Pour la relève post-pandémie, il faudra rêver en vert

Le monde a besoin d’un green new dream pour changer les mentalités autant que le modèle économique. C’est le point de vue de Jai Jagat, une marche gandhienne partie de Delhi l’année passée et arrivée à Genève fin septembre

« A Genève, nous sommes les gagnants de l’économie mondiale et cela nous confère une responsabilité particulière : nous émettons 12 tonnes de CO2 par habitant, alors que la neutralité carbone se situe à 1 tonne. Nous devons donc diviser nos émissions par 12 » déclarait Antonio Hodgers lors d’une journée de réflexion sur « La relève par l’économie verte et non violente » organisé le 2 octobre à Genève par Jai Jagat. Ce mouvement d’exclus indiens était arrivé quelques jours auparavant au bout du Léman, après une marche partie de Dehli l’année passée et interrompue en mars en Arménie par la pandémie.

Pour le président du Conseil d’Etat genevois, il est clair que les pauvres des pays en développement devront consommer plus pour réaliser leurs droits fondamentaux – alimentation, santé, logement. « C’est donc à nous Occidentaux de réduire notre consommation de biens non essentiels pour permettre à d’autres de consommer. Ce mouvement doit être doux et inclusif pour nous soucier des emplois qui vont être détruits et de ceux qui seront créés par la transition. Il ne faut pas seulement un green new deal, mais un green new dream. Le monde de demain sera fait d’un certain renoncement matériel, mais aussi d’une nouvelle richesse. Ce sera un monde plus apaisé, qui valorise davantage la dimension culturelle, spirituelle et relationnelle que la dimension matérielle et consumériste. »

Deux milliards de travailleurs en situation précaire

Olivier de Schutter, président de Jai Jagat International et rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme est formel : nous vivons la plus grande crise économique et sociale depuis la grande dépression de 1929. Il estime que la mise en coma artificiel de l’économie va jeter 176 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté – calculée à 3,20 USD par jour –, auxquelles il faut ajouter 1,4 milliards de personnes dans l’économie informelle. Si on y ajoute les 600 millions de « faux indépendants », cela fait deux milliards de travailleurs en situation précaire !

En Inde le confinement a eu un impact dévastateur sur 65 millions de travailleurs migrants, qui représentent 90% de la main d’œuvre nationale. Pour les aider à se nourrir, se soigner et trouver un emploi, Siddharta Prakash a lancé la Daily Wage Worker Platform, une plateforme basée à Genève qui met en relation plus de 200 initiatives dans toute l’Inde.

Dans quelques jours, Olivier de Schutter présentera un rapport sur une transition juste à l’Assemblée générale de l’ONU: « La relève que nous voulons ne doit pas choisir entre verdir et réduire la pauvreté et les inégalités, déclarait-il en vidéo conférence. Nous devons choisir un modèle de développement qui cesse de faire tout reposer sur la croissance économique pour mettre au centre la question de la redistribution et de la lutte contre les inégalités.» Ajoutant qu’il faut aller vers une économie non violente, en corrigeant les impacts des rapports de force du marché par une fiscalité progressive qui finance des politiques sociales compensatoires et construire une économie inclusive « qui intègre et donne à chacun sa place, au lieu d’exclure en mondialisant la concurrence. »

Reconnaître le crime d’écocide

A la crise sociale s’ajoute la crise climatique. Deux milliards de personnes risquent de devoir quitter leur territoire en 2080 à cause des sécheresses et de la montée des eaux. La juriste Valérie Cabanes plaide pour la reconnaissance de l’écocide comme crime contre la paix et la sécurité humaines. Elle est la co-fondatrice de Notre affaire à tous, une association qui a fait recours contre l’Etat français pour inaction climatique. « Fin 2018 nous avons lancé une pétition pour permettre aux citoyens de s’associer au recours, qui a reçu 1’800’000 signatures en une semaine. Et maintenant nous attendons la décision du tribunal », détaillait-elle. L’inspiration est venue de Urgenda, un collectif de citoyens hollandais qui, l’année passée, a fait condamner le gouvernement des Pays Bas par un tribunal national à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 25% jusqu’à fin 2020. Une première.

