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SETI@home, le projet d’écoute de l’univers prend fin

DIGITALE ATTITUDE : Le projet SETI@Home, qui a fait participer des bénévoles du monde entier pour tenter de détecter un signal provenant d’une intelligence extraterrestre, a annoncé l’arrêt de ses activités partagées le 31 mars prochain. «Pour entrer en hibernation», peut-on lire sur le site. «Nous devons nous concentrer sur l’analyse des données que nous avons et rédiger un article dans une revue scientifique».

Depuis le 17 mai 1999, date du lancement officiel à l’Université de Berkeley, ce projet reposait sur la collaboration d’internautes bénévoles, qui en téléchargeant un logiciel économiseur d’écran, mettaient à disposition la puissance inutilisée de leurs ordinateurs, pour analyser en tâche de fond, de vaste quantités d’informations captées dans l’espace, par des radiotélescopes situés à Porto Rico.

Dans les mois qui ont suivi le lancement de SETI@home, plus de 2,6 millions de personnes de 226 pays ont offert la puissance de traitement de leurs processeurs. Ensemble, ils ont effectué environ 25 milliards de calculs par seconde, soit une puissance deux fois supérieure au meilleur supercalculateur de l’époque.

«Nous n’avions pas prévu un tel succès», explique Dan Werthimer, cofondateur et le scientifique responsable du projet, dans le journal Wired: «La croissance exponentielle s’explique par un réel intérêt de la part des individus pour savoir si nous sommes seuls ou non dans l’univers.» Mais aussi parce que ce programme s’inscrivait dans une époque où l’Internet était perçu comme un espace bienveillant et libertaire et que SETI@Home, était l’incarnation même de cet idéal, permettant à chacun de jouer un rôle pour le bien commun.

Un projet public d’une ampleur sans précédent, qui a duré plus de 20 ans. Des millions de personnes ont recueilli des milliards de signaux qui ont été traités ultérieurement pour filtrer les signaux des satellites, des stations de télévision et autres sources potentiels d’interférence.

SETI@home a été le premier effort à l’échelle planétaire pour entrer en contact avec une intelligence venant d’une autre galaxie (far far away). Dès le mois d’avril, les scientifiques vont passer au crible l’énorme volume des données récoltées, pour voir si un message ne nous aurait pas été adressé.

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