5 choix pour l’après coronavirus

La discussion sur le monde de l’après-Corona va bientôt occuper toutes nos discussions. Si la situation d’urgence s’éloigne véritablement, la lente sortie de crise nous placera face à certains choix individuels, familiaux, sociétaux. J’insiste sur le mot de « choix » pour bien souligner le contraste avec un certain discours qui voudrait faire croire que ce monde post-corona va s’imposer à nous, comme tombé du ciel. A l’inverse, ce monde correspondra à ce que nous déciderons. C’est vrai pour chacun d’entre nous dans la façon de voir nos existences (et de peut-être changer quelques priorités), d’organiser la vie familiale (et de peut-être changer quelques répartitions) mais également de concevoir la société. 

Je liste ici 5 choix importants pour cette société à façonner ensemble – 5 choix de crise qui impacteront la société future. 

1. De quel Etat sauveteur rêvons-nous?

L’Etat (re)distribue les ressources que nous mettons dans un pot commun. Pour simplifier, nous payons taxes et impôts sur la création de richesses, nous décidons démocratiquement comment répartir ce pot, et l’Etat assure la mise en œuvre. En cas de crise, la deuxième étape passe à la trappe et l’Etat – ici le Conseil fédéral – doit réaliser un choix de répartition et modifier les règles de fonctionnement des échanges économiques. « Modifier », le mot est important, il permet de rappeler que le marché “libre” n’existe jamais. Un marché repose toujours sur un ensemble de règles qui cadre son fonctionnement. Dans certains cas limites, ces règles doivent parfois être modifiées en urgence. La Suisse connaît bien ces cas limites : Swissair (faillite d’une entreprise symbolique), la crise des grandes banques (le fameux « too big to fail ») et maintenant le COVID. Le « too many too fail ». 

Dans cette situation, le Conseil fédéral, M. Parmelin en tête, doit répondre à une question de justice économique. La question concerne la crise immédiate, mais elle va peser sur plusieurs années. Premièrement, qui doit être soutenu et pourquoi ? Je vois au moins trois pistes. Une réponse basée sur le mérite et les actions passées : seront aidés toutes les entreprises et indépendants qui ont contribué à la création de richesses ou qui ont cotisé aux assurances sociales. Les critères possibles sont nombreux : durée de cotisation, durée d’existence de l’entreprise, chiffre d’affaire, autres types de critères cherchant à mesurer l’impact sociétal de l’entreprise. A noter que les startup tentent de plaider leur cause en utilisant ce critère de contribution mais en le projetant dans le futur: “Aidez-nous, car nous pourrons contribuer demain”. 

Une réponse basée sur le besoin : seront aidés tous ceux qui en ont un besoin vital, défini par exemple par la capacité à survivre pour l’entreprise (éviter la faillite) ou mener une vie digne pour les indépendants. Nous serions ici dans une logique de filet social de dernier recours, renforcé pour répondre à des demandes démultipliées. Au niveau individuel, c’est le principe que semblent mettre en avant les promoteurs du Revenu de Base Inconditionnel (RBI). 

La troisième option prend une approche plus pragmatique, directement axée sur la prévention d’une catastrophe encore plus grande. C’était la rhétorique à l’oeuvre au moment du sauvetage des grandes banques présentant des « risques systémiques ». Sauf que dans cette actuelle, les bénéficiaire potentiels d’une aide étaient clairs. Dans le cas du coronavirus, l’ampleur de la crise amène chaque entreprise du pays à être un bénéficiaire potentiel. Comment choisir ? Peut-être qu’il semble possible d’avancer par la négative: en sauvant tous ceux dont la chute provoquerait une crise plus importante. L’approche semble biaisée envers les plus grands acteurs car aucune PME, prise pour elle-même, ne provoquerait un séisme en disparaissant. 

Le choix effectué durant la crise actuelle aura des répercussions sérieuses sur les crises futures en créant un précédant, sur les finances publiques et les arbitrages à faire au cours des années à venir, mais plus généralement sur la manière dont le système de soutien économique et d’aide sociale sera modifié. Pour un Etat qui se vante sans cesse d’être libéral, il serait temps de préciser les conditions d’aide que peuvent obtenir entreprises et individus dans une situation de crise. En lieu en place d’un RBI encore trop coûteux, nous pourrions profiter de la crise pour parler d’un RBC – un revenu de base conditionnel, pour les entreprises comme pour les individus. A quelles conditions souhaitons-nous collectivement aider ceux qui ont en besoin ? Ou quand le coronavirus nous permet d’actualiser nos réflexions sur l’Etat social et économique. 

 

2. A quand le retour de la politique?

De manière très générale, chercher et choisir les bonnes réponses à la crise procède d’une logique où l’on tente de définir les conséquences de nos choix, de les évaluer en positif et négatif, puis de choisir l’option qui permet d’atteindre le plus de positif. Cette approche “conséquentialiste” est très intuitive mais elle souffre d’un problème difficile à résoudre : le syndrome du grand calcul. Les conséquences d’une crise comme le coronavirus sont abyssales, mais surtout, elles échappent à notre connaissance. Il est impossible d’identifier et d’évaluer toutes les conséquences des choix politiques et sanitaires effectués. Et pourtant, c’est ce dont nous aurions besoin pour justifier nos décisions.

