L’Apocalypse Covid-19 : l’indigence mentale au grand jour

Avertissement : je ne proposerai pas ici à la lecture ce que j’écrirais ailleurs, sur un plan académique ou plus large. Je réserverai ce blog plutôt à des réactions d’humeur, d’ironie, de colère ou de dépit. Les pages n’auront donc rien de consensuel, ni de poli. Elles pourront heurter des lecteurs, certes, et je ne m’en excuserai pas. Car l’enjeu de ce que j’entends ici dénoncer est sans proportion avec nos susceptibilités réciproques.

Dans des circonstances exceptionnelles, qui défient violemment l’ordinaire, nous sommes parfois amenés à nourrir des considérations inhabituelles ou à énoncer des propos eux-mêmes hors normes, que ne nous auraient jamais arrachés des circonstances ordinaires. Je dois l’avouer, le Covid nous a gâtés !

Il n’était pas nécessaire d’être doté d’une pénétration de jugement à toute épreuve pour avoir depuis des lustres compris que Trump était un crétin vaniteux. Et c’est très probablement la raison pour laquelle Poutine a, via ses hackers, cherché à favoriser son élection. Quoi de mieux en effet pour affaiblir une démocratie que de contribuer à l’élection d’un imbécile ? Une preuve d’affaiblissement ? Nombreux ceux qui par exemple s’attendaient à ce que les conséquences de la pandémie soient particulièrement ravageuses en Afrique, ce qui, ne serait-ce qu’en raison de la jeunesse de sa population, était peu probable. Or, nous le constatons aujourd’hui, le pays où la gestion de la pandémie est la plus chaotique n’est autre que les États-Unis, avec un Président appelant même ses électeurs dans trois États à majorité démocrate à contester par les armes (recours au 2e Amendement) le confinement. Au 24 avril le bilan global est de 49’889 morts. En revanche, si l’on considère le nombre de morts par millions d’habitants, le bilan est plus flatteur : 152 par million d’habitants aux USA, pour le moment, contre toutefois 474 pour l’Espagne, ou 422 pour l’Italie, pays touchés sensiblement plus tôt, mais 67 en Allemagne. Une statistique globale toutefois relativement fragile : le confinement et les politiques sanitaires relèvent en effet de la responsabilité de chaque État, et le taux de pénétration de la pandémie varie fortement d’un État à l’autre. Au 13 avril, par exemple le taux à New York était de 513 décès par million d’habitants, et de seulement 17 en Californie.

Cette nation est en quelque sorte devenue l’un des pays les moins civilisés, les plus abandonnés à la barbarie, sans véritable système de santé publique, avec une obésité et un diabète quasi-systématiques et dus à l’industrie agro-alimentaire, sans sécurité sociale (laquelle est conférée par l’employeur, avec aujourd’hui 17 millions de chômeurs), avec des gens dotés d’armes de guerre partout et enclins à répétition à des tueries collectives, le pays où 1 % de la population s’arroge la quasi-totalité des dividendes de la croissance, le pays où les équipements publics sont délabrés, le pays où une chaîne de télévision comme Fox News, inséparable de la force politique des Républicains, inonde de fake news et autres mensonges les téléspectateurs, où on élit un juge à la Cour suprême, soupçonné de viol et parce qu’il a pour insigne qualité d’être viscéralement hostile au parti démocrate (Brett Kavanaugh), etc. Nous sommes loin des États-Unis de Roosevelt ou de Kennedy, ce pays est devenu lamentable, une sorte de contre-exemple absolu, et ce en raison d’un individualisme cupide érigé, au sens propre, en religion quasi-nationale. Rien d’étonnant donc à ce que la pandémie y soit plus meurtrière que partout ailleurs dans le monde !