Jean Fabre, ancien directeur adjoint du PNUD à Genève, estimait quant à lui que « l’économie n’est pas bienveillante. L’être humain est considéré comme un porte-monnaie sur pattes, tout le monde est en compétition. Il faut passer à une économie qui prenne soin des autres et de la nature, dans l’esprit de Gandhi.»

Coopérative d’habitation, monnaies locales et labels de durabilité

Il a donné l’exemple du logement : tout propriétaire espère que son bien prendra de la valeur, alors que pour beaucoup le prix du marché est un obstacle à l’accès au logement. « C’est très réjouissant de voir qu’1/5 des nouvelles constructions à Zurich sont des coopératives !», lançait-il. Les monnaies complémentaires sont un autre exemple d’économie alternative. Si le léman peine un peu à décoller au bout du lac, en Sardaigne le sardex a permis d’amortir les conséquences de la crise économique de 2008 en relocalisant une partie de l’économie. Aujourd’hui il a atteint un volume d’échanges de plus de 100 million d’euros et une croissance de 15% – 20% an.

B-Lab Suisse affirme certifier les entreprises qui respectent des critères sociaux et environnementaux précis et les pousser à changer de statut juridique. « Si on veut promouvoir  cette économie non violente comme véhicule économique de développement il faut lui donner le bon permis de conduire, déclarait Jonathan Normand, son fondateur. Le conseil d’administration doit suivre l’impact sur toutes les parties prenantes. On estime que pour financer l’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable il faut 7’000 milliards de dollars. Cela ne représente que 8% des actifs en circulation dans l’économie actuelle. C’est tout à fait possible donc, il faut juste donner le bon permis de conduire aux entreprises. »


Une version de cet article a été publié par l’Echo Magazine

Samih Sawiris : « La durabilité dans l’investissement est synonyme de continuité »

A Andermatt, en marge d’une conférence sur les Nouvelles routes de la soie, le milliardaire égyptien Samih Sawiris nous parle de durabilité dans l’investissement et de la différence entre investir en Suisse et dans les pays du Sud. Il exhorte la Chine à construire des infrastructures qui bénéficient aux populations, pas aux politiciens.

C’est à Andermatt que la délégation suisse auprès de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE (Organisation sur la sécurité et la coopération en Europe) a organisé début septembre une conférence sur « Les nouvelles routes de la soie en tant que moteur des Objectifs de développement durable.» C’était la première fois qu’une telle réunion se tenait dans un pays d’Europe occidentale et la signature par la Suisse et la Chine d’un protocole d’entente, en avril passé, n’y est probablement pas étrangère.

Andermatt, au cœur des Alpes et au carrefour de l’Europe, pratiquement assise sur le tunnel du Gothard, était le lieu idéal pour parler d’infrastructures, qui sont le principal objet des investissements chinois dans les 126 pays qui adhèrent aux Nouvelles routes de la soie (le protocole d’entente avec la Suisse ne prévoit pas une augmentation des investissements chinois en Suisse, mais une collaboration dans les pays tiers). Mais si le besoin d’infrastructures et le manque de financements sont largement reconnus, leur impact sur l’environnement, les populations locales, les droits humains, la corruption et l’endettement soulève beaucoup de questions.

L’hôte d’honneur de la conférence était Samih Sawiris, le milliardaire égyptien qui a investi massivement dans ce village de montagne – longtemps investi seulement par l’armée, qui l’a délaissé au tournant du millénaire. Il est aussi membre du comité de la Sawiris Foundation for Social Development, une fondation créée en 2001 par sa famille – la plus riche du monde arabe – pour favoriser la création d’emplois et la formation professionnelle en Egypte. Très simple et accessible, parlant parfaitement six langues dont l’allemand, le français et l’anglais, il nous a accordé une interview sur la terrasse de son restaurant d’altitude, alors que la première neige de la saison venait à peine de tomber.

