Un poste à l’interne se libère et il est mis au concours. Vous souhaitez faire acte de candidature. Ce serait une évolution pour votre carrière professionnelle. Alors, les questions suivantes s’imposent à vous : avez-vous suffisamment d’appuis internes pour être soutenu·e ? Est-ce que le comité de sélection vous connait bien ? Qui sont vos sponsors ? Si les réponses s’avèrent minces, la route risque d’être cahoteuse. Pour solliciter des appuis, il est temps de mettre en place une stratégie de personal branding interne.
1. Quelques conseils avisés
Dans toute organisation, il est périlleux de penser que la qualité de votre travail et vos résultats sont visibles, reconnus d’office par toutes et tous. Imaginer que vos supérieur·es ont bien mesuré votre évolution entre votre prise de poste comme junior et vos nouvelles responsabilités, relève de la pensée magique. Voici quelques conseils qui vous aideront à tisser votre toile :
- Ne vous contentez pas de bien faire votre job: faites-le savoir.
- Créez-vous un réseau interne à tous les niveaux!
- Observez bien comment votre chef·fe direct·e transmet vos idées et projets au niveau supérieur. Est-ce qu’il/elle en tire tous les éloges à votre place?
- Avez-vous compris les mécanismes de cooptation, les liens souterrains et autres influences au sein de votre entreprise?
2. L’art de tisser sa toile
Se préparer pour une promotion interne demande du temps, de la stratégie et surtout de la subtilité. Observez une araignée qui patiemment tisse sa toile pour attraper sa subsistance. Elle va choisir un endroit propice et abrité pour ne pas remettre l’ouvrage sur le métier. Voici quelques exemples observés dont vous pourriez vous inspirer :
- La machine à café reste un endroit stratégique pour échanger, écouter et se positionner. N’en abusez pas… Idem pour le télétravail: sachez équilibrer vos absences de l’entreprise.
- Votre supérieur·e ne vous invite jamais aux séances plénières ?
- Évitez de prendre vos vacances en même temps: il s’agit de profiter de son absence pour établir un contact direct avec les tops managers.
- Trouvez le moyen de faire savoir à vos supérieurs que les idées géniales viennent de vous! (La machine à café, couloirs et même trajets dans l’ascenseur peuvent servir de relais de communication.)
- Intégrez-vous dans des projets transversaux, même si à priori ils n’ont rien à voir avec votre cahier des charges.
- Participer à l’organisation de la fête de fin d’année ou à un workshop vous donnera une autre visibilité: cela vous permettra d’élargir votre réseau interne.
- Proposer un projet ou former un groupe de réflexion peut se révéler un atout pour vous: vous vous démarquez.
- Lors de séances d’informations générales, poser la bonne question vous donnera de la visibilité et renforcera votre personal branding. Bien évidemment, évitez les questions bateau ou les «moi-je » …
- Choisissez-vous un ou deux mentors dans l’entreprise, qui sont à des niveaux hiérarchiques plus importants que vous, de préférence dans un autre département. Ainsi, vous bénéficierez de leurs précieux conseils. La probabilité d’être en concurrence dans un futur proche demeure faible: ils n’appartiennent pas à votre secteur. Souvent, les collaborateurs pêchent plus par pudeur ou manque d’audace. Les dirigeant·es adorent donner des conseils et se sentir utile.
3. Une opportunité se dessine? Action!
Ce matin, un poste supérieur à l’interne vient de s’ouvrir : vous vous sentez légitime pour faire acte de candidature. Il est donc temps de passer à l’action, mais en prenant quelques précautions :
- Partagez avec vos mentors la pertinence de votre postulation.
- Renseignez-vous si d’autres postulant·es se profilent à l’interne et comment se situe votre candidature par rapport à eux/elles. Inutile de sortir du bois si vos probabilités sont faibles voire inexistantes.
Si les feux sont au vert, foncez et préparez-vous aux entretiens :
- Partez du principe que les membres du comité de sélection ne vous connaissent pas et présentez-vous comme tel le jour J.
- Mentionnez des éléments «privés » que les autres ne connaissent pas forcément : Ah ? On ne savait pas que vous aviez participé à la patrouille des glaciers !
- Utilisez les connaissances de votre environnement professionnel pour faire des propositions cohérentes: un coup d’avance sur les candidats externes.
- Ne partez pas en terrain conquis et ne sous-estimez pas vos adversaires.
- Lors des entretiens, adoptez la posture de votre future fonction. Ne restez pas en retrait, mais – mentalement – projetez-vous déjà dans celle-ci. Vous serez, à l’évidence, plus crédible.
- N’oubliez pas de présenter votre plan personnel de succession.
- Vous octroyer le nouveau poste va créer un vide dans l’organisation: ce qui n’est pas le cas pour un·e candidat·e extérieur·e. Vous devez absolument proposer une solution.
- Vous pouvez aussi expliquer ce qu’un candidat externe «devrait avoir de plus que vous ». Ceci démontrera votre capacité d’analyse, une manière subtile et détournée d’expliquer pourquoi VOUS êtes la solution !
Trop souvent, les candidat·es internes ont peur de l’échec, ce qui les freine dans leurs ambitions. Si vous n’êtes pas retenu·e, ne le prenez pas personnellement, mais essayez d’en comprendre les raisons explicites. Agissez dès lors en conséquence (formation, coaching) afin de saisir une prochaine opportunité.
Observez la nouvelle recrue pour capter s’il n’existe pas une autre voie de progression par son intermédiaire. Il/elle devra se créer son propre réseau et trouver des appuis. Chaque nouvel·le interlocuteur/trice dans l’équation génère forcément d’autres changements. À vous d’y participer !
Christophe ANDREAE [christophe.andreae@jrmc.ch – www.jrmc.ch]
Professionnel du recrutement de cadres et de spécialistes (plus particulièrement dans les profils d’expert·e·s et de cadres ingénieur·e·s ainsi que dans le secteur informatique). J’aime également partager mon expertise pour des missions de recrutement confidentielles ou dites sensibles.
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