C’est pour répondre à cette difficulté que la politique doit reprendre ses droits. Le défi principal porte sur la question de savoir qui et quels types de conséquences devraient être prises en compte. Sans action politique concertée, chaque secteur, chaque groupe d’intérêt, chaque entreprise tente de tirer la couverture à soi et de “placer” ses conséquences négatives dans le grand calcul. Une forme de loi du plus fort s’impose, ce d’autant plus que les mécanismes de protection habituels (par ex. contre le lobbying) sont dépassés par la crise. 

La politique doit s’imposer comme le lieu de ce grand calcul. Les élu-es aux échelons communal, cantonal et fédéral doivent mettre en place les conditions de ce calcul. Leur mission consiste à assurer une certaine équité dans la prise en compte des conséquences. Les acteurs les plus puissants ne doivent pas être les seuls à être pris en compte, tous doivent avoir voix au chapitre.

Dans ce grand calcul, les conséquences sanitaires et économiques sont les plus saillantes. Mais pour beaucoup d’acteurs, ce grand marché de la conséquence porte également sur une question de statut social et de reconnaissance. Reconnaître l’impact qu’a la crise sur certaines professions et certains secteurs économiques se joue maintenant mais déploiera un effet à long-terme sur la manière dont la société fonctionne et s’organise. A condition que nous fassions le choix politique de réajuster l’importance reconnue à certaines activités professionnelles.  

 

3. Où s’arrête la solidarité ?

On oppose souvent la liberté et la sécurité. Plus de sécurité ferait baisser la liberté et inversement. Une autre opposition structure nos débats autour du coronavirus: liberté vs. solidarité. Entre ces deux oppositions, la figure du danger est très différente. Pour le couple liberté vs. sécurité, la figure du terroriste s’impose à nous. Une personne dangereuse qui veut détruire une société. Il faut alors la surveiller et, le moment venu, la neutraliser. 

Pour le corona, la figure du danger est tout autre: les petits-enfants pour leurs grands-parents. Chacun d’entre nous peut être un danger potentiel direct pour ses proches et pour soi, mais également de manière indirecte en utilisant les ressources limitées du système de santé. Mon hospitalisation peut alors conduire à nuire à une personne que je ne connais pas du tout et dont j’ignore l’identité. Pour exprimer ce danger potentiel et appeler les gens à prendre leurs responsabilités, nous utilisons l’idée de “solidarité”. Mais ce n’est pas la solidarité comme appel au don, c’est la solidarité comme limite à la liberté. Pour paraphraser le célèbre dicton, ma liberté semble s’arrêter là où commencent les ennuis de santé des autres. 

Mais cette “solidarité” comme limite à ma liberté pose elle-aussi des questions redoutables. En voici deux pour la phase de déconfinement et le monde post-coronavirus. D’une part, comment gérer les prises de risques volontaires où des personnes acceptent d’être un risque les uns pour les autres ? Je pense bien sûr aux familles où le quasi-confinement face au risque sanitaire s’accompagne d’autres problèmes de solitude ou d’isolement. Si le confinement des personnes à risques se poursuit, les familles vont-elles décider de redéfinir les limites de cette solidarité et prendre le risque d’un contact entre enfants et grands-parents par exemple ? Et si oui, leur fera-t-on porter la responsabilité pour ce choix, notamment en terme de remboursement des soins ? La discussion qui porte sur les amateurs de sport extrême, les fumeurs, les buveurs – tous ceux qui mènent une vie “non-saine” – s’invitera-t-elle dans les débats familiaux entre personnes à risques et personnes “normales” ?

D’autre part, la société dans son entier doit se poser la question des limites de cette solidarité. Sur le plan sanitaire, nous sommes potentiellement tous des menaces les uns pour les autres. Souhaite-on une société où la solidarité justifie une séparation physique quasi permanente ? Peut-on imaginer que le déconfinement prévoie des horaires alternés d’utilisation des transports publics/des magasins sur la base de l’âge ? Quelle prise de risques sommes-nous prêts à accepter pour vivre ensemble, c’est-à-dire non-séparés par des barrières physiques ?

 

4. Souhaitons-nous plus de verticalité ?

Ce retour du politique porte également sur les rapports entre les pouvoirs exécutif et législatif. Lorsqu’il justifie son ambition de siéger rapidement, le Parlement suisse (ses membres les plus actifs en tous les cas) se positionne comme une instance de contrôle des décisions de l’exécutif. Le Parlement cède le plus brièvement possible ses prérogatives à l’exécutif afin que celui-ci assure la coordination nécessaire. Mais ces prérogatives s’appellent “retour”. Soyons heureux de vivre dans un pays où personne ne doute que l’exécutif “rendra” ses pleins pouvoirs très rapidement. D’autres voisins – européens ! – ont moins de chance. 

Outre ce rapport horizontal entre les pouvoirs, la question des rapports verticaux est presque plus cruciale pour l’après-crise. Durant cette période, le fédéralisme est profondément bouleversé, principalement sur la question de l’initiative politique. Le “quand” et le “comment agir” viennent de Berne, les cantons mettent en oeuvre avec une marge de manoeuvre très restreinte. Cette capacité de mettre en oeuvre assure aux cantons d’être consultés et écoutés par Berne. Alain Berset ne peut pas envoyer des employés de la Confédération faire le travail dans les cantons. La stratégie de visite dans les cantons les plus touchés qui semble être à l’agenda du Conseil fédéral répond exactement de cette logique confédérale. 