Samih Sawiris © Béatrice Devènes

Comment vous est venue l’idée d’investir à Andermatt ?

Lorsque l’armée est partie, l’économie du village s’est effondrée. Connaissant mon expérience à El Gouna, sur la Mer Rouge – où nous avons fait sortir des sables une ville entière avec logements, écoles et hôpitaux (elle a même remporté le Global Green Award de l’UNEP) – on m’a invité à Andermatt pour prospecter. Honnêtement je ne savais même pas où c’était, j’ai dû regarder sur une carte (rires). Mais je suis tombé sous le charme du lieu et j’ai vu son potentiel.  J’ai commencé à construire des hôtels, des appartements, un terrain de golf et l’ai relié le domaine skiable à la station de Sedrun. Au début les gens étaient sceptiques… Ils voyaient un Arabe débarquer, ils pensaient qu’il ne reviendrait pas la semaine suivante. Mais j’ai réussi à gagner la confiance de la population, à montrer que ce que j’avais fait à El Gouna, j’allais le faire ici aussi. Pour l’instant nous ne gagnons pas d’argent, mais nous n’en perdons pas non plus. C’est un investissement à long terme. Nous employons environ 900 personnes, même si ce ne sont pas tous de nouveaux emplois, bien sûr.

Dans quels autres pays investissez-vous?

En Egypte, à Oman, au Maroc, en Grande Bretagne au Monténégro et aux Emirats Arabes Unis. Orascom Development Holding emploie environ 11’000 personnes dans le monde. C’est toujours plus ou moins le même genre de projets : là où nous allons, nous prenons un grand terrain dont personne ne veut parce qu’il n’y a rien et nous y implantons des choses qui créent de la valeur. Ce sont des investissements à long terme, il faut 10 à 15 ans pour qu’ils soient rentables.

Est-ce différent d’investir dans les pays en développement et en Suisse ?

C’est la nuit et le jour (rires) ! Dans les autres pays il y a plus de flexibilité, mais la sécurité qui règne en Suisse vous facilite la vie : vous savez toujours exactement où vous en êtes. Dans d’autres pays, si un ministre change, vous avez une nouvelle atmosphère, si le gouvernement change, vous avez de nouvelles conditions. On y respecte moins ce qui a été convenu. D’une certaine façon, en investissant dans ces pays vous prenez plus de risques, mais vos rendements sont plus élevés et il y a plus de flexibilité. A El Gouna j’avais besoin d’un nouveau stade pour mon équipe de football, sinon elle ne pouvait pas jouer en première ligue. Nous étions en juin, le match était en septembre, mais le stade a été terminé à temps.

Avez-vous des critères de durabilité ?

Dans tous mes projets la durabilité est très importante car elle est synonyme de continuité. Ce sont des projets sur 50 – 70 ans et pour cela je dois prendre soin de l’environnement. Si un endroit où il y a de belles plages devient pollué, plus personne ne va y aller. La durabilité exige que la ville soit habitée et si la vie n’y est pas agréable, les gens s’en vont. Ils ont besoin d’écoles, d’hôpitaux, de lieux de récréation et d’emplois.

Que conseilleriez-vous aux pays qui accueillent des investissements chinois dans le cadre des Nouvelles routes de la soie ?

Je commencerais par dire aux Chinois: n’écoutez pas les gouvernements, allez faire vos propres études sur ce dont le pays a vraiment besoin. Les projets devraient être identifiés par des professionnels, non par des politiciens, pour qu’ils profitent à la population – surtout aux pauvres – sinon les gens finiront par vous détester. Car soyons francs : dans ces projets, c’est la Chine qui a l’idée, qui est le moteur et qui finance et elle commet une grave erreur en écoutant les politiciens. L’un voudra un grand monument, l’autre un grand pont parce qu’il y a un quartier où vit le cousin de tel ou tel. Mais cela signifie une nouvelle dette qui va frapper le pays pour quelque chose dont la population ne bénéficie pas. Si la Chine, par exemple, fait quelque chose au Zimbabwe qui profite à un million de personnes, elle devient la meilleure amie du Zimbabwe. Mais si vous construisez une autoroute pour les riches qui ont des voitures, alors qu’ils ne représentent que 1% de la population, les gens ne seront pas contents parce qu’ils peuvent imaginer des centaines d’autres priorités.