Évidemment une telle situation ne relève pas de la seule responsabilité de Trump, en un sens c’est même le contraire : seul en effet un tel pays – plus exactement une très forte minorité du pays – pouvait s’y reconnaitre, le porter au pouvoir et persister à s’y identifier. Trump n’est que l’aboutissement de la dérive du parti Républicain, et partant d’une grande partie de la société américaine, entamée dès le début des années 1980. En revanche, Trump aura porté jusqu’à l’incandescence la bêtise. Depuis son arrivée au pouvoir il n’a cessé de contester le changement climatique, et il aura même supprimé d’importants crédits en faveur des sciences du climat. Mais, évidemment, comme nos propres pays regorgent de climato-sceptiques, cela ne choque guère. Et quand bien même nous ne serions pas climato-sceptiques en parole, nous le sommes dans les faits, par la faiblesse de nos politiques publiques en la matière. Mais en revanche, déclarer en conférence de presse matinale, à côté de conseillers scientifiques médusés, que nous devrions javelliser (traduction européenne) nos poumons pour lutter contre le Covid-19, là c’est carrément le mur du son de la stupidité qui explose ! A la prochaine canicule, Trump invitera probablement ses partisans à viser de leurs armes automatiques le soleil. Tel est le Président des États-Unis d’Amérique !

Il est cocasse de constater que le parti Républicain, avec un anticommunisme historiquement chevillé au corps, a fini par soviétiser la société américaine. Je ne veux évidemment pas dire par là que la société nord-américaine soit devenue égalitaire ! Convient-il de le rappeler, la société soviétique, avec sa nomenklatura et son goulag, ne l’était guère. Non, mais nous avons tous appris sur les bancs de l’école la désastreuse affaire Lyssenko. Rappelons qui était Lyssenko. Trofim Lyssenko (1898 – 1976) est un technicien agricole soviétique, sans formation scientifique, qui, sous Staline, a fini par présider l’académie des sciences agronomiques d’URSS, où il a prétendu qu’il existait une génétique communiste révolutionnaire (hérédité acquise via l’environnement), différente de la génétique bourgeoise, en fait scientifique et internationalement reconnue. Il a contribué à conduire au goulag et à faire condamner à mort le grand et authentique savant généticien russe, Nicolaï Vavilov. Avec Staline, la génétique était une science bourgeoise, avec Trump, les sciences du climat relèvent du haox ! Étonnant non. A cette différence près que Staline, tout dictateur monstrueux qu’il fut, était capable de rédiger des articles de haute tenue … Est-ce ce qu’on appelle le progrès ?[1]

Le problème est qu’il y a en ce sens des petits Trump partout. Nous nous souvenons tous des propos climato-sceptiques du président alors de l’UDC, Albert Rösti, juste avant la canicule de juin dernier… De manière générale les chambres parlementaires helvétiques, et le Conseil fédéral, ne se signalent pas non plus par des lois et des décisions particulièrement avant-gardistes en matière d’écologie. En vérité, nous sommes désormais victimes d’un déni de réalité et d’un déni de connaissances scientifiques, non moins importants que celui qui prévalait en Union soviétique, à cette double différence près : premièrement, désormais la maladie affecte massivement non les partis révolutionnaires, mais les partis bourgeois, mais non exclusivement ; en second lieu, les enjeux sont malheureusement d’une tout autre ampleur. Il en va désormais de la survie même de l’humanité. Cette obstination idéologique de ces partis conduit à un désert, avec un effondrement du vivant autour de nous, désormais largement documenté, et un désert brûlant. Un simple rappel, la ville de Paris s’attend dès le milieu du siècle à des pointes de chaleur de 50° !

Là encore, la pandémie aura joué un rôle révélateur en termes de bêtise et d’obstination. Voilà ce qu’écrivait récemment, dans une brochure patronale Pierre-Gabriel Bieri : « Il faut éviter que certaines personnes soient tentées de s’habituer à la situation actuelle, voire de se laisser séduire par ses apparences insidieuses : beaucoup moins de circulation sur les routes, un ciel déserté par le trafic aérien, moins de bruit et d’agitation, le retour à une vie simple et à un commerce local, la fin de la société de consommation … » [2]