Néanmoins, cette compétence de prendre l’initiative et le simple “fait accompli” de voir Berne coordonner et décider pour tous pourrait laisser des traces. Pour nous tous, c’est l’occasion de se questionner sur ce fédéralisme tant vanté, ses limites et ses mérites. Une fois passée la crise sanitaire, la question de la solidarité confédérale, sonnante et trébuchante, se posera assurément. Quel sera l’impact du virus sur le mécanisme de péréquation intercantonale ? 

La question est loin d’être limitée à la Suisse. Toutes les organisations politiques à plusieurs niveaux sont confrontés aux mêmes défis: Etats-Unis, Allemagne et bien sûr l’Union européenne. Pour cette dernière, le défi est majeur. La Commission, notamment sa présidente Von der Leyen, tente de prendre l’initiative politique mais les Etats-membres lui la disputent pied à pied. Il apparait encore une fois que les instances européennes n’ont que les compétences et les pouvoirs que les Etats-membres veulent bien lui conférer. De même pour les mécanismes de solidarité: la Commission européenne met en oeuvre ce que les Etats sont prêts à s’accorder mutuellement. Pour les citoyens européens, la même question se pose qu’aux Suisses: quelles relations verticales voulons-nous et quels mécanismes de solidarité sommes-nous prêts à mettre en oeuvre ?

 

5. Quelle mondialisation post-COVID?

La crise globale du coronavirus nous confronte une fois de plus à la réalité des échanges internationaux. Les marchandises, les personnes, les idées mais également les maladies se déplacent sans prendre garde aux frontières nationales. Cette crise nous repose les questions fondamentales quant à la gouvernance de ces échanges et à leur nécessaire coordination à l’échelle du monde.

Oeuvrer de concert nous rend plus forts et plus à même d’améliorer le sort des plus vulnérables, mais cette interdépendance complique le recours à certaines politiques unilatérales. Les conflits bilatéraux autour des marchandises bloquées à la frontière, des rapatriements de personnes mais également du narratif général utilisé pour raconter la crise (le “virus chinois” vs. “COVID-19”) sont des symptômes des tentatives de réponse nationale. 

Face à ces risques, nous devrions faire le choix d’instances internationales fortes pour répondre à des crises de ce type. L’OMS et les autres instances internationales devraient pouvoir jouer un rôle de coordination générale dans la réponse apportée à la crise. Mais ces compétences renforcées ne devraient pas tomber du ciel ; elles devraient être le résultat d’une délégation de compétences démocratique, accompagnée d’un véritable contrôle démocratique. 

Cette même logique de coordination internationale sera au coeur des discussions post-corona. Comment prévenir la prochaine crise sanitaire ? Comment intégrer dans la réflexion sanitaire les composantes liées aux pratiques agricoles, environnementales ou plus généralement sociales qui augmentent les chances de voir surgir ces pandémies et qui fragilisent la résilience des sociétés ? En parallèle, nous pouvons mener une discussion sur les secteurs stratégiques où nous souhaitons, en tant que pays ou alliance de pays, renoncer à l’interdépendance pour assurer un approvisionnement indigène. Le post-corona nous impose une réflexion sur les modalités des échanges futurs, tant sur les principes à respecter que sur les institutions qui seront le lieu des débats autour de ces principes. La Suisse, via Genève, a une carte majeure à jouer ici. L’après-corona se dessine en grande partie chez nous. 

 

Johan Rochel

Dr. en droit et philosophe, Johan Rochel est chercheur en droit et éthique de l'innovation. Collaborateur auprès du Collège des Humanités de l'EPFL et membre associé du centre d'éthique de l’université de Zürich, il travaille sur l'éthique de l'innovation, la politique migratoire et les questions de justice dans le droit international. Le Valaisan d'origine vit avec sa compagne et ses deux enfants entre Monthey et Zürich. Il a co-fondé "ethix: Laboratoire d'éthique de l'innovation" (www.ethix.ch)

24 réponses à “5 choix pour l’après coronavirus

  1. C’est vrai qu’il y aura des choix à faire, à tous les niveaux: individuel, familial, politique économique, etc. Mais il y aura aussi des conséquences massives qui s’imposeront à tous les acteurs, qu’ils le veuillent ou non. Donc il faudrait relativiser votre propos, quand vous vous refusez à admettre que certaines conséquences vont “s’imposer à nous”.

    C’est ce qu’on appelle la pédagogie des catastrophes. Elle balaye d’un seul coup les idéologies brandies par divers groupes militants ou écoles de pensées. Elle s’impose à nous.

    L’un des enseignements majeurs de cette pédagogie de la catastrophe Covid-19 est déjà le discrédit total des visions mondialistes, que ce soit l’idée de gouvernance mondiale ou d’intégration européenne “toujours plus étroite”. Le déni de réalité n’est pas possible. Chacun a constaté l’échec accablant de l’Union Européenne qui s’est montrée inexistante.

