La SSR ne fait plus la preuve de son utilité

Que confie-t-on, en Suisse romande, à des jolies puéricultrices le week-end et à un grand mélancolique la semaine ? Le Téléjournal.

Aux infos de la RTS, on vous parle comme à un môme de 5 ans le samedi-dimanche et comme à un compagnon de cellule la semaine. Lorsqu’à 20h00, on bascule enfin sur TF1, c’est pour réaliser qu’on est passé de la version de l’actualité pour les enfants et les mal-comprenants à celle pour les adultes. Sur la forme, il y a désormais la même différence entre l’info sur le service public suisse et celle de TF1 qu’entre la pub suisse et celle de nos voisins.

Insuffisante sur la forme, soit. Mais qu’en est-il du fond ? Depuis toujours, encore plus depuis que son financement par l’impôt est contesté, la SSR plaide pour la qualité supérieure de son info et une proximité unique dont elle s’autoproclame garante : « si on n’est pas là, qui pour vous narrer le Conseil Fédéral et les coulisses du Palais ? ». Info ou intox ?

Revenons sur la semaine :

 

TJ de dimanche et la crise Crédit Suisse

19h30 : on sent notre spécialiste de la petite enfance au bord de la panique. La reprise du CS par UBS constitue un sujet doublement repoussant : de l’économie mâtinée de finance. Une hantise : c’est le cœur du Mal dans cette rédaction biberonnée à Thomas Picketty et Greta Thunberg. En plus, gérer un direct avec des conseillers fédéraux qui parlent anglais et finance : le cauchemar. Aargh, vite ! Retour en studio !

Deux invités sont conviés pour expliquer et commenter : un banquier – ça paraît logique – et une journaliste de la presse écrite, brillante et excellente analyste (bien qu’elle ait prédit la fin du dollar il y a déjà douze ans, ce qui fait un peu d’elle le GIEC du billet vert). La RTS n’a donc pas de journaliste in-house pour nous expliquer le naufrage CS ? Apparemment pas. Il y a bien une cheffe de rubrique économique rebaptisée Eco-techno-conso (il est clair que l’économie est un domaine trop simple et étroit pour avoir un traitement à lui seul) mais elle est noyée dans ses notes. On ne sait toujours pas si elle a refait surface.

Après un long moment de solitude, douloureusement partagée avec une large audience, à jongler entre la conférence de presse inaudible du conseil fédéral et les explications techniques un peu trop complexes pour la maîtresse d’école de service, voici enfin le moment de soulagement : le commentaire des politiques. Ouf ! Nous voici en terre connue (et maîtrisée) celle de l’émotion et de la morale.

Ils sont deux, un de chaque bord. L’un et l’autre vaguement fringués « casual » et également outrés. Ils partagent sans doute aussi le même spin doctor qui leur a glissé : « c’est dimanche, coco : ni rasoir, ni cravate comme le beauf qui a voté pour toi et ne quitte pas son survêt’ de la journée ». Celui de gauche s’habille manifestement chez SDF au rayon gueule de bois. Il lâche bruyamment son indignation dans un râle pâteux. C’est Mélenchon sans l’éloquence, le comble de l’inutile.

Parcouru par un vague sentiment d’urgence mais aussi animé par la perspective d’un bon sujet social comme on les aime à la RTS (la perte de milliers d’emplois), on enchaînera avec une édition spéciale. Un demi-rédacteur-en-chef (une spécialité RTS) prend la relève de l’amie des tout petits, mais le contenu ne change pas.

On notera que dans la hiérarchie de l’info à la SSR, la promotion de l’ouvrage du Camarade Maillard précède l’affaire Credit Suisse (alimentée par le FT)

On voit donc que sur la qualité, la RTS performe de manière assez médiocre. Quant à sa proximité autoproclamée et son incomparable capacité d’infiltration des lieux du pouvoir, la même affaire, on ne peut plus suisse, a révélé une cruelle vérité. L’infiltré ne travaillait pas pour la SSR mais pour le Financial Times. Entre le journal britannique et la SSR, il y avait un décalage horaire d’environ quatre heures.  A tel point que le service public ne rapportait plus l’actualité, mais les infos du FT : « selon le FT, le CS serait racheté par UBS ». On savait déjà que le service public dans les médias s’exerce sans fierté : on y accepte volontiers d’être payé par des gens qui ne vous aiment pas, mais là, un nouveau sommet est atteint.

