Des pailles en bambou pour préserver les océans

Photo: île de Rodrigues, © Gabriella Silvestri

A la Geneva Cocktail Week ne seront utilisées que les pailles en bambou de Travel4thoughts. Convaincue que le plastique utilisé même en Suisse pollue les mers du monde entier et contribue au changement climatique, cette ONG genevoise milite contre l’utilisation des pailles en plastique en lançant un projet de production de pailles en bambou sur l’île de Rodrigues, dans  l’Océan Indien.

Rodrigues : ses plages de sable blanc, ses cocotiers qui ondulent sous les alizés, ses poulpes qui sèchent au soleil… Mais l’image d’Épinal de ce confetti perdu au milieu de l’Océan Indien, à 600 km de l’île Maurice, se heurte parfois à une réalité moins idyllique : « il y a des pailles en plastique partout !», se désole Gabriella Silvestri, fondatrice de l’ONG Travel4thoughts, Cette biologiste italienne installée à Genève s’y est rendue l’année passée pour la journée mondiale de l’environnement – placée sous l’enseigne de « Combattons la pollution plastique ! » – à l’invitation des autorités locales. Bien décidées à faire de ce petit coin de paradis une destination phare du tourisme durable, ces dernières se sont lancées corps et âme dans la lutte contre le changement climatique et ont déjà banni les sacs en plastique et les conteneurs à usage unique.

Les pailles en plastique traînent sur les marchés, jetées par les amateurs d’eau de coco, mais aussi sur les plages désertes, où personne ne vient jamais. C’est qu’elles arrivent de loin : « Plus de 200’000 pailles en plastique se retrouvent dans l’Océan Indien chaque année, nous explique la biologiste. Avec le temps, elles se transforment en de minuscules particules de la taille d’un grain de sable, très nocives pour les poissons. L’Océan Indien abrite l’une des plus grandes îles de plastique au monde, les gyres: ce sont d’immenses tourbillons ou vortex d’eau créés par les vents et les courants marins, au sein desquels les déchets plastiques se déplaçant dans les océans se regroupent et s’accumulent pour former de gigantesques zones de pollution diffuse. Ce plastique est entraîné par les courants qui charrient des déchets provenant du monde entier, même de Suisse, déversés par les rivières qui se jettent dans la mer».

Pour combattre ce fléau, Gabriella  Silvestri a lancé le projet Biostraw4water, qui vise à produire des pailles en bambou à Rodrigues même, en partenariat avec CareCo, une association qui travaille avec des personnes handicapées. Le but est de les vendre sur le marché local et international. Les autorités rodriguaises se sont engagées à interdire les pailles en plastique dès qu’assez de pailles en bambou seront produites sur l’île.

Genève, première tentative de commercialiser les pailles en bambou

La première approche du marché suisse aura lieu à la Geneva Cocktail Week, une semaine à la gloire des cocktails qui se tiendra du 25 au 29 septembre à Genève. Avec son organisation Travel4throughts, Gabriella Silvestri est responsable de la partie développement durable de l’évènement. Elle présentera ses pailles en bambou, fabriquées pour l’instant en Chine. En Chine… ? « Oui, c’est la première phase du projet, qui va nous permettre de lancer la production à Rodrigues. Dans les pailles en bambou qu’on trouve sur le marché il y a des produits chimiques comme l’eau de javel. J’ai donc décidé de faire fabriquer mes propres pailles, entièrement écologiques, par une petite entreprise familiale en Chine, qui travaille de façon responsable. Tous les gains de la vente seront dévolus au projet de Rodrigues, où le bambou pousse de façon endémique, mais est considéré comme un déchet. C’est donc un bon exemple d’économie circulaire qui crée des emplois, tout en aidant à l’insertion de personnes en difficulté ».

Tous les jours, la scientifique va animer des ateliers sur l’éco responsabilité. « Le but est de sensibiliser les gens à réutiliser les pailles en bambou, qui sont lavables, alors que les pailles en plastique ne peuvent être utilisées qu’une fois. Aujourd’hui on voit apparaître de plus en plus de pailles en papier, mais elles sont aussi à usage unique et contiennent des composantes chimiques qui peuvent être dangereuses pour la santé. Il y a aussi des pailles en acier et en verre, mais les pailles en bambou ont la consommation d’énergie la plus basse.»