    Chacun sait désormais que l’UE ne sert à rien et qu’elle est même nuisible. Dans le sauve-qui peut général on a vu des nations réquisitionner des cargaisons, de masques et tests de dépistage, d’appareils respiratoires, etc., qui ne leur étaient pas destinées. L’Europe à ete impuissante du début à la fin. Même Jacques Delors a compris que cela réduisait à néant le peu de crédibilité dont jouit encore cette organisation.

    Les Europeens savent désormais qu’ils ne peuvent rien espérer de l’Union Européenne. Les Italiens en détresse l’ont compris, dans leur chair, et ils ont donc dû se tourner vers la Chine et la Russie. Les autres peuples le sentent aussi.

    On a vu que seuls des gouvernements indépendants et souverains (Chine, Corée, Russie) ont pu maîtriser efficacement le problème. On a aussi constaté que le dogme sans-frontièriste a volé en éclats, quand les différents pays Européens ont fermé leurs frontières, prouvant par là le non-sens de leurs déclarations habituelles.

    Autrement dit, le débat souverainisme versus euro-mondialisme est tranché, en faveur du souverainisme. Les idéologues pourront bien s’époumoner à tenter de maintenir en vie leurs utopies. La masse n’y adhérera plus, sans doute pour au moins une génération.

    Bref, des officines de propagande mondialiste comme le Foraus ou Opération Libero, ne seront plus en phase avec le public, en dehors de leurs propres membres et des rares qui leur sont acquis par principe.

    Une autre conséquence que je vois est qu’il y aura une méfiance profonde dans l’opinion envers le Big Pharma et ses dérives. En France notamment ce phénomène sera très profond car dans ce pays la révolte gronde contre un gouvernement corrompu qui préfére laisser mourir les Français en leur interdisant le seul remède efficace (celui prôné par le prof Raoult) parce que tous les membres du conseil scientifique sont aux gages de l’industrie pharmaceutique, qui veut garder tout le monde confine en attente d’un vaccin. (En Suisse ce sera un peu moins grave car NOVARTIS et MEPHA ont eu l’intelligence la semaine dernière de livrer gratuitement des millions de doses de chloroquine aux hôpitaux suisses. Une excellente décision de relations publiques , qui évitera le divorce total entre le peuple suisses et la grande industrie pharmaceutique suisse). Les responsables de la santé français devront être jugés pour leurs conflits d’intérêts et les comportements criminels qui en ont été la conséquence.

    1. Cher Monsieur Martin, même à 1.00 du matin, votre verve est bien présente ! Je pense néanmoins que vous mélangez plusieurs débats.
      – L’Union européenne – comme la confédération d’ailleurs, comme n’importe quelle confédération – n’a que les pouvoirs que les Etats-membres lui donnent. Si elle ne peut pas agir efficacement, c’est parce que les Etats ne le veulent pas.
      – Vous prenez les pays “indépendants et souverains” (ne le sont-ils pas tous ?) comme exemples. La Chine et la Russie sont des pays totalitaires où l’information “officielle” n’a aucune valeur. Laissons un peu de temps. La Corée est un cas plus intéressant, et nous verrons là aussi comment les choix (liberté vs. solidarité) sont pris sur un plus long terme.
      – une autre question est celle du niveau d’action: je ne vois en rien pourquoi des réponses strictement nationales auraient permis d’améliorer les choses. Si chaque pays se referme sur ses intérêts, sans coordination internationale, pourquoi penser que la situation serait meilleure ? Il faut au contraire renforcer la capacité d’une organisation comme l’OMS (ou autre) à jouer un vrai rôle de coordination.

      1. Bon disons que l’idée d’une coordination internationale pourrait être vue comme une hypothèse, ou un idéal, ou un projet. Pourquoi pas? Ce qu’on constate, de fait, c’est que ça ne marche pas. Cette crise a été une leçon de choses qui démontre en pratique l’utopie du rêve de gouvernance globale.

        Une bonne politique doit se fonder sur le réel. Il faut donc abandonner une fois pour toutes les dangereuses illusions mondialistes.

        Mon pronostic est que les élites vont s’agripper à ce projet foireux car elles y ont intérêt. Même vous à votre niveau, y avez intérêt, puisque le monde des bourses de recherche internationales et des think tanks, qui vous fait vivre, ne vous soutient que dans la mesure où êtes fidèle à la doxa mondialiste. En plus, vous êtes sincère.

        En revanche les peuples, qui hésitaient encore un peu, auront tiré leurs conclusions depuis cette crise. Un échec historique définitif, c’est un échec historique définitif. Comme celui du communisme en 1989. On peut bien s’accrocher, mais c’est peine perdue.

        Je ne sous-estime pas l’obstination de l’establishment. Ils vont s’acharner dans l’impasse. Mais comme ils n’arriveront à rien, qu’ils s’enfonceront de plus en plus profondément dans l’échec, à la fin ils seront bien contraints d’abandonner. Les élites mondialistes seront remplacées par d’autres, qui ressembleront à ce que pour le moment on appelle encore avec mépris “populistes”, mais qui deviendront rapidement mainstream. Et les opportunistes vireront leur cuti. Rendez-vous dans cinq à dix anS.