 

 

L’« Affaire » Dittli :

Durant la même période, fidèles à leur tropisme politique et à leur vocation manquée d’agent du fisc, les enquêteurs RTS ont cherché, dans les déclarations d’impôt de la nouvelle conseillère d’Etat vaudoise du Centre, des failles qui leur permettent de venger, voire annuler à terme, le basculement de majorité de gauche à droite au gouvernement vaudois. Se faisant ainsi, sans honte, le bras armé du camp du Bien, la gauche mauvaise perdante et revancharde. Mal leur en a pris : une enquête indépendante a depuis démontré qu’il ne s’agissait que d’un tuyau percé. Le montant de l’optimisation fiscale s’élevant à CHF 187.- soit beaucoup moins cher que les frais de l’enquête provoquée par les fins limiers du service public. Moralité, à la RTS on privatise le (faux) scoop et on socialise les coûts (de ses erreurs).

Ce biais politique systématique identifié depuis longtemps mais peu contesté par la droite est principalement lié à la monoculture de son personnel. Le plus souvent issu de sciences-po, sociologie, psychologie ou lettres, des branches peu exigeantes où il suffit de répéter à son prof ce qu’il veut entendre pour réussir ses examens, à l’opposé des sciences exactes où l’on doit prouver que l’on maîtrise un raisonnement. Je n’ai connu qu’un seul journaliste à la SSR qui avait une formation de physicien… il a fini à la météo.

 

Le cas des sports

Depuis quelques années, Le département des sports de la RTS a beaucoup travaillé sur son casting. D’une sympathique bande de mâles blancs, lourdauds, volontiers éméchés mais hautement compétents qui sévissaient dans les années pré-me too, nous sommes passés à une réunion de laborieux qui ferait un triomphe dans un séminaire sur la diversité de l’Université de Genève : des mignons bodybuildés et pumpés à l’avocado toast, des quasi-bègues, des femmes, des femmes de couleur, des hommes de couleur aussi, des obèses, des mâles pénitents, bref de tout, sauf du sport.  Oui, parce qu’il y a longtemps que la SSR ne trouve plus moyen d’utiliser les fonds, perçus par l’impôt, pour payer les droits de diffusion des sports nationaux les plus populaires (football, hockey). Trop cher, paraît-il. OK, mais, puisqu’on en parle : nous a-t-on remboursé la part de la redevance qui servait jusque-là à payer ces droits ? Privée des images qui sont, s’agissant de sport, d’une certaine importance (avez-vous essayé de suivre le récit d’un match sur le fil d’actu d’un site de presse écrite ?), nos fins séminaristes nous la jouent alternatif. On sait désormais tout sur les subtilités de la natation synchronisée chez les unijambistes, du tir à l’arc chez les malvoyants, du CrossFit chez les cardiaques et des cycles hormonaux chez les haltérophiles transgenres. En revanche, s’il y a 6 buts marqués dans un derby relevé entre le FC Servette et le FC Sion, on n’en verra que 2 ou 3, au mieux. Handimanche Sport, tous les dimanche soir vers 18h.

 

Le débat … de l’aile

Beaucoup de contenu et peu de moyens, c’était la règle des débats au temps de Table Ouverte (1966-1996). Une simple table, en effet, autour de laquelle, on débattait avec une certaine rigueur intellectuelle. Des journalistes, Gaston Nicole, plutôt à droite, Claude Torracinta, plutôt très à gauche, se succédaient et rendaient honneur à la démocratie ouverte et directe en provoquant la confrontation des idées avec intelligence et respect. Le débat politique de la RTS d’aujourd’hui a inversé les paramètres : les moyens sont très importants : décor et animateur clinquants comme un catalogue de mode de PKZ mais contenu sacrifié à une juxtaposition de litanies idéologiques sans surprise et resassées par des abonnés venus condamner et non débattre.

