Ukraine: une question de survie

Il y a un an, le président américain alertait l’opinion internationale d’une probable invasion de l’Ukraine par la Russie. Malgré l’évidence d’un déploiement militaire massif russe aux frontières, certaines voix prirent le parti de dénoncer l’hystérie de Biden jusqu’au déclenchement des hostilités le 24 février 2022. Elles ont ensuite cherché à exonérer le pouvoir russe des monstruosités commises par ses troupes, à justifier l’injustifiable, en dépeignant un président Poutine qui n’aurait pas eu d’autre choix que celui de répondre aux sinistres complots ourdis par un Occident pervers. Plutôt que de condamner la guerre de Poutine, elles s’en prennent au bellicisme de Zelensky, faisant abstraction que l’Ukraine défend son intégrité territoriale, tandis que la Russie, elle, se bat pour la reconstitution de son empire.

On peut apprécier ou non le style du président ukrainien, il n’en demeure pas moins que son pays lutte non seulement pour récupérer ses marches orientales, mais surtout pour sa survie en tant qu’Etat libre et indépendant. Plus globalement, ce ne sont pas seulement les frontières de quatre oblasts à l’est de l’Ukraine, ni le sort de la Crimée, qui sont en jeu, mais l’existence d’un ordre international qui, malgré toutes ses faiblesses, a assuré une certaine stabilité en Europe depuis 1945.

Les récentes déclarations du Ministre Lavrov comparant le situation de la Moldavie à celle de l’Ukraine donnent à réfléchir

Une année après le début de la guerre, nous assistons à une tétanisante escalade du conflit. Plus de 100.000 morts, plus de 15 millions de déracinés et d’indescriptibles souffrances ne suffisent pas à enclencher le mode pause. L’argument de la dénazification de l’Ukraine n’est pas recevable. Les récentes déclarations du Ministre Lavrov comparant le situation de la Moldavie à celle de l’Ukraine donnent à réfléchir.

Mais comment entamer avec la Russie une négociation équitable qui tienne compte de ses préoccupations légitimes comme l’extension de l’OTAN à ses frontières ou la protection des minorités russophones en Ukraine? Malheureusement, le sceau de l’irréversibilité et du fait accompli semble marquer une stratégie russe visant à verrouiller la porte à tout compromis possible. Les quatre provinces orientales de l’Ukraine ont été annexées unilatéralement. Aujourd’hui viennent s’ajouter les rumeurs persistantes d’une nouvelle offensive via la Biélorussie.

En d’autres termes, malgré les contre-performances de l’armée russe, Poutine ne semble pas avoir renoncé à son objectif initial, celui de rayer une Ukraine indépendante de la carte avec tous les moyens militaires à disposition. De l’escalade, il en est donc l’unique responsable. Confronté à la surenchère russe, quelles sont les options pour l’occident? Peut-il se permettre de capituler face aux desseins de Poutine?

L’impasse actuelle est le fruit d’une double erreur d’appréciation

L’impasse actuelle est le fruit d’une double erreur d’appréciation. La première a été commise par le président russe qui pensait soumettre l’Ukraine sans coup férir, comme pour l’annexion de la Crimée en 2014. La deuxième provient des occidentaux qui imaginaient ramener le régime russe à raison par l’imposition de sanctions économiques. Dès lors, comment convaincre les Russes à se retirer des territoires qu’ils occupent? Comment stopper une agression qui, loin de s’essouffler va reprendre de la vigueur? Sans un armement performant, il ne fait aucun doute que les forces combattantes ukrainiennes ne sauraient résister indéfiniment face aux inépuisables ressources militaires russes. L’accélération de livraisons d’armes à l’Ukraine répond donc aux menaces d’une prochaine offensive russe à un moment où l’armée ukrainienne est à la peine.

Dans un tel contexte, les perspectives de désescalade, voire d’un cessez-le-feu, sont pratiquement inexistantes. Une ébauche de solution ne peut provenir que du régime en place à Moscou. Malheureusement, le nombre de pertes en vies humaines, ainsi que le coût des sanctions, ne sont pas encore assez élevés aux yeux de Poutine pour l’amener à négocier.

