L’historien américain Timothy Snyder dénonce le péril D. Trump

L’excellent historien américain Timothy Snyder, professeur à la Yale University vient de signer un article dans le Bostonglobe (November 11, 2020) sur les conséquences potentielles des élections américaines. L’auteur, spécialiste reconnu de l’histoire de l’Europe de l’Est et de l’Holocauste, lâche une bombe en intitulant son article « Le grand mensonge électoral de Trump pousse l’Amérique vers l’autocratie ». Il est devenu rare de lire dans la presse des prises de position politique de professeurs d’université tant la doxa en la matière peut être étouffante dans le monde universitaire qui préfère le plus souvent s’en tenir à la stratégie des trois singes. Dès lors, lorsqu’une sommité académique se décide à sauter le pas, peut-être est-il raisonnable de penser que ses motivations sont criantes ! Je livre donc ci-dessous une traduction de l’article de Timothy Snyder :

« Le grand mensonge électoral de Trump pousse l’Amérique vers l’autocratie

Lorsque vous perdez, il est bon et sain de savoir pourquoi. Lors de la Première Guerre mondiale, le conflit qui a défini notre monde moderne, les Allemands ont perdu à cause de la force écrasante réunie par leurs ennemis sur le front occidental. Après l’entrée en guerre des Américains, la défaite allemande était une question de temps. Pourtant, les autorités militaires allemandes trouvaient plutôt commode de parler de «coup de poignard dans le dos» par les gauchistes et les juifs. Ce grand mensonge était un problème pour la nouvelle démocratie allemande créée après la guerre, car il suggérait que le principal parti politique, les sociaux-démocrates, et une minorité nationale, les juifs, étaient en dehors de la communauté nationale. Le mensonge a été repris par les nazis, et il est devenu un élément central de leur version de l’histoire après leur prise de pouvoir….

Il est toujours tentant de rejeter la faute sur les autres. Pourtant, pour un dirigeant national, un tel comportement et injecter un mensonge dans le système place la démocratie en grand danger. Exclure les autres de la communauté nationale rend la démocratie impossible en principe, et refuser d’accepter la défaite la rend impossible dans la pratique. Ce à quoi nous sommes confrontés maintenant aux États-Unis est une nouvelle incarnation américaine du vieux mensonge: que la défaite de Donald Trump n’était pas ce qu’il semble, que des votes lui ont été volés par des ennemis internes – par un parti de gauche. «Là où cela importait, ils ont volé ce qu’ils avaient à voler», tweete-t-il. Il prétend que ses votes étaient tous des «votes légaux», comme si par définition ceux de son adversaire ne l’étaient pas.

Sous-estimer Donald Trump est une erreur que les gens ne devraient pas continuer à faire. Rire de lui ne le fera pas partir. Si c’était le cas, il aurait disparu il y a des décennies. Les normes de longue date sur le comportement des présidents ne le feront pas non plus partir. Il est acteur et va s’en tenir à ses répliques: tout était une fraude, et il a gagné «par beaucoup». Il n’a jamais été vaincu, raconte l’histoire; il a été victime d’une conspiration. Ce mythe du coup de poignard dans le dos pourrait devenir une caractéristique permanente de la politique américaine, tant que Trump a un mégaphone, que ce soit sur Fox ou sur RT (anciennement Russia Today) – ou, bien que les démocrates puissent trouver cela impensable, en tant que président non élu restant au pouvoir.

Après tout, prétendre qu’une élection était illégitime est une prétention à rester au pouvoir. Un coup d’État est en cours et le nombre de participants ne diminue pas mais augmente. Peu de républicains de premier plan ont reconnu que la course était terminée. Les plus importants, tels que Mitch McConnell et Mike Pompeo, semblent être du côté du coup d’État. Nous aimerions penser que tout cela est une stratégie pour trouver au président une rampe de sortie. Mais c’est peut-être un vœu pieux. Le bureau de transition refuse de commencer ses travaux. Le secrétaire à la défense, qui ne voulait pas que l’armée attaque les civils, a été limogé. Le ministère de la Justice, dépassant son mandat traditionnel, a autorisé des enquêtes sur le décompte des voix. Les talk-shows sur Fox cette semaine contredisent les nouvelles publiées par Fox la semaine dernière. Les législateurs républicains trouvent de nouvelles formulations verbales qui soutiennent directement ou indirectement les affirmations de Trump. Plus cela dure, plus le danger pour la République est grand.