      2. Les chiffres chinois n’ont aucune valeur…. Savez vous qu’en Chine on a testé des millions de personnes alors qu’en Europe, on ne teste que les gens ayant des symptomes graves. Cette stereotype sur la Chine n’a jamais été questionnée parmi le monde média occidental. Quelle honte.

    2. Incroyable comme certains saisissent toutes les occasions pour cracher en particulier leur haine de l’UE. Contrairement à ce qui est prétendu ci-dessus. cette crise du coronavirus a au contraire montré la gabegie qui a résulté en particulier du “pas assez d’Europe” (car les états n’ont jamais voulu délégué le domaine médical à l’Union), pas le contraire. Entre parenthèses, c’est l’UE qui a finalement débloqué le matériel médical pour la Suisse retenu initialement par les deux nations que sont la France et l’Allemagne; on imagine ce qu’il en serait devenu sans cela.
      En fait cette crise, montre plus généralement la nécessité d’avoir des instances de décision/action (rapides si possible!) aux niveaux où elles sont le plus efficace. C’est l’excellent principe de subsidiaire, inscrit d’ailleurs dans le traité de l’UE (mais qui mériterait peut-être d’être mieux appliqué). Dans le cas d’une pandémie, ou pour ce qui concerne les problèmes environnementaux par exemple, c’est clairement au niveau mondial. Dans d’autres cas (politique migratoire ou de défense p.ex.), c’est le niveau continental qui est le plus approprié, dans d’autre cas enfin c’est le niveau national ou régional. On peut discuter de quoi faire à quel niveau, mais pas du principe; vouloir tout résoudre “de manière souverainiste” (niveau national) est non seulement totalement illusoire (penser au manque de ressources propres de notre pays p.ex., comment pourrions-nous être autonomes en tout?), mais globalement inefficace.

      1. @ HALDI Chacun voit midi à sa porte. Chez vous l’UE c’est un acte de foi. Mais prenons les paris: si on faisait un sondage d’opinion, en profondeur, quel pourcentage tirerais de cette crise vos conclusion, M. Haldi? Et quel pourcentage constaterait l’échec de l’UE?

        Chiche?

        1. Comme ni vous ni moi ne sommes à même de réaliser un tel sondage d’opinion, le pari que vous évoquez n’a aucun sens. Je peux tout aussi bien que vous dire: “chiche”, on ne saura jamais qui de vous ou moi aura raison. Discutez les arguments plutôt que de proposer des paris dans le vide et stupides.

  2. L’insubmersible Titanic avait coulé parce que trop de compartiments avaient été déchiré et inondé avec ensuite l’eau passant au-dessus des cloisons.
    Il faudrait enchâsser dans les réglementations des transports du type avion et même paquebot la distanciation sociale et le contrôle de la température avant et après le transit.

    1. en reponse et contribution à fafnir :
      ” les réglementations des transports du type avion et même paquebot ”
      oui je crois que c’est un des points sur lequel il est urgent de travailler: la pandémie n’aurait pas été mondiale , ou du moins , pas aussi rapide, s’il n’y avait pas eu tous ces vols dans tous les sens. Je pense que dès qu’un virus apparaitra quelque part, il faudra stopper IMMEDIATEMENT les vols a partir et vers le pays en question. l’impact économique qui ne manquera pas d’etre mis en avant , c’est peanut par rapport aux conséquences futures !!!! De meme le rapatriement qui n’a fait qu’empirer la situation, doit etre interdit .

  3. Je pense qu’il faut arrêter parfois de se poser trop de questions.
    Les gens, et on le voit déjà pour certains, sont en train d’imaginer un monde ou leur idéologie écologiste serait mise en place.
    Ca n’arrivera pas.
    La majorité des gens ont envie de revenir à leur vie d’avant, et n’ont pas envie de régresser à l’âge de pierre pour autant.
    Je vais immédiatement au point 5, les solutions doivent être pragmatiques et dotées de bon sens.
    La prochaine pandémie les états, qui auront retenu la leçon, auront renforcé le matériel dont doivent avoir besoin les spécialistes notamment les soignants.
    L’arrêt immédiat devra être décrété concernant les vols de et vers le pays contaminé de départ.
    Les virus ne connaissent peut être pas les frontières mais si les avions n’étaient pas là pour le répandre partout sur terre, il mettrait des mois avant d’arriver par terre ou par mer.
    Ceux qui ont contaminé se sont déplacés en avion, pas en bateau ou à pied depuis la chine.
    Auront adapté avec tous les industriels le système de production qui devra prioritairement fabriquer les biens nécessaires à la lutte contre la pandémie, comme en cas de guerre.
    Etc etc etc.
    Pas besoin de se poser 1001 questions, les solutions doivent être des solutions de bon sens, rien d’autre, sans aucune idéologie derrière.