Le salut pourrait venir de l’intérieur, mais pour le moment répression et propagande étouffent toute velléité de contestation à l’encontre d’un régime bien déterminé à poursuivre la guerre.

Pour combien de temps encore?

Jean-Noël Wetterwald

Jean-Noël Wetterwald a travaillé 34 années pour le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés. Il a servi au Vietnam, au Cambodge, à Hong Kong, au Chili, au Guatemala, en Colombie, en Bosnie et plus récemment en Ukraine. Il a publié trois livres: d'exils, d'espoirs et d'aventures en 2014,le Nouveau roi de Naples en 2017 et tout récemment : témoin d'une déchéance. Contributions occasionnelles à la page d'opinions du «Temps». Il est aussi débriefeur à Canal 9.

25 réponses à “Ukraine: une question de survie

  1. Les perspectives de désescalades sont inexistantes en Ukraine, car elles n’intéressent pas les dirigeants occidentaux pour le moment.
    Lorsque l’OTAN décidera de négocier, les négociations s’ouvriront comme par miracle.
    La question est donc plutôt la suivante:
    Pourquoi l’Occident a-t-il décidé que seul la voie militaire serait positive pour l’Ukraine?
    Dès le début, l’Occident a mis en avant la victoire militaire comme seule solution pour la crise ukrainienne.
    C’est un choix, et c’est surtout une option qui demande le sacrifice de l’Ukraine pour l’intérêt géopolitique de l’Occident.
    Quant à la défaite russe, c’est une possibilité. Mais pas la seule.
    Et je considère que le choix occidental n’est pas pour le bien de l’Ukraine, mais par pur cynisme.
    De ce point de vue, l’Occident et la Russie sont tout autant cyniques. Et la population ukrainienne est sacrifiée sur l’autel de la politique internationale.
    D’ailleurs, les Etats non-Européens le comprennent très bien. Ils ne croient absolument pas à la sincérité de la réaction européenne envers l’Ukraine. C’est juste la politique habituelle de l’OTAN, avec une relance de la course aux armements à la clé.

    1. Tout cela me semble bien péremptoire. Et assez contraire avec les faits (propositions d’évacuation de M. Zelensky par exemple).
      Cher Samy, auriez-vous des contacts bien placé au sein de l’OTAN pour pouvoir prétendre à ce point devenir la vérité sur le sujet ?

      1. En ce qui me concerne, je me contente d’analyser les déclarations officielles des uns et des autres.
        La Turquie et Israël ont fait des propositions de négociations. Auriez-vous des informations concrètes sur des propositions de négociation occidentales?

        1. Et bien , oui , Samy, Fdidoux a raison : vous “analysez ” ( déjà , quel est le sérieux de votre “analyse ” ? ) mais vous analysez quoi ? … des discours officiels donc de la langue de bois , des mensonges . Et par dessus le marché , vous y mettez toute votre subjectivité , votre militantisme pour défendre votre ressenti de la situation : “la faute n’est pas à la Russie” . Donc , votre commentaire est péremptoire , je le confirme . Laissez d’autres experts faire leur analyse ( Galia Ackerman, Anne de Tinguy , … ) et appropriez-vous leur analyse .

          1. Galia Ackerman ou Anne de Tinguy ont aussi leur subjectivité et leur point de vue politique, et leurs omissions sur ce qui se passe en Ukraine et en Russie.
            Quant à l’analyse des discours, vous pouvez la critiquer, et c’est la base de toute discussion argumentée.
            Bien évidemment, il y a des mensonges et de la propagande dans les déclarations officielles, de toutes les parties.
            Et je ne vois pas pourquoi vous devriez me dicter mon comportement et ma pensée? Et si vous êtes critiques envers la les discours officiels, personne ne vous empêche d’absorder avec un peu de sens critique ce que dit la TV!

        2. Mais à ce stade de la guerre, qui est exactement la même situation de la France occupée lors de la seconde guerre Mondiale, que voulez-vous négocier ? A la manière de Pétain ?

