Quand j’étais prof… une histoire d’énergie

« Encore une histoire ? Pas vraiment. Quand les souvenirs remontent à la surface naturellement, sous la pression d’événements, à la manière d’un jet de pétrole s’échappant de son gisement, je ne les retiens pas. Vous trouvez la métaphore bizarre ? Elle colle pourtant avec mon récit : la science, l’actualité, l’enseignement, la vie, la mienne. »

Comme nous l’avons fait quelques fois sur ce blog, nous donnons aujourd’hui la parole à une professeure de sciences physiques qui, depuis sa retraite, observe les évolutions du monde est s’interroge sur ce qu’elle a enseigné à ses élèves à l’aune des enjeux sociétaux qui résultent des avancées scientifiques du 20e siècle. Nommée enseignante de lycée en 1970, elle a enseigné 35 années durant, affrontant les transformations sociétales (et celle des élèves !) autant que les réformes scolaires.

« L’énergie est à la source de tout enseignement scientifique, elle en est l’un des piliers. Sur ce thème, quel fut mon discours en tant que professeur de sciences physiques ? Celui d’une scientifique qui tentait, bon an mal an et tant bien que mal, de se faire une idée de la crise systémique qui allait nous exploser au visage au début du 21e siècle ; de se frayer un passage à travers la jungle des fausses informations et des mauvaises interprétations des résultats de la recherche sur le climat.

L’énergie, ses sources… et ses impacts

Il y a 50 ans, au début de ma carrière, “l’environnement” ne faisait pas encore partie des préoccupations et des enjeux politiques. Il ne l’est devenu que très progressivement, au fil des années. Les résultats des travaux de recherche qui traversaient l’Atlantique arrivaient brouillés par des scientifiques américains, lobbyistes, qui ont masqué la vérité sur des enjeux de société tels que le réchauffement climatique pendant des décennies (comme le montre Naomi Oreskes dans « Les marchands de doute »).

Compte tenu des moyens d’information dont nous disposions à l’époque, ce n’est pas dans les lycées que les enseignants étaient exposés aux informations fiables et aux premières alertes concernant les problèmes environnementaux. Des universitaires de renom défendaient parfois des thèses complotistes, de bonne foi. J’y emmenais mes élèves ! Quant aux revues scientifiques en français, elles étaient loin de nous annoncer la fin du monde.

De manière générale, le pétrole était présenté comme un bienfait et l’effet de serre seulement évoqué comme un phénomène naturel protecteur de notre planète, emprisonnant la chaleur du soleil. En son absence, la température moyenne terrestre eût été de l’ordre de -18°C.

Ce n’est que dans les années 80 qu’eut lieu la première alerte d’une pollution atmosphérique sérieuse : la diminution inquiétante de la quantité d’ozone dans la stratosphère, due à l’action des chlorofluorocarbones (CFC). L’ozone, maintenue à une faible concentration grâce à équilibre chimique avec le dioxygène de l’air, absorbe en effet une partie des rayons UV responsables de cancers de la peau.

Mais l’entrée dans l’ère des dérèglements climatiques ne se fit qu’en juin 1991, lors de l’éruption du volcan Pinatubo. Le refroidissement du globe qui s’en suivit atteignit 0,5°C pendant quelques mois. Les millions de tonnes de cendres et de dioxyde de soufre projetées dans l’atmosphère auraient ainsi contribué à faire baisser momentanément le niveau des océans. L’été 92 fut froid et pluvieux, les récoltes mauvaises, etc. On commençait à comprendre les instabilités de la machine climatique. Je rappelle que le GIEC fut mis en place fin 1988 à la demande du G7.

Pétrole…

Mais revenons aux années 70, mes premières années d’enseignement. J’avais suivi un cursus universitaire en fonction de mes goûts pour certaines disciplines scientifiques pour pouvoir les approfondir, et ce d’autant plus que, en tant que femme, il était peu envisageable d’avoir une carrière professionnelle dans ces disciplines. Je m’étais donc passionnée notamment pour la chimie organique, guidée en cela par d’excellents enseignants.

Parler du pétrole en classe, c’était d’abord pour moi montrer sa richesse, la complexité des molécules qu’on pouvait y trouver, décrire une substance qui avait mis des dizaines de millions d’années à se former, et dont les applications en pétrochimie semblaient prometteuses. Le pétrole méritait bien son nom d’ « Or Noir ».

Alors, le dégrader en le brûlant pour former des molécules aussi banales que le gaz carbonique et l’eau me semblait depuis toujours être un non-sens. Le bilan chimique était sans intérêt, seul comptait le bilan énergétique de cette réaction. On pourrait dire la même chose du gaz.

Une autre chose me turlupinait, sérieusement. Combien de morts pour le pétrole ? La plupart des conflits, depuis la dernière guerre mondiale, étaient en lien avec les gisements, les structures d’exploitation et le transport du pétrole. Aujourd’hui, d’autres sont à nos portes : conflit Iran-US dans le détroit d‘Ormuz, concurrence en Méditerranée entre turcs et grecs pour l’exploitation de probables nouveaux gisements, bousculade entre « puissances » dans l’Arctique sur la route maritime du nord-est qui se libère des glaces. « Haro sur les énergies fossiles ! » Tel un slogan, jamais abandonné, c’est cette incompréhension que je livrais à mes élèves.

