De Musk à Netflix: la détestation de l’intelligence

On aurait pu imaginer que les parangons de vertu qui se plaisent à nous expliquer comment penser juste se réjouissent du fait que l’homme le plus riche de la planète soit un africain-américain. Il n’en est rien. Tout au contraire. Elon Musk (né à Pretoria) est, sans répit, sous le feu des attaques de la bien-pensance. Trop riche, trop puissant, trop blanc, il collectionne les défauts qui en font l’ennemi de la pensée juste. Et voilà maintenant qu’il s’en prend à la liberté de censurer. Quel culot ! On imagine la consternation au 1355 Market Street, siège de Twitter : des geeks très chics, tous millionnaires, pétris de la pensée woke dominante de San Francisco se lamentant de voir que leur capacité de bannir du réseau ce qu’ils considèrent comme déviant, va disparaître sous l’ère du nouveau propriétaire.

Chez Twitter, on est très chic.

Le mépris

Du succès, de l’ambition, Elon Musk possède les atouts qu’on aime détester, parmi lesquels aussi celui d’être intelligent, un peu trop intelligent. Il en va ainsi. On a beau avoir inventé la voiture électrique (Tesla), déclassé la NASA (SpaceX) en créant des fusées réutilisables, pénétré des circuits neuronaux (Neuralink) et permis aux Ukrainiens de rester en ligne malgré la guerre (Starlink), tout cela avant l’âge de 50 ans, ça n’empêche pas qu’on vous méprise et qu’on vous donne des leçons. Ça ne retient pas les plumitifs du bon droit de disserter sur le bien et le mal fondé de vos décisions (la presse en général) et les politiciens de basse souche de vous conseiller, notamment sur l’usage de votre argent (Elisabeth « Pocahontas » Warren, sénatrice US démocrate, en particulier).

La foi plutôt que la raison

Dans le grand combat qui oppose aujourd’hui la logique et la morale, c’est la dernière qui gagne. A tout le moins dans le vacarme ambiant, c’est elle que l’on entend le plus. Ceux qui fondent leur action sur la logique passent pour des arrogants, des profiteurs ou au mieux des opportunistes du système. Alors qu’il suffit de venir pleurnicher ses émotions devant une caméra au nom d’on ne sait quelles valeurs plus ou moins religieuses, de l’ordre de la foi* pour être hissé au rang de sauveur du monde (et rejoindre ainsi les lanceurs d’alerte et les cyclistes, ces héros modernes.)

McKinsey: une mission, des valeurs mais surtout des cerveaux.

Le vrai scandale

Dans la campagne présidentielle française s’achevant, le phénomène s’est illustré de plusieurs manières. « L’affaire Mc Kinsey » notamment. Ses opposants ont cru pouvoir déstabiliser le Président-candidat en lui reprochant d’avoir eu recours au cabinet de conseil américain pour épauler certains services publics. Ils ont évoqué la question de l’optimisation fiscale, mais on sentait bien que le reproche essentiel portait sur le recours à de brillantes compétences** fondées sur la logique et le rationnel qui, manifestement, devaient faire défaut à certains services publics***. Or, le scandale n’est-il pas plutôt là ? A quoi sert une administration coûteuse si l’on doit faire appel à des cerveaux bien faits lorsque des affaires courantes s’avèrent un peu plus compliquées qu’à l’ordinaire ? A-t-on songé à mettre en congé non payé les fonctionnaires dont les consultants ont fait le travail ?

L’arrogance, pas l’intelligence

Lors du débat de l’entre-deux tours, on a assisté, tout comme cinq ans auparavant, à un combat très inégal entre d’un côté l’intelligence et de l’autre les (bons ?) sentiments … dira-t-on pour être poli. On a assisté, avec douleur presque, à ces leçons d’économie élémentaire voire de calcul qui ont laissé la candidate malheureuse pantoise, muette, incapable de la moindre réaction articulée quand son adversaire lui assénait quelques traits imparables parce que simplement logiques. Or, qu’a-t-on vu ou entendu après le débat ? Du côté, de la candidate, une plainte ad nauseam, au sujet de « l’arrogance » de son adversaire. Pas un mot, après le temps de la réflexion, sur ce qu’elle aurait pu rétorquer dans les moments de silence induits par son incompétence. De même dans l’écho médiatique du débat : quasiment pas un mot sur l’incompétence de l’une. Rien sur la brillante intelligence de l’autre mais tout sur son arrogance…