  2. j’avoue rester pantois devant la succession d’affirmations péremptoires de l’auteur de ce blog; j’imagine qu’il ne dispose pas de plus d’informations que le commun des mortels, dont je suis; ainsi de l’étalage sans vergogne de convictions variées; pour ma part j’ose proposer le schéma suivant quant à la poursuite de cette guerre en Ukraine; l’armement est comme tout produit, en obsolescence programmée; les fabricants obtiennent de leurs gouvernements de liquider leurs stocks avant la date fatale, au prétexte d’aider l’Ukraine de Kiev; ainsi de mon Président Macron qui a de l’argent pour ça, mais n’en a pas pour les arriérés de salaire des soignants français exclus des hôpitaux car non vaccinés, ni pour les retraites !

    1. Manifestement, vous n’avez aucune idée de la technologie militaire. La prétendue obsolescence programmée n’existe pas pour les matériels militaires. Les bombardiers B-52 de l’US Air Force entrent dans leur sixième décennie de service actif, à titre d’exemple. Les propagandistes de Putin essaient de faire croire que l’armée russe a une avance technologique de quinze ans par rapport à l’OTAN, or, il est avéré qu’elle utilise de l’artillerie d’après-guerre pour terroriser le peuple ukrainien. Quant à la France, elle envoie des canons Caesar qui est le modèle le plus récent de l’armée. Soyez certain que des armées étrangères s’intéressent à ce système moderne et robuste.

  3. Pour combien de temps encore? Si l’on en croit le Secrétaire général des Nations Unies dans sa déclaration d’aujourd’hui devant l’Assemblée générale, elle n’est pas prête de s’arrêter de sitôt: “Je crains que le monde soit en train d’avancer en dormant comme un somnambule vers une guerre plus large mais je crains qu’il le fasse en fait les yeux grand ouverts”, a lancé Antonio Gutterez. “Nous devons nous réveiller et nous mettre au travail”, a-t-il insisté, dressant une liste des questions urgentes pour 2023. Tout en haut de cette liste, la guerre en Ukraine. “Les perspectives de paix ne cessent de se réduire. Les risques d’une escalade et d’un carnage supplémentaires ne cessent d’augmenter – toujours selon le patron de l’ONU.

    Oui, mais que faire? Que peut le citoyen lambda sinon, et ce n’est sans doute pas rien, exercer son droit: lancer une pétition, organiser une manifestation, diffuser des appels à la paix et à la désescalade sur les réseaux sociaux, faire pression sur les autorités… Ces moyens-là sont à la portée de tous (ou presque).

    Encore faut-il savoir les utiliser. Seul, il est évident que son pouvoir ne pèse pas lourd. Mais la collectivité, elle, peut agir. Faut-il rappeler que la guerre du Vietnam, la plus longue avec celle de l’Afghanistan jamais menée par les Etats-Unis, ce pays l’a perdue non pas sur le terrain, où sa supériorité militaire était écrasante face à des maquisards qui combattaient souvent en tongs et parfois même avec des arcs et des flèches? Journaliste en Californie à cette époque je me souviens d’un pilote de bombardier B-52 qui nous montrait, à mon photographe et moi, une flèche de bambou qu’un Viet-Cong planqué aux abords de la piste d’où son quadriréacteur venait de décoller, était parvenu à planter dans son réservoir d’essence à peine son avion avait-il quitté le sol.

    Cette anecdote mise à part, n’est-il pas moins vrai que les Etats-Unis ont perdu la guerre non sur le terrain mais chez eux, “at home”, où la contestation contre cette guerre qui n’était plus qu’un puits sans fond, mais aussi la première filmée en direct à la télévision, avait mobilisé la population d’une côte à l’autre? Les mass media n’y étaient pas pour peu dans ce revirement de l’opinion publique et leur action n’était pas sans faire penser au “coup de poignard dans le dos” que les Allemands avaient attribué à l’opposition communiste après leur défaite en 1918.

    Un tel revirement serait-il possible en Russie? Pour ma part, je n’y crois pas. Je crains au contraire que plus Poutine est isolé et accroché à son fantasme d’un retour à une “Grande Russie” qui n’existe plus – celle d’aujourd’hui n’a plus grand’chose à voir avec celle de Nicolas 1er, qu’il prend pour modèle (parmi un amalgame de tant d’autres) -, plus toutes les conditions sont réunies pour une autre guerre civile, comme celle, terrible et atroce, qui a suivi la révolution de 1917.