Quid du charbon, me direz-vous ? Germinal… un classique de la littérature, les maladies des mineurs, mortelles le plus souvent (comme la silicose) et tellement banales qu’elles ne déclenchaient plus que l’indifférence. Dans un seul accident, 1200 mineurs périrent en France au début du XXème siècle. En 1974, 42 mineurs disparurent dans la mine de Liévin dans le Pas-de-Calais. Le charbon ? Pas mieux que le pétrole ; une évidence pour mes élèves.

Mais alors, avant même les prises de conscience des problèmes environnementaux à venir, quelle politique énergétique pouvait-on envisager d’exposer et de discuter en classe, alors que pour ma part je préconisais l’abandon des énergies fossiles ?

Sur le site du Sénat français, j’ai trouvé quelques textes, rappels de l’Histoire :

  • (…) Dès la Libération, le Général de Gaulle veilla à ce que la France puisse reprendre ses recherches sur l’atome. Pour la première fois en 1952, l’atome faisait l’objet d’un débat à l’Assemblée nationale et en 1955 les premières études d’un programme français d’énergie nucléaire pour les vingt années à venir étaient lancées.
  • (…) Après la guerre du Kippour, en 1973, et l’envolée des cours du pétrole, les pouvoirs publics, soucieux d’affranchir la nation de la “tutelle” pétrolière, décidèrent de développer une énergie de substitution dont nous ayons la maîtrise. Ils choisirent la voie de l’énergie nucléaire, mise en place depuis la fin de la seconde guerre mondiale…
  • (…) De Gaulle voulait l’indépendance énergétique de la France. Les plus anciens se souviennent des grandes lignes de la politique énergétique alors menée, depuis cette époque jusqu’à nos jours.

Energies renouvelables… et nucléaire

Toujours dans les années 70, les énergies renouvelables en étaient à leurs balbutiements. Les cellules photovoltaïques commençaient à peine à être produites, on avait nos barrages hydroélectriques —souvent controversés. On savait à peine ce qu’était la biomasse et l’hydrogène semblait difficilement maîtrisable. Les éoliennes ? La première date de 1991 dans l’Aude et n’existe plus aujourd’hui. Je me souviens de celles qui furent installées près de l’A7, au col du Grand Bœuf en… 2007 ! Les automobilistes ralentissaient pour mieux les observer.

J’essayais de partager avec mes élèves mon optimisme pour toutes ces solutions d’avenir, de les convaincre de leur nécessité et de leur mise en œuvre sans trop tarder, de les alerter sur le fait que tant que les énergies renouvelables et notre consommation ne seraient pas à l’équilibre, l’énergie nucléaire serait un pis-aller et devrait être considérée comme « une énergie de transition ».

J’organisai, malgré la lourdeur des démarches, de nombreuses visites de la centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace), sous la houlette d’anciens ingénieurs. J’y emmenai surtout les classes littéraires. Cette sortie était appréciée (un seul refus de parents). Pour les élèves, à la fois impressionnés par le gigantisme et étonnés par la simplicité du fonctionnement d’une telle activité industrielle, plus guère de mystère mais une certaine fierté de mieux savoir.

Je me souviens de la réflexion de l’un d’eux à propos de la sécurité des lieux : « Si on appliquait ces consignes dans notre vie courante, on ne monterait plus dans une voiture ». Ces élèves n’ont vraisemblablement plus jamais fait l’amalgame, souvent répandu, entre une centrale nucléaire et une arme atomique…

Il y avait d’autres raisons d’être optimistes à cette époque : certaines recherches avançaient, des efforts ciblaient notamment les déchets dont le traitement aurait peut-être pu conduire à créer de nouveaux combustibles, la fusion nucléaire semblait être une technique bientôt au point —certains de mes livres et revues annonçaient une mise en service de la première centrale pour l’année 2002 !!!

Je me souviens avoir vu, à la Cité de Sciences et de l’Industrie de La Villette, où j’avais emmené mes élèves d’avant-dernière année de lycée, deux prototypes de réacteurs de fusion nucléaire : fusion par confinement inertiel par lasers, et confinement par de puissants champs magnétiques créés par les électroaimants (tokamak).

L’écologiste français, durant cette fin de XXème siècle, était d’abord un lobbyiste anti-nucléaire. Il entraîna l’écologie sur une voie unique, celle du combat contre le nucléaire, occultant TOUS les autres problèmes environnementaux, comme l’érosion de la biodiversité, l’épuisement des ressources naturelles, entre autres, jusqu’à ce que certains découvrent enfin tous les enjeux et tous les défis à relever. Fût-il légitime de le combattre, le nucléaire était l’arbre qui cachait la forêt. Trop longtemps.

Développement durable

Pour la petite histoire, il y a quelques années, alors retraitée, je croisai dans la rue le proviseur-adjoint de mon lycée. Il m’adressa quelques mots dont ceux-ci : « Je me souviendrai toujours que c’est toi qui as parlé pour la première fois de « développement durable ». Et dire que je ne savais même pas ce que cela signifiait ! »

Aujourd’hui, 50 ans après, où en sommes-nous ?

  • On veut enfin se débarrasser des énergies fossiles ; on a enfin compris qu’il en va de la survie de la planète.
  • On découvre qu’on a perdu notre indépendance énergétique.
  • On a également perdu notre recherche et notre savoir-faire dans le domaine du nucléaire—on ne sait même plus faire une soudure dans les cuves, on ne sait toujours que faire des déchets, on a fourni un minimum d’efforts pour entretenir les centrales, on en ferme, ici et là.
  • On finance la guerre d’un dictateur pour nous être rendus dépendants de son gaz et de son pétrole.
  • Et malgré les hausses de prix, on continue à exploiter des sources d’énergies sous-payées au regard de leur coût environnemental.