 

Fin de règne

Ni indispensable, ni meilleure, ni plus crédible ou plus proche, la SSR peine à faire la preuve de son utilité sur les critères qu’elle-même invoque. Inventée à la naissance de la radio, au début du siècle dernier, elle a réuni toutes ses qualités lorsque l’information demandait des moyens considérables (dans les années 90 encore, un enregistreur de studio pesait une demi-tonne et des émetteurs géants garnissaient les sommets de la Dôle au Monte Ceneri). Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les producteurs d’information sont pléthores, de qualité comparable pour un contenu similaire et maintenir un acteur subventionné, dans ces conditions, est tout simplement une entorse à la concurrence.

Alors que faire de la SSR ? On votera oui sans hésiter à la prochaine initiative « SSR, 200 francs, ça suffit », histoire d’amorcer un changement profond. Une autre solution serait de la vendre au Parti Socialiste auquel elle sert déjà de service de presse (au frais de tous les contribuables) pour un franc symbolique. A ce prix, les Camarades n’auront pas besoin d’inventer une nouvelle taxe pour se financer.

 

 

Christian Jacot-Descombes

Christian Jacot-Descombes a exercé successivement les métiers de neuropsychologue, animateur et journaliste de radio, journaliste de presse écrite et responsable de la communication d’une grande entreprise. Il voyage beaucoup parce qu’il pense que ça ouvre l’esprit et aussi parce que ses différentes expériences professionnelles lui ont démontré qu’il vaut toujours mieux voir par soi-même.

29 réponses à “La SSR ne fait plus la preuve de son utilité

  1. Je préfère de loin les journalistes de la TSR que des freelances jaloux, sans aucune proposition constructive.

  2. Ok, la gauche promet la médiocrité plutôt que l’excellence.

    Ok, les journalistes payés par nos redevances se vivent à gauche.

    Mais pourquoi, lorsqu’ils se présentent aux élections, c’est à droite ?

    Je rêverais de revoir des émissions de Table ouverte. Cela se trouve sur le net ?

    1. Ton art de la formule qui fait tilt est resté entier, cher Christian, et tu nous fais regretter l’époque d’un Thierry Mertenat qui ne nous laissait rien passer, ni à moi ni à d’autres, jusqu’à apostropher un regretté collègue d’étre le “degré zéro de la radio”… Le “bon vieux temps” c’était aussi cela. Dommage qu’il faille aujourd’hui descendre dans les tréfonds de la blogosphère pour dénicher telle perle de la critique dont la presse écrite a oublié les vertus. Le service public audiovisuel, dont je crois toujours à l’utilité, a toujours eu besoin d’être ainsi mis sur le gril, et si la forme (qui te fait penser à Champ-Dollon) est affaire de goût, le fond, lui mérite bien ton diagnostic impitoyable. Mais de là à monter sur le marchepied de l’initiative de la redevance à 200 francs il y a un pas que je ne franchirais pas, l’alternative promise ne m’attirant en rien.

      1. Merci Jürg, c’est un plaisir d’avoir un signe de toi. J’imagine que tu dois regretter de ne pas être correspondant à Moscou en ce moment. Ca doit être passionnant. On rêverait de t’entendre.

  3. Il est vrai que l’on s’endort un peu devant le gentil télé journal RTS. Des journalistes un peu plus animés par la réalité de notre environnement, donc formés aux sciences dures plutôt qu’aux sciences molles. Le ton du JT prendrait certainement un coup de jeune. Reconnaissons toutefois qu’il accorde néanmoins à côté du sport, une petite place à la culture. Attention il y a beaucoup de professionnalisme et de savoir faire dans les équipes, mais doit certainement pouvoir dynamiser et faire mieux.

  4. Pourquoi pas une redevance, non pas à 200 francs, mais inversée – comme cette fameuse pyramide inversée qu’on enseignait autrefois, avant le (mal)traitement de texte, aux débutants pisse-copie à grands renforts de colle-et-ciseaux pour leur faire comprendre que l’essentiel, c’est ce qui vient tout en bas, et donc ce qu’il ne faut surtout pas mettre en vedette, et non sous le chapeau – et que les officiants et druidesses du 19:30 et de Télé-Dimanche nous paient pour assister au grand potlatch vespéral et à l’homélie cathodique dominicale?