La loi Netflix aussi

Ce mépris de l’intelligence et de son principal avatar, le succès, se cache également dans la volonté, en Suisse, de taxer Netflix. Née du génie de Reed Hastings, un représentant en aspirateur fatigué de faire du porte à porte, Netflix est une réussite exceptionnelle qui a permis, au-delà du streaming, la production de nombreux chefs-d’œuvre dont le pire tort aux yeux des nostalgiques du « film d’auteur » est d’avoir plu à un vaste public. Face à cela, quel est le réflexe des fonctionnaires de la culture ?  Décrocher des stages chez Netflix à offrir aux jeunes cinéastes en devenir afin de leur permettre de découvrir sur place des pratiques state-of-the-art ? Consacrer une part de la redevance SSR à l’achat d’abonnements Netflix afin de faciliter l’accès des contribuables à un vrai divertissement de qualité ? Non, bien sûr.

Maintenir l’entre-soi

On préfère taxer. Mais, au nom de quel raisonnement farfelu peut-on imaginer un seul instant qu’un pays, comme la Suisse, qui n’a pas de grande disposition naturelle pour le cinéma mais qui en a d’autres (pour l’innovation technologique, pour la démocratie directe, pour la fiscalité un peu moins confiscatoire qu’ailleurs, pour la naturalisation des footballeurs albanais, etc.) puisse tout à coup faire émerger des chefs d’œuvre du 7ème art en taxant Netflix ? L’idée n’est évidemment pas là. Le but est de financer le système d’aides et de subventions qui constitue un petit milieu où règne l’entre-soi, où on se montre dans les festivals (en Suisse, c’est à Locarno) et où, surtout, il s’agit de maintenir un cinéma d’auteur qui est « produit pour être financé, pas pour être vu », comme le dit finement le jeune producteur et scénariste français Laurent Rochette**** (« Paris est à nous », « Années 20 »).
En refusant ce nouvel impôt, car c’est bien de cela qu’il s’agira lorsque Netflix aura adapté ses tarifs et restreint sa tolérance sur le partage des accès, les Suisses feront preuve d’intelligence. Quitte à se faire détester.

 

 

* On consultera avec intérêt l’ouvrage Woke Racism: How a New Religion Has Betrayed Black America, de John McWhorter (2021). Ce professeur de linguistique à la Columbia University de New York démontre comment le wokisme efface la logique au profit d’un système moral de type religieux qui a pour effet, notamment, d’être nuisible à ceux qu’il prétend défendre.

** Quiconque a travaillé avec des consultants sait qu’ils sont triés sur le volet et embauchés en fonction de leurs aptitudes intellectuelles supérieures, dans le domaine des STEM de préférence. On y trouve beaucoup d’ingénieurs, parfois un brin autistes mais capables de résoudre sans broncher, sans répit et, surtout, sans faute de redoutables problèmes.

*** Boris Johnson a appliqué la même recette en confiant la gestion de la vaccination à une consultante. Avec succès.

**** « C’est arrivé demain » de Fréderic Taddeï sur Europe1, le 24 avril 2022.

Christian Jacot-Descombes

Christian Jacot-Descombes a exercé successivement les métiers de neuropsychologue, animateur et journaliste de radio, journaliste de presse écrite et responsable de la communication d’une grande entreprise. Il voyage beaucoup parce qu’il pense que ça ouvre l’esprit et aussi parce que ses différentes expériences professionnelles lui ont démontré qu’il vaut toujours mieux voir par soi-même.

35 réponses à “De Musk à Netflix: la détestation de l’intelligence

  1. On dissocie souvent l’esprit de géométrie de l’esprit de finesse.
    Les deux sont nécessaires au bon fonctionnement de nos sociétés.
    Trop de l’un ou trop de l’autre, ou aucun des deux, et c’est les problèmes assurés.