Confusion…

Notre acharnement à vouloir supprimer l’énergie nucléaire n’est-il pas l’expression d’un fol individualisme ? On accepte que des conflits tuent et dévastent des régions, souvent assez lointaines pour ne pas être éclaboussés, pour que nous, pays dits riches, soyons suffisamment pourvus en gaz ou pétrole. Et dans le même temps, on se bat contre une énergie nucléaire (dont on ne peut pour l’instant se passer), source d’angoisse pour une tranquillité confortable considérée comme un droit.

Parmi les maux qui enténèbrent la raison, freinent l’envie de chercher, de comprendre, de dépasser nos idéologies, je citerai, en guise de conclusion, l’ultracrépidarianisme, qui cartonne : « On est tous pour ou contre le nucléaire, pour ou contre les nanosciences, pour ou contre les OGM. Mais qui d’entre nous est capable de dire ce qu’on met vraiment dans un réacteur nucléaire ? Ce qu’est une réaction de fission ? Qu’implique E = mc² ? Qu’est-ce que c’est qu’une cellule souche, un OGM ? Personne… » (Etienne Klein).

Certains y ont vu du mépris. Encore un sachant !

Le monde à l’envers. L’énergie du désenchantement. »

Marie-Noëlle Eastes,
1 mois après l’invasion de l’Ukraine.

1 an après… post scriptum

« Peut-être aurais-je écrit un petit peu différemment, avec sûrement de la colère car l’année noire que nous avons vécue m’a fait découvrir des faits que j’ignorais, en particulier dans les domaines de l’énergie, plus précisément de sa géopolitique et son commerce, et a mis en lumière les décennies de mauvaises décisions et d’incurie dont nos élites (détentrices de pouvoir, d’informations, de fortunes, etc.) furent responsables.

Et pourtant le coupable que l’on désigne systématiquement, c’est le citoyen lambda, celui qui ne savait pas mais qui aurait dû savoir, celui qui n’a pas su quoi faire mais qui aurait dû faire.

Le “boomer d’après-guerre” est emblématique de cette mise en cause qui oublie une bonne partie des responsables. On l’accuse indifféremment d’avoir :

  • d’avoir bousillé la planète, ou presque
  • d’avoir, en raison de sa fragilité, provoqué le confinement d’une population robuste et travailleuse lors de la pandémie
  • de jouir d’une retraite mais, en raison de sa longévité, d’être à ce titre considéré comme une lourde charge portée par les générations plus jeunes qu’il oblige à travailler plus longtemps.

Quelle misère !

De l’espoir ?

La génération à l’œuvre, aux commandes, maintenant elle sait. Et tente de réparer… Des projets vertueux à la pelle, des voies nouvelles à explorer, des intelligences démultipliées… Une énergie à dépenser, des énergies à abandonner.

Mais pour canaliser cette énergie, quelqu’un a-t-il encore une boussole ? »

Marie-Noëlle Eastes,
Juin 2023.

Richard-Emmanuel Eastes

Responsable du Service d'Appui et de Développement Académique et Pédagogique (SADAP) de la Haute Ecole spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO, Delémont)   //   Membre associé du Laboratoire d'Etude des Sciences et des Techniques (STS Lab) de la Faculté des Sciences Sociales et Politiques de l'Université de Lausanne (UNIL)   //   Lead scientist chez Gjosa SA (Bienne) // Consultant en Communication scientifique & Ingénierie cognitive, CEO de la société SEGALLIS (Sorvilier)   // Partenaire académique de la société Creaholic (Bienne)   //   Président de l'association de médiation culturelle musicale Usinesonore (Bienne)

17 réponses à “Quand j’étais prof… une histoire d’énergie

  1. “Observons le boomer, celui de l’après-guerre. Il est emblématique :
    Il a bousillé la planète, ou presque
    Il a, en raison de sa fragilité, provoqué le confinement d’une population robuste et travailleuse lors de la pandémie
    Il a, en France, une retraite dont il peut jouir, mais sa longévité est une lourde charge portée par les générations plus jeunes qu’il oblige à travailler plus longtemps.
    Quelle misère !”

    Né en 1946 (un excellent millésime, soit dit en passant) et donc partie prenante de cette génération désormais maudite des “baby boomers” – du moins si l’on vous croit -, je suis allé voir la signification du mot “boomer” sur le Web. Voici, entre autres, ce qui m’aide à mieux cerner mon profil:

    “D’accord, dinosaure”, “Mais oui, papi”, “Si tu veux, petit vieux”, “Plaît-il, fossile”, “D’acc réac”, “Ta gueule, l’aïeul”, “OK vieux con”. Non comptée des traductions en latin : “Ita est senex” ou “Sic hoc, vetulus”, pour les latinistes. Ou encore, “J’entends ce que tu déblatères, personne issue de l’explosion démographique d’après-guerre”. Égalée par “J’admire votre justesse, bénéficiaire à taux plein de l’assurance vieillesse”.

    (“Plaît-il fossile”, “Ta gueule l’aïeul” : quand le web se penche sur la VF de “OK boomer”, Radio-France, 11 mars 2020 – https://www.radiofrance.fr/franceinter/plait-il-fossile-ta-gueule-l-aieul-quand-le-web-se-penche-sur-la-vf-de-ok-boomer-7633389).