Une version de cette interview a d’abord été publiée par Swissinfo

Développement durable: la Suisse a encore du pain sur la planche

Photo: ODD 16, paix et justice © Semine Lykke

Le 17 juillet, la Suisse va présenter à l’ONU son (maigre) rapport sur la mise en œuvre de l’Agenda 2030. Dans un rapport parallèle beaucoup plus substantiel, la Plateforme Agenda 2030 de la société civile critique le manque d’ambition de la Suisse et ses lacunes en matière de développement durable.

« Pour la société civile, le rapport de la Suisse est très décevant! Il ne fait que 24 pages, alors que les directives mêmes de l’ONU en prévoient 50! », s’exclame Eva Schmassmann d’Alliance Sud, présidente de la Plateforme Agenda 2030. Ce collectif de 40 ONG issues des horizons les plus variés avait convoqué la presse à Berne pour présenter son propre rapport parallèle, beaucoup plus long et consistant que celui du  Conseil fédéral.

Entrée en vigueur en 2015, l’Agenda 2030 de l’ONU contient 17 Objectifs de développement durable (ODD), assortis de 169 sous-objectifs, qui doivent être atteints jusqu’en 2030. Il fait suite aux huit Objectifs du millénaire,  mais contrairement à ces derniers, qui visaient essentiellement la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement, il englobe les trois dimensions de la durabilité – économique, sociale et environnementale – et s’adresse à tous les pays, aussi bien en développement qu’industrialisés. Les ODD, qui vont de la lutte contre la pauvreté à la préservation des ressources naturelles, en passant par la lutte contre les inégalités et l’avènement de sociétés pacifiques, sont universels et interdépendants car ils doivent être atteints en même temps – un pays ne peut pas choisir ceux qui lui conviennent le mieux. Ceci suppose un changement radical de paradigme – par exemple dans les modes de production et de consommation – et fait de la politique intérieure une affaire de politique extérieure, car les décisions prises en Suisse ont une influence sur les autres pays, à commencer par les plus pauvres.

Mesurer toute la politique de la Suisse à l’aune de la cohérence

« L’Agenda 2030 prévoit que le rapport national soit transparent et inclusif. Or le rapport suisse est très insuffisant par rapport à ces critères”, continue Eva Schmassmann. Pourtant la Confédération a interrogé la société civile l’année passée, ce qui a donné lieu à un rapport qui ne sera pas présenté à New York, même s’il a fini par être publié après moultes pressions. » Ce rapport exaustif a été rédigé par une quarantaine d’unités interdépartementales de la Confédération, avec la contributions des cantons, des communes et de la société civile. Mais le Conseiller fédéral Ignazio Cassis, à la tête du Département fédéral des affaires étrangères depuis novembre 2017, l’a jugé trop “de gauche” et a fait couper les parties les plus critiques.

Alliance Sud demande la création d’un bureau des ODD au sein de l’administration fédérale, doté des ressources et compétences nécessaires. Elle réclame aussi que toutes les affaires politiques soient examinées à la lumière de l’Agenda 2030, dans un souci de cohérence. » Un exemple ? L’ODD 16.4 prévoit de réduire nettement les flux financiers illicites, qui font perdre aux pays en développement 200 milliards USD par an. « Or la Suisse gère 30% des fortunes étrangères du monde. Les privilèges fiscaux qu’elle accorde aux multinationales pour les bénéfices réalisés à l’étranger posent donc problème. Dans le projet de réforme de l’imposition des entreprises, appelé Projet fiscal 17, le Conseil fédéral prévoit certes l’abolition des privilèges fiscaux actuels, mais il dit vouloir les remplacer par des mesures qui aboutiront au même effet», regrette  Eva Schmassmann.