    Si soulèvement populaire il y a, soit c’est parce que le peuple aura enfin compris que Poutine lui a volé ses droits démocratiques en lui promettant un retour à l’ordre, sans doute bien réel après la pagaille de l’ère Eltsine, et une amélioration d’ailleurs de plus en plus hypothétique avec l’effet des sanctions internationales, de ses conditions de vie à condition qu’il renonce à contester le pouvoir en place, soit c’est par un coup d’état fomenté par une minorité dans son entourage même, où les dissensions commencent déjà à faire surface. Soit, et c’est la plus terrible hypothèse, ce sera une guerre sans fin au nom de la Russie et de son tout aussi hypothétique destin contre un Occident considéré comme décadent et corrompu.

    Mais tout ceci n’est bien sûr que pure spéculation et n’apporte aucune solution. Vous qui en avez une longue expérience, ne pensez-vous pas que c’est alors dans le cadre des organisations internationales, par le biais de la diplomatie qu’un début de solution au conflit doive être cherché? Après tout, la Russie n’a pas encore été exclue de l’ONU, aussi paria soit-elle devenue par l’action de son seul “lider maximo” que certains n’hésitent pas à décrire comme va-t-en-guerre et dictateur dangereux et dont Hélène Carrère d’Encausse, qui le soutenait d’abord, n’hésite plus à dire aujourd’hui qu’il mène son pays à sa perte. Ou alors, faut-il craindre que l’ONU, faute d’avoir pu résoudre le conflit, disparaisse comme la Société des Nations (SDN) autrefois?

  4. “Mais comment entamer avec la Russie une négociation équitable qui tienne compte de ses préoccupations légitimes comme l’extension de l’OTAN à ses frontières ou la protection des minorités russophones en Ukraine? ” Excellente question. Seulement c’est un peu tard pour la poser. Cela fait 30 ans que la Russie demande ça à cor et à cri. On ne l’a jamais écoutée. Alors voyez-vous, comme dit le proverbe: Tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin elle se casse.

  5. Il est une chose qui est certaine: l’Europe a perdu la guerre et n’a pas fini de le payer. Son intérêt qui est de collaborer économiquement avec la Russie, car les deux économies sont complémentaires, a été aussi sûrement torpillé que le gazoduc. C’est une pitié de constater l’impuissance européenne dans cette affaire.

    1. La propagande putinienne prédisait, il y a une année, l’effondrement de l’économie européenne, due, notamment, à l’embargo décrété vis-à-vis des hydro-carbures russes. Je dois l’avouer, la situation était cauchemardesque. La réactivité politique de Bruxelles couplée à celle des différents pays européens et l’efficacité de nos grandes entreprises énergétiques ont permis d’éviter le pire pour cet hiver. Cependant, les prochains hivers s’annocent difficiles. Mais, c’est un bon test qui montre que l’ Europe peut se découpler économiquement de la Russie. Les experts soulignent aussi que la Russie a besoin de la technologie occidentale pour exploiter son immense potentiel énergétique. On sait que la Chine et l’Inde raffolent du pétrole russe surtout lorsqu’il leur est vendu bien en-dessous des prix mondiaux. Putin est un grand malin mais un un piètre stratège.

  6. Bonjour Monsieur,

    La Russie, il y a un an, a déclaré la guerre à un pays souverain, au mépris du droit international, au nom du maintien ou de l’extension de ses zones d’influence.

    Le pays attaqué a choisi de se défendre et il est difficile de blâmer un peuple qui souhaite garder sa souveraineté.
    Il est en cela le seul décideur des limites qu’il donne à l’évolution de ce conflit, sans avoir à se faire sermoner par des “conseiller extérieurs” qui voudraient une paix, et pour des raisons parfaitement avouables ( préserver des vies ), et pour des raisons moins avouables ( retrouver leur propre tranquillité pour continuer à prospérer dans un monde marchand confortable, témoigner de leur détestation du NATO et des USA, et pour les pires, évacuer leurs peurs ou maintenir leus intérêts avec la Russie).