    L’intelligence ou les sentiments ne sont que les prémisses nécessaires à la manifestation de ces deux aspects de la pensée humaine.
    Seuls, ils ne sont que science sans conscience ou dérive émotionnelle. Des outils sans véritable finalité.

    Nos société contemporaines n’ayant aucun goût pour l’exercice de l’esprit (trop lent, trop compliqué, pas immédiatement efficace, un truc d’intellos), je ne suis donc pas certain que tous les Macron ou les Musk du monde, aussi compétents et intelligents soient-ils, ou toutes les Greta Thunberg de la planète, aussi sensibles et pleines de bonne volonté soient-elles, nous empêchent tous d’aller joyeusement droit dans le mur.

    1. OK, situons-nous après l’incident avec le mur. En phase de reconstruction. On a donc remis en fonction deux ponts. L’un sous la direction d’un architecte et d’un ingénieur, l’autre sous la direction d’un sociologue et d’un prêtre. Lequel empruntez-vous pour enjamber les flots tumultueux ? De mon côté, il n’y a pas d’hésitation.
      Pour le reste, assez d’accord avec votre point sur la nécessité d’un équilibre mais nous sommes actuellement dans une phase où dominent les Greta et les Marine… Au moment où les problèmes sont complexes.

      1. L’esprit de finesse se poserait la question de l’opportunité de reconstruire le pont … ou pas.
        L’esprit de géométrie envisagerait toutes les possibilités techniques ou alternatives pour le remplacer par autre chose ou l’améliorer.

        C’est de cette manière qu’on gère la complexité, pas en affirmant péremptoirement qu’il faut ou non le reconstruire, ou en cherchant à imposer LA solution révolutionnaire sans chercher à savoir si elle est vraiment pertinente ou utile.

    2. Vous venez d’exprimer exactement ce que je pense de ces trois sujets. C’en est presque troublant. Merci

  2. Il me semble que c’est grace à la prétendue “aptitude intellectuelle supérieure” et autres expertises et excellences que notre société se trouve dans l’impasse actuelle. Doués pour trouver les niches économiques inexploitées. Aveugles aux paradoxes (auto)destructrices de cette meme économie. Complices à son maintien sine qua non. Incapables d’en inventer une meilleure – meme d’en reconnaitre les premices. Insensibles au bon sens. La veritable arrogance est là.

  3. Une entreprise établie en Suisse qui offirait un service de streaming cinéma serait, elle, bien obligée d’appliquer la taxe; pourquoi une entreprise qui le ferait de l’étranger en serait exemptée? Et si l’on accepte que cette dernière le soit, comment gérer alors l’inéquité que cette concurrence déloyale crée? N’est-ce pas là une simple question de respect de l’État de droit et de souverainté?

    Hé oui, Elon Musk. Dans les années 90, on aimait détester Bill Gates pour les mêmes raisons: trop riche, trop puissant, trop incontournable. idem pour Zuckerberg, Bezos et al. Aujourd’hui, la pensée woke dit trop blanc, trop hétéronormatif, trop masculin. C’est aussi une des raisons de l’esprit de la taxe Netflix; et si ce canal branché sur la culture anglosaxone devenait un puissant vecteur de la pensée woke?

    1. Le mieux serait sans doute d’éviter ce genre de taxe, de laisser les entreprises se développer sans entraves et sans distinction géographique. Quant à Netflix, vecteur du wokisme (il y en a des signes, c’est vrai), ce n’est pas une taxe qui l’empêchera et espérons, si cela devait s’aggraver, qu’il y aura un Musk pour la racheter.