    Là, je me sens déjà bien mieux compris. Car les “memes” pleuvent sur notre caste de fossiles bons pour le Musée Grévin depuis un certain temps d’autant plus que je n’ai pas encore entendu un(e) seul(e) boomer y répondre. Normal: on nous a dit “ta gueule” (au propre et au figuré) depuis le berceau. A l’école d’abord, où nous n’avions qu’un droit, celui de nous taire, au contraire d’une jeunesse dont les pédagogues tributaires de la Charte de Pau d’octobre 1968 sur les réformes scolaires ont voulu “libérer” la parole. Le résultat est édifiant, en effet.

    Au travail ensuite, où discuter la parole du chef équivalait à se glisser soi-même la corde au cou. Comme vous, j’étais, entre autres, enseignant. Mal m’en a pris car, de retour aux études sur le tard, je suis tombé sur des format(t)eurs pédagoqiques, eux-mêmes jamais sortis de l’école, qui expliquaient aux candidats stagiaires que “l’élève c’est (sait?) tout, le maître c’est (sait?) rien”. Dans une de ses visites en classe, l’un d’eux, lieutenant à l’armée (“armée, enseignement, même combat”, disait un slogan des année 90) m’a même ordonné en guise d’évaluation de ma leçon: “Vous vous taisez!”

    Inutile de dire que, bien qu’élevé dans et par une famille d’enseignants (qui compte quatre titulaires de doctorats dont un en physique), je ne me suis pas attardé dans ce qui était autrefois appelé le plus merveilleux métier du monde, devenu de plus en plus difficile à distinguer du plus vieux.

    Mais revenons à votre “définition” du parfait boomer:

    * “Il a bousillé la planète, ou presque”
    C’est vrai, pour n’avoir jamais eu de voiture, ni même de simple vélo-moteur, ni de télé, ni de machines à laver linge ou vaisselle et encore moins de gadgets interconnectés, ni voyagé chaque week-end ou presque par “Easy Jet”, à force de marches à pied j’ai dû en user, de la surface terrestre. Je n’ai pas, n’ai jamais eu et n’aurai jamais de smartphone. Je ne suis pas resté en ermite chez Papa et Maman jusqu’à trente ans passés pour y finir un hypothétique doctorat, comme certains de ma connaissance. Nos géniteurs, qui avaient connu les restrictions et privations du temps de guerre, ont sommé leur progéniture à vivre par leurs propres moyens dès leur majorité atteinte et mes quinze années d’études dans deux facultés ne leur ont pas coûté un sou. J’en ai assumé seul les frais.

    * “Il a, en raison de sa fragilité, provoqué le confinement d’une population robuste et travailleuse lors de la pandémie”
    Confiné comme tout le monde en mars 2021 et classé dans la catégorie des personnes à risques, je croyais pourtant, naïf que j’étais, avoir pour ma très modeste part aussi quelque peu contribué à éviter de contaminer, parmi d’autres les plus jeunes. Mais je dois être sujet à l’ultracrépidarianisme.

    * “Il a, en France, une retraite dont il peut jouir, mais sa longévité est une lourde charge portée par les générations plus jeunes qu’il oblige à travailler plus longtemps.”
    Je ne sais ce que vaudrait ma retraite en France mais ici, sans les prestations complémentaires, je ne sais pas comment je m’en sortirais. Quant aux jeunes entrés aujourd’hui sur le marché dit du travail, petit rappel en passant, ils peuvent compter dès le début sur un second pilier complet alors que celles et ceux de ma génération n’y ont eu droit qu’à partir de 1984, année de son introduction.

    Enfin, comme Américain d’adoption je peux vous assurer que mes contemporains d’Outre-Atlantique ont moins de 25’000 dollars d’épargne pour la plupart d’entre eux (“Why it’s time to ditch the ‘OK Boomer’ meme – Older workers and retirees are struggling to survive. They need solidarity – not rich kids shouting ‘OK Boomer’ at them”, The Guardian, 6 novembre 2019 https://www.theguardian.com/commentisfree/2019/nov/06/ok-boomer-meme-older-generations).

    D’abord très intéressé par la lecture de votre article, que j’ai lu avec attention, je n’ai pas moins subi un coup de massue en découvrant votre post-scriptum. Rassurez-moi: vous ai-je mal lu?

    1. Je crois qu’il ne faut pas faire de généralité d’un post-scriptum de ce type.
      Boomer et “OK boomer” ne sont pas synonymes et cela ne signifie pas que tous les “vieux” disent n’importe quoi et doivent se la fermer. Cela cible simplement ceux qui ont tendance à parler de leur passé au présent du genre “oh nous quand on avait pas de travail, on se retroussait les manches” ou “Vous vous plaignez du réchauffement climatique mais n’avez jamais connu la famine”….
      Tout ça pour dire que je crois vraiment que vous pouvez être d’accord avec le fond sans être d’accord avec la forme. Ce qui est certain c’est que nous sommes dans une situation désastreuse qui est la cause de mauvaise gestion sur des décennies. Cela ne signifie pas que tout le monde est coupable, mais que nul n’est innocent )

      1. Je n’y attacherais aucune importance – d’habitude, les propos de ce genre me font plutôt sourire – s’ils n’étaient tenus par une scientifique et, de plus, enseignante. Tant je pouvais la suivre sans réserve sur le fond (la partie scientifique de son article), tant le post-scriptum m’a déçu. Si c’est le genre de discours que cette personne tient en classe à ses élèves, on me permettra d’avoir quelques doutes quant à son impartialité et à son objectivité.