Ces propos ont dévasté les réseaux sociaux. Convenons-en, nous sommes dans un esprit et, si j’ose dire, une logique pleinement trumpienne. Certes, cette crise va laisser derrière elle un paysage de dévastations économiques et un nombre impressionnant d’acteurs économiques appauvris et parfois ruinés. Évidemment, il ne s’agit pas plus de le nier que d’imaginer qu’on puisse faire durer l’état de chien à l’arrêt de nos économies. Mais ces constats évidents ne doivent nullement nous conduire à revenir à la situation antérieure – ce que nous sommes en train de faire –, qui nous conduira à terme, non seulement à la ruine économique, mais plus encore à la mort. Pour revenir à l’image de Paris, déambuler dans une ville à plus de 45 °, dans une campagne environnante où la photosynthèse aura cessé (entre 40 et 45°), ne sera guère favorable au shopping !

En réalité, et j’en terminerai là, je crains que le trumpisme ne soit que la version pathétique et exagérée d’un fond idéologique largement répandu au sein de nombre de milieux économiques et politiques ?

[1] Remarquons qu’il y a quelque chose cocasse dans la séduction exercée sur les milieux académiques par le modèle universitaire américain : c’est le modèle d’une université coupée de la vie nationale, cherchant à attirer les meilleurs cerveaux internationaux, sans souci de la formation domestique à l’amont. Je crains qu’avec l’état de la société environnante, ce modèle ne soit pas durable.

[2] Pierre-Gabriel Bieri, Centre Patronal, Service d’information, n° 3284, 15 avril 2020. Le patronat français, par la plume de Geoffroy Roux de Bézieux, exige quant à lui ni plus ni moins « un moratoire sur la préparation de nouvelles dispositions énergétiques et environnementales », comme l’indique la lettre du 3 avril adressée au ministère de la transition écologique et solidaire, et révélée par Le Canard enchaîné.

Dominique Bourg

Dominique Bourg est un philosophe franco-suisse, professeur honoraire à l'Université de Lausanne. Il dirige la publication en ligne https://lapenseeecologique.com/ et diverses collections aux Puf.

21 réponses à “L’Apocalypse Covid-19 : l’indigence mentale au grand jour

  1. Je partage en partie votre colère contre cette bêtise politicienne à la solde d’une économie dévastée par cette idéologie ultra-libérale qui ne peut être que temporaire. J’espère qu’Homo sapiens arrivera à se sortir de cette ornière potentiellement funeste pour mes enfants et petits enfants et ma planète.

  2. Cher Monsieur,
    J’appréciais déjà la pertinence de vos analyses académiques, je suis désormais sous le charme de vos billets d’humeur. A partager de toute urgence!

  3. suggestion: pratiquer également le billet d’humeur en ciblant mon président de la république; thème proposé: ” médiator combien de morts – macronavirus c’est quand qu’ça s’arrête ! ” dire que je vous ai raté à Largentière il y a peu de temps; tout de bon !

  4. Bonjour,
    Ce serait bien de corriger la coquille sur la date de naissance de Lyssenko. pas d’autre commentaire sinon triste Amérique.
    Cordialement,

    1. Merci pour le signalement. C’est mon premier blog, j’espère arriver à changer.
      Cordialement.
      D. Bourg

  5. Merci, merci, merci!!

    Un grand mouvement de convergence de toutes les forces conscientes, œuvrant dans leurs différences, doit se faire dans notre pays du “tout va bien on gère, dormez tranquille!”

    Vous nous êtes précieux M. Bourg

  6. On peut apprécier les critiques à l’égard de D. Trump – mais avec un léger malaise quand on pense à ses clones européens, si proches de nous… Toute composante sociale a peu à peu disparu du champ de vision de nos propres dirigeants politiques mais aussi économiques ; la violence affichée ou cachée dans leurs modes de gestion semble correspondre à celle grandissante de notre société, avec une acceptation béate de la plupart d’entre nous : au nom du culte de la réussite, du jeunisme et du plaisir malsain de la domination sans partage.
    Malheur aux vaincus – à l’environnement et au climat, aux habitants des pays en guerre et des pays pauvres (en particulier femmes, enfants et vieillards), aux mères isolées, aux victimes des plans sociaux, des restructurations, bientôt à toutes celles et tous ceux dont l’énergie manquera pour lutter contre la violence des mots et des actions.
    D. Trump et les USA n’ont pas le monopole de la violence. C’est elle et ses multiples composantes que chacun peut identifier et combattre. Dans sa famille, son entreprise, son parti, son pays. Et ensuite aux USA.