La biologiste en est convaincue : les petites îles sont les plus exposées au changement climatique. Elles polluent très peu, pourtant la montée du niveau des mers risque de les rayer de la carte. Or les Objectifs de développement durable, que tous les pays du monde se sont engagés à réalisés d’ici 2030, visent à conserver et exploiter les océans de manière durable et à établir des modes de consommation et de production durable.

 

Développement durable: la Suisse a encore du pain sur la planche

Photo: ODD 16, paix et justice © Semine Lykke

Le 17 juillet, la Suisse va présenter à l’ONU son (maigre) rapport sur la mise en œuvre de l’Agenda 2030. Dans un rapport parallèle beaucoup plus substantiel, la Plateforme Agenda 2030 de la société civile critique le manque d’ambition de la Suisse et ses lacunes en matière de développement durable.

« Pour la société civile, le rapport de la Suisse est très décevant! Il ne fait que 24 pages, alors que les directives mêmes de l’ONU en prévoient 50! », s’exclame Eva Schmassmann d’Alliance Sud, présidente de la Plateforme Agenda 2030. Ce collectif de 40 ONG issues des horizons les plus variés avait convoqué la presse à Berne pour présenter son propre rapport parallèle, beaucoup plus long et consistant que celui du  Conseil fédéral.

Entrée en vigueur en 2015, l’Agenda 2030 de l’ONU contient 17 Objectifs de développement durable (ODD), assortis de 169 sous-objectifs, qui doivent être atteints jusqu’en 2030. Il fait suite aux huit Objectifs du millénaire,  mais contrairement à ces derniers, qui visaient essentiellement la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement, il englobe les trois dimensions de la durabilité – économique, sociale et environnementale – et s’adresse à tous les pays, aussi bien en développement qu’industrialisés. Les ODD, qui vont de la lutte contre la pauvreté à la préservation des ressources naturelles, en passant par la lutte contre les inégalités et l’avènement de sociétés pacifiques, sont universels et interdépendants car ils doivent être atteints en même temps – un pays ne peut pas choisir ceux qui lui conviennent le mieux. Ceci suppose un changement radical de paradigme – par exemple dans les modes de production et de consommation – et fait de la politique intérieure une affaire de politique extérieure, car les décisions prises en Suisse ont une influence sur les autres pays, à commencer par les plus pauvres.

Mesurer toute la politique de la Suisse à l’aune de la cohérence

« L’Agenda 2030 prévoit que le rapport national soit transparent et inclusif. Or le rapport suisse est très insuffisant par rapport à ces critères”, continue Eva Schmassmann. Pourtant la Confédération a interrogé la société civile l’année passée, ce qui a donné lieu à un rapport qui ne sera pas présenté à New York, même s’il a fini par être publié après moultes pressions. » Ce rapport exaustif a été rédigé par une quarantaine d’unités interdépartementales de la Confédération, avec la contributions des cantons, des communes et de la société civile. Mais le Conseiller fédéral Ignazio Cassis, à la tête du Département fédéral des affaires étrangères depuis novembre 2017, l’a jugé trop “de gauche” et a fait couper les parties les plus critiques.

Alliance Sud demande la création d’un bureau des ODD au sein de l’administration fédérale, doté des ressources et compétences nécessaires. Elle réclame aussi que toutes les affaires politiques soient examinées à la lumière de l’Agenda 2030, dans un souci de cohérence. » Un exemple ? L’ODD 16.4 prévoit de réduire nettement les flux financiers illicites, qui font perdre aux pays en développement 200 milliards USD par an. « Or la Suisse gère 30% des fortunes étrangères du monde. Les privilèges fiscaux qu’elle accorde aux multinationales pour les bénéfices réalisés à l’étranger posent donc problème. Dans le projet de réforme de l’imposition des entreprises, appelé Projet fiscal 17, le Conseil fédéral prévoit certes l’abolition des privilèges fiscaux actuels, mais il dit vouloir les remplacer par des mesures qui aboutiront au même effet», regrette  Eva Schmassmann.