        1. Bonjour et merci pour votre commentaire. Le post scriptum a été réécrit pour éviter les mauvaises interprétations. Formulé de manière ambiguë, il a en effet été compris à l’envers de ce qu’il signifiait par plusieurs lectrices et lecteurs.

    2. Bonjour et merci pour votre commentaire. Le post scriptum a été réécrit pour éviter les mauvaises interprétations. Formulé de manière ambiguë, il a en effet été compris par plusieurs lectrices et lecteurs à rebours de ce qu’il entendait signifier.

  2. Selon une étude publiée dans la revue Science en début d’année, avec une hausse de 3 degrés à l’horizon 2100, les glaciers d’Europe centrale disparaîtront complètement.

    https://www.science.org/doi/10.1126/science.abo1324

    Reste plus qu’à savoir si ces scientifiques sont des sommités à la Raoult, discrédité dès que le public a examiné ses dires, ou de vrais scientifiques..

    1. Merci pour votre commentaire. Je ne comprends toutefois pas très bien votre dernière phrase. Il est peut-être difficile pour le grand public de distinguer un Didier Raoult d’un épidémiologiste sérieux, un François Gervais d’un climatologue sérieux, un Idriss Aberkane d’un neuroscientifique sérieux, un Michel Onfray d’un philosophe sérieux, etc. (la liste est longue), mais pour la communauté scientifique, c’est très facile. Or la science avance par construction du consensus, sur des base épistémologiques rigoureuses et des institutions obéissant à des règles strictes. Vous pouvez hélas faire confiance aux rapports du GIEC, qui se font l’écho de l’ensemble des études sur le climat conduites depuis des décennies, pour dire ce qui arrive. Et encore, pour le moment, les prédictions du GIEC ont été plutôt sous-estimées…

      1. Et c’est d’ailleurs parce qu’ils sont aussi rigoureux que les résultats sont systématiquement sous-estimés. Lors de leurs rapports ils ne peuvent pas être “à la page” puisque les études récentes n’ont pas encore pu passer les processus de sélection (même quand elles vont dans le sens du consensus contrairement à ce que pensent les climatosceptiques qui hurlent au complot sous prétexte que les torchons de François Gervais ne sont pas inclus……)

      2. Votre aveuglement du GIEC est symptomatique d’une grande partie de la population et des politiques qui surfent sur cette vague de catastrophisme pour imposer des politiques visant à asservir les population.
        D’une part, le GIEC n’est pas son nom, mais une traduction biaisées du véritable terme IPCC (International PANEL on Climate Change). Ce n’est donc pas un groupe d’experts, mais un panel de personne grassement payées par l’ONU pour travailler sur le sujet. Et comme c’est un PANEL, les participants sont de tous bords sans forcément être des experts. On y retrouve nombre d’ONG, dont un rapporteur d’un groupe de travail membre d’une ONG environnementale connue qui s’était fait passé pour un expert alors qu’il n’avait aucun des titres avancés.
        Ensuite, les rapports sont la concaténation des contributions sur la base du consensus. C’est à dire que si un participant dit que l’augmentation du climat sera de 10° en 2100 et un autre de 2°, on fait un consensus sur 6°…

        Mon propos n’est pas de nier le changement climatique, mais d’être très prudent avec tous les certitudes de certains. Nombre de scientifiques ne cautionnent pas ces rapports basés sur des modèle de prévision qui ne marchent pas avec les mesures du passé. Comment prédire l’évolution des température dans 80 ans alors qu’on est incapable de prédire la météo de cet été… C’est un raccourci, mais c’est pour dire que le climat dépends de tellement de facteurs et est basé sur un système atmosphérique chaotique tellement complexe que les prévisions de hausse à 100 ans sont une foutaise si on ne donne pas la marge d’erreur. Or jamais in ne vous donne cette incertitude car elle est du même ordre de grandeur que la hausse.
        On est dans des probabilités et pas dans des certitudes comme vous l’affirmez.

        Le problème c’est qu’aujourd’hui il est devenu impossible pour un scientifique de remettre en cause certains modèles ou de questionner certaines hypothèses sans se faire mettre au banc de la société scientifique.

        Entre 1950 et 1980, le climat s’est refroidi pour ensuite se réchauffer. Une des hypothèses est qu’à partir de 1980 on a réduit la pollution qui obscurcissait l’atmosphère et refroidissait le sol (cherchez assombrissement global sur Google).
        Si tel est le cas, cela signifie que depuis l’ère du charbon on a un climat artificiellement froid et qu’en réduisant de plus en plus la pollution on augmente l’ensoleillement et donc la chaleur au sol. Météo Suisse indiquait que l’amélioration de la qualité de l’air dans les grandes villes a ainsi réduit le nombre de jours de brouillard car en réduisant les particules fines (filtre FAP des voitures) on réduit les noyaux qui permettent de créer des goutes d’eau formant le brouillard.

        En conclusion, c’est un sujet très très complexe et qu’il faut traiter avec précaution car les certitudes n’existent pas dans un modèle aussi chaotique que l’on ne maitrise pas: le climat.

        1. Cher Monsieur.

          Je commence sérieusement à perdre patience avec les sots incultes et prétentieux qui ressassent à longueur d’années les mêmes poncifs éculés sur le GIEC et les travaux des climatologues, du haut de leurs connaissances scientifiques étriquées de niveau collège et de leur culture épistémologique de comptoir.