      1. Ce serait merveilleux de pouvoir laisser les entreprises se développer sans entraves ni distinction géographique, mais malheureusement, il y a toujours une culture dominante sur un territoire donné. Et si ce n’est pas la nôtre, ce sera celle du voisin… Il vaut donc mieux que la population soit OK avec cela, d’où le vote du 15 mai prochain. Bon, la loi Netflix ne réglera pas tout, mais elle peut être un pas dans la bonne direction, notamment en rappelant aux GAFAM et aspirants GAFAM du monde qu’on n’a rien contre eux, mais que ce n’est pas Amazon, Netflix ou AirBNB qui créent de la vie dans le quartier, mais les petits commerçants, les cinémas, les hotels, etc, que les citoyens ont donc leur mot à dire sur la disparition du cadre qui assure leur modèle économique, et ce via le vote démocratique selon le bon vieux principe 1 citoyen = 1 vote, et non 1 $ = 1 vote!

  4. L’angle d’attaque est intéressant, mais parler d’intelligence logique chez Musk c’est parler un peu vite.

    Musk ne symbolise pas le règne de la logique, mais bien au contraire celui de l’émotion.
    Sa réussite, il la doit uniquement par un bon usage de l’émotion, la logique demande de la rigueur, il ne l’a pas, de la constance, il ne l’a pas, de la cohérence, il en manque cruellement.

    Alors pourquoi réussit-il me demanderez-vous ? Sa réussite est fatalement la preuve de son intelligence! Je répondrais : “oui, mais de son intelligence émotionnelle, pas de son intelligence logique”.

    Dans un univers ou l’irrationnel, et l’émotion ne règnent pas il n’aurait eut aucun succès.

    Sa première société Zip2 (rien à voir avec le système génial de compression) n’était qu’un annuaire sur internet. Il à obtenu un disque contenant un répertoire d’entreprises, Musk a persuadé (émotion) Navteq, un fournisseur de cartes de navigation électroniques, pour lui fournir un logiciel de cartographie gratuit. La suite ? une simple fusion de base de données, travail élémentaire en SQL, même pas besoin d’être informaticien. La suite n’est pas glorieuse car au moment de la vente de zip2 lui et son frère ne possèdent plus que 12% de celle ci.
    Son premier vrai succès fut x.com devenu PayPal, financé par Gregory Anthony Kouri celui qui vendit zip2, et financera x.com, puis SpaceX, et Tesla, Kouri lui permet d’être le PDG de PayPal, mais finalement évincé pour avoir parié sur Microsoft plutôt que Unix.
    Ensuite SpaceX, toujours son ami milliardaire pour la finance, il veut créer une serre sur mars, promettant aux investisseur de convaincre les russes de lui fournir une fusée et échoue une fois de plus.

    Mais comment est-il devenu milliardaire ?
    Et bien avoir un ami milliardaire comme Greg Kouri aide beaucoup, un ami capable de financer vos fantasmes les plus délirants, et de faire venir à vous les millions comme s’il en pleuvait.
    La suite, du bluff, du bluff et toujours plus de bluff, plus le truc est gros, plus il est spectaculaire, plus la bulle spéculative investi et plus Musk fait de l’argent.
    Niveau études il n’est qu’un administratif et n’ira pas au bout de ses études scientifiques.

    Donc si l’on s’en tien à la réputation de ses fans sur twitter E.Musk est un géni scientifique un informaticien de haut vol. Dans les fait tout est du vent, nous avons juste un grand joueur de poker qui à eu la chance d’être ami avec un généreux milliardaire.
    In fine la fortune de Musk n’est qu’irrationnelle, chance et émotions.

    Dans l’affaire Musk VS Twitter, là aussi, l’émotion triomphe, il fait un sondage de ses fans sur Twitter et décide d’investir dans twitter pour activer la fonction d’édition des tweets. Ce qui est une stupidité sans nom, E.Musk à beau être omniprésent sur ce réseau social il ne comprends pas son fonctionnement élémentaire.
    Prenons un exemple (je le choisit choquant pour bien montrer l’énormité de la chose) Je créé un tweet disant ” je lutte contre le néonazisme” avec des # liées à la communauté antifa. Je vais sur un terrain conquit faire des dizaines de milliers de likes et de re-tweets, et ainsi bénéficier d’une immense visibilité. Grâce à la fonctionnalité voulut par Musk, je peux changer le texte en disant “Likez si vous êtes néonazis !! “, et de ce fait les dizaines de milliers antifas sont devenus en 5 secondes des néonazis aux yeux du monde, je garde la même visibilité, le même nombre de like, pire viendrons se rajouter les likes et re-tweets des néonazis .