    1. Sauf que les clones européens n’ont pas la puissance de feu des États-Unis… Je pense qu’il faut garder cela à l’esprit et probablement comparer ce qui est comparable.

  7. Vous écrivez: “…il y a quelque chose cocasse dans la séduction exercée sur les milieux académiques par le modèle universitaire américain : c’est le modèle d’une université coupée de la vie nationale, cherchant à attirer les meilleurs cerveaux internationaux, sans souci de la formation domestique à l’amont. Je crains qu’avec l’état de la société environnante, ce modèle ne soit pas durable.”

    Votre propos réveille en moi quelques lointains souvenirs (que j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer dans d’autres “blogs”). Petit retour en arrière, donc:

    Un matin d’avril 1967, un petit homme dans la cinquantaine, à la démarche voûtée, au pardessus trempé par la pluie, entrait comme un fugitif aux abois par la porte de service, et non par l’entrée principale, du quotidien “The Press” de Riverside, en Californie. J’étais alors journaliste stagiaire dans ce journal et, avec mes collègues, nous avions pu voir le nouveau-venu aussitôt entouré par le propriétaire et les principaux rédacteurs du journal, à l’évidence informés de sa venue, et emmené dans le bureau du “managing editor”. Cet homme aux allures de repris de justice, comme nous l’avons appris peu après, était le docteur Clark Kerr, président déchu de la prestigieuse Université de Californie (UC).

    Le docteur Kerr, économiste de renommée mondiale et principal architecte d’un “Master Plan” introduit en 1960 pour réformer le système universitaire californien, avait été renvoyé de son poste par le gouverneur nouvellement élu de la Californie, le républicain Ronald Reagan, qui le tenait responsable à titre personnel de l’agitation estudiantine qui régnait sans interruption sur les huit campus de l’université depuis ses débuts en décembre 1964 à celui de Berkeley. Victime d’une cabale montée contre lui par Reagan, le directeur du FBI et celui de la CIA, ami du nouveau gouverneur et ancien “alumnus” de Berkeley, le docteur Kerr avait choisi notre journal pour raconter sa version des faits.

    Se sachant surveillé par le FBI, il avait préféré par prudence entrer par une porte dérobée dans la rédaction. Accusé d’être un dangereux libéral par Reagan et la faction conservatrice du Conseil des Régents de l’Université, qui lui reprochaient d’être trop complaisant envers les revendications des étudiants pour une plus grande autonomie dans la gestion de leurs études, et par ceux-ci de ne pas répondre assez vite à leurs revendications, l’ex-président Kerr était pris en tenaille entre les deux.
    Que lui reprochaient ses étudiants? Devant quelques trois mille d’entre eux réunis à Sproul Plaza le 2 décembre 1964 au campus de Berkeley, leur chef charismatique, l’étudiant en philosophie et activiste des mouvements de lutte pour les droits civiques Mario Savio, dans un discours qui résonne encore à mes oreilles plus d’un demi-siècle après, accusait le président Kerr d’avoir, sous prétexte de démocratiser les études en les rendant accessibles et gratuites à tous grâce à son “Master Plan”, en réalité transformé l’université en “fabrique du savoir” (knowledge factory”) dont il était devenu le PDG, fait du Conseil des Régents, véritable propriétaire de l’UC, son Conseil d’administration, des professeurs ses administrés et des étudiants la simple matière première facile à revendre à ses principaux bailleurs de fonds, l’administration, les syndicats et l’industrie – surtout l’industrie militaire avec laquelle Berkeley a toujours entretenu des liens étroits par ses trois laboratoires nationaux de recherche attachés au Département américain de la Défense.

