Carnets de l'innovation

Start-ups et fonds de pension: les fiançailles

Annonce quelque peu feutrée avant-hier sur le site de l’Office fédéral des assurances sociales: “À l’avenir, les caisses de pension pourront investir plus facilement dans des technologies innovantes et porteuses d’avenir en Suisse.” Une relecture s’impose pour dégager un trio attendu depuis fort longtemps dans le monde de l’entrepreneuriat helvétique: fonds de pension, investissement, start-ups. Allléluia!

 

Leaders mondiaux en terms d’investissements dans l’innovation, les Etats-Unis ont depuis longtemps facilité cette possibilité d’investissement “alternatif” pour leurs fonds de pension, avec des chiffres stratosphériques pour 2021. Alors que le Royaume-Uni n’a pas encore les coudées franches avec cette manne financière nationale, l’Inde a emboîté le pas à la Suisse en annonçant en mars dernier que les fonds de retraite privés seraient autorisés à investir jusqu’à 5% de leur excédent investissable dans notamment des fonds de capital-risque (VC en anglais). La Suède a déjà mis en place un tel système depuis de longues années déjà et Spotify est un exemple des société non cotées qui a pu bénéficier de l’argent de fonds de pension. Au même titre que l’Autriche, l’Allemagne est également plus frileuse, signe de scepticisme quant au retour sur investissement de tels placements.

 

On le sait, la Suisse manque de fonds pour investir dans ses jeunes pousses et la provenance des importants tours de financement est traditionnellement étrangères (p.ex. Etats-Unis). Cette nouvelle disposition légale pourra renforcer le pays en étoffant ses capacités d’investissement nationales. A partir de 1er janvier prochain, une catégorie distincte pourra être créée dans le catalogue des placements autorisés pour les caisses de pension, avec une limite fixée à 5 % de la fortune de placement.

 

Comme le souligne le Ministère des Finances indien: “Dans un environnement à faible rendement, les investisseurs institutionnels mondiaux courent après la croissance afin de répondre à leurs repères de rendement interne et les startups indiennes sont apparues comme un fort moteur de croissance.” Il semblerait que les politiciens suisses voient la chose de la même manière. La notion de risque évoluerait-elle donc positivement dans notre pays?

 

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