    Voila l’idée stupide de Musk, je n’ose imaginer l’utilisation markéting de celle-ci.
    Twitter à refusé, alors Musk obtient toujours irrationnellement (promettant une liberté d’expression impossible de par les lois) des investissements de plus de 40Milliards de dollars pour lancer une OPA, afin de créer une liberté d’expression impossible à assumer, et une fonctionnalité débile.

    Donc hélas Non, Musk ce n’est pas la logique contre l’émotion, c’est l’émotion contre la logique.
    Cela me prendrait du temps pour vous expliquer aussi le système des cabinets de conseil, et vous montrer que là non plus ce n’est pas l’intelligence qui les étouffent. Et comment pour l’affaire des trains contre le covid on leur à attribué une idée entièrement conçut et mise en œuvre par de simples fonctionnaires.

    Finalement votre discours serait intéressant s’il était appuyé sur des faits, et des vérités mais hélas, trois fois hélas, ce n’est pas le cas. Le réel nous impose une autre analyse, et montre que les camps de l’irrationnel, et de la logique ont étés inversés dans votre analyse. Je crois que vos erreurs sont de bonne foi, vous avez étés influencé par les réseaux sociaux, et certains articles malhonnêtes.

    J’espère vous avoir été utile, et voir un nouvel article prenant en compte les choses que je vous ai apprises, et avec votre tallent d’écriture, nous faire quelque chose de fantastique.

    1. Ce n’est pas vraiment le sujet mais merci de cette avalanche de détails 😉

    2. exact, Musk n’est pas un scientifique et Monsieur Jacot-Descombes s’est simplement fait avoir comme le reste de ses 80 millions de followers qui pensent qu’il a inventé Tesla alors que la seule chose qu’il a fait pour Tesla est de pumper un prix de l’action à des prix stratosphériques en promettant des technologies dont tous les scientifiques sont d’accord qu’elles ne sont pas réalistes (FSD)
      Neuralink ne fonctionne pas et est juste une autre entourloupe.
      Les satellites ont été facturé aux américains
      https://www.washingtonpost.com/politics/2022/04/08/us-quietly-paying-millions-send-starlink-terminals-ukraine-contrary-spacexs-claims/
      il n’a jamais fait une seule donation. tout est du marketing et du mensonge.

      Bref, vous avez été Muské, comme beaucoup. Mais son temps est compté.

    3. Elon Musk est un véritable génie. Et comme beaucoup de génies, il a aussi un grain, exacerbé par la puissance économique et sociale qu’il s’est bâtie en marge de son empire industriel. Un grain très médiatisé (les médias adorent), et qui attire beaucoup d’attention – dont la vôtre!
      Mais les génies ont ceci de particulier qu’ils ne le deviennent pas grâce à un diplôme. Ils ingèrent la connaissance de diverses sources, livresque pour beaucoup selon la biographie de Musk, ou encore via des parcours universitaires pas nécessairement terminés. Aussi, ils créent de la nouvelle connaissance. L’informatique crée beaucoup de ces whizkids géniaux à un âge où ils sont encore trop jeunes pour s’inscrire à l’uni.
      Il faut être un véritable génie pour réussir, à partir de zéro et 10 ans, à dépasser la capitalisation boursière de Ford, Chrysler et GM réunis. Pour arriver à ridiculiser l’industrie automobile entière avec la réussite de ses voitures électriques, là où tous les autres échouent lamentablement… Pour doubler par la droite une Nasa embourbée dans des projets de vols en orbite basse, pour lesquels elle n’a même plus de vaisseau habitable pour en assurer le ferry.
      Dites-moi, Luc: où sont tous les génies que les universités du monde entier sont supposés créer, années après années, au lendemain de la collation des grades? Où sont tous les génies qui sont censés être créés au simple contact de personnes riches? Où sont leurs réalisations, je ne les vois pas?