Ce que Trump dit est faux, et les politiciens républicains le savent. Si les votes contre le président étaient frauduleux, alors les victoires républicaines à la Chambre et au Sénat étaient également frauduleuses: les votes se faisaient sur les mêmes bulletins. Pourtant, les théories du complot, comme le coup de poignard dans le dos, ont une force qui dépasse la logique. Ils s’éloignent d’un monde de preuves et se dirigent vers un monde de peurs. Les recherches psychologiques suggèrent que les citoyens sont particulièrement vulnérables aux théories du complot au moment des élections. Trump le comprend, c’est pourquoi sa présentation de la théorie du complot est pleine de majuscules et dépourvue de faits. Il sait mieux que d’essayer de prouver quoi que ce soit. Son allié Newt Gingrich atteint le pire quand il blâme un riche juif pour quelque chose qui ne s’est pas produit en premier lieu.

L’histoire montre où cela peut aller. Si les gens croient qu’une élection a été volée, cela fait du nouveau président un usurpateur. En Pologne, en 1922, une élection serrée amena un candidat centriste à la présidence. Décrié par la droite dans la presse en tant qu’agent des Juifs, il a été assassiné après deux semaines de mandat. Même si l’effet n’est pas si immédiat, l’effet persistant d’un mythe de la victimisation, de l’idée d’un coup de couteau dans le dos, peut être profond. Le mythe allemand d’un coup de couteau dans le dos n’a pas condamné immédiatement la démocratie allemande. Mais la théorie du complot a aidé les nazis à faire valoir que certains Allemands n’étaient pas vraiment membres de la nation et qu’un gouvernement véritablement national ne pouvait pas être démocratique.

La démocratie peut être enterrée dans un gros mensonge. Bien sûr, la fin de la démocratie en Amérique prendrait une forme américaine. En 2020, Trump a reconnu ouvertement ce qui était de plus en plus clair depuis des décennies: le Parti républicain ne vise pas tant à gagner les élections qu’à les jouer. Cette stratégie a ses tentations: plus vous vous souciez de la suppression des votes, moins vous vous souciez de ce que veulent les électeurs. Et moins vous vous souciez des électeurs, plus vous vous rapprochez de l’autoritarisme. Trump a franchi la prochaine étape logique: essayez de priver les électeurs de leurs droits non seulement avant mais après les élections.

Les résultats des élections de 2020 pourraient être interprétés comme signifiant que les républicains peuvent se battre et gagner sur ces questions. Lire les résultats comme frauduleux entraînera plutôt les républicains et le pays dans un voyage très différent, à travers un maelstrom de pensées magiques entraînant la violence.

Si vous avez été poignardé dans le dos, tout est permis. Prétendre qu’une élection juste était une faute est une préparation à une élection qui est une faute. Si vous convainquez vos électeurs que l’autre camp a triché, vous leur promettez que vous tricherez vous-même la prochaine fois. Après avoir plié les règles, vous devez les enfreindre. L’histoire illustre ce danger avec l’exemple bien connu d’Hitler. Lorsque les politiciens brisent la démocratie, comme l’ont fait les conservateurs dans l’Allemagne de Weimar au début des années 1930, ils ont tort de penser qu’ils contrôleront ce qui se passera ensuite. Quelqu’un d’autre émergera, mieux adapté au chaos et qui l’utilisera d’une manière qu’il ne veut ni n’attend. Le mythe de la victimisation ne peut qu’engendrer des victimes.

