, oui. Elle perd ses pétales comme une fleur en manque d’eau.

La nuit, est-ce un moment idoine pour crier?

Oui, pour Miradie en tout cas. Quand elle n’en peut plus, qu’elle s’est fait humilier, engueuler toute la journée par des clients mécontents, qu’elle déborde, fulmine, alors il lui arrive, dans l’obscurité du parc, si personne ne s’y balade (elle ne veut surtout pas déranger), de crier. L’avantage de la nuit est qu’on ne la voit pas, on ne peut pas la reconnaître. Elle se révolte incognito, lâche la vapeur, afin de pouvoir, dès le lendemain, se retrouver derrière le bureau de réception de l’hôtel du Canier avec son plus charmant sourire pour faire face aux nombreuses réclamations.

Miradie et Patrice sont amis depuis le jardin d’enfant. Ils sont très possessifs l’un envers l’autre. L’amitié homme-femme est-elle illusoire, ou prêtez-vous à l’amitié –en général- les mêmes mécanismes que l’on prête à l’amour « conjugal »: un terrible instinct de possession ?

Je ne crois pas que l’amitié homme-femme soit illusoire, tout est possible, mais il me semble plus facile que cette amitié naisse après avoir vécu une histoire, ainsi le désir a été assouvi, mais cela dépend de chaque personne, de chaque lien, on ne peut pas faire de généralités. Ah, l’instinct de possession, le sentiment d’appartenance, comment s’en débarrasser ? Dans plusieurs de mes textes, j’ai travaillé sur cet instinct qui est assez effrayant mais tellement humain. Comment aimer l’autre sans vouloir le posséder, sans projeter sur lui ses attentes ? Vaste question, et gros travail, mais c’est une quête qui me plaît. Dans le roman, la jalousie qu’éprouvent Patrice et Miradie envers les « nouveaux arrivants » raconte l’ambiguïté de leur rapport, de leurs sentiments. Ils ne sont pas ensemble, mais se comportent comme tel. Je crois que Patrice est amoureux de Miradie, et serait prêt à vivre une histoire avec elle, et je crois que Miradie éprouve aussi du désir pour Patrice, en plus de la tendresse et de l’amitié, mais elle le refuse, le nie totalement, peut-être par peur de détruire leur lien qui est si important pour elle : il est son être cher, son confident, son proche, elle n’en a pas vraiment d’autre.

Benoît, l’amant de Miradie, a une attitude totalement détachée. Les maltraitances subies durant son enfance expliquent-elles sa désinvolture ou est-ce simplement une recherche de plaisir immédiat et sans lendemain ?

Benoît est assez lourd par moments, je ne l’épargne pas et prends même plaisir à grossir un peu ses traits, donc j’avais envie qu’on entrevoie – durant un court instant – une blessure, un traumatisme, qu’il ne soit pas complètement détestable. Tout n’est pas toujours explicable, justifiable dans un caractère, que ce soit dans la vie ou dans les romans, et c’est très bien ainsi, mais je pense quand même que le rapport que l’on a à l’amour, la peur ou le désir d’attachement, prend ses racines dans l’enfance, dans le lien qu’on a créé, ou pas, avec les personnes qui nous ont élevées.

La question que je pose à tous les auteurs : à quel personnage littéraire vous identifieriez-vous ?

Voilà une question difficile, j’y ai réfléchi et je ne sais pas quoi répondre. Il y a de nombreux personnages littéraires qui m’ont bouleversée, marquée, mais ils ont toujours un destin tragique, je n’ai pas du tout envie de m’y identifier !, ou alors juste le temps du roman et d’une catharsis…

Biographie d’Anne-Frédérique Rochat

Photo: Marika Dreistadt

Anne-Frédérique Rochat est née le 29 mars 1977 à Vevey, elle a grandi à Clarens sur Montreux. En juin 2000, elle obtient un diplôme de comédienne au Conservatoire d’Art Dramatique de Lausanne, depuis elle joue régulièrement en Suisse romande. Elle a commencé par écrire des pièces de théâtre, puis a eu envie de s’essayer à un autre genre qu’elle aime et admire particulièrement, le roman. Aujourd’hui, elle continue de jouer et d’écrire. Elle vit à Lausanne.

Découvrez sa biographie complète, ses romans, ses pièces de théâtre sur le site personnel d’Anne-Frédérique Rochat en cliquant ici.

 

 

Interview réalisée par Dunia Miralles  pour “Ecrire à mille”.

