Plus qu’un blog réflexif, le lectorat trouvera ici pour une fois une prise de position, certes étayée et assumée, mais allant droit au but, car le temps presse. Qui voudra bien relire les blogs précédents ne devrait avoir aucune peine à réaliser que l’autrice de ces lignes est très attachée à la liberté individuelle, mise à mal, par exemple, par le traçage des assurés. Mais le sujet est tout autre. Comme le proclament les bus lausannois, nous sommes « responsables ensemble », et c’est pourquoi je ferai usage avec discernement de l’application « Trace le virus ! », préparée par l’EPFL et l’EPFZ, dès qu’elle sera disponible.
- Les antécédents : c’est à Singapour que le prototype de cette application a été lancée en mars, sous le nom de « Trace together », que je choisis de rendre en français par un adage plus dynamique : « Trace le virus ! ». Les résultats sont sans appel : au 23 avril 2020, on compte à Singapour 11’178 cas de COVID-19 pour seulement 12 décès. Le code de l’application a été rendu disponible par les autorités.
- L’EPFL et l’EPFZ ont toutefois décidé de se démarquer des tentatives européennes, en proposant une alternative aux nombreux avantages: nous avons le choix d’utiliser ou non cette application. Comme l’indiquait la RTS au téléjournal du soir de ce 24 avril, si 60% d’entre nous l’utilisent, elle sera efficace. Avoir le choix, c’est être en démocratie.
- Nous sommes responsables non seulement face aux malades potentiels, mais aussi face aux plus fragiles économiquement dans notre pays: pour tous, il faut adopter dans les mois à venir un mode d’être responsable, car le vaccin est encore loin à l’horizon. « Un pour tous, tous pour un », c’est un choix.
- Il faut espérer que les politiciens liront les bons articles avant de débattre de la question : la vraie difficulté liée à cette application sera la résistance de Google et d’Apple. Alors que la Neue Zürcher Zeitung tait cette information capitale, Le Temps l’indique clairement : « Même si une date a été fixée, il reste encore énormément de travail à effectuer, notamment avec Apple et Google. Les deux sociétés américaines, qui contrôlent à elles deux environ 99% des systèmes d’exploitation pour smartphones, développent une solution technique commune pour supporter des applications de traçage ».
- Dès que nous nous déplaçons avec un smart phone, nous livrons sans arrière-pensée nos déplacements à ces sociétés américaines commerciales, entre autres : et nous refuserions d’être solidaires de nos concitoyens ?
- Last but not least, les données de l’application préparées par l’EPFL et l’EPFZ resteront sur votre portable et ne seront pas reportées sur un serveur externe. C’est donc de l’auto-observation au service de notre protection mutuelle. Un libre choix. Comme celui de vous munir ou non d’un smartphone.
Il n’y a donc aucune hésitation à avoir, pour le 60% d’entre nous au moins, espérons-le.