    Wikipedia ne bénéficie d’aucune redevance. Première encyclopédie en ligne, elle bat pourtant tous les records de lecteurs mais seuls 2% de ses utilisateurs y contribuent financièrement. Elle ne fournit pas moins parfois des informations exactes avant même les media “main-stream”. Comment fait-elle pour tout savoir sur l’état des lieux à Bakhmout ou les dessous de l’affaire Valérie D. avant les agences de presse? De plus, elle (l’encyclopédie, pas Valérie) est gratuite. Qui dit mieux?

    Si vous regardez un 19:30 ce soir on croirait revoir le même, copié-collé, que celui de sa première édition. Même chose pour les pages de sport dans la presse écrite: changez la date, le contenu, lui, restera le même. Même topo à la Première: suivez un “Forum” pris au hasard, vous les aurez tous entendus. L’inamovible “Bonsoir… Bienvenue à Forum” en guise d’introitus, conclu par l’incontournable “Excellente soirée… Excellente… excel… ex…” en fermeture n’a pas changé depuis sa première diffusion. A croire que l’émission vedette de la Première s’auto-copie par réflexe de psittacisme pavlovien. Tous les journalistes se copient entre eux, comme c’est bien connu… c’est ce qu’ils appellent leur “professionnalisme”. Mais là…

    Comme vous le relevez, la redevance sert de plus en plus à payer l’emballage – décors de plus en plus somptueux des studios au point que, question rémunération, un poste au service de nettoyage doit y être encore plus recherché qu’à la rédaction, notes de frais des journalistes jamais publiées, entre autres – et de moins en moins à travailler le contenu. Marshall McLuhan avait raison: “The medium is the message”, à ceci près qu’il ne pouvait imaginer qu’avec les chatbot et les générateurs automatiques de texte le medium surpasserait un jour le message.

    Balzac, ancien journaliste, était moins chatouilleux côté code déontologique:

    “Les journaux sont les lupanars de la pensée” ( Illusions perdues, CH, t. V, p. 328).

    Ou déjà, dès 1828, ce syntagme éclatant qu’on trouve dans son “Avertissement” du Gars (première version des Chouans), resté inédit de son vivant : “la publication, cette prostitution de la pensée” (“Avertissement” du Gars (1828), CH, t. VIII, p. 1669.

    Au fond, la redevance est-elle autre chose qu’un tarif d’entrée en maison close?

  5. La journaliste qui a repris à son compte la fin du dollar, que des économistes avaient déjà annoncés quand elle était gamine dans les années 80, a fait une sortie extraordinaire pendant l’émission que personne n’a corrigée. Elle a dit que l’UBS compenserait PEUT-ÊTRE à part l’Arabie Saoudite. Autrement dit; l’UBS achèterait ladite part à un prix plus élevé. L’égalité du traitement des actionnaires n’est pas une option mais obligatoire par la loi. Personnellement, je pense qu’elle ne maîtrise pas son sujet qu’à 50%. Et encore, 50% parce que je suis gentil avec elle. Axel Lehmann, qui a livré CS à un prix négatif égal à minus 14 milliards (3 milliards – les 17 d’obligations coco), est un ancien UBS, pas un ancien ancien mais un récent ancien de l’UBS. L’UBS a profité de la fénéantise de la BNS pour opérer un hold-up garni d’une prime d’assurance de 9 milliards et des promesses que les futurs créances passeraient sur le corps du contribuable suisse avant de l’atteindre.

  6. Bravo! Enfin! Oui, c’est du convenu sur la TSR… Pas d’enquête sérieuse, des propos qui se veulent confirmés par la rue (avec un soin certain à choisir des personnes issues des « minorités », même si elles n’ont rien de transcendant à dire sur ledit sujet, la forme d’abord, avant le fond). Les « jeunes » sont toujours roses-verts, voire rouges foncés-verts, citadins. Sans parler des « nouvelles » qui sortent trois jours après et qui ne sont que la lecture d’une dépêche AFP (ou autre), sans aucune analyse. Et Mauro Poggia… il n’y a plus que lui qui veut aller au 1930? Ou est-il devenu consultant à la TSR? Il n’y a pas que le bout du Lac en politique suisse… Et certaines et certains journalistes n’ont rien compris aux problèmes de genres ou ont glissé dans un extrémisme aussi impressionnant que ridicule qui ne fait qu’amèner de l’eau au moulin de la lutte contre le « wokisme » prôné par certaines et certains. Que ceux qui veulent voir et écouter cela le paie. Seuls. L’offre et la demande, c’est le meilleur tri sélectif. Le plus joli c’était l’appel à boycotter le Mondial au Qatar ; pourquoi y avoir envoyer des journalistes sur place ? Bravo Massimo Lorenzi, bravo…