Ce n’est pas le moment de mâcher ses mots. Dans l’intérêt de la République et de leur propre parti, les républicains devraient accepter les résultats. »

 

https://www.bostonglobe.com/2020/11/11/opinion/trumps-big-election-lie-pushes-america-toward-autocracy/

 

 

 

Christophe Vuilleumier

Christophe Vuilleumier est un historien suisse, actif dans le domaine éditorial, et membre de plusieurs comités de sociétés savantes, notamment de la Société suisse d'histoire. On lui doit plusieurs contributions sur l’histoire helvétique du XVIIème siècle et du XXème siècle, dont certaines sont devenues des références.

10 réponses à “L’historien américain Timothy Snyder dénonce le péril D. Trump

  1. Quand dire c’est faire, quand ne pas faire,c’est dire..
    Je ne suis pas une férue d’histoire, mais en lisant un article sur le temps, j’avais lu..si ma mémoire est exacte, qu’à la fin de la première guerre mondiale, l’acte de paix avait été signé… dans un contexte ..au sortir d’un train.. du coté de ??.
    Ce qui avait surtout retenu mon attention est que l’un des protagonistes (l’Allemagne) avait refusé la poignée de main, càd par un acte refusé sa défaite, ce qui déja en soi est une trace explicite de la rancoeur non soldée par la signature & un signe que cette dernière va continuer à “faire des petits” & chercher (coûte que coûte?) une voie de frayage..
    D’ou la suite de l’histoire.
    ….Ceci met en relief tout un champ de recherche assez peu exploré…comment les actes sont utilisés pour dire, signifier, induire, en politique et ailleurs.
    Souvent, pris ds le factuel, ils sont banalisés.
    Merci pour votre article

  2. Excellent. Le problème c’est que Trump et son entourage de républicains proches veulent garder le pouvoir quite a l’usurper en testant pourquoi pas les limites du système. De gros intérêts personnels sont probablement en jeu. Cela ressemble à la mise en scène d’une tentative de coup d’Etat. Surprenante période électorale présidentielle que les cadres du parti républicain semblent cautionner avec le soutien probable de divers lobbys. A suivre.

  3. Ce que dit Trump… que cela soit juste ou faux n’a en réalité que peu d’importance. Ce qui est plus significatif est qu’il appartient à l’Histoire. L’histoire n’étant pas plus susceptible de se tromper de chemin qu’un fleuve, il convient de bien en percevoir ce mouvement qui pousse près de la moitié des citoyens US à se reconnaître dans cette politique de rupture. De quel combat Trump est-il le héro? Où en est la démocratie occidentale? En premier lieu, nous observons qu’indépendamment de la conjoncture, les milliardaires augmentent leurs fortunes de plus en plus rapidement. Ce sont donc eux qui ont le pouvoir étant au-dessus des Etats et de leurs impôts. Ensuite, nous voyons une polarisation entre deux types de systèmes politiques: la démocratie des hommes forts et la démocratie “traditionnelle” telle qu’elle se conçoit en occident depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Parmi la démocratie des hommes forts, nous avions un milliardaire à la tête de la Russie et un autre milliardaire à la tête des US. C’est unique depuis la fin de la monarchie. Les démocraties “traditionnelles” sont elles de plus en plus contestées (complotisme) et incapable d’établir une relation de confiance avec les électeurs. C’est particulièrement visible en France où les présidents perdent leur popularité de plus en plus vite, Macron atteignant les abysses peut de temps après une victoire électorale inégalée. Ce manque de confiance est directement lié au fait que l’exécutif est de plus en plus perçu comme un paravent toujours plus mince destiné à cacher des activités lobbyistes toujours plus agressives et irrespectueuses de l’intérêt général. Dès lors, la tentation existe de renverser le paravent (l’establishment) pour le remplacer directement par un milliardaire. Ainsi, il est possible de rétablir un relation directe entre le peuple et le pouvoir réel. C’est donc une opération de realpolitik qui ne peut que hérisser les démocrates idéalistes.
    Non, on n’en a pas fini avec le Trumpisme. La seule véritable alternative à ce mouvement est de rétablir une relation de confiance entre le peuple et le pouvoir exécutif. Cette confiance n’est possible que si le peuple est convaincu que le pouvoir exécutif le sert, ce qui implique une définition commune de l’intérêt général et la capacité de résister aux pouvoirs occultes (lobbyistes). Voilà la charte.