Photo: ODD 8 © Nicki

615’000 pauvres en Suisse

Marianne Hochuli, de Caritas Suisse, met le doigt sur le premier objectif, qui prévoit l’élimination de la pauvreté, partout dans le monde. La Suisse doit aussi faire sa part. Elle est appelée à réduire d’au moins 50% le nombre de pauvres d’ici 2030 – actuellement 615’000 personnes sont touchées par la pauvreté et 1,2 millions risquent de l’être. Car « la division du travail à l’échelle mondiale entraîne la disparition des emplois les moins qualifiés, alors même que ces quinze dernières années les prestations des assurances chômage et invalidité ont tellement diminué que de nombreuses personnes doivent désormais recourir à l’aide sociale », souligne Marianne Hochuli. Caritas Suisse réclame la mise en place d’une stratégie de prévention et réduction de la pauvreté par  la Confédération, les cantons et les communes. Depuis peu, un tel programme national existe, mais en avril 2018 le Conseil fédéral a décidé de réduire drastiquement les moyens financiers à sa disposition. Elle demande aussi d’harmoniser le minimum vital pour l’ensemble de la Suisse et de garantir des opportunités de formation tout au long de la vie.

Regula Bühlmann, de l’Union syndicale suisse, dénonce un écart salarial persistant entre les hommes et les femmes – 17% en 2016 – et réclame la mise en place d’un salaire minimum harmonisé dans tout le pays – la Suisse étant l’un des 11 pays européens sur 35 à ne pas connaître une telle mesure. Quant à la protection des droits des travailleurs, « les licenciements abusifs, antisyndicaux et discriminatoires sont monnaie courante en Suisse. Les dispositions légales en matière de licenciement ne sont conformes ni au droit de l’Organisation internationale du travail (OIT), ni à la Convention européenne des droits de l’homme. » Elle demande, si possible, la régularisation des travailleurs sans papiers, comme l’a fait le canton de Genève, « un modèle pour toute la Suisse ».

Photo: ODD 15 © Jasper

Interdire les investissements dans les infrastructures nocives pour le climat

Quant à l’environnement, “le Conseil fédéral semble reconnaître lui –même que de tous les ODD, le 15 – qui vise à préserver et restaurer les écosystèmes terrestres – est le plus difficile à atteindre”, relève Stella Jegher, de Pro Natura.  La biodiversité continue à diminuer et notre empreinte climatique ne cesse d’augmenter. Alors quoi faire ? « Les déclarations  d’intention ne suffisent pas, souligne-t-elle. Les ONG ont élaboré leur propre plan d’action biodiversité suisse avec des lignes d’action et des indicateurs clairs. Quant à la politique agricole, elle doit opérer un tournant écologique.  Aucun ( !) des objectifs environnementaux fixés par le Conseil fédéral en 2008 n’a été atteint jusqu’ici. » Elle fait aussi remarquer qu’en important du bois, du papier, de l’huile de palme, du soja, de la viande, des poissons marins et de la tourbe, la Suisse porte une lourde responsabilité dans la destruction des forêts équatoriales, des tourbières et d’autres milieux naturels de grande valeur à l’extérieur de ses frontières. « Le levier le plus puissant dont dispose la Suisse pour protéger le climat est l’économie financière. Il convient de l’encadrer par des réglementations efficaces qui prohibent les investissements dans des infrastructures nocives pour le climat et l’environnement », poursuit-elle.

Le 17 juillet, la Conseillère fédérale Doris Leuthard présentera le succinct rapport de la Suisse à l’Assemblée générale à New York, avec 46 autres pays qui se sont portés volontaires. Les ONG ne pourront pas officiellement présenter le leur, mais elles vont le faire connaître.

En marche vers la victoire de l’humanité

Photo: marche de 2005 © Ekta Parishad

L’association Jaijagat Genève est en pleine préparation de la grande marche qui, en 2020, devrait amener au moins 5’000 personnes de Delhi et d’ailleurs à Genève. Pour son inspirateur, Rajagopal, la ville lémanique est la capitale mondiale de la paix et la solidarité internationale et la (dé)marche s’inscrit pleinement dans les Objectifs de développement durable de l’ONU.

