Un banquier de cœur

Le destin d’un homme se forge au travers de ses réalisations, mais aussi de son attitude à l’égard de la vie, de ses valeurs et de son éthique.

Jean-Pierre Cuoni, le créateur de la banque internationale EFG éleva comme vertus cardinales l’éthique et la loyauté dans un monde de la finance désenchanté et pragmatique. Parti de peu, il fonda un empire financier international en révolutionnant au passage le modèle de gestion traditionnel de l’institution bancaire en faisant le pari de l’indépendance de ses collaborateurs. Modeste et peu enclin aux projecteurs, il fut autant le père de l’appellation « private banking » que le promoteur de nombreuses œuvres philanthropiques.

Membre du conseil d’administration de l’union des bourses suisses, du conseil d’administration de la chambre de commerce de Zurich, viceprésident de la chambre suisse de commerce, vice-président de la British Swiss chamber of commerce, Jean-Pierre Cuoni est resté méconnu du grand public. Parfois décrié, souvent adulé par ceux qui le connaissaient, le banquier fut l’un de ces grands capitaines d’entreprise suisse qui surent bâtir plutôt que détruire, durant des décennies soumises à des instabilités économiques et politiques majeures.

Cinq ans après sa disparition, sa biographie sort enfin de presse !

 

 

 

Christophe Vuilleumier, Noëlle Demole, Jean-Pierre Cuoni, un banquier de cœur, éd. Slatkine, 2022.

 

 

Christophe Vuilleumier

Christophe Vuilleumier est un historien suisse, actif dans le domaine éditorial, et membre de plusieurs comités de sociétés savantes, notamment de la Société suisse d'histoire. On lui doit plusieurs contributions sur l’histoire helvétique du XVIIème siècle et du XXème siècle, dont certaines sont devenues des références.

3 réponses à “Un banquier de cœur

  1. Vous m’apprenez qu’il est mort. Je l’ignorais. Cinq ans déjà… Il me semblait l’avoir vu il n’y a pas longtemps. Le temps passe vite. Ca me fait un coup d’apprendre ça. Je ne m’y attendais pas. Je n’aurais pas imaginé qu’il soit malade, il avait l’air plein d’énergie, toujours en pleine forme, avec plein de projets. Ca me fait de la peine de lire ça. C’était quelqu’un de bien.

  2. C’est ce que je répète à chaque fois que je généralise en parlant des banques suisses, je souligne en gras en disant “pas toutes” !

    Cependant, ce sont les chiens qui écrasent le camion, sans vouloir remettre en cause certaines banques et certains banquiers, des banques suisses organisent des coups d’états clés en mains avec des milices privées et des massacres de populations en échange de contrats biens juteux !

    Et c’est là que le bas blesse, j’ai été témoin direct de négociations avec des chefs d’états africains et j’ai vu comment les bonnes oeuvres se transformaient en containers remplis d’armes, combien il était facile avec de l’argent sale de maintenir la misère sur le continent africain, pour ne parler que de l’Afrique !

    Votre note, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt, même si rendre hommage à M. Cuoni reste noble et mérite le détours, d’autant plus que ces personnages sont plutôt rares dans le milieu bancaire helvétique.

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