    4. D’après ce que vous écrivez, Monsieur Bonnefoy, il semble incontestable qu’Elon Musk « a eu de la chance » dans sa vie professionnelle.
      Que l’émotion soit par ailleurs responsable d’une partie de ses choix en tant qu’entrepreneur, c’est probable. Mais l’émotion me semble être le moteur de très nombreuses de nos actions.
      Cependant pour réaliser les lanceurs réutilisables de ses fusées Falcon 9, il a fallu à Elon Musk non seulement de l’émotion (vouloir aller dans l’espace de manière plus économique) mais ensuite un esprit de compréhension des problèmes d’ingénierie spatiale, d’organisation de l’entreprise et de montage de financement qui n’est pas simplement de ce domaine mais qui résulte incontestablement (la preuve est donnée par la réussite) d’une intelligence logique exceptionnelle.
      Le fait qu’il n’ait pas eu les diplômes correspondants à son action n’a, me semble-t-il, rien à voir avec cette capacité. Il a démontré par la suite qu’il avait acquis les compétences qu’auraient pu sanctionner ces diplômes.
      Pour ce qui est de Twitter, on en est peut-être aujourd’hui au stade de l’émotion mais attendons de voir ce qu’Elon Musk organise pour transformer cette émotion en amélioration effective du fonctionnement de cette entreprise qui en a bien besoin (au vu de ses résultats financiers aussi bien que de sa pratique pour le moins maladroite de la censure).

    1. C’est pas vraiment le sujet, mais puisque vous en parlez..

      Ce n’est pas parce que nos beaux médias occidentaux font semblant de ne pas remarquer qu’un tiers de l’armée ukrainienne est constituée de paramilitaires avec toutes les caractéristiques des nazis (fascisme, ultranationalisme, antisémitisme) que ce n’est pas le cas.

      Quel était le rapport avec la détestation de l’intelligence en fait ?

  5. Concernant la loi netflix, je vois la chose différemment.

    Je ne suis pas très amateur de films ou de séries suisses, je l’avoue. Mais est-ce une raison pour continuer de se laisser coloniser culturellement comme on le fait depuis des dizaines d’années ?

    Autrement dit, les US sont des experts en production de films et de séries. Soit. Est-ce que l’idée est donc juste de se dire: “ok, ils font des trucs biens, on fait des trucs nuls, c’est comme ça. Regardons leurs productions et n’essayons pas d’en faire.” Tant de passivité est-elle possible ? Et est-elle souhaitable ?

    Je pense qu’un impôt sur les productions filmiques étrangères est souhaitable en ce sens qu’il peut financer une production indigène (avec tout les défauts qu’elle peut avoir) dans le but de ne pas se laisser coloniser culturellement totalement (si ce n’est déjà fait) et passivement.

    1. Quel est le rapport entre “on fait des trucs nuls” et “un impôt sur les productions filmiques étrangères” ? Le chemin me paraît long.

      1. C’est simplement une forme de protectionnisme: on taxe les importations et on subventionne la production locale.

        Bien-sûr, pour quelqu’un qui serait convaincu que le libre marché mondialisé est en toute chose bénéfique ne serait pas d’accord avec cela. Mais il faut savoir quel but on veut atteindre. Il faut être pragmatique et pas dogmatique. Le libre marché, c’est la loi du plus fort. Heureusement, par exemple, qu’on ne l’applique pas en Suisse pour la production de nourriture, sans quoi on serait dépendant de l’étranger à 99%.

        La question me semble donc être: est-ce qu’on est d’accord d’accepter, pour les productions filmiques, d’être complètement dépendants des productions US (ce qui est de facto le cas) sans même essayer de soutenir les productions locales ? C’est sans doute une question moins vitale que celle pour la nourriture et les énergies, mais la culture n’en reste pas moins une dimension très importante de notre société.

        1. Nous serons fixés dimanche. Il semble que pour l’instant, les sondages vous donnent hélas raison et que les Suisses (romands surtout) s’apprêtent à “soutenir” des “trucs nuls” pour sortir de leur “dépendance US”.