    Pour Savio, fils d’émigrés italiens qui rêvait de devenir prêtre et travaillait la nuit dans un bar de San Francisco pour subvenir à ses besoins, bientôt muté malgré lui en chef de la contre-culture, le “Master Plan” n’était qu’un leurre destiné à renforcer les filières scientifiques, techniques et économiques orientées vers l’industrie et le commerce, au détriment des filières libérales traditionnelles (lettres et sciences humaines). Kerr lui-même les considérait comme les grandes perdantes de sa réforme. Il décrivait la nouvelle université comme une “multiversité” composée d’entités ou “villages” autonomes et parlait avec ironie d'”industrie du savoir”, manière élégante pour lui de se laver les mains du monstre qu’il avait, le premier, contribué à faire naître.

    Aujourd’hui, après les coupes sévères dans les subventions publiques aux universités, introduites en 1973 en Californie, l’Université de Californie est obligée de se tourner vers le privé dans sa recherche de fonds. La gratuité des études et leur accès à tous n’est plus qu’un lointain souvenir et les étudiants s’endettent jusqu’à des limites insoutenables pour financer leurs études. La prestigieuse université n’est plus que l’ombre de ce qu’elle fut à ses heures de gloire.

    Pourtant, elle continue à faire rêver bon nombre de responsables des hautes écoles, qui persistent à s’accrocher à son fantôme. Quant au “Master Plan”, il a vite été adopté dans l’ensemble des Etats-Unis après son introduction en 1960 et, peu après, ailleurs à travers le monde, et inspire encore certains édiles académiques, qui ne jurent plus que par performances, compétitivité à outrance et positions dans les “ranking” internationaux, avec tous les dégâts collatéraux qu’entraîne la course au seul prestige.

    Ce “quelque chose de cocasse” que vous évoquez, n’est-ce pas ce modèle en faillite, qui garde encore tant d’adeptes dans nos hautes écoles?

    1. Grand merci cher Monsieur pour cette information précieuse dont j’ignorais tout. Cordialement. D. Bourg

      1. Merci à vous. En effet, on peut s’interroger sur le niveau, sinon d’intelligence, du moins de connaissances, d’un président qui affirmait sans complexe devant la dernière réunion du corps diplomatique à la Maison-Blanche que “Belgium is a very nice city” (sans parler de son traitement javellisant du coronavirus).

        En revanche, lorsqu’il s’agit du monde du savoir, le moins cocasse n’est-il pas le fait que, tandis que plus d’un de nos universitaires bave d’admiration et d’envie pour le modèle éducatif américain et que les professeurs sont toujours plus sommés de se muer en “venture capitalists” pour survivre, aux Etats-Unis, c’est l’inverse: on ne rêve qu’au prestige des universités du vieux continent, et ceci depuis toujours. Les parents américains fortunés envoient leurs enfants étudier à Oxford ou à la Sorbonne; ils les confient aux “high schools” et “colleges” à l’étranger. N’est-ce pas l’université allemande qui a servi de modèle aux premières hautes écoles américaines? Oublie-t-on aussi que l’Université de New York a été fondée par un Suisse, le genevois Albert Gallatin, premier secrétaire au Trésor sous Monroe?

        Au niveau de l’enseignement secondaire, les Américains n’ont jamais ménagé leurs critiques à l’égard de leur propre système, comme l’atteste l’ouvrage dans lequel l’amiral Hyman George Rickover, inventeur du sous-marin atomique “Nautilus”, premier submersible à avoir passé sous la calotte polaire, compare le système américain, dont il dénonce les défaillances, au système suisse, qu’il prend pour modèle. Son titre, “Swiss Schools and Ours – Why Theirs are Better” (*) en dit long.

        Laissons donc aux Américains le soin de se critiquer eux-mêmes (on peut leur faire entière confiance à cet égard) et commençons par nous regarder en face. Jeter l’opprobre sur autrui n’est-il pas la manière courante de mieux fermer les yeux sur ses propres tares?