  4. Je suis obligé de dire que Gwaskell fait un certain nombre de remarques très pertinentes qui montrent, non pas qu’il est populiste, mais au moins qu’il comprend et analyse correctement les déficiences très graves du système de gouvernance multilatéraliste anti-populaire et nocif aux intérêts effectifs des classes moyennes, qui est la cause du populisme.

    Il est vain d’anathématiser des personnages comme Trump qui ne sont rien d’autre que l’incarnation de la révolte populaire, profonde et légitime, contre un pouvoir oligarchique qui ne veut pas le bien commun et dont les intérêts sont directement opposés à ceux des classes populaires et de la classe moyenne.

    Certains s’inquiètent pour la démocratie libérale. C’est le cas de Christophe Vuilleumier. OK, c’est son droit. Mais si l’on est attaché à la démocratie libérale et que l’on ne veut pas voir accéder au pouvoir des tribuns du peuple proposant une conception autoritaire et césarienne du pouvoir, alors on doit se pencher avec honnêteé sur les dysfonctionnements graves d’un système fonctionnant exclusivement dans l’intérêt d’une élite hors sol, qui a adopté l’antiracisme uniquement pour organiser une immigration massive qui pourrit la vie des petites gens, car cette immigration est dans l’intérêt du grand capital mondialisé, et qui prône les valeurs antifamiliales LGBT, qui intéressent assez peu le peuple travailleur, ainsi que le rêve d’une gouvernance mondiale sans frontières, affranchie de toute obligations de rendre des comptes devant le peuple. Ayant analysé ces dysfonctionnements il faudrait ensuite également vouloir y porter remède, c’est à dire rétablir un certain nombre de protections sociales qui impliquenet nécessairememnt de renoncer au monde totalement sans frontières voulu par l’agenda 2030 des Nations Unies par exemple. Or, précisément, cela un intellectuel comme Timothy Snyder n’en veut à aucun prix. Car Timothy Snyder, tout comme un Tony Judt, et probablememnt aussi un auteur comme Ralph Dahrendorf, partage avec ces auteurs un profond mépris pour les réflexes populaires quand les classes populaires expriment une demande de protection contre la flexibilisation totale au niveau mondial voulue, dans un esprit progressiste, par Timothy Snyder, Tony Judt ou Ralph Dahrendorf.

    Ne donnant aucune réponse aux demandes populaires légitimes de protection, ces auteurs sont mal venus de stigmatiser le “trumpisme”.

    Bien sûr, il y a un aspect autoritaire dans l’attraction qu’exerce un leader comme Donald Trump. Mais si l’on prétend combattre cette conception de la démocratie illibérale autoritaire, ou la ”démocrature”, de style trumpiste, il faut alors apporter une réponse aux demandes sociales des gens. Cela ne suffit pas de prononcer un blâme moral pour antidémocratisme contre Trump en le comparant à Mussolini ou Hitler.

    Je trouve déplorable l’attitude de Christophe Vuilleumier qui se refuse à prendre en considération les aspects que je tente d’évoquer ici, pour ensuite citer in extenso et en plus traduire un article d’un auteur très contestable pour lequel il éprouve manifestement une admiration sans borne.