          1. C’est le même principe qu’en 1993 quand la cour de justice américaine entamait des poursuites contre Microsoft pour “violation de la loi antitrust”. L’idée étant que Microsoft, par abus de position dominante, empêchait l’émergence de “nouveaux Microsoft”, ce qui constitue à terme un appauvrissent de l’offre.

            Ce même principe de dominance peut être transposé à l’industrie culturelle, et comme on est en Suisse, c’est le peuple qui décide (la Suisse est un pays exemplaire de ce côté).

            Les US sont d’ailleurs eux-mêmes fortement réticents à s’exposer à la production culturelle étrangère. Plutôt que doubler un film qui leur plaît, ils en achètent les droits du scénario et le re-tournent à leur façon, avec leurs acteurs, leur humour, leur narratif et leur pudibonderie. Le comble étant qu’ensuite, ces mêmes films remâchés par Hollywood repartent, via Netflix, dans leur pays d’origine. Ceci constitue aussi, à terme un appauvrissent de l’offre

            J’aime profondément les États-Unis, j’y ai déjà habité avec plaisir, mais ce n’est pas pour autant que j’aimerais qu’ils s’imposent dans ma vie par tous les moyens possibles. Actuellement, je vois la culture européenne, en particulier française, comme l’une des dernières alternatives (occidentale) à la domination culturelle anglo-saxone. Les USA produisent aussi beaucoup de cochonnerie, dont la dernière en date, l’idéologie woke. Arriveront-ils à transformer l’Europe en safe-space?

          2. Vous pensez vraiment que cet impôt déguisé va vous protéger d’une quelconque hégémonie ? Son but est de financer la petite coterie des subventionneurs de la culture qui seront juste un peu plus nombreux en août à Locarno. Peu de chance que l’offre se trouve enrichie. Quant au wokisme, il peut être utile de se souvenir que c’est la “French Theory” (ou post-modernisme français) qui en est la source assumée. Tout est relatif dans un monde rétréci…
            https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/02/26/foucault-deleuze-derrida-aux-origines-francaises-du-wokisme_6115308_4500055.html

          3. Je ne pense pas vraiment (que cet impôt déguisé va nous protéger d’une quelconque hégémonie). Par contre, il aurait au moins l’avantage d’éveiller peut-être un peu les consciences sur ce phénomène d’américanisation de la culture mondiale.
            Pour le French Theory, oui peut-être, mais ces théories n’ont eu ici que très peu de suite, contrairement aux ÉU où elles se sont épanouies jusqu’à mettre à mal la liberté académique de plusieurs de leur campus universitaires… Il y a certaines branches de leur culture que j’aimerais mieux leur laisser…!

          4. Oui, peu de suites, jusqu’à ce que la chose passe par la case américaine puis nous revienne. Car comme chacun le sait: si les Américains le font / l’adoptent / l’aiment, c’est que c’est bien. Autrement, c’est nul…

  6. Imaginer que les cabinets de conseils sont la quintessence de l’intelligence, c’est avoir une vision plus qu’eloingnee des réalités. Ils ont pondu en France “l’auto-attestation de sortie” qui est une des plus brillantes inventions de la décennie. Ce sont les memes qui pendant des années ont prone l’austérité dans le système de santé, pour en période covid, venir facturer des conseils totalement bidons. C’est vrai qu’a ce niveau, il y a une certaine intelligence d’avoir été a la source des problèmes en touchant de l’argent lors de la mise en place des mesures qui ont mis le système de santé a sac, et de facturer les pseudos mesures pour faire comme si on avait trouvé la solution aux difficultés qu’ils avaient eux-même crees.
    Le pire, c’est le politique qui croit trouver la solution en les engageant. Ils ne sont pas dupes, ni d’un cote, ni de l’autre, ils sont du même monde. Ils ont fait les mêmes écoles. ils se renvoient l’ascenseur entre amis. Le politique c’est bien entendu Macron quand on parle de la France. C’est juste un communiquant habile, mais pas une intelligence supérieure.