  7. Si la TSR s’inspirait, dans son choix des spécialistes de l’actualité et du débat, du journal Le Temps soucieux aussi de satisfaire ses clients, est-ce que ce serait mieux ?.. La très bonne idée du « journal de qualité » (il nous le rappelle souvent), ce sont les blogs qui au début prenaient place dans l’annexe de l’église, les articles des auteurs bénévoles étant signalés par de petits timbres qui se décollaient très vite sur leurs trois rangées pour céder la place aux nouveaux. J’avais donc contacté le responsable de cette annexe pour lui faire part de mon souhait d’un défilement vertical de l’entière page de timbres, afin de ne pas manquer une parution qui parfois ne subsistait que deux heures. Celui-ci m’avait répondu : « C’est tout simple, il suffit d’aller dans le répertoire des auteurs pour trouver celui que vous recherchez ». Bon… Je n’étais pas content de cette demi-solution ennuyeuse à mettre en pratique, et n’avais pas été très élégant dans ma réponse : « Vous êtes comme le trieur de pommes de terre au bout du tapis roulant qui n’a pas assez de cageots pour suivre… » Eh bien le monsieur s’était finalement décidé à prendre en compte le problème que je lui exposais (pour les auteurs aussi, poussés trop vite à la cave).

    Chaque fois je me réjouis de découvrir de nouveaux articles de blogs de mes auteurs préférés, je vais vers eux, tandis qu’à la TSR ils viennent vers moi sans que je les choisisse, et ce sont toujours les mêmes ! On peut alors dire que dans ces blogs du Temps, il y en a pour tous les goûts : la militante qui nous donne des angoisses, le professeur ayant les pieds bien ancrés sur terre, le scientifique autodidacte passionné, les deux psychologues humanistes qui nous laisse entrer dans leur cabinet en présence du patient… La liste est longue, et cela permet de proposer aussi à ceux qui les aiment des auteurs qui pour moi sont profondément ennuyeux. Il me semble que la TV ne peut plus intéresser ou émouvoir comme dans les années soixante ! On nous présente des cageots divertissants, instructifs, ou répondant à notre curiosité, mais dans ce magasin où on est enfermés on ressort finalement avec trois pommes pas mûres avant de revenir le lendemain pour du pain sec. Cette télévision, c’est un peu comme le problème de l’automobile avec le climat qui change. C’est possible de faire mieux mais trop cher, faire comme avant ce serait la fin, continuer comme maintenant cela cale aussi… C’est peut-être trop facile d’en vouloir à cette TSR, ce n’est pas de sa faute si avec elle on se sent étouffer.

  8. Bravo, je suis assez d’accord. Excepté le cas M.Z. dont le talent consiste surtout à trouver une ou deux formules, souvent vraies mais en étant incapable de faire une synthèse correcte. Lors de la pandémie elle s’est auto déclarée épidémiologiste et a frisé le complotisme chez Alexis Favre qui n’y a vu que du feu. Cette attitude aurait du suffire à l’exclure de la TV publique. Mais celle-ci n’a pas encore découvert le fact checking.

    1. Elle n’a pas trop le sens de l’humour non plus. Je crois qu’elle n’a pas aimé “GIEC du billet vert”…

  9. Vous aviez envie de vous discréditer grave d’entrée de jeux … Le coup du 20h de TF1 “pour adultes”, il fallait oser …

    1. Il faut reconnaître que c’est le dernier exemple que j’aurais choisi.

      Le « 20 heures » de TF1 atteint des sommets d’indigence. En comparaison le journal de la SSR, qui pourtant ne vole pas très haut, fait figure de référence.

      Le journal de TF1 c’est l’exemple jusqu’à la caricature du média populassier bas de plafond.