    Personnellement, je puis dire que je lis les textes de Christophe Vuilleumier depuis des années et que ce dernier est pour moi une grande déception. Au début je l’ai trouvé intéressant, car il n’est pas un gauchiste. Je dois me rendre à l’évidence qu’il n’a pas une sensibilité de droite, mais il ne faut pas trop en demander. Je lui savais gré de son non-gauchisme. C’était déjà louable, de mon point de vue. Mais j’ai du déchanter, car au fur et à mesure du temps qui passe, j’ai du constater qu’il adopte sans aucun esprit critique tous les préjugés et poncifs du progressisme humanitaire antinational. Il est fondamentalement du côté du projet de gouvernance mondiale au nom des droits de l’homme. Il est, en somme, quasiment dans la ligne onusienne échevelée d’une Micheline Calmy-Rey. C’est vraiment un mondialiste progressiste. Cela rend ses articles difficiles à supporter, même si, il faut le reconnaître aussi, parfois il nous apprend des choses très intéressantes dans les domaines où il est spécialisé, comme l’histoire de la neutralité suisse ou les services secrets. Quand il parle idéologie, il est imbuvable.

    Bien sûr c’est son droit d’avoir ses opinions, mais comme j’avais eu l’impression au début qu’il était un peu patriote et se souciait de l’intérêt national de la Suisse, ainsi que des intérêts du peuple suisse, même quand ceux-ci s’opposent aux désirs des dévots de la gouvernance mondiale multilatéraliste, eh bien, j’éprouve un dépit profond en constatant que ce Vuilleumier que je croyais être politiquement, et idéologiquement, un ami, est en fait un adversaire de mes idées.

    Je ne lui reproche pas ses opinions, c’est à moi que j’adresse le reproche. Je m’en veux de m’être fondamentalement mépris sur les positions de ce monsieur Vuilleumeir. Ce n’est pas de sa faute, c’est de la mienne, mais le fait est que c’est une grave déception.

    S’agissant de votre présentation tendancieuse de Trump comme un factieux qui aspire à devenir dictateur, permettez moi, cher monsieur Vuilleumier de vous conseiller une vidéo. Visionnez là s’il vous plaît et vous comprendrez qu’on peut être en faveur de Trump, et lui reconnaître le droit de refuser qu’on lui vole l’élection qu’il a, en réalité, gagnée ”in a landslide”.

    Si être un démocrate cela signifie penser que le parti démocrate américain, parce qu’il est de gauche, a tous les droits contre Trump, y compris celui de truquer les élections par une fraude massive, alors dans ce cas, nous n’avons pas la même définition de la démocratie:

  5. Les choses ne vont pas se passer comme le craint Timothy Snyder.

    La thèse de Timothy Snyder consiste à faire une analogie tendancieuse avec la Dolchstosslegende des nazis. L’Allemagne avait perdu la guerre militairement, mais les nationalistes, plus tard les nazis reprendront cette thèse, prétendaient qu’elle l’avait gagnée et que la patrie avait été poignardée dans le dos par les rouges et les Juifs. Il en résulta un conflit de loyauté, qui a empêché la République de Weimar d’être perçue comme légitime par la partie conservatrice de l’opinion allemande, ce qui a permis, par la suite, son renversement par les nazis pour instaurer un 3ème Reich.

    La thèse, extrêmement tendancieuse et tirée par les cheveux, de Timothy Snyder, consiste à dire que Trump fait comme les nazis. En mentant effrontément et niant sa défaite (que Timothy Snyder considère comme un fait acquis en ignorant toutes les procédures judiciaires en cours, qui sont parfaitement régulières et conformes à la constitution, donc à l’état de droit) en mentant donc, Trump vise à délégitimer le pauvre Joe Biden et l’empêcher de réussir politiquement. La présidence Biden étant frappée d’illégitimité aux yeux d’une large part de l’opinion, il sera alors plus facile aux fascistes trumpistes de la déstabiliser et de s’emparer du pouvoir aux USA pour établir une sorte de dictature populiste.

    On entend beaucoup ce narratif complètement délirant.

    De fait, l’establishment et les médias (comme l’explique Paul Craig Roberts), du moins les gens informés, sont parfaitement au courant de l’existence d’une fraude massive. Mais ils couvrent le mensonge, car cela leur paraît un impératif catégorique au nom de leur conception très particulière de la “démocratie”. A leurs yeux, il s’agit quasiment d’une raison d’état.