        Amicalement vôtre.
        A. Ldn

        (*) Hyman George Rickover, “Swiss Schools and Ours – Why Theirs Are Better”, The Council for Basic Education, 1962.

        1. Je vous rejoins parfaitement cher Monsieur sur le sens aigu d’auto-critique de nos amis américains et sur le fait que le crétinisme, malheureusement, nous menace tous en permanence, sans exception. DB

  8. Les USA sont en fin de cycle, avec encore quelques années de nuisance gràce à leur arme de domination massive, le dollar.

    Et ils auront entrainé l’Europe dans leur chute.
    Il est un peu tôt pour tirer des statistiques du meilleur et du bonnet d’âne et autre Bull & Bear, mais on voit déjà que monde bascule sur fréquence Asie.

    On ne saurait donc trop conseiller à ce Parlement suisse, si impatient de se réunir que ça coûte 3.5 millions, de prendre les bonnes décisions…
    Un peu meilleures que le cassis de Dijon.

    Mais il croit sans doute faire de la neutralité à géomètrie variable, grâce â une nouvelle flotte de jets américains?
    Avec des albertroestigraben, tout est possible!

  9. Lorsque la frustration nous amènera à espérer changer le monde grâce à l’insulte et au mépris, serons nous encore digne de ce changement?

    Le confinement ne doit pas être une excuse pour insulter les américains en bloc, ni en mépriser la civilisation à grands coups de raccourcis, pas plus que la Chine ou un autre pays.

    C’est une approche qui ne me paraît ni digne, ni respectueuse, ni utile, même si Trump utilise le même genre de dialectique, avec un langage moins académique, j’en conviens.

    1. Je crains cher Monsieur que votre appréciation tienne plus à votre lecture qu’à la réalité du texte. Un conseil, une buchette par mot injurieux, sans même considérer son éventuelle capacité de dénotation. Cordialement. D. Bourg

  10. Entièrement d’accord sur votre analyse de la société américaine. D’accord également que nous, la sérieuse et évoluée Europe, ne sommes pas à l’abri de ces dérives populistes.

    Là où votre propos me gêne c’est dans le parallèle avec notre traitement des problématiques écologiques et de réchauffement climatique. Je ne suis PAS un climato-sceptique mais je ne crois pas non plus que la solution au défi climatique soit clair, évidente et logique à ce stade. Les solutions passent toutes par des sacrifices, plus ou moins importants et il ne me semble pas que l’on ait trouvé l’équilibre qui puisse à la fois être efficace et acceptable pour la société. Je rappelle quand mème, comme Alain Berset il y a quelques semaines, que des mesures qui n’ont pas le soutient de la population ne servent à rien, même si – m’en déplaise à certain – elles sont nécessaire pour “sauver le monde”. Le Titanic coule mais on continue à servir du champagne !

    Comparer la frilosité du parlement Suisse (et des Suisses qui l’on élu et qui votent les initiatives et référendum !) à la bêtise du président Trump me parait ridicule voire injurieux. Il y a une différence entre la frilosité, la tentation de regarder ailleurs et la bêtise pur et simple !

    1. Entièrement d’accord avec vous cher Monsieur sur l’immense difficulté à changer. Oui la frilosité est autre chose que la bêtise, sans toujours l’exclure. Le point commun est dans le déni. Le même déni a opéré au début de la crise du Covid, il a fallu attendre que les morts s’accumulent en Lombardie pour que les pays européens agissent, et ensuite c’est la chance qui imposé ou épargné l’existence de clusters. Et alors la nécessité (capacité de charge du système de santé, crainte de la responsabilité pénale face à une mortalité massive pour les dirigeants) a fait loi. Pour le climat, nos décisions d’aujourd’hui porteront à conséquence dans 20 ans au moins. Incitation très forte à ne pas agir, irresponsabilité politique assurée,mais en même temps un piège tragique qui est en train de se refermer. Cordialement. D. Bourg

