Chiffres inquiétants ?
“Vous avez appris quoi la semaine dernière en formation ?”, “Aucune idée mais par contre les croissants au petit-dej étaient très bons”. Ô rage, Ô désespoir ! Les formations, ça ne sert à rien. On oublie 50% de ce qu’on apprend en 1 heure. Au bout de 24 heures, 70%. Au bout d’une semaine, 90%. Effrayant ? Oui, sauf si on construit ces formations autrement. Continuons avec des chiffres.
Les apprenants retiennent:
- 90% du contenu s’ils l’enseignent à quelqu’un d’autre ou l’utilisent immédiatement.
- 50% s’ils en débattent en groupe.
- 30% s’ils voient une démonstration.
- 20% s’ils ont utilisé une source audio-visuelle.
- 10% s’ils l’ont lu.
- 5% s’ils ont reçu un “cours” (source: Psychotactics)
Maintenant, on fait comment ?
Action – Réaction !
C’est simple on utilise tous les bons plans que nous pointent du doigt ces statistiques. En numéro 1, on arrête: les cours doctoraux, les grands concepts, les cahiers et les stylos. Et on remplace tout ça par de l’action. Et là, la magie commence à opérer. En témoignent les formations que j’ai pu délivrer avec filrouge sur le thème “On n’est intelligent qu’à plusieurs” (autour de la communication et du management) auprès de cadres du domaine du divertissement. La méthode de formation favorise l’apprentissage et reprend point par point les méthodes précitées.
Que s’est-il passé pendant ces formations ? Sans tout dévoiler: Yves Pinguely, co-fondateur et formateur de filrouge, a mis le feu à son bas de pantalon (pour de faux, certes, mais avec ses talents d’acteur c’était tout comme), 24 managers se sont serrés la main les yeux fermés, ils se sont inventés des vies, ils ont (re)découvert celles de leurs collègues, ils ont débattu franchement, ils ont eu des idées un peu folles, ils se sont trompés et ils ont appris, ils se sont retrouvés ancrés sur leurs deux pieds si solidement qu’on ne pouvait plus les déloger, on a vu des gens aux bras fermés les ouvrir pour rattraper un ballon, on s’est dissipé et pourtant on a tenu le timing, et… ils n’ont même pas piqué du nez après le repas!
Retour d’expérience
Le but de ces formations était d’améliorer la communication entre les collaborateurs et de solliciter l’avis des managers sur plusieurs grands chantiers stratégiques. Je pourrais écrire beaucoup sur tout ce qui s’est passé pendant ces quelques jours mais je voulais m’arrêter sur un épisode, qui peut paraître banal et qui pourtant touchait à l’essence même de cette formation.
Jean-Pierre*, force de la nature (une sorte d’Hagrid sans la barbe et les cheveux longs), affirme par sa posture et son attitude son statut d’homme sûr de lui. Mais c’est avec pudeur et une forme de timidité qu’il décide de partager son expérience. Inspiré par la première journée de formation, il décide d’aller parler au service avec lequel il s’entend le moins: le département marketing. Malgré ces quinze années dans la boîte dont dix en commun avec Emmanuelle*, restaient des zones d’incompréhension qui attisaient les frustrations. Les critiques fusaient. Après avoir pris le temps de communiquer ouvertement, un voile tombe. Ce n’était pas de la mauvaise volonté qui se cachait derrière le manque de soutien d’Emmanuelle mais de vraies contraintes budgétaires qui l’empêchaient d’aider Jean-Pierre auprès de ses clients. Lors de la deuxième journée de formation, assis à côté d’Emmanuelle, Jean-Pierre invite ses collègues à faire de même. Prendre un peu de temps à vraiment communiquer plutôt que… vociférer dans son coin !
*prénoms d’emprunt pour préserver la confidentialité.
3 questions pour conclure
La dernière fois que vous avez été frustré par le comportement d’un collègue, comment avez-vous communiqué avec lui ?
De quoi avez-vous besoin pour communiquer ouvertement et sereinement avec quelqu’un ?
Quel est l’épisode le plus marquant où le fait de communiquer vous a permis de résoudre un problème qui vous avez semblé insoluble de prime abord ?