    En effet, pour ces cerveaux malades Trump et toute la sensibilité populaire qui a permis son élection, n’ont simplement pas droit à l’existence. Trump, même élu par une majorité écrasante, est en soi inacceptable. Par conséquent tous les moyens, y compris la fraude, sont légitimes pour dégommer Trump, puisque Trump c’est le mal.

    Ce qui est inouï dans cette vision du monde manichéenne, c’est son caractère tautologique. Essentiellement nous sommes tous soumis à un bombardement médiatique permanent (y compris par la RTS et tous les médias bien pensants en Suisse) sur le thème: la gouvernance mondiale c’est le bien, la nation et la souveraineté nationale c’est le mal. Trump est du côté de la nation américaine, donc Trump est le mal. Biden est pour la gouvernance mondiale donc Biden c’est le bien

    On ne prend même pas la peine d’argumenter pour critiquer les choix politiques de Trump. Le narratif, sommaire, est le suivant: nous avons raison parce que nous avons raison (et, de fait, mais cela n’est pas dit, c’est juste sous-entendu, parce que nous sommes les médais, et que ce sont les médias qui déterminent qui a raison et qui a tort). Et vous, vous avez tort parce que vous avez tort. Littéralement c’est ainsi que ça se passe, c’est ainsi qu’on nous parle, en nous prenant tous pour des imbéciles.

    Et le plus sidérant c’est que même des gens intelligents et cultivés comme Christophe Vuilleumier gobent ce narratif les yeux fermés, parce qu’il va dans le sens de leur sensibilité idéologique. .Christophe Vuilleumier par exemple, semble incapable d’avoir ce retour sur soi de comprendre que d’autres gens, tout aussi intelligents et cultivés que lui, voient les choses autrement, c’est à dire voient les choses comme je les énonce ici. Car le narratif du pouvoir médiatique mondialiste, auquel Vuilleumier se soumet de son plein gré, consiste à dire que la vision des choses trumpiste ne peut provenir que d’un “bunch of deplorables”, tous des “red necks” complètement abrutis et sans éducation.

    Eh bien non, cher monsieur Vuilleumier, ce n’est pas le cas.

    Donc de ce point de vue, et toujours selon le narratif des médias, ontolgiquement l’adversaire de Trump (Biden) est le représentant du camp du bien. Donc il doit gagner, et ce même au besoin grâce à des fraudes électorales qui sont légitimées parce que commises au nom du bien contre le mal.

    Moyennant quoi, au passage, on passe sous silence les scandales de corruption incroyables touchant Biden et son fils Hunter Biden, qui lui servait de prête-nom. On n’a pas le droit d’en parler ni de s’interroger sur la moralité de Biden car ce serait “faire le jeu” de son adversaire, qui est le mal incarné. On connaît cette logique perverse du raisonnement, typique de la gauche.

    Mais revons à la thèse de Timothy Snyder. Elle ne tiendrait que si effectivement les allégations de fraude étaient prouvées fausses, et si effectivement Trump mentait en contestant l’élection de Biden.

    Malheureusement, là les médias au service de l’oligarchie mondialiste risquent d’avoir de mauvaises surprises. Car la contestation de la régularité du vote ne provient pas de quelques fumistes. Elle est tournée en ridicule par les médias car les médias sont des laquais de l’oligarchie. Mais ce sont les services de la sécurité militaire, dont l’ancien chef est le général Flynn, qui ont attiré les démocrates dans un piège en les laissant croire qu’ils pourraient truquer le vote sans dommage. En réalité, tout était prévu, par des procédés techniques de renseignement militaire, sophistiqués, pour démontrer l’existence d’une fraude massive. On a même appris que le renseignement militaire US a saisi, en Allemagne, les serveurs équipés du système Dominion, logiciel qui permet de bidouiller le décompte des votes dans plusieurs états américains.

    https://gnews.org/557307/

    Ce sont des méthodes que la CIA utilise couramment à l’étranger pour truquer les élections dans certains pays et donner la victoire aux amis de l’Amérique, notamment lors de révolutions colorées. Nous savons maintenant que cet état profond a appliqué les mêmes méthodes sur le territoire américain lui-même. Tout cela va se savoir bientôt. Pour le moment on n’en parle pas encore parce que les procédures sont en cours et que la règle numéro un quand une procédure est en cours sur des questions comportant des informations secrètes, c’est qu’on n’en parle pas avant que la procédure arrive à son terme. Et pendant ce temps, Trump est tellement sûr de son fait qu’il peut se permettre de jouer au golf.