          Vous êtes tellement ignorant de la manière dont la science se fait que vous ne pouvez imaginer une seule seconde que les pseudo-arguments que vous prétendez apporter, correspondent en réalité à des questionnements qui constituent le niveau zéro de la réflexion de tout scientifique destiné·e à travailler sur un sujet tel que le climat. Et si ces questions ont été posées depuis longtemps (et encore, de bien meilleure manière), les objections ont été balayées de même.

          Non content de ne comprendre ni la manière dont le GIEC fonctionne, ni comment ses groupes de travail élaborent leurs synthèses, vous parsemez vos inepties d’un discours complotiste ridicule, inepte et indigne, qui prouve encore davantage votre ignorance.

          Si vous souhaitez apporter une contribution pertinente à la question du climat, commencez par retourner étudier. Puis faites un doctorat, un ou deux post docs et entreprenez une carrière dans une université. Publiez des articles, fréquentez des colloques, défendez vos idées. Comme l’ensemble des dizaines de milliers de chercheurs et de chercheuses qui publient les résultats de leurs recherches dans de nombreuses disciplines scientifiques, lesquels alimentent ensuite les travaux des groupes de travail du GIEC.

          Mais n’y allez surtout pas avec vos petites théories ridicules. Sauf si la honte et le déshonneur ne vous effraient pas. Et en attendant, cessez de nous fatiguer et de nous faire perdre notre temps avec votre baratin.

          Bien cordialement,

          Richard-Emmanuel Eastes.

          1. Cher Monsieur,
            Votre réponse m’étonne beaucoup, car en tant que philosophe, on aurait pu espérer une réponse d’un niveau un peu plus élevé à “pragmatique” qui ouvrait un débat qui me semble légitime.
            Votre approche n’a rien de philosophique, mais s’apparente plutôt à celle d’un gourou dogmatique qui considère sa vérité comme universelle et tout non-croyant ou qui oserait questionner certains aspects serait vilipendé et éliminé sur le champ.
            L’écologie actuelle s’apparente de plus en plus à un dogmatisme sectaire sans débat ni discussion possible, dogmatisme dont vous venez de nous faire un étalage exemplaire.
            D’une personne qui s’affiche comme philosophe on aurait espéré autre chose d’autant que vous mettez ostensiblement en avant vos diplôme pour vous positionnez au-dessus du peuple que vous qualifiez de “sots” et que vous méprisez visiblement: Les “sachants” et le “non-sachants” qui n’auraient pas le droit de questionner le sujet, mais devraient croire sur parole les diplômés “sachants”.
            Votre position et réponse me fait douter de vos compétences philosophiques et sont inquiétantes pour les élèves si vous exercez encore en tant qu’enseignant tellement votre esprit me semble étriqué et allergique à tout questionnement et débat qui est pourtant l’essence même de la philosophie.

          2. Madame.

            Je vous remercie pour votre commentaire mais il est à côté du sujet. Car ma réponse à « Pragma » (dont on note au passage qu’il s’exprime courageusement sous couvert d’anonymat) n’a strictement rien à voir avec mes diplômes, et encore moins avec la philosophie.

            Ma réponse est d’abord celle d’un scientifique et non d’un philosophe.

            Je ne vais pas ici m’en justifier car avec un minimum d’efforts, à condition de ne pas vous contenter de la biographie mise en exergue de ce blog, vous trouverez sur le web de quoi vous convaincre de la légitimité de cette posture.

            Un réponse de scientifique donc, mais d’un scientifique qui a en outre l’avantage de comprendre la science non seulement au travers de ses productions mais également du prisme de la philosophie des sciences et des STS.

            Et une réponse de scientifique qui n’en peut plus de lire des inepties sur la question climatique et de devoir se confronter aux procès d’intention qui la politisent de manière indécente alors qu’elle nous concerne en tant qu’humanité.

            Quant à la philosophie (et la philosophie des sciences en particulier, qui constitue mon domaine académique), si l’un de ses rôles consiste à interroger la manière dont les savoirs se construisent, elle n’a pas pour vocation de douter par principe de toute connaissance, surtout lorsque lesdites connaissances sont, ne vous en déplaise, validées théoriquement, expérimentalement et empiriquement.

            Prétendre le contraire, c’est au choix avoir une vision naïve et scolaire de la philosophie ou, plus grave, chercher à l’instrumentaliser pour promouvoir le relativisme, la désinformation et l’obscurantisme.

            Votre critique est donc sans objet, sauf à prétendre qu’au nom de la philosophie on serait légitime à remettre en question tout savoir établi. On aurait alors le droit d’invoquer la philosophie pour défendre la négation de l’holocauste et celle des crimes de la colonisation. Ou de la rotondité de la Terre.

            Pour les mêmes raisons, l’accusation de dogmatisme est d’une ridicule absurdité, à moins de considérer que l’existence des chambres à gaz ou des lois de la pesanteur sont des dogmes. Il y a tout de même un moment où il va falloir apprendre à faire la différence entre 1/ une connaissance scientifique établie sur les faits par des dizaines de milliers de chercheurs durant des décennies (je travaillais déjà sur le sujet dans un laboratoire de chimie de l’atmosphère du CEA en 1995), et 2/ une opinion populaire fondée sur des valeurs et des croyances, quand ce n’est pas sur la peur et l’ignorance.