  4. Les questions les plus fondamentales ne sont pas abordées dans ce blog :
    Une analyse complète montre que la surpopulation humaine est la source de tous les maux actuels .
    Dans le passé, les pandémies suffisaient à limiter la croissance , et un virus plus virulent encore pourrait entrainer un effondrement de notre système de santé .
    les échanges internationaux existent depuis des siècles , la peste noire a été amenée par bateaux et s’est propagée à travers toute l’Europe indépendamment des modèles politiques ou modes de production !
    Malgré les progrès scientifiques, on ne pourra pas empêcher de nouveaux virus d’apparaitre et on ne pourra pas confiner les humains ad aeternam pour y échapper .
    Il faut accepter de vivre avec les risques inhérents à la nature qui nous conduisent inexorablement vers la mort , ce que nous semblons oublier …

  5. Je n’ai jamais cru à la bienveillance universelle. Comme la solidarité elle a ses têtes.

    Si l’on rajoute un retour du politique comme vous le souhaitez, le risque est grand d’exclure des pans entiers de la population considérés comme non méritants, inutiles ou non conformes.

    Je pense que la politique n’est que l’antichambre de la guerre, un champ de bataille où la violence est codifiée et sublimée. De ces tensions dépend le mode de gestion du bien commun.

    Ce que vous proposez se résume à l’alternative entre la brutalité des rapports de forces géopolitiques qui s’imposeront à nous, que vous croyez (de manière illusoire selon moi) pouvoir tempérer par l’instauration « d’instances internationales fortes », et de choix politiques, forcément nationaux, qui excluront en fonctions d’intérêts bien concrets derrière le masque de la solidarité et de la compassion.

    Je pense au contraire que ce que vous imaginez ne soit, dans les faits, qu’une cumulation des bannissements des moins adaptés, conséquence de confrontations à la fois exogènes et endogènes.

    Les plus forts s’en sortiront quoi qu’il arrive.
    On pourrait par contre assister à une multiplication des perdants.

    1. Cher Monsieur,
      Merci pour ce retour. Nous sommes d’accord sur le diagnostic de risques. Comment l’empêcher ? Il me semble que les instances démocratiques communal, cantonal et national sont les meilleures chances à disposition. Les élu-es (législatif et exécutifs) doivent spécialement exercer leur “mentalité élargie” (Arendt) – leur capacité de comprendre la situation d’autres personnes (moins fortunées face aux risques) et d’agir en conséquence. Ce sera la clef pour éviter les exclusions que vous et moi redoutons.
      Cela n’empêche en rien de soutenir et d’accompagner les mouvements de la société civile et les initiatives de solidarité.
      Quelle est l’alternative ?

  6. Pour doucher les illusions des sieurs Haldi et Rochel, voici quelques réflexions de Henry Kissinger dans un article qu’il a écrit pour le Wall Street Journal. Sans vouloir être désobligeant, je considère Kissinger comme un analyste un peu plus réaliste, lucide et expérimenté que les sieurs Rochel et Haldi:

    “Nations cohere and flourish on the belief that their institutions can foresee calamity, arrest its impact and restore stability. When the Covid-19 pandemic is over, many countries’ institutions will be perceived as having failed. Whether this judgment is objectively fair is irrelevant. The reality is the world will never be the same after the coronavirus. To argue now about the past only makes it harder to do what has to be done”.

    Ca ça veut dire que Kissinger pense, comme moi, que les institutions libérales seront perçues comme ayant échoué. Et moi j’ajoute qu’elles ont échoué à cause de leur ballast mondialiste, mais c’est égal: elles ont échoué. Où elles seront perçues comme ayant échoué, ce qui revient au même.

    Et maintenant un diagnostic encore plus grave. Kissinger annonce le retour des pouvoirs autoritaires et des hommes forts, qui promettent de protéger leurs peuples. (Ca a déjà commencé avec Trump, Bolsonaro, Orban, Kaczinski & consort, mais ça va s’accentuer à partir de maintenant à cause de l’échec des euromondialistes dans la crise du corona virus) :

    “The founding legend of modern government is a walled city protected by powerful rulers, sometimes despotic, other times benevolent, yet always strong enough to protect the people from an external enemy. Enlightenment thinkers reframed this concept, arguing that the purpose of the legitimate state is to provide for the fundamental needs of the people: security, order, economic well-being, and justice. Individuals cannot secure these things on their own. The pandemic has prompted an anachronism, a revival of the walled city in an age when prosperity depends on global trade and movement of people”.

    Maintenant libre à vous de rester dans vos illusions. Moi je pense que Henry Kissinger a plus de recul que vous et c’est lui qui voit juste.

    Référence: The Corona virus pandemic will for ever alter the world order”. Henry Kissinger. WSJ. April 03, 2020.

    Le vent va tourner. M. Rochel, pour préserver vos futures chances de carrière, c’est le moment de mettre de l’eau dans votre vin mondialiste et commencer à donner des gages au souverainisme, petit à petit, il vous faudra retourner votre veste.

    Conseil d’ami.

    1. Docteur K, agent 007 de l’ex-URSS? En juin 1975, le journal “American Opinion” publie un article qui le dénonce comme un ancien agent soviétique (http://www.freerepublic.com/focus/news/797596/posts).

      Docteur K, Juif antisémite? En 1973, éclate la guerre du Kippour entre Israël et les pays arabes. Kissinger explique que bien que juif lui-même, il n’allait pas en tant que chef de la diplomatie américaine trahir les propres intérêts des États-Unis (dont l’intervention dans le conflit n’est pas encore annoncée). Les organisations juives sionistes du monde entier lui reprocheront d’être un traître ou un juif antisémite.

