Le Président de la République sera candidat à un deuxième mandat présidentiel. Emmanuel Macron a choisi la presse régionale pour annoncer aux Français sa candidature. Après cinq années marquées par différentes crises sociale, sanitaire ou encore internationale, il a la volonté de poursuivre ses réformes et de rassembler un pays fracturé par les mesures liées au Covid-19 (port du masque, pass sanitaire, etc.). Peut-il être réélu? Quid des relations avec notre pays la Suisse?
Très occupé avec le conflit ukraino-russe et de nombreux échanges téléphoniques, Emmanuel Macron a tardé à se déclarer officiellement candidat à la présidentielle. Ces dernières semaines, il avait entretenu un faux suspense. Il faisait bien campagne à travers la France, mais sans vraiment faire campagne et sans être encore candidat. Les 10 et 24 avril prochain, l’ancien ministre dans le gouvernement de François Hollande (2012-2017) devra affronter ses principaux adversaires (Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Fabien Roussel, Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Eric Zemmour). Tous ces candidats ont obtenu les 500 parrainages obligatoires pour se présenter. Ils ne se priveront pas d’attaquer le bilan “catastrophique” selon eux d’Emmanuel Macron. Le premier mandat de l’actuel locataire de l’Elysée est sur le point de s’achever et aura été marqué par le mouvement des gilets jaunes, une refonte de l’ordre international avec un Donald Trump très hostile aux institutions mondiales et enfin une pandémie qui a bouleversé nos existences. Emmanuel Macron n’a pas arrêté de jouer cette carte du “en même temps” en essayant de rassembler des élus de gauche et de droite dans ses envies de réformer la France. S’il est réélu en avril prochain, sa tactique ne devrait guère changer. Je vous propose l’article des Echos qui revient sur les succès et les échecs d’Emmanuel Macron avec différentes thématiques comme l’emploi, le pouvoir d’achat ou l’éducation.
Macron, réélection?
D’après un sondage publié hier, Emmanuel Macron se situe au-dessus de 30% pour le premier tour. Il se trouve loin devant Marine Le Pen (14,5%), Eric Zemmour (13%), Jean-Luc Mélenchon (12%), Valérie Pécresse (11,5%), Yannick Jadot (7,5%), Fabien Roussel (4%) et enfin Anne Hidalgo (2,5%). Onze jour après le déclenchement de l’invasion et de la guerre de la Russie contre l’Ukraine, le chef de l’Etat est crédité de quatre points par rapport au dernier sondage d’Ipsos-Sopra-Steria publiée à la fin du mois de février. Ceci s’explique par le fait qu’en temps d’incertitude ou de guerre comme c’est le cas malheureusement à nos portes, chaque peuple se rattache à une figure d’Etat. Derrière le risque d’un embrasement sur tout le continent européen, les Français accordent leur confiance à celui qui fait actuellement face à ce conflit inédit. En prenant compte cinq sondages réalisés ces derniers temps, Emmanuel Macron cumule désormais à 27,6% des intentions des électeurs contre 16,7% pour Marine Le Pen. J’ai la conviction qu’on va se retrouver avec un scénario identique à celui de 2017, c’est-à-dire Macron – Le Pen lors du deuxième tour. Et je peux déjà dire que si c’est le cas, Macron peut se réjouir, car il sera bien réélu pour un second mandat.
Macron et la Suisse
A son arrivée au pouvoir en 2017, tout avait bien commencé dans les relations entre Berne et Paris. En juillet de la même année, la Présidente suisse d’alors Doris Leuthard était reçue à l’Elysée par son jeune homologue français. En 2018, Emmanuel Macron s’était rendu au WEF de Davos, attendu comme une star de rock. Quelques mois plus tard, c’était au tour d’Alain Berset de se rendre à Paris. D’abord en septembre pour une visite officielle. Ensuite en novembre pour prendre part aux commémorations du centenaire de l’armistice qui a mis fin à la Première Guerre mondiale. Deux ans plus tard, sur invitation d’Emmanuel Macron, Alain Berset a représenté la Suisse pour les festivités du 14 juillet. L’occasion de remercier la Suisse pour la coopération entre Etats lors de la crise du coronavirus. Et depuis, plus rien hormis un échange téléphonique et une brève rencontre avec Guy Parmelin en 2021. La France n’a pas apprécié et à juste titre l’achat par la Suisse d’avions américains. En tant que démocrate-chrétien, j’aurais préféré acheter les avions Rafales français. La Suisse se situe au coeur de l’Europe, cela aurait été une bonne occasion de montrer à l’Union européenne notre attachement à ce continent. Je regrette aussi que Berne n’ait jamais invité Emmanuel Macron pour une visite officielle ou d’Etat à Berne. François Hollande s’était rendu en visite d’Etat dans notre pays en 2015. Il est coutume pour un président français d’effectuer une visite de ce type-là chez le voisin suisse. J’espère sincèrement que s’il est réélu, il viendra visiter notre pays entre 2022 et 2027.
Macron est l’homme dont la France a besoin pour se réformer. Macron est l’homme dont l’Europe a besoin pour s’imposer face aux puissances chinoise, russe et américaine. Macron est l’homme dont l’Europe de la défense a besoin pour se protéger des attaques de pays ennemis et de l’arrivée massive de migrants illégaux en provenance de l’Orient ou de l’Afrique. Macron est l’homme dont la Suisse a besoin pour continuer à développer les excellentes relations entre nos deux pays. Je ne peux que souhaiter sa réélection au printemps pour que la France puisse continuer à jouer son rôle de leader en Europe et ailleurs dans le monde.