Jeux et société

Que cesse la stigmatisation du jeu vidéo

Bien que les adultes soient peut-être une majorité aujourd’hui à «connaître» les jeux vidéo pour avoir joué à plusieurs d’entre eux dans leurs parcours de vie, la stigmatisation des joueuses et joueurs n’est pas pour autant reléguée dans le passé. Il est toujours aussi efficace de charger cette cible facile qui peine tant à se défendre.

Ainsi, le 2 juin Temps Présent – l’émission la plus ancienne de la Radio Télévision Suisse – diffusait un reportage nommé «L’abus de jeux vidéo nuit à la santé» inspiré d’un rapport controversé de l’American Psychological Association.

Le reportage mélange dès l’introduction “addiction” et “violence” et comporte des erreurs factuelles comme des situations réellement problématiques : manipulation des intervenants, mise en scène grossière visant à stigmatiser les jeux vidéo, amalgame entre pratique du jeu et tueries de masse aux États-Unis, etc. J’y reviendrai dans la seconde partie.

En réaction à ce reportage problématique, j’écrivis une tribune dans Le Temps parue le 15 juin.

La thèse de ce texte publié dans la rubrique «Opinion» est qu’il est temps de cesser les discours rétrogrades et mal documentés sur ce sujet. Cesser de faire du sensationnalisme. Il faut rester critique avec les jeux vidéo, bien sûr, en particulier vis-à-vis de ceux mettant en scène des actes de violence et touchant une très large audience, mais il y a surtout des éléments extrêmement réjouissants liés à ce média.

L’article fit un peu de bruit. Des débats eurent lieu en ligne et je reçus – une première pour moi – des emails de félicitations de personnes qui me sont inconnues.

Le lendemain, Le Temps publia un article revenant sur le débat. Il rejoint mon propos dans sa conclusion :

«Certes, une émission de 52 min suppose des choix et tout dire est impossible. Mais en évacuant un pan entier du débat, les auteurs s’exposent à des critiques attendues et, tout compte fait, légitimes. A l’arrivée: un discours simpliste qui ne rend pas compte de toute la complexité du sujet.»

Les auteurs du reportage de Temps Présent répondirent ensuite à ma tribune par un courrier de lecteur publié dans l’édition imprimée du Temps du 20 juin. La lettre se divise en cinq points :

Ma réponse à ce dernier courrier de lecteur paraît aujourd’hui (le 27 juin) dans la version imprimée du Temps. Faute de place (2500 signes alors que ma lettre faisait au départ 5000 signes), j’ai dû me contenter de répondre à quelques points particuliers.

Ce dégraissage de nombreux détails amusants pour cibler l’essentiel de leur argumentation a motivé l’écriture de ce billet de blog : pour l’instant je n’ai fait que proposer un historique de cette polémique, mais dans un second temps (la suite de ce billet, à venir) je vais revenir sur plusieurs des points problématiques de l’émission de Temps Présent.

Par exemple…

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