      Dans des enregistrements audios dévoilés par la suite, il lâche devant le président américain Richard Nixon « bâtards de juifs » et « Y a-t-il un seul peuple dans le monde qui soit aussi égoïste que les juifs ? Aucun » ( « Kissinger: ‘Is there a more self-serving group of people than the Jewish community?’ » sur Mondoweiss, novembre 2011; “Kissinger in Nixon era document: Jewish are self-serving bastards”, Haaretz).

      Le 1er mars 1973, Kissinger déclare : « Soyons réalistes : l’émigration des juifs d’Union soviétique n’est pas dans les objectifs de la politique étrangère américaine. Et s’ils envoient des Juifs dans des chambres à gaz en Union soviétique, ce n’est pas le problème des États-Unis. Peut être un problème humanitaire » (“L’injure de Kissinger aux juifs d’URSS”, Libération, 6 janvier 2011; “Kissinger est définitivement une ordure”, Slate 14 décembre 2010).

      Amérique latine: À propos de l’opération Condor, organisée par plusieurs dictatures sud-américaines pour éliminer physiquement et torturer leurs opposants politiques jugés « subversifs », la journaliste Marie-Monique Robin écrit :

      « Ainsi que le prouve l’enquête minutieuse de mon confrère John Dinges, le gouvernement américain, et en particulier son secrétaire d’État Henry Kissinger, est parfaitement informé des méthodes et objectifs de l’opération Condor, quasiment dès sa création, mais ne bouge pas.” (Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l’école française, La Découverte, 2004, p. 376-377).

      Il est cité comme témoin dans des enquêtes sur des crimes de guerres par des juges au Chili et en Espagne, au sujet du coup d’État du 11 septembre 1973 au Chili. (« Sarkozy adoubé par Kissinger à New York » sur bakchich.info).

      Guerre du Vietnam: Plusieurs essais lui reprochent la première phase du bombardement secret du Cambodge par les États-Unis, de 1969 à 1975, lors de la guerre du Viêt Nam. Certains, comme le Centre de Recherche sur la Globalisation, lui ont imputé la mort de 200 000 personnes. Des convois nord-vietnamiens empruntaient la « piste Ho-Chi-Minh », à travers des forêts cambodgiennes peu peuplées, pour ravitailler le Viêt-Cong au sud Viêt Nam. Les Américains, en guerre contre le Viêt-Cong, bombardèrent ces convois lors de leur passage illégal à travers le Cambodge.

      Pour la seule année 1973, l’aviation américaine a largué davantage de bombes sur le centre du Cambodge que sur le Japon pendant toute la Seconde Guerre mondiale. D’après les services de renseignement américain, ces bombardements massifs et leurs conséquences sur la population cambodgienne ont permis aux Khmers rouges de recruter nombre de nouveaux combattants. (“Cambodge. Mais où sont les complices des Khmers rouges ?”, Courrier international, 25 février 2009).

      Enfin, on lui a reproché son soutien formel au président indonésien Suharto durant l’invasion du Timor oriental par l’Indonésie qui a provoqué 200 000 morts. Voir par exemple les propos de Noam Chomsky à ce sujet (http://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.chomsky.info%2Farticles%2F199910–02.htm).

      Docteur K, un visionnaire “lucide, réaliste et expérimenté”, vraiment?

    2. Vous pouvez toujours essayer de réchauffer la potion que vous appelez “souverainiste” et de nous la faire avaler, mais on y a déjà goûté dans la première moitié du siècle passé, … et elle s’est révélée TRES indigeste! Malgré tout ce que l’on peut reprocher à la construction européenne, encore jeune et imparfaite (il a fallu combien de temps à la Confédération helvétique pour se structurer à peu près correctement?!), elle a quand même permis à notre continent de vivre une deuxième moitié de 20ème siècle dans un climat de paix et de prospérité qu’il n’avait pratiquement jamais connu auparavant.
      Et excusez-moi d’avoir l’ “illusion” de croire à notre belle devise: “un pour tous, tous pour un”, qui n’a aucune raison de n’être valable qu’à l’intérieur de nos frontières!
      Enfin, je ne me permets personnellement ici aucune attaque personnelle (toujours une marque de faiblesse), Un forum tel que celui-ci est destiné à échanger des arguments, pas des insultes. Laissons les lecteurs jugez par eux-mêmes de la pertinence ou non desdits arguments et de se faire leur propre opinion.

      1. Ca m’amuse de croiser le fer un peu vivement avec Rochel. Il a l’air de prendre aussi un certain plaisir à la polémique.

      2. humm , il me semble que plus haut vous avez dit à mr martin qu’il tenait des propos stupides … ce n’est pas “une attaque ” ? 🙂

        je crois que tout le monde s’echauffe ici 🙂

  7. Cher Johan,
    Je ne reprendrai pas les arguments de Henri, et sa citation de Kissinger, qui, même s’il a été le secrétaire d’Etat d’une des pires crapules que les USA ont eu pour président, est incontestablement lui un authentique Homme d’Etat.
    Le problème, c’est que si en science la jeunesse est parfais un avantage, car elle ouvre des voies non balisées, en éthique, politique ou philosophie elle est un handicap quasi insurmontable. C’est l’accumulation de milliers de lectures car l’esprit humain est le même depuis les Grecs ou les Chinois antiques, de longues ruminations intérieures qui font naître les synthèses fécondes, et non des fulgurances de l’esprit.
    Henri est de bon conseil : prenez (vite) de l’expérience, lisez, prenez l’air du temps présent, et revenez à l’écriture quand vous aurez mûri.
    Bon courage dans la quête de la connaissance.