    Bref, tout cela va être révélé, non par des complotistes farfelus, mais par Rudy Giuliani avec l’aide du renseignement militaire qui est le gardien de la sécurité nationale. Et ce sera la Cour Suprême qui tranchera le cas, comme il y a 20 ans dans l’arrêt Bush contre Gore.

    C’est pourquoi, personnellement je pense que ce scandale va éclater, malgré le cover up total des médias. La vérité va être révélée et on s’apercevra que Trump a gagné cette élection “in a landslide”. Donc Trump se succédera à lui-même et les progressistes du monde entier devront ravaler leur salive.

    Par conséquent la théorie de Timothy Snyder s’écroule. Il ne pourra pas y avoir de conflit de loyauté en Amérique, ni de Dolchstosslegende, puisqu’il n’y aura pas de défaite de Trump et que la sincérité du vote sera rétablie.

    En revanche il se produira une déflagratuion idéologique mondiale. Ca c’est vrai. C’est à dire que la vraie nature du pouvoir profond mondialiste sera révélée à la face du monde : une bande de conspirateurs sans scrupules qui n’hésitent pas à truquer les élections pour empêcher la réélection d’un homme, Donald Trump, qui gêne la mise en place de leur programme de dictature mondiale.

    Là, effectivement, le combat changera d’âme, l’espoir changera de camp. Les dévots de la gouvernance mondiale seront partout démasqués, déligitimés, il perdront le peu de soutien populaire dont ils disposent et ce sera ce que l’establishment appelle le “populisme” qui aura dans les opinions publiques, la plus grande force d’attraction.

    Cela sera épouvantablement difficile, et même complètement impossible, pour tous ces gens qui prenaient pour acquise l’hégémonie de leur discours idéologique, d’accepter leur défaite mondiale et le triomphe d’un discours populaire souverainiste.

    Certains parmi ces mondialistes sont de bonne foi, comme Christophe Vuilleumier, et peut-être même Timothy Snyder. Ils espèrent un ordre mondial fondé sur des normes contraignantes, mais ils devront se rendre à l’évidence que leur rêve est une utopie net qu’il faudra y renconcer.

    Cette impossibilité à reconnaître qu’on a tort explique l’acharnement actuel à dénigrer Trump et la tentative de proclamer Biden élu alors qu’il ne l’est pas. Le pouvoir médiatique se croit suprême, au dessus des institutions comme le vote, le renseignement militaire US et la Cour Suprême de Etats Unis. Eh nien non ! les médias ne sont pas souverains. Ils ne peuvent pas faire et défaire les présidents. Il y a des institutions légitimes pour cela.

    Je pense que les pouvoirs occultes seront tellement “pissed off” d’avoir été ainsi démasqués et battus, qu’ils seront prêt à tout pour se venger, probablement même prêts à assassiner Trump qui mourra peut-être en martyr pour son pays.

  6. Je suis vraiment écoeuré par votre discours de propagande. Le pire c’est qu’en plus vous êtes probablement sincère.

    Vous n’avez pas voulu publier certains de mes messages. Tant pis. C’est votre droit. Mais je voudrais quand même vous faire lire l’article suivant en espérant que l’idéologie qui obstrue votre raison soit un peu contrariée par un exposé des faits pratiques, difficilement contestables de bonne foi.

    https://www.paulcraigroberts.org/2020/11/30/the-proof-is-in-the-election-was-stolen/

    Je pense qu’actuellement vous êtes conscient qu’il y a eu des fraudes dans cette élection. Mais vous donnez moralement votre consentement au cover up des médias et au coup d’état visant à entériner l’élection frauduleuse de Biden, parce qu’en conscience vous pensez que Trump c’est le mal, et Biden le bien. Donc la défense du bien justifie la fraude.