            Ne vous en déplaise à nouveau : il y a des choses qui sont et des choses qui ne sont pas. Les sociétés occidentales ont construit, plusieurs siècles durant et depuis le siècle des Lumières, des méthodes individuelles et collectives permettant d’approcher la réalité des faits de la moins mauvaise manière possible. C’est sur ces méthodes, que l’on qualifie d’objectives, rationnelles et scientifiques, que je fonde mon jugement. Pas sur mes diplômes.

            Mais si vous saviez combien j’ai l’habitude des procès en arrogance tels que le vôtre : c’est en réalité le dernier argument de celles et ceux qui, confronté·es à leur incompétence par des « sachants », comme vous dites, n’ont plus d’autre issue que les attaques ad personam.

            Les « non-sachants » ont bien entendu le droit au doute et au questionnement. Et encore davantage à la libre opinion et à la libre expression. Mais lorsqu’ils se posent en sachants eux-mêmes au nom de ces droits, et en dépit de leur absence d’expertise, ce sont eux qui s’enferrent dans le dogmatisme et la croyance.

            Car la réalité des changements climatique n’est pas une opinion et, croyez-moi, je préférerais qu’elle le soit. Cela nous laisserait encore un peu d’espoir qu’elle soit fausse.

            Ce qui est formidable, enfin, chez les gens comme vous, c’est non seulement cette incapacité à prendre connaissance du problème (car au-delà de la science et du GIEC, il suffit de parcourir le monde et de se tenir un minimum informé de ce qui s’y passe pour en prendre conscience de manière aiguë), mais également cette incapacité à percevoir la sincérité des personnes qui défendent des positions dites « écologistes ».

            Si elles le font, ce n’est pas pour imposer leur vision du monde ou leurs idées politiques ! C’est parce qu’elles sont préoccupées par l’état de notre maison commune, la leur comme la vôtre, celles de nos descendances et celle de l’ensemble des créatures qui peuplent ce monde.

            Cela me ramène à un idée qui me traverse souvent l’esprit : les climatosceptiques n’ont probablement pas d’enfants.

            Je leur souhaite du moins de ne pas en avoir, pour ne pas devoir un jour être confronté·es à leur jugement.

            Car c’est une chose de ne pas défendre des idées écologistes ; mais c’en est une autre que de porter l’expression d’un négationniste scientifique mortifère, d’encourager l’écocide et de participer consciemment à précipiter le monde dans l’abîme.

            Bien cordialement,

            Richard-Emmanuel Eastes.

      3. Pas ce que je voulais dire.

        Je sous-entendais que Raoult a fait un tort considérable à la parole scientifique.

        Je ne suis pas d’accord avec l’idée que la science avance par consensus. Il y a des effractions, par des scientiques de génie, puis la nécessité d’un consensus, effectivement, pour en saisir la portée.

        Je regardais ce matin un documentaire sur l’arrivée de l’homme sur le continent américain. Il y avait un consensus que cette arrivée remontait à 13 000 ans. Puis un prof motivé a creusé des grottes au Mexique, jusqu’à trouver des preuves que l’homme s’était frayé un chemin plus tôt encore. Puis un gars a trouvé d’autres traces, et encore d’autres…

        https://www.nationalgeographic.com/history/article/surprise-chiquihuite-cave-discovery-mexico-double-peopling-americas?loggedin=true

        https://www.science.org/doi/10.1126/science.abg7586

        1. Tout à fait d’accord. Je n’ai pas dit le contraire. Il faut des contributions particulières pour avancer et la construction de consensus pour les valider. Vous pouvez avoir raison tout seul dans votre garage, vous n’aurez fait “avancer la science” que lorsque la communauté scientifique aura validé vos idées. Il faut donc des deux.

          Reste que l’idée du (ou de la) scientifique qui fait avancer la connaissance par un trait de génie relève assez largement du mythe. Il y a certes des “découvertes” déterminantes mais la plupart des progrès se font par tous petits pas, article après article, communication après communication. Et même les découvertes déterminantes, à part quelques exceptions, se font en général dans un contexte collectif qui a rendu possible leur réalisation. C’est pourquoi on l’académie Nobel attribue souvent son prix à plusieurs personnes, même lorsqu’elles n’ont pas spécialement collaboré.

          Il y a une grande littérature de philosophie des sciences sur ces questions. Si le sujet vous intéresse, je ne peux que vous inviter à l’approfondir par ce biais.

      4. Encore un exemple de prédiction sous-estimée… http://www.theguardian.com/environment/2023/jun/06/too-late-now-to-save-arctic-summer-ice-climate-scientists-find

        Une situation désormais irréversible. Mais il faut s’attendre à entendre à nouveau “qui aurait pu prédire?” Et pour certains, il n’y a pas de catastrophe climatique, seulement du catastrophisme. Faut-il être complètement bouché… ou totalement malhonnête.

        “It is now too late to save summer Arctic sea ice, research has shown, and scientists say preparations need to be made for the increased extreme weather across the northern hemisphere that is likely to occur as a result. Analysis shows that even if greenhouse gas emissions are sharply reduced, the Arctic will be ice-free in September in coming decades. The study also shows that if emissions decline slowly or continue to rise, the first ice-free summer could be in the 2030s, a decade earlier than previous projections. The research shows that 90% of the melting is the result of human-caused global heating, with natural factors accounting for the rest.”