  11. “Mais en revanche, déclarer en conférence de presse matinale, à côté de conseillers scientifiques médusés, que nous devrions javelliser (traduction européenne) nos poumons pour lutter contre le Covid-19, là c’est carrément le mur du son de la stupidité qui explose ! ” dites-vous. STOP AUX MENSONGE.
    Voici ce qui s’est réellement passé : La Fake News de l’eau de Javel

    I

    Contexte

    Les commentaires du président Trump ont été faits après que des responsables du groupe de travail de l’Administration aient présenté les conclusions d’une étude qui suggérait qu’une augmentation de la chaleur, de la lumière et de l’humidité en été pourrait réduire le temps nécessaire au coronavirus pour se disperser sur les surfaces et dans l’air, et potentiellement ralentir la propagation de la maladie pendant les mois les plus chauds. Ils ont également déclaré que l’alcool isopropylique et l’eau de Javel étaient très efficaces dans les tests pour tuer le virus sur les surfaces – l’eau de Javel le tue en cinq minutes seulement et l’alcool isopropylique en 30 secondes.

    II

    Traitement à « l’eau de Javel »

    Après que Bill Bryan, le chef de la direction de la science et de la technologie du département de la sécurité intérieure, ait parlé de divers désinfectants qui agissent sur le virus lorsqu’il se trouve sur des surfaces — le président Trump a pris la parole :

    « Le désinfectant, il tue [le coronavirus] en une minute. Une minute.

    Et y a-t-il un moyen de faire quelque chose comme ça par injection à l’intérieur ou par nettoyage ? Parce que vous voyez qu’il se dépose sur les poumons et qu’il fait un nombre énorme de dégâts, il serait donc intéressant de vérifier cela. Il faut bien entendu faire appel à des médecins. Mais cela semble, cela me semble intéressant.

    1. Le président n’a rien affirmé, il a posé une question. Les médias ont menti par omission.

    2. Cette partie de la conférence portait sur l’élimination du virus sur les surfaces inertes, et précisait que les produits désinfectants comme l’eau de Javel sont efficaces, d’après les tests effectués en laboratoire.

    3. Trump n’a pas dit que l’on doit ou peut se soigner avec une injection d’eau de Javel.

    4. Il n’a d’ailleurs jamais parlé d’eau de Javel, dans sa question, mais de « produit désinfectant » (c’est le journaliste d’ABC News qui a parlé d’eau de Javel).

    5. Trump a bien précisé qu’il faut bien entendu ne pas se soigner soi-même, mais consulter un médecin – ce que les médias se sont bien gardés de rapporter.

    III

    Une question loin d’être stupide

    Je passe rapidement sur le fait que la presse est tellement intolérante et haineuse, que si nous devions l’écouter, le président n’aurait même pas le droit de poser des questions – comme il l’a fait.

    Mais une rapide recherche m’a appris des choses intéressantes – que j’ignorais totalement. Et si mes confrères étaient moins fainéants, moins malhonnêtes et moins hargneux, ils auraient fait comme moi, et auraient découvert ceci :

    Pour ce qui est de désinfectant en injection intraveineuse, cela existe bien, c’est le peroxyde d’hydrogène, encore appelé eau oxygénée, un désinfectant qui a été utilisé dans le traitement du cancer, bien que le traitement soit controversé, certains sites médicaux le déconseillent, d’autres produisent des témoignages convaincants de son efficacité.

    Et pour vous montrer que la question du président qui a déclenché les moqueries de la presse, qui était de savoir si l’on pouvait envisager d’injecter un désinfectant dans le corps puisqu’il agit sur les surfaces inertes, cela a déjà été réalisé… pour une autre infection respiratoire mortelle, la grippe dite espagnole (en réalité, venue elle aussi de Chine).

    Et pour couronner le tout, le président semble mieux informé que mes confrères qui lui ont sauté dessus, car une étude publiée dans Live Trading News (3) le 9 avril dernier, fait état de la possibilité de traiter le coronavirus avec un désinfectant du commerce !

