Tribulations d'un chasseur de têtes

J’ai postulé à l’interne. Verdict : recalé-e !

La nouvelle vient de tomber: vous êtes K.O. Le poste que vous convoitiez en interne, pour lequel vous pensiez être LE ou LA candidat·e idéal·e, a été attribué à une personne hors sérail. Elle sera votre future manager. Pourtant, vous pensiez avoir tous les atouts en main: plusieurs collègues du management vous l’avaient assuré. Maintenant, vous vous retrouvez seul·e face à votre déception, frustration, voire, humiliation. Dès lors, comment rebondir à cette situation?

1. Mettre son égo de côté

Votre (première) mauvaise nuit achevée, vous traversez tous les états d’âme : « Je démissionne de suite et je pars à New York » ; « ils ne me méritent vraiment pas » ; « qu’ils aillent donc se faire voir chez les Grecs ! » La défaite ruminée les jours suivants, une phase d’introspection s’impose. Il s’agit de mettre de côté votre égo, analyser et décomposer — avec le recul nécessaire — les tableaux de ce mauvais film :

Cette remise en question – à l’instar d’un·e amant·e éconduit·e – demeure fondamentale.

Il s’agit de comprendre la raison de cet échec pour affiner votre stratégie lors d’une prochaine postulation. Prenez le temps d’étudier le parcours professionnel de votre concurrent·e externe. Vous y trouverez quelques éléments de réponse. N’oubliez pas non plus ceci : si vous êtes un très bon élément à votre poste actuel, vous nommer pour celui que vous convoitiez aurait créé un « vide ». Ce qui vous aurait peut-être desservi·e.

Il peut être judicieux également de « pousser votre avantage » à demander une nouvelle formation, une augmentation salariale ou une modification de votre périmètre de compétence. Si votre employeur a envie de vous garder, vos cartes ne sont que meilleures. Jouez de vos atouts !

Vis-à-vis de vos collègues, la meilleure attitude reste celle d’une posture sobre et positive. « Certes, je n’ai pas eu le poste. Je l’accepte et reste motivé·e pour la suite. Je vais tout faire pour accueillir notre nouveau manager et lui apporter mon soutien. » Inutile de critiquer ouvertement votre employeur ou le processus de sélection. Ceci peut se retourner contre vous. Il n’y a rien à gagner à endosser un personnage de mauvais perdant ou revanchard. On a vu trop souvent des candidat·es déçu·es, annoncer leur lettre de congé dans la semaine et… demeurer en poste après quelques mois. Votre crédibilité est en jeu.

2. Attendre, soutenir, observer.

Après l’analyse des écarts entre vous et votre challenger, vous comprenez les raisons de votre non-sélection. Il est temps de digérer cette déception, de faire « contre mauvaise fortune bon cœur ». Si la Direction a choisi cette personne, c’est pour sa valeur ajoutée à l’entreprise. Il est donc important d’attendre son arrivée (ou de l’anticiper par un contact préliminaire), de soutenir son intégration et d’observer ce qui se passe.

Il y a toujours matière à apprendre d’un sang managérial neuf, garant d’autres expertises :

 

Alors, utilisez cette période pour observer le nouveau membre de la direction. Laissez-vous au moins trois à six mois avant de vous faire votre opinion. Ces mois seront à coup sûr enrichissants de part et d’autre.

3. Rester en poste ou partir ?

Quelques mois ont passé. La personne responsable du management est maintenant intégrée et fait partie de l’entreprise. Vous avez eu tout le loisir de collaborer avec elle et de quittancer la nouvelle dynamique. Dès lors, il est opportun de faire un arrêt sur image et de se poser les questions suivantes :

Ensuite, il sera temps de décider de rester… ou pas. En toute conscience, vous prendrez la bonne décision pour vous et vous seul·e. Avant de tracer la suite de votre carrière professionnelle. Ne confondez pas vitesse et précipitation, égo et compétences. Prenez le recul et la hauteur nécessaires : le gage d’un·e futur·e manager de haut vol.

Christophe ANDREAE [christophe.andreae@jrmc.chwww.jrmc.ch]

Professionnel du recrutement de cadres et de spécialistes [plus particulièrement dans les profils d’expert·es et de cadres ingénieur·es ainsi que dans le secteur informatique]. Enfin, j’aime également partager mon expertise pour des missions confidentielles ou dites «sensibles».

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