  10. Les moyens sont limités, et si j’ai bien compris, Monsieur Jacot-Descombes, vous ne voulez pas sortir votre porte-monnaie. Dans ce cas, contentez-vous de ce qu’on peut vous offrir. Votre intervention ressemble plus à une attaque à mains armées ou à un réglement de compte qu’à un blog.
    Souffrez que l’on ne vous lise plus.

  11. Cher Monsieur, je suis vos blogs depuis longtemps et je ne peux vous dire que : BRAVO ! pour l’excellence de vos analyses. La médiocrité des émissions et des informations offertes depuis trop longtemps par la TSR devient un réel problème. Pour obtenir une information sérieuse, sur un thème important en Suisse (et ailleurs), il vaut parfois la peine (pour ceux qui comprennent l’allemand) de suivre les infos proposées par la SRG…

    1. Merci, cher Monsieur, c’est bien aimable. Oui, en effet, il y a des alternatives. Suffisamment même, pour qu’on puisse se passer de ce service coûteux.

  12. On peut critique la RTS de manière constructive et respectueuse envers les personnes qui y travaillent. Ce n’est manifestement pas la volonté de M. Jacot-Descombes qui tombe bien bas avec cette diatribe qui déjà rien que par son manque de politesse et de savoir-vivre criant prend toute sa crédibilité. Quant à l’argument principal que le téléjournal s’adresse à des enfants de cinq ans, il faut plutôt y voir un compliment car (1) n’importe quel enfant de cinq ans ne tiendrait pas cinq minutes devant le 19h30 et n’y comprendrait absolument rien ce qui est OK mais surtout (2) le programme doit être accessible à toutes et tous, pas seulement aux universitaires. C’est sa mission de vulgariser des sujets complexes ! J’ai aussi regardé la fameuse édition du dimanche noir de Crédit Suisse et j’ai aussi souri quand on avait pas le son de la conférence de presse mais j’ai eu l’information que je voulais avoir. Je trouve que «maîtresse d’école de service» a plutôt bien géré ce problème technique pour lequel elle ne peut vraiment rien. Allez, la récré est finie. M. Jaccot-Descombes: Au coin!

    1. Diversifiez vos canaux d’information vers des publications et sources sérieuses, de tous bords politiques (la monoculture n’est jamais bonne) et vous en reviendrez. ABE.

  13. Aïe ! C’est piquant mais ô combien (im)pertinent ! Je ne peux qu’approuver surtout lorsque j’ai découvert la nouvelle émission « économique » Basik le lundi soir et que dire d’Infrarouge ou Mise au point… Au secours !
    Mis à part 36.9 et Temps présent, j’ai renoncé.

  14. “Ce biais politique systématique identifié depuis longtemps mais peu contesté par la droite est principalement lié à la monoculture de son personnel. Le plus souvent issu de sciences-po, sociologie, psychologie ou lettres, des branches peu exigeantes où il suffit de répéter à son prof ce qu’il veut entendre pour réussir ses examens, à l’opposé des sciences exactes où l’on doit prouver que l’on maîtrise un raisonnement.”

    C’est vrai, en lettres comme en (pseudo-)sciences sociales (po, socio, psycho, econo et autres no-no), peu exigeantes, il suffit de recracher le savoir qu’on a ingurgité la veille. Plus même besoin de savoir encore faire une règle de trois (en philo, on apprend au moins à compter jusqu’à trois grâce à la sainte Trinité Thèse-Antithèse-Foutaise. C’est très utile, car en sciences dites exactes, on ne compte désormais plus que par 0 et 1. Et plus même besoin de savoir le français, ni de réfléchir. Il suffit de baragouiner du pidgin-english pour faire bonne figure dans les cénacles. Les correcteurs d’erreurs et ChatGPT se chargent du reste).

    Le modèle à suivre est désormais l’Entrepreneur. A une récente remise de leurs diplômes aux licencié(e)s ès lettres de l’Université de Genève, le mécène et homme de sciences genevois Metin Arditi, invité d’honneur, disait aux nouveaux élus du Parnasse qu’ils n’avaient pas le vent en poupe, ces temps-ci, et il leur conseillait de se convertir en entre-preneurs et entre-preneuses (de risques). L’école étant devenue une école de commerce de la maternelle à l’université, son conseil était pourtant inutile.