        1. Comme je l’ai écrit à de maintes reprises, 80% des émissions de CO2 proviennent de la Chine+Inde+USA sachant que la Chine et l’inde vont ouvrir 800 centrales à charbon dans les 10 prochaines années pour couvrir les besoins en électricité de leur populations.
          En Europe, la Suisse c’est 0,1% des émissions de CO2 mondiales, la France 1% et l’Allemagne 6% du fait des ses méga centrales à Charbon et à gaz (qui sont passé du gaz Russe au gaz de schiste américain) résultat de la sortie du nucléaire en Allemagne.
          Quand je vois que les verts allemands ont fait la fête à Berlin pour la fermeture des trois derniers réacteurs nucléaires et que cette perte d’électricité décarbonée va être remplacée par de l’électricité au charbon, on peut se demander à quel jeux ils jouent ?
          Vous proposez quoi ? Car manifester à Genève pour que la Suisse passe de 0,1 à 0% n’aura strictement aucun impact sur le climat.
          Mais je ne vois et ne lis jamais aucun vert vilipender les allemands qui contrairement à la France sont sortis du nucléaire pour passer au gaz et au charbon et sont les plus gros pollueurs en CO2 et particules fines d’Europe. Je ne vois jamais aucun vert vilipender la Chine et l’Inde qui sont les plus gros émetteurs de CO2 et qui vont encore augmenter leurs émissions en ouvrant d’autres centrales à charbon (800).
          Ils manifestent ici, mais jamais à Pékin ou New-Delhi ! Greta Thunberg n’est jamais allée à Pékin, ni à New-Delhi alors que c’est là que le plus gros impact pour réduire les émissions CO2 est à espérer…. la majorité des émissions provient de la production d’électricité à base de charbon, fioul et gaz.
          Quels sont vos proposition ?

          1. Bonjour. C’est en effet un commentaire que l’on rencontre très souvent sur les medias sociaux. Mais je vous rassure : vous n’allez plus avoir besoin de la répéter car, tant du point de vue des chiffres que du raisonnement, votre argumentation est erronée.

            Du point de vue des chiffres, en premier lieu, il est absurde de ne considérer que les émissions générées par la Suisse sur son propre territoire. A chaque fois que vous achetez un objet manufacturé (en Chine, en Inde ou aux Etats-Unis, justement), vous prenez à votre compte une partie des émissions de ces pays, en plus de son transport depuis son point de production. De nombreuses sources convergent ainsi vers des émissions importées (puisque c’est ainsi qu’on les appelle) qui sont de l’ordre de 3 fois les émissions générées localement.

            Si vous refusez l’argument des émissions importées, vous devrez également refuser d’importer les marchandises qui vont avec. Et je vous assure que c’est alors que nous vivrons la décroissance, mais pas la meilleure.

            Vous ne les lirez pas mais voici deux liens qui explicitent ce chiffre, ainsi que les références scientifiques sur lesquels ils s’appuient :
            https://blogs.letemps.ch/augustin-fragniere/2018/04/07/la-suisse-externalise-massivement-son-empreinte-climatique/
            https://www.myclimate.org/fr/sinformer/faq/faq-detail/qui-produit-du-co2/

            Vous me direz sans doute que 4 fois 0,1 %, cela ne fait toujours que 0,4 %. Certes. Mais il ne fait aucun sens de considérer l’impact des pays sans le ramener à leurs nombres d’habitants. Il ne vous viendrait sans doute pas à l’esprit de comparer le nombre de morts par homicides dans deux pays distincts sans les ramener à la taille de leur population, n’est-ce pas ? Alors pourquoi pas pour l’impact environnemental ?

            Lorsqu’on procède à ce petit ajustement, la Suisse passe de la 71e à la 16e position mondiale en termes d’émissions de carbone. Mais on peut encore effectuer le calcul encore autrement.

            Chaque personne en Suisse émet annuellement 13,5 tonnes de CO2, largement au-dessus de la moyenne mondiale. Mais surtout, pour ralentir la catastrophe climatique, il faudrait que chaque personne génère chaque année au maximum 0,6 tonne d’émissions de CO₂. On est donc bien loin du compte.

            Alors même si la Suisse a la taille d’une ville moyenne chinoise, nous avons une responsabilité dans la gestion de la crise climatique. Ne pas agir, ce serait comme dire : “Ne régulons pas les féminicides en Suisse : le nombre femmes tuées par leurs conjoints est ridicule par rapport à ce que l’on observe en Chine, en Inde et aux Etats-Unis”. Sans compter notre double responsabilité en tant que pays riche. Celui de montrer l’exemple en est une. Une autre, toujours oubliée, est que nous émettons du CO2 dans l’atmosphère de la planète depuis bien plus longtemps que la Chine et l’Inde. Emissions importées, donc, mais émissions cumulées également !

            Je profite de cette réponse pour indiquer à la clique climatonégationniste des lecteurs du Temps que je ne validerai plus aucun commentaire anonyme sur le sujet. Une clique qui se réduit en l’occurrence à une seule personne qui pense qu’elle peut multiplier les pseudos et faire un effet de meute sans que cela ne se remarque. Ainsi “Réaliste”, “Pragma” et “Chantal Rigi” partagent la même adresse IP (localisée à Paris). Vous êtes décidément aussi malhonnête(s) que ridicule(s).
            Quoi qu’il en soit, un minimum de courage me semble de mise dans ce type de discussion. Je ne m’exprime pas anonymement, je ne répondrai plus aux commentaires anonymes. Merci pour votre compréhension.

Les commentaires sont clos.