A 70 ans, l’Indien Rajagopal est un habitué des grandes marches. C’est sa façon à lui de faire bouger les choses. En 1991, il crée le mouvement Ekta Parishad, qu’on peut comparer au mouvement des sans terres au Brésil, mais avec une composante auto-éducative très forte : les victimes d’oppression, les pauvres, les sans terres, apprennent à résoudre leurs problèmes par eux-mêmes, en se formant aux méthodes de réaction non violentes. Le mouvement grandit, se fédère, est présent dans une dizaine d’Etats indiens et compte trois millions de membres – paysans, Dalits, autochtones… Pour redonner la dignité à ses membres, il organise des marches  inspirées par la marche du sel de Gandhi, qui a amorcé le mouvement vers l’indépendance de l’Inde. Les plus grandes ont lieu en 2007 et 2012, alors que le parti du Congrès est au pouvoir. Elles rassemblent jusqu’à 100’000 personnes et les autorités sont obligées de réagir, les ministres viennent rencontrer les marcheurs en  promettant des réformes agraires qui, en partie, ont été réalisées.

Photo: femmes à la manifestation de Bhopal, Inde © Ekta Parishad

Mondialisation des problèmes

Dès 2014, lorsque le gouvernement de Narendra Modi arrive au pouvoir, une bonne partie des promesses du précédent gouvernement pour améliorer la condition paysanne ne sont pas tenues. « Chaque fois qu’Ekta Parishad organisait des actions, les autorités disaient qu’elles comprenaient, mais qu’elles ne pouvaient pas faire grand-chose à cause du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale, des accords de libre-échange et d’investissement conclus avec les Etats étrangers, des contrats passés avec les multinationales et les compagnies minières…. Dès lors, les membres d’Ekta Parishad ont pris conscience de la mondialisation du problème. Ils ont décidé que la prochaine grande marche allait être mondiale et ils ont tout de suite choisi Genève comme objectif », nous explique Daniel Wermus, secrétaire du comité de Jaijagat Genève, l’association créée en mars 2018 pour préparer l’arrivée de ladite marche. « Nous n’avons pas toujours conscience à quel point Genève symbolise dans beaucoup de pays, surtout en Inde, un lieu de paix, de droits humains et de solidarité internationale. Le choix de Genève a été évident – pas New York, Bruxelles, Londres ou Paris. Ils ont eu l’idée folle d’envoyer une colonne de marcheurs sur 8’000 km, on ne sait toujours pas si ça va être possible, mais ça se prépare ! », s’exclame ce militant infatigable de la Genève internationale.

Adoption des Objectifs de développement durable en 2015

Un pas supplémentaire a été accompli en 2015, lorsque l’Onu a adopté les 17 Objectifs de développement durable (ODD). Dans la tête des organisateurs, cela a fait tilt. « J’ai dit à Rajagopal : tu devrais prendre à la lettre ces objectifs, notamment l’ODD 1 – lutte contre la pauvreté – et l’ODD 16 – questions de gouvernance : participation à la prise de décisions, dignité, justice, droits humains, lutte contre la corruption, droit d’être entendu, liberté, meilleur fonctionnement des institutions. Ce qui manque un peu, c’est les médias », regrette ce journaliste chevronné. « Depuis lors Ekta Parishad  avance quatre points forts : la non-violence et paix (ils sont en train de développer un concept d’économie non violente) ; la réduction de la pauvreté ; l’inclusion sociale et l’égalité de genres ; la durabilité écologique et le changement climatique. »

Photo: manifestation pro-Tibet sur la Place des Nations, Genève, mars 2016 © Isolda Agazzi

Genève, capitale mondiale des Objectifs de développement durable

A la suite de cette prise de conscience du levier des ODD, Ekta Parishad a décidé que les gens d’en bas iraient dire à la communauté internationale qu’ils ont des solutions pour faire appliquer les objectifs sur le terrain. Car si les gens ne s’emparent pas des objectifs, ils ne seront pas appliqués.