    Avec un peu de chance les littéraires parvenus à grand’peine au sommet d’une pyramide dont la fastidieuse ascension n’a d’égale en morne ennui et en froideur que les dangers de la dégringolade à la re-descente, peuvent espérer trouver dans le meilleur des cas un boulot comme correctrice ou correcteur du Temps ou comme rédactrice ou rédacteur technique dans l’industrie électro-technique, où il gagneront certes un peu plus qu’en dissertant pendant huit heures ou jusqu’à mort d’inanition s’ensuive sur des trivialités telles que la subsomption des concepts mathématiques à priori dans l’unité subjective transcendantale d’aperception chez Kant mais en ruinant leur vue et leur santé à lire huit heures par jour des manuels utilisateurs de poêles à frire électriques, de fours à micro-ondes ou de séchoirs à cheveux.

    L’image de la pyramide en rapport avec l’entreprenariat n’est pas choisie au hasard. Elon Musk, modèle de “spirit of enterprise” s’il en est un, est convaincu que les pyramides d’Egypte ont été construites par les Extra-Terrestres. Les égyptologues n’ont qu’à revoir leur copie.

    Tibère Adler, ancien grand manitou d’Avenir Suisse, disait d’ailleurs naguère dans ce journal-même dont il est désormais le Grand Timonier, que les universités devraient former plus de médecins et d’informaticiens que de linguistes et d’égyptologues. Linguiste et égyptologue de formation, je suis aussi détenteur d’un diplôme de troisième cycle en informatique, non pas du premier “Mechanics’ Institute” venu mais de l’EPFL. Pourtant, je n’ai jamais connu autant le chômage de longue durée que comme informaticien.

    De plus, depuis que le patron d’OpenAI et de Starlink a révélé la vérité sur la construction des pyramides, comme auteur d’un modeste travail de séminaire sur la taille de la pierre et son transport des carrières d’Assouan au plateau de Gizeh et à leur chantier, je me suis mis à douter de leur origine humaine. Et quand le doute s’installe, c’est l’enfer qui commence.

    Faudra que je me fasse ré-éduquer chez Tesla. Un modèle à suivre, les entrepreneurs, vraiment.

    1. Merci de ce bon moment. Drôle et intelligent même si je ne partage, de loin, pas tout.

      1. Pour “l’affaire Dittli” les grands enquêteurs de la TSR n’ont même pas eu à enquêter. Aller quérir dans quelque poubelle – c’est par cette formule que les journalistes expliquent qu’ils protègent leur source – un dossier tout ficelé par l’une, l’un, de leurs amis députés rose ou vert, voire, mieux, par un camarade syndiqué fonctionnaire dans l’une des recettes d’impóts du canton, aura fait l’affaire.
        Quant à la cellule sport. Ça fait longtemps que, pour ce qui est des commentaires des matchs je zape sur TSI ou SRF, tellement ceux des Lemos et autres acolytes suent la bien pensance.

  15. En lisant votre avant-dernier blog, totalement atypique, car pour une fois, vous ne vomissiez pas sur untel ou unetelle; là on vous retrouve pleinement.
    Le fiel, ça doit être comme la nicotine pour un fumeur, au bout d’un certain temps le manque se fait sentir. Et là les vannes se sont ouvertes.
    Vous méprisez les journalistes de la TSR, alors que vous parlez du professionnalisme des journalistes de cour, que sont ceux de TF1. Comme on dit… MDR.
    Pour quelqu’un qui dit avoir une intelligence supérieure à la moyenne, il vous a fallut plus de dix ans, pour vous rendre compte que la RSR était “un nid de gauchistes”. Toutes les années dans cette maison vous ont permis de cultiver votre égo et de recevoir un salaire issue de la redevance. Ce sont des choses qu’on oublie vite.
    Il doit être pénible de cultiver cette acrimonie toujours et tout le temps.
    Pour toute cette énergie , encore bravo !!!

  16. Vous êtes grave, grave, grave… Si le principe de la taxe à tarif unique pour arroser large est hautement contestable, le principe même du service publique audio visuel est de nous préserver de Berlusconi, Trump, et autres pantins sans expérience politique qui sortent du petit écran privatisé comme des diables de leur boîte pour venir exposer leur débauche au sommet du pouvoir. Comptez sur l’audio visuel privé pour que les élections virent à la farce… comme en France.

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