Un livre 5 questions: Morceaux de Sacha Després

Morceaux de Sacha Després: introduction

Dans ce roman de Sacha Després, Idé Fauve et son frère Lucius, comme les autres produits de leur espèce, sont destinés à la consommation de l’élite d’un monde post-apocalyptique. Un livre entre décadence romaine, références à l’actualité et anticipation. Un monde nauséabond, que je n’ai visualisé qu’en pénombres rouges et noires, où l’être humain est une denrée. Un texte qui pourrait faire une terrifiante adaptation pour le cinéma et dont le rythme et le phrasé ne manquent pourtant pas de poésie. Morceaux est paru aux Editions l’Âge d’Homme en 2018.

Une phrase du livre :

« Le géant se souvient du grincement qui accompagne l’ouverture de cette porte, mais pas du squelette qui repose derrière ».

 

Morceaux : interview de Sacha Després

Comment vous est venue l’idée de ce livre ?

À l’origine de Morceaux, il y a d’abord La Route de Cormac McCarthy. J’ai trouvé ce roman post-apocalyptique fascinant et trouvais intéressant de me projeter plusieurs générations après le chaos décrit dans ce livre. Je me suis demandé comment une société pouvait se reconstruire sur un postulat culturel a priori aberrant comme le cannibalisme.

J’ai puisé ensuite mon inspiration dans l’observation de nos sociétés contemporaines dites « civilisées », lesquelles sont basées sur des systèmes de domination interconnectés. Les logiques économiques, politiques et culturelles qui dominent aujourd’hui sont des logiques cannibales. Elles exploitent, asservissent, hiérarchisent, tuent en masse des corps d’individus humains et non humains. Les abattoirs sont les lieux paroxysmiques de cette dévoration. C’est pourquoi ils sont au cœur de Morceaux.

Vous êtes écrivaine et artiste peintre. En lisant Morceaux j’arrivais à sentir une terrifiante odeur de putréfaction et je ne pouvais m’imaginer son décor qu’en deux teintes : noir et rouge, à l’instar de la couverture qui représente l’un de vos tableaux. Quand vous écrivez un livre peignez-vous en parallèle l’univers mental dans lequel vous plonge le récit ? Si c’est le cas, n’est-ce pas trop lourd d’être totalement immergée dans un univers aussi sombre ?

Morceaux est en effet très visuel et « un livre à odeurs ». J’y ai mis les gravités du monde et les couleurs qui vont avec. Je voulais qu’on les renifle, qu’on les suive à la trace et qu’on les avale, comme de vrais cannibales.

Pendant l’écriture de Morceaux, j’ai peint plusieurs tableaux. J’en ai même fait à un « roman-expo » éponyme. Certains ont une odeur de soufre et d’autres sont, au contraire, très lumineux. Je pense qu’inconsciemment j’avais besoin de cet équilibre pour ne pas me laisser moi-même « digérer » par le livre.

Des études montrent qu’il n’y a jamais eu autant d’esclaves de par le monde qu’actuellement. D’après vous, cette tendance s’accroîtra-t-elle ?

Tant que le dieu Argent règnera sur ce monde, il y aura des esclaves. Si l’on en croit l’historien Yuval Noah Harari, auteur des formidables best-sellers Sapiens et Homo Deus, ce qui nous attend est encore pire. Le transhumanisme sur lequel se concentrent aujourd’hui les investissements des élites, est un projet de rupture totale avec l’humanisme (et non son prolongement). Ce qui se dessine à l’avenir est une partition de l’humanité en différentes castes biologiques. Autrement dit : le néofascisme. Harari explique qu’il y aura d’un côté l’espèce dominante, l’homo deus, qui aura accès à l’intelligence artificielle, pourra s’offrir la santé, la beauté, un cerveau « augmenté » et peut-être même devenir immortel (les GAFAM planchent dessus sérieusement). De l’autre, l’homo sapiens, autrement dit la majorité de la population mondiale qui n’aura plus de valeur politique ni de valeur marchande aux yeux du grand capital puisque le travail sera assuré par des robots et des algorithmes. Plus besoin d’esclaves, donc. Que va devenir alors cette « espèce » d’ « inutiles » ? Dans une interview accordée au journal Le Temps en mai 2017, Harari y répond en partie : « Si l’on veut savoir ce qui arrivera lorsque nous ne serons plus l’espèce dominante, il suffit d’observer notre façon de faire actuelle avec d’autres espèces moins complexes, les porcs, les bovins et les poules. Des milliards d’êtres sensibles vivent et meurent dans nos fabriques d’animaux. À mes yeux, c’est l’un des plus grands crimes de l’Histoire. » À bon entendeur.

L’Apocalypse c’est pour demain ?