    Malgré tout j’espère que vous lirez avec sérieux l’article dont je vous donne mets le lien ci-après, et ses annexes. Il est écrit par un reaganite de droite, opposé aux “liberals” de son pays. Un homme à la droite de la droite selon les critères du journal Le Temps qui vous ouvre ses colonnes. Mais c’est égal: l’honnêteté intellectuelle consiste à se rendre à l’évidence des faits, même quand cette évidence est fournie par quelqun dont on réprouve les opinions.

    https://www.paulcraigroberts.org/2020/11/30/the-proof-is-in-the-election-was-stolen/.

    Ce ne sont pas vos opinions, mais j’espère qu’il reste en vous encore assez de probité protestante pour que vous vous soumettiez vous-même à l’épreuve consistant à vous confronter aux preuves d’une vérité qui vous révolte. Et j’espère que vous en serez au moins un peu ébranlé, moralement.

    Actuellement, les gens informés savent que cette élection est frauduleuse. Mais l’establishment pense que le dommage serait tellement incalculable si était révélé à la face du monde la vérité de la corruption du système démocratique américain, qu’il vaut mieux obtenir de Trump qu’il concède sa défaite.

    Cet argument ne peut pas être accepté, car il reviendrait au même que de légitimer un viol pratiqué sur un peuple entier. Le problème c’est que vous vivez dans un univers mental où tout ce que représente Trump, c’est à dire l’opposition frontale, au nom de la volonté populaire, à un Nouvel Ordre Mondial fondé sur des idéaux humanistes auxquels vous croyez, vous fait horreur.

    Vous acceptez donc de vous laisser entrâiner dans une forfaiture, en fermant les yeux sur le caractère déshonnête de ce qui est en train d’être tenté.

    Je vous laisse face à votre conscience .

    1. Désolé, je n’ai pas vu passer vos commentaires. J’ai pour habitude de publier toutes les réactions dans la mesure où elles ne sont pas insultantes ou dénigrantes pour autrui. Je vais prendre connaissance de l’article que vous évoquez. Cela étant, il me semble que nos opinions divergent complètement sur plusieurs points. Je ne vais pas ergoter sur la question d’une fraude éventuelle à laquelle je ne crois pas. Mais il me semble que le retrait de Trump de la présidence américaine ne peut être qu’un bien fait pour son pays et plus largement pour l’ensemble de la planète. Faut-il rappeler les choix catastrophiques que ce personnage a faits, la suppression de l’Obamacare; une politique néo-libérale insupportable; une incurie totale à l’égard des minorités de son pays entraînant violences et arbitraire; déni avéré en matière de crise environnementale et sanitaire; manques d’égards absolu envers des chefs d’état étrangers; etc… Pour le reste, sa philosophie isolationniste n’est pas nouvelle et peut être analysée sous différents angles; les casseroles qu’il traîne en lien avec des affaires de mafia, de soutiens étrangers dans les affaires de son pays, de clientélisme et de corruption peuvent par contre être instruites pour être confirmées ou infirmées… une cohorte de questions en fin de compte que vous n’évoquez pas du tout pour vous concentrer uniquement sur une autre question, celle d’une fraude présumée du vainqueur des élections. Reste à voir ce que fera Biden me direz-vous! C’est certain tout comme il est évident que le ciel ne sera pas plus bleu avec ce nouveau président. Mais du moins, peut-être arrêtera-t-il de pleuvoir à longueur de temps.
      Je ne pense pas par ailleurs tenir un discours de propagande, à moins qu’exprimer une opinion au travers d’interrogations soit considéré comme tel. Alors sans doute suis-je trop cynique, mais moi et ma conscience nous portons très bien, je vous remercie.

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