    Mais nous sommes ici dans le cas où le pays agressé se trouve aux portes de l’Europe et voulait adhérer à ses valeurs, et où le pays agresseur est à la fois l’un des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, une puissance nucléaire et une dictature dominée par un clan mafieux , dirigée par le maître de ces mafieux.

    Si Poutine entend , par la force, et devant notre faiblesse, redéfinir les concepts de frontières, de droit international, de liberté des peuples à choisir leur avenir et de possibilité que s’octroie une puissance nucléaire à imposer son diktat, il est bon de se demander ce que deviendrait le Monde après une victoire de Poutine. Surtout si elle est le fait de notre résignation.

    Raisonner pour la paix est le choix que tous voudraient faire dans le meilleur des Mondre , mais dans le Monde réel, imaginer le futur c’est mesurer ce qu’impliquerait cette paix pour la géopolitique mondiale. Donc, le prix de cette paix.
    Par ailleurs, un conflit a ceci de saisissant qu’il fait ressortir le plus profond des âmes. Comment pensent-elles lorsque leur pays est attaqué ?

    Vous remerciant pour ce blog,

  7. Merci pour cet article Ô combien réfléchi, mesuré et équilibré.
    Deux reflexions de mon côté:
    L’occident (l’OTAN) n’a t il pas manqué de sagesse avec ses déclarations d’avant guerre que l’ Ukraine
    avait le droit d’intégrer la camp occidental à l’avenir alors que mieux aurait fallu lui dénier ce droit et insister sur sa findlandisation, car cela revenait à une forme de provocation à l’égard de la Russie ? A mon sens c’était une ligne morale mais pas une ligne sage.
    La dernière question de l’article, le combien de temps la Russie pourra t elle tenir, ne se pose t elle pas aussi au camp occidental ? La grande chance de l’occident c’est que jusqu’à présent cette guerre a certes coûté cher en argent mais pas morts, c’est l’Ukraine seule qui souffre ce prix là avecla Russie. Pour combien de temps encore ??? Et si l’occident devait payer ce prix là voudra t il toujours autant défendre un pays souverain (position morale) certes, mais qui a toujours été dans la sphère d’influence russe (réalpolitique). Ne serait ce pas un autre Vietnam, guerre perdu par l’occident car trop couteuse en vies humaines ?

  8. A lire les commentaires des autres je m’étonne du nombre de crypto-poutiniens parmi les lecteurs de la Piqûre de Rappel !

    1. Cela semble trop complexe pour vous, mais on peut ne pas soutenir Vladimir Poutine et trouver quand même affligeante la géopolitique occidentale en Ukraine.

  9. A lire les commentaires, beaucoup ont oublié qu’il y a les accords de Minsk que l’Ukraine n’a jamais respecté et que l’occident ne lui a jamais demandé de la faire.
    Vous oubliez également que l’armée Ukrainienne bombardait sa propre population Russophone des provinces de l’est du pays.
    Donc rien n’est blanc ou noir dans ce conflit.
    Imaginer faire plier ou capituler la Russie (Poutine capitulant devant Zelenski) est tout aussi illusoire et irréaliste que l’ambition démesurée de Zelenski de reconquérir la Crimée.
    Vous oubliez que la Russie a la bombe atomique, tactique et stratégique, donc rien à voir avec la 2ème guerre mondiale.
    Continuer d’armer l’Ukraine ne mènera à aucune issue du conflit. La seule solution est la DIPLOMATIE, malheureusement on n’a plus de grands diplomates tels que Kissinger pour négocier une sortie de conflit acceptable par les deux parties.
    Seul une sortie négociée diplomatiquement permettra de mettre fin à ce conflit, tout le reste ne va que l’aggraver.