En ce moment, je lis tout ce que je trouve sur le thème de l’effondrement. Ce n’est pas « la fin du monde » comme on la voit dans les films qui se prépare mais la fin de notre monde thermo-industriel tel que nous le connaissons actuellement. Nous savons depuis les années 70 que nous allons droit dans le mur mais au lieu de ralentir ou même dévier de notre trajectoire, on a accéléré et engendré des systèmes aberrants interconnectés. Compétition du chacun contre tous. Exploitation infinie des ressources dans un monde fini. Consommation exponentielle d’énergie. Financiarisation des systèmes de production. Bref, tout ça finira mal et il va falloir un jour ou l’autre l’entendre. Dans le livre (que je vous conseille vivement) Comment tout peut s’effondrer de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, il est écrit qu’il n’y a aucune « solution » car les « solutions » adviennent pour résoudre un problème. Or, on ne guérit pas d’une maladie incurable. Le processus d’effondrement est déjà en cours et irréversible. Tout ce que l’on peut faire, c’est sortir le plus vite possible du déni, inventer des petits systèmes résilients et solidaires pour ne pas devenir complètement fous.

-La question que je pose à tous les auteurs : à quel personnage littéraire vous identifieriez-vous ?

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Biographie de Sacha Després

©Christine_Caron

Sacha est née en région parisienne au début des années 80. De formation littéraire, elle entre dans une école préparatoire aux Beaux-Arts puis obtient un bachelor en Information et Communication en France. Après avoir travaillé dans les écoles de Zone Urbaine Sensible, l’artiste renoue avec ses premières amours en Suisse.

Sa peinture explore le féminin gracieux et dévorateur. Ses thèmes de prédilection comme « la dévoration » et « la figure féminine », se retrouvent aussi dans son écriture. Les Éditions L’Âge d’Homme publient son premier roman La Petite galère en mars 2015.

Son deuxième roman, intitulé Morceaux, est actuellement disponible en librairies. Ce texte d’anticipation dont l’action se situe plusieurs générations après La Route de Cormac McCarthy, a fait l’objet d’un ROMAN-EXPO à la librairie HumuS à Lausanne en mars 2018.

Vous pouvez visiter le site d’auteure et d’artiste de Sacha Després cliquez ici.

Interview réalisée par Dunia Miralles. Première parution dans le blog Ecrire à mille: littérature romande et autres arts.

 

 

Olivier et Coco: Art, amour, passion et tragédie

Coco  : égérie transgenre de l’underground helvétique

Coco était belle, charismatique, talentueuse. Née dans un corps assigné masculin, dans les années 1980-1990 elle fut l’une des reines de la scène underground helvétique. Le photographe Olivier Fatton en tomba amoureux et la suivit avec son appareil durant quelques années. Ces photographies, à la fois fashion et d’un troublant naturel, se voient à présent réunies dans un livre d’art qui raconte l’histoire d’amour entre un photographe et son modèle. La vidéo ci-dessous nous en révèle quelques-unes.

Coco : mode et passion

Coco vivait pied au plancher, toujours percutante, survoltée par la perspective de multiples projets. Transgenre, ne pouvant vivre de son talent, elle travaillait dans une clinique psychiatrique en tant que femme de ménage, mais consacrait ses loisirs à ses passions : la mode – elle était mannequin pour Marianne Alvoni – les performances, le happening, le show.

Coco : vivre vite et mourir jeune

 Elle rencontra le photographe dans un club gay, à Berne, en 1989. Elle avait vingt ans et lui trente-deux. Coco, née Marc-Patrick, demanda à Olivier de faire un travail documentaire sur sa transition d’homme à femme. Depuis l’âge de 13 ans elle prenait des hormones, qu’elle achetait au marché noir, et s’apprêtait à subir une opération chirurgicale de réassignation. Le photographe accepta. Leur pacte se transforma rapidement en une brûlante relation sentimentale. L’homme vivait au rythme et au service de sa dame, réalisait des portraits d’elle, souvent personnels et touchants, dans des lieux divers : à la maison, à la montagne, lors de défilés de mode, durant les spectacles. Des clichés qui montrent les multiples facettes d’une femme superbe, mystérieuse et mélancolique.

Coco vécut vite et mourut jeune. La drogue, qui s’immisça dans la vie du couple, anéantit la relation amoureuse. D’autant plus qu’au début des années 1990, les personnes souffrant d’incongruence du genre n’étaient guère soutenues. Elle ne vit jamais l’an 2000 mais laissa un souvenir impérissable aux personnes qui la côtoyèrent.

Coco eut une vie romanesque dont elle se serait probablement passée. Reste le mythe, des photos magnifiques et les mots – notamment une émouvante lettre d’amour d’Olivier, insérée entre le pages – pour rendre un hommage posthume à celle dont l’existence fut d’une enflammée et tragique poésie. Cioran écrivait « La mélancolie ? Être enterré vivant dans le cœur d’une rose ». Peut-être l’impression d’ensevelissement qu’éprouvait Coco qui, malgré son talent et sa beauté, ne sut jamais être en accord avec son corps.