Photo: ODD 8 © Nicki

615’000 pauvres en Suisse

Marianne Hochuli, de Caritas Suisse, met le doigt sur le premier objectif, qui prévoit l’élimination de la pauvreté, partout dans le monde. La Suisse doit aussi faire sa part. Elle est appelée à réduire d’au moins 50% le nombre de pauvres d’ici 2030 – actuellement 615’000 personnes sont touchées par la pauvreté et 1,2 millions risquent de l’être. Car « la division du travail à l’échelle mondiale entraîne la disparition des emplois les moins qualifiés, alors même que ces quinze dernières années les prestations des assurances chômage et invalidité ont tellement diminué que de nombreuses personnes doivent désormais recourir à l’aide sociale », souligne Marianne Hochuli. Caritas Suisse réclame la mise en place d’une stratégie de prévention et réduction de la pauvreté par  la Confédération, les cantons et les communes. Depuis peu, un tel programme national existe, mais en avril 2018 le Conseil fédéral a décidé de réduire drastiquement les moyens financiers à sa disposition. Elle demande aussi d’harmoniser le minimum vital pour l’ensemble de la Suisse et de garantir des opportunités de formation tout au long de la vie.

Regula Bühlmann, de l’Union syndicale suisse, dénonce un écart salarial persistant entre les hommes et les femmes – 17% en 2016 – et réclame la mise en place d’un salaire minimum harmonisé dans tout le pays – la Suisse étant l’un des 11 pays européens sur 35 à ne pas connaître une telle mesure. Quant à la protection des droits des travailleurs, « les licenciements abusifs, antisyndicaux et discriminatoires sont monnaie courante en Suisse. Les dispositions légales en matière de licenciement ne sont conformes ni au droit de l’Organisation internationale du travail (OIT), ni à la Convention européenne des droits de l’homme. » Elle demande, si possible, la régularisation des travailleurs sans papiers, comme l’a fait le canton de Genève, « un modèle pour toute la Suisse ».

Photo: ODD 15 © Jasper

Interdire les investissements dans les infrastructures nocives pour le climat

Quant à l’environnement, “le Conseil fédéral semble reconnaître lui –même que de tous les ODD, le 15 – qui vise à préserver et restaurer les écosystèmes terrestres – est le plus difficile à atteindre”, relève Stella Jegher, de Pro Natura.  La biodiversité continue à diminuer et notre empreinte climatique ne cesse d’augmenter. Alors quoi faire ? « Les déclarations  d’intention ne suffisent pas, souligne-t-elle. Les ONG ont élaboré leur propre plan d’action biodiversité suisse avec des lignes d’action et des indicateurs clairs. Quant à la politique agricole, elle doit opérer un tournant écologique.  Aucun ( !) des objectifs environnementaux fixés par le Conseil fédéral en 2008 n’a été atteint jusqu’ici. » Elle fait aussi remarquer qu’en important du bois, du papier, de l’huile de palme, du soja, de la viande, des poissons marins et de la tourbe, la Suisse porte une lourde responsabilité dans la destruction des forêts équatoriales, des tourbières et d’autres milieux naturels de grande valeur à l’extérieur de ses frontières. « Le levier le plus puissant dont dispose la Suisse pour protéger le climat est l’économie financière. Il convient de l’encadrer par des réglementations efficaces qui prohibent les investissements dans des infrastructures nocives pour le climat et l’environnement », poursuit-elle.

Le 17 juillet, la Conseillère fédérale Doris Leuthard présentera le succinct rapport de la Suisse à l’Assemblée générale à New York, avec 46 autres pays qui se sont portés volontaires. Les ONG ne pourront pas officiellement présenter le leur, mais elles vont le faire connaître.