    1. “A lire les commentaires, beaucoup ont oublié qu’il y a les accords de Minsk que l’Ukraine n’a jamais respecté et que l’occident ne lui a jamais demandé de la faire.” Et vous, vous oubliez que Poutine ne les a pas plus respecté, en s’ingérant et fomentant des troubles dans les régions russophones, comme il n’a pas respecté le mémorandum de Budapest qui garantissait l’intégrité de l’Ukraine en échange de la remise à la Russie des armes nucléaires qu’elle détenait. Si l’Ukraine n’avait pas fait cette “erreur”, c’est de ce pays que vous pourriez également dire aujourd’hui: “vous oubliez que l’Ukraine a la bombe atomique” (!), et les choses auraient pris une toute autre tournure. Et pour que la DIPLOMATIE fonctionne, il faut que les DEUX parties soient d’accord de se mettre autour d’une table pour trouver un compromis. Or Piotr Tolstoï et d’autres l’ont encore martelé récemment, ce que la Russie veut est la capitulation pure et simple de l’Ukraine et l’intégration de TOUT le pays à la Russie, pas seulement la Crimée et le Dombass. Et Poutine n’abandonnera pas cet objectif tant qu’il aura l’illusion qu’il peut l’atteindre. La seule issue est donc de lui montrer que cela lui coûterait trop cher et qu’il y renonce par conséquent, comme cela a été le cas en Afghanistan à la fin des années 80 (et aussi pour les Américains plus tard d’ailleurs).

      1. L’Ukraine n’a jamais eu l’arme nucléaire, les missiles à tête nucléaire étaient Russes et stationnés en Ukraine comme ce fut le cas en Pologne, Hongrie etc avant la chute du mur de Berlin. L’Allemagne a toujours des missiles nucléaires sur son sol dans des basés américaines et n’a pas pour autant l’arme nucléaire.
        Ce sont les Ukrainiens qui ont bombardé le Dombass durant des années pour exterminer la minorité russophone…
        Sans diplomatie, comment voulez-vous résoudre ce conflit? Vous imaginez réellement que Poutine va rendre les armes et perdre la guerre???? Un peu de réalisme, cette solution est impossible, il faut négocier une sortie diplomatique de ce conflit. Le problème est que Zelenski est devenu incontrôlable et s’imagine faire capituler Poutine.
        Vous ne voulez pas d’une sortie diplomatique, que proposez-vous? Combien de morts? Allez-vous risquer votre vie ou celle de vos enfants?

  10. Quand on anime un blog, ce devrait être pour permettre le débat. Il est lamentable et “petit” de ne pas publier des “commentaires de commentaires” rédigés de manière absolument correcte et polie! Ce genre de blog est à boycotter définitivement!

    1. J’ai toujours publié les commentaires favorables ou défavorables. Ces dernières 24 heures, je n’ai simplement pas eu le temps d’accéder au blog. Il n’y a rien de lamentable et encore moins l’intention d’exercer une quelconque censure.
      Je regrette que vous ayez eu ce sentiment.
      Meilleures salutations

      1. je vous remercie pour ces précisions. Excusez mon mouvement d’humeur, mais j’ai attendu longtemps avant de réagir et j’en avais donc conclu que la non-publication de mon commentaire était une forme de censure. Je suis heureux d’apprendre qu’il n’en était rien. Meilleure salutations.

        1. Merci pour votre réponse qui me soulage. Généralement,j’approuve les commentaires assez rapidement. Dans votre cas particulier, ce n’était pas possible et je le regrette. Je suis conscient que les articles sur l’Ukraine peuvent générer de fortes réactions et critiques que j’accepte volontiers. Nous avons encore la chance de pouvoir exprimer nos opinions. Je suis sincèrement reconnaissant à toutes celles et ceux qui prennent le temps de me lire et de répondre, même si c’est pour critiquer mon article. Comme cette fois-ci j’ai reçu beaucoup de commentaires, je considère y répondre éventuellement plus globalement plutôt qu’un à un. Ceux sur le processus de Minsk en particulier. J’ai travaillé six mois en Ukraine et j’ai suivi de près les sessions du comité humanitaire dirigé par la Suisse et par M.Toni Frisch. Sans me considérer pour autant un expert, mais pour l’avoir suivi de l’intérieur, je peux néanmoins affirmer que tout n’est pas noir ou blanc. Tous les acteurs portent une part de responsabilité dans l’échec des accords de Minsk II y compris, bien sûr, la partie ukrainienne.

          1. Merci Jean-Noël et j’attends avec impatience ton évaluation des responsabilités des deux parties dans cette guerre, cela tourne donc autour des violations de l’accord de Minsk, ta voix sobre et réfléchi mais toutefois pénétrante est assez rare. Stephan

Les commentaires sont clos.