Au travers des photos d’Olivier G. Fatton et d’un récit intimiste de Dunia Miralles, le livre « Coco » – Edition Patrick Frey, Zurich, 2019 – raconte la mode, le spectacle, l’amour, l’exaltation, les peines et la souffrance. La splendeur et la chute d’un ange.  

Le livre, dont le texte en français est également traduit à anglais, a déjà commencé son cheminement en Allemagne et aux Etats-Unis. On peut le commander chez l’éditeur ou dans toutes les librairies.

Signatures
Olivier G. Fatton et Dunia Miralles dédicaceront le livre Coco à La Chambre Noire, vendredi 1ermars. Adresse: rue César-Roux 5, Lausanne. Horaire: 17h-20h.

 Sources :

-Olivier G. Fatton

Edition Patrick Frey, Zurich

-Cioran « Le Crépuscule des pensées »

 

Un merci à Stéphanie Pahud pour ses publications poétiques.

Anaïs Carron : poétesse en corps et en griffes

Des textes aux fragrances puissantes

 

Poème d’Anaïs Carron, une jeune poétesse valaisanne installée sur les bords du Léman.

 

Anaïs Carron a grandi à Collombey, en Valais, entre les montagnes et les raffineries. En 2017, elle obtient un Master en histoire de l’art et sciences sociales à l’Université de Lausanne.

En décembre de la même année, elle publie son premier recueil de poèmes, La griffe, aux éditions Torticolis et Frères. Ses textes en prose dissèquent les êtres qui habitent son quotidien, corps charnels ou inertes qui se révèlent à travers leurs textures, leurs lignes ou leurs saveurs. Vibrant et beau.

 

Anaïs Carron, lisant ses poèmes lors de l’un des Apéros Poétiques des Bains des Pâquis, le 2 décembre 2017 .

En 2018, elle publie une nouvelle dans la revue littéraire La cinquième saison. Intitulée Compulsions, elle raconte l’histoire d’une écrivaine ratée qui enquête sur la mort d’une poétesse anonyme, atteinte du syndrome de Diogène.

Enseignante, Anaïs Carron vit actuellement à Morges.

Sources:

-Anaïs Carron

Les éditions Torticolis et Frères

Annette Mbaye d’Erneville

Initiatrice du féminisme en Afrique

Poème d’Annette Mbaye d’Erneville, première poétesse africaine d’expression française.

 

Annette Mbaye d’Erneville est née en 1929 au Sénégal. Ses premiers poèmes remontent à 1952. Elle est la vraie précurseure de la poésie féminine négro-africaine. Journaliste, elle fait également partie des initiatrices du mouvement féministe africain. Sa maison à Dakar, surnommée La Roulotte, est un véritable salon littéraire que visitent tous les écrivains de passage au Sénégal.

Ses thèmes soulignent la souffrance, la révolte et l’amour qui appartiennent foncièrement à la femme et à l’Afrique. Ses vers parlent de trahison, de nostalgie, d’humanité, de solitude et de regrets ainsi que de certains aspects de la négritude. Ses poèmes se construisent autour d’images visuelles frappantes, aux cadences musicales appropriées. Sa poésie ne cesse d’explorer son amour pour l’humanité, les déboires des entreprises humaines et le pouvoir des femmes africaines.

Sources :

-Poètes d’Afrique et des Antilles, de Hamidou Dia, Editions de la Table Ronde

La Voix de la Poésie

Carlos Drummond de Andrade

Une poésie toujours d’actualité

Ce poème de Carlos Drummond de Andrade, traduit du portugais par Ariane Witkowski, figure dans La mort dans l’avion & autres poèmes, publié par les Editions Chandeigne.

 

Version française : *Sertão désigne l’ensemble des terres semi-arides du Brésil.

Carlos Drummond de Andrade (31 octobre 1902 – 17 août 1987), est l’un des plus grands auteurs de la littérature brésilienne, considéré comme le plus grand poète national du XXe siècle. Malgré cela, ce pharmacien de formation qui devint très vite professeur de lycée, resta fonctionnaire la plus grande partie de sa vie.

Intégrée dans la deuxième phase du modernisme brésilien, sa production littéraire reflète certaines caractéristiques de son époque : l’utilisation de la langue actuelle, les questions quotidiennes, les réflexions politiques et sociales.

Par sa poésie, Drummond a retenu l’attention et obtenu l’admiration des lecteurs contemporains. Ses poèmes se concentrent sur des questions qui restent d’actualité : la solidarité, la mémoire, la vie en société, les relations humaines.

Ses poèmes expriment des réflexions profondes sur l’existence, où le sujet expose et questionne sa façon de vivre, son passé et son but.

Carlos Drummond de Andrade a également écrit des contes et des chroniques.

Version originale.

Sources :

-Editions Chandeigne

-Wikipédia

-Cultura Genial