    1. Cher Monsieur, ou plutôt cher Guillaume,
      Merci de ces conseils – j’en prends bonne note. Mais je ne lis toujours pas d’arguments, et moi, c’est ce qui m’intéresse.

  8. Cher Johan,
    Je ne reprendrai pas les arguments de Martin, et sa citation de Kissinger, qui, même s’il a été le secrétaire d’Etat d’une des pires crapules que les USA ont eu pour président, est incontestablement lui un authentique Homme d’Etat.
    Le problème, c’est que si en science la jeunesse est parfais un avantage, car elle ouvre des voies non balisées, en éthique, politique ou philosophie elle est un handicap quasi insurmontable. C’est l’accumulation de milliers de lectures car l’esprit humain est le même depuis les Grecs ou les Chinois antiques, de longues ruminations intérieures qui font naître les synthèses fécondes, et non des fulgurances de l’esprit.
    Martin est de bon conseil : prenez (vite) de l’expérience, lisez, prenez l’air du temps présent, et revenez à l’écriture quand vous aurez mûri.
    Bon courage dans la quête de la connaissance.

  9. Pas d’accord avec l’analyse de Kissinger (le “sieur” Martin me pardonnera de ne pas trop aimer les arguments d’autorité):
    – Nations cohere and flourish on the belief that their institutions can foresee calamity, arrest its impact and restore stability. => ok sur la première phrase (dans la mesure du possible bien sûr ; les Etats ne sont pas excellents dans la prédiction/l’analyse du futur.
    – When the Covid-19 pandemic is over, many countries’ institutions will be perceived as having failed. => le sieur Martin parle ici des institutions libérales d’un seul coup, je ne lis rien de tel ici. Même si la Chine tente de ré-écrire l’histoire à son avantage, je pense que personne ne sera dupe que les institutions sanitaires et politiques chinoises ont échoué dans cette crise.
    Whether this judgment is objectively fair is irrelevant. => c’est la phrase qui me parait vraiment fausse. Le moment de l’évaluation et du jugement de nos réponses publiques va venir, et il sera compliqué. Les citoyen-nes demanderont des comptes à tous les niveaux: dans la gestion des EMS, des hôpitaux, des commandes de matériel, d’anticipation publique, du surveillance des citoyens, etc, etc. Et donc la perception de l’équité des réponses sera peu à peu remplacée par un débat objectif.
    – The reality is the world will never be the same after the coronavirus. To argue now about the past only makes it harder to do what has to be done => d’accord avec ça, c’est bien l’objet de mon article.

    1. Oui bon, merci de discuter mes arguments aussi sérieusement. On pourrait échanger des arguments à perte de vue. Je ne suis pas non plus tout à fait d’accord avec cet article de Kissinger et je m’empresse de préciser que ce personnage m’est très antipathique. Mais tout de même, même si on n’aime pas les arguments d’autorité, il faut reconnaître que quelqu’un comme lui sait de quoi il parle en politique mondiale.

      Tout ce que j’ai voulu dire, en gros, c’est qu’à mon avis on se fait des illusions si on s’imagine que cette crise du corona virus apporte de l’eau au moulin de la thèse supranationale, euro mondialiste – disons la conception du Foraus. Je suis convaincu que la gouvernance mondiale au contraire a du plomb dans l’aile à cause de cette crise. Je pense même qu’elle ne s’en remettra pas.

      C’est mon opinion. Je ne suis pas infaillible. Et M. Haldi a raison: nous ne sommes pas des instituts de sondage. C’est dans les faits que nous pourrons vérifier qui de moi ou des sieurs Rochel-Haldi a raison.

      Premier test: on verra si l’initiative de limitation de l’immigration lancée par l’UDC est acceptée. Selon moi ses chances ont fortement augmenté grâce à la crise du corona virus. Car les gens ne sont pas fous. Ils savent que le marché de l’emploi va être dévasté dans les semaines à venir. Ils savaent aussi que l’UE est une passoire et si nous sommes pieds et poings liés à la libre circulation, le dumping sociale et salarial en Suisse va devenir insupportable. Ce serait la pauvreté pour les travailleurs.euses suisses. Les salariés suisses vont défendre leur bifteck.

      Quant à l’Union Européenne, j’ai bien noté que Bruno Le Maire et Angela Merkel se sont mis d’accord sur un plan d’aide de 500 milliards. Je suppose que les sieurs Rochel-Haldi vont crier victoire. On verra ce que ça donne. Je note simplement que la Suisse toute seule a mis sur la table 60 milliards, soit plus du dixième du plan européen. Je doute que ce plan européen atteigne l’objectif recherché. L’UE est beaucoup trop en détresse pour que ça suffise à la relancer, surtout maintenant après le Brexit.

      En tous les cas, je serais partisan du multilatéralisme global, je me ferais du souci pour l’après corona virus.

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