    Le peroxyde d’hydrogène (H2O2) semble être un autre traitement potentiel pour le COVID-19, explique la revue scientifique. Les experts de la santé ont déclaré que ce composé pourrait aider à empêcher le virus de se propager dans l’organisme et de causer des dommages. »

    L’auteur ajoute que « le H202 est en vente à l’épicerie ou à la pharmacie du coin au prix de 1,00 $ la bouteille ».

    « A la question : un traitement à domicile peu coûteux et facile à administrer peut-il traiter le nouveau coronavirus, le SRAS-CoV-2 ?

    Le Dr Thomas Levy répond par l’affirmative. »

    https://www.livetradingnews.com/surviving-the-coronavirus-disease-how-hydrogen-peroxide-works-172241.html

    1. Merci de cette mise au point informée et qui permet de nuancer les propos en question. Pour les aspects purement médicaux, je laisse à des gens plus compétents que je ne le suis la possibilité de se former un jugement. Un autre Président aurait-il repris à la volée ces quelques informations, sur un sujet aussi précis et médical, j’en doute. Le Président Trump, c’est aussi un lexique très restreint et une syntaxe très particulière. Cordialement. D. Bourg

      1. Monsieur Bourg, avec tout le respect que je vous dois, permettez-moi toutefois de préciser ceci :
        1) Trump n’a jamais prononcé le mot “eau de Javel” il ne s’agit donc pas de nuancer les propos, mais de les démentir.
        2) Il n’a pas repris à la volée les informations, mais a poser des questions, ce qui est le propre de tout président qui recherche des solutions pour alléger les souffrances des personnes dont il a la charge.
        Et permettez-moi de conclure en vous disant que l’exemple de l’eau de javel n’est qu’un exemple parmi d’autres pour démontrer l’extravagance de votre diatribe anti-Trump.
        Aucun Chef d’Etat n’étant parfait, on se demande pourquoi, lui, est-il l’objet d’un tel acharnement qui tourne à l’obsession ? La réponse est, et bien d’autres vous le confirmeront, que les médias traditionnels , dont vous êtes influencé, n’ont toujours pas digérés leur humiliation face à la victoire de Trump lors de la dernière élection américaine, eux qui prévoyaient Hilary Clinton en sortir largement gagnante.
        Aucun journaliste ne prendrait le risque de se mettre en danger en se rendant en Turquie pour critiquer et se moquer des faits et geste du président Erdogan, ce despote qui a du sang sur les mains, il est de même du régime des mollahs en Iran, de Bachar el Assade en Syrie, et j’en passe et les meilleurs. Il est trop facile de se rendre dans un pays démocratique et jeter de l’opprobre sur un président démocratiquement élu. Par ailleurs, nul n’a critiqué Obama, et pourtant : https://www.dreuz.info/2018/08/30/deux-nouvelles-affaires-de-corruption-de-ladministration-obama-viennent-detre-revelees-silence-media-pourquoi/et https://www.dreuz.info/2019/03/16/enfin-les-preuves-obama-a-corrompu-le-departement-de-la-justice-pour-innocenter-hillary-clinton-du-scandale-des-emails/, etc, etc.

        1. Cher Monsieur, merci de votre message.J’ai bien précisé que “javelliser” renvoyait à une transcription européenne. De façon plus générale, permettez-moi de ne pas partager votre admiration pour ce Président, dont les propos très souvent grossiers, les excuses aux suprémacistes, l’admiration pour les dictateurs, les principes divers et au premier chef le sommaire “America first”, les propos injurieux sur les femmes, les pratiques immobilières, le narcissisme échevelé, les propos ultra clivants, son absence totale de compassion, etc. suscitent dégoût et incompréhension.Je le crois dangereux pour son propre pays comme pour l”ordre” mondial. Je salue l’énergie et le talent que vous consacrez à le défendre, mais autant écoper un bateau à la dérive avec une cuillère. Restons-en là s’il vous plaît. Cordialement. DB

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