Daniel Wermus en est convaincu : Genève est la capitale mondiale des ODD. Pas la capitale politique au sens strict, puisqu’ils ont été adoptés à New York, par l’Assemblée générale de l’Onu, et que c’est là que les pays membres présentent leurs rapports nationaux – dont la Suisse en juillet. Mais la capitale opérationnelle et interdisciplinaire, car c’est à Genève qu’il y a la plus grande concentration d’opérations sur le terrain dans tous les domaines des ODD (normes du travail, santé, normes technologiques, etc.) et toutes les agences de l’ONU concernées par les ODD. La philosophie de ces objectifs est l’interconnexion : on ne peut atteindre l’un sans atteindre les autres. Et sur toutes les questions – changement climatique, lutte contre la pauvreté, droits du travail, etc. – il peut y avoir, dans cette ville, des interactions entre les organisations internationales et les savoirs (CERN, Graduate Institute, EPFL, etc).

Intelligence collective

« C’est un ensemble qui fait qu’ici on a une intelligence collective qu’on n’a pas ailleurs, continue-t-il. Sous l’impulsion de la Suisse, deux plateformes ont été créées pour faciliter et accélérer l’adoption de pratiques dans le sens des Objectifs de développement durable : le SDG Lab, qui met en contact les gens qui ont des solutions avec les gens qui en cherchent. Et le Geneva 2030 Ecosystem, géré par l’International Institute for Sustainable Development (IISD) et qui regroupe des centaines d’acteurs. L’intérêt est que ces deux entités travaillent ensemble, l’une au sein de l’Onu et l’autre à l’extérieur, avec une liberté de critique plus grande. »

 

Photo: Liliane de Toledo, Daniel Wermus, Rajagopal, Jill Carr Harris et Rémy Pagani à Genève en 2017 © Benjamin Joyeux

Soutien de la Ville de Genève, du Canton et au-delà

Si Ekta Parishad bénéficie de soutiens importants au niveau international, notamment européen, ils ne suffisent de loin pas à organiser une marche mondiale si ambitieuse. Au niveau local, deux motions ont été adoptées, l’une par le Conseil municipal de la Ville de Genève et l’autre par le Grand Conseil du Canton, qui demandent que les autorités soutiennent la préparation de ce projet. Rajagopal a d’ailleurs été reçu en grande pompe par les autorités genevoises en 2017.

Ensuite il faut lever des fonds pour préparer l’arrivée des marcheurs, prévue entre le 25 septembre et le 3 octobre 2020. Un grand concert va les attendre à l’arrivée et pendant une semaine il y aura des rencontres informelles et des dialogues sur la survie de l’humanité. Au niveau mondial il va y avoir de nombreux évènements liés à la marche, organisés par le Forum social mondial, le mouvement Emmaüs et beaucoup d’autres organisations de la société civile. En Inde, il faut trouver des financements pour la formation des leaders villageois qui travaillent pour la marche et des soutiens aux marcheurs eux-mêmes.

Problèmes semblables en Inde et en Europe

« Il n’y aura guère plus de quelques centaines de marcheurs venant d’Inde. Mais ce sera évidemment le tronçon emblématique.  Pour l’instant on table sur le chiffre de 5000 “pélerins” qui convergeront à Genève depuis Gibraltar, Bruxelles, Berlin, Stockholm, France, Balkans, etc), nous explique Daniel Wermus. Parallèlement et simultanément, des dizaines voire des centaines de milliers marcheront dans tous les continents pour les mêmes objectifs et enverront à Genève des “délégués” chargés d’y transmettre les propositions élaborées au sein de chaque marche. Il ne s’agit donc pas d’une problématique indienne exposée à Genève, mais bien d’une campagne mondiale menée par les victimes elles-mêmes des déséquilibres planétaires. Elle vise des problèmes qui nous concernent aussi nous en Europe: exclusion, violence, chômage, précarité, migrations, discriminations, nationalismes, trafics de femmes et d’enfants, etc. »

Top départ le 2 octobre 2019 à Delhi – 150e anniversaire de la naissance de Gandhi. Jai jagat, en hindi, veut dire victoire de l’humanité.