    1. Il semble, à lire plusieurs des commentaires dont on me fait l’honneur que, par une mise en abîme plus ou moins subtile, la détestation de l’intelligence (des autres) consiste à la dénier. Intéressant.

      1. Il me semble que c’est plutôt votre définition de l’intelligence qui pose problème. Qu’est-ce que l’intelligence pour vous ? Quelqu’un qui a un gros QI ? Qui a du succès ? Qui a du pouvoir ? Qui a de l’argent ? Qui a du swag ? Ou peut-être un mélange de tout cela ?

        Si vous définissiez précisément cela et que vous vous y teniez dans votre analyse, on pourrait arriver quelque part. Sans cela, c’est peine perdue. Comme on est toujours le con d’un autre, on se sent toujours plus intelligent qu’un autre. Mais une fois qu’on a dit ça, on est pas plus avancé.

      2. Mais de quelle intelligence parle-t-on? D’après Aristote, les mauvaises herbes et les cailloux ont aussi de l’intelligence, dans la mesure où ils sont capables de s’adapter à leur milieu (Le Stagirite, pourtant père des mass media d’après Roland Barthes, n’a toutefois pas précisé si les gens du marketing et de la comm étaient intelligents).

        L’intelligence (très) artificielle de certains n’a en revanche d’égale que leur stupidité naturelle. Je ne sais pas dans quelle catégorie placer Elon Musk, ce prodige d’intelligence entrepreneuriale selon certains, mais quand j’apprends qu’il soutient mordicus que les pyramides d’Egypte ont été construites par des extra-terrestres, j’ai quelques doutes à cet égard.

        Quant à ses connaissances des réseaux neuronaux, n’importe quel débutant en informatique, même amateur, peut télécharger et installer sans frais les versions en source libre, souvent plus avancées, de son générateur automatique de texte GPT2, basé sur les réseaux de neurones – générateur dont la prose, pour qui s’y est essayé, dégénère d’ailleurs très vite en flouze de bidet.

        C’est vrai, l’intelligence n’est pas affaire que de diplôme. Les cons savants incrustés, ça existe. A l’inverse, mon concierge, qui n’a pas fait plus d’études qu’une sauterelle, est très intelligent: il sait en effet se rendre si invisible qu’on le croirait devenu virtuel. C’est en quelque sorte un concierge holoporté. Il ferait sans doute fortune chez Elon Musk.

        Si je vous ai bien compris, le tsar de carnaval Poutine est un modèle d’intelligence entrepreneuriale, comme Musk, pour avoir mis au point son efficace machine à massacrer de l’Ukrainien à distance, depuis son bureau du Kremlin, et ceci sans le moindre état d’âme – pas même pour ses propres troupes, dont il n’est jamais aussi proche qu’aux défilés et devant les cameras. Tandis qu’un Antonio Guterres qui s’est rendu sur le terrain en manches de chemise sous les bombes russes serait un pur “émotif”, incapable d’autre logique que celle du sentiment.

        Mais de quelle intelligence parlez-vous?

        Si je ne connais pas le définition de l’intelligence – mes profs et même mes proches ont toujours douté de la mienne -, en revanche, je connais celle de la connerie. D’après Serge Gainsburg, c’est la relaxation de l’intelligence.

        1. Vaste question ! J’ai été formé à l’école de Piaget (personne n’est parfait). Dans cet esprit, et pour faire simple, disons que l’intelligence est une modalité d’une fonction biologique plus générale : l’adaptation. En combinant les processus d’assimilation et d’accommodation, le jeune humain s’adapte à son environnement et développe son intelligence à travers plusieurs stades, celui dit de la fonction symbolique, qui apparaît chez le bébé déjà, est très important puisqu’il permet de se représenter un objet en son absence, comme vous pour votre concierge. S’ensuivent toute une série de stades où se développent, quand tout se passe bien, des capacités d’abstraction qui permettent d’agir sur le monde à divers degrés : on peut aller jusqu’à inventer une fusée réutilisable ou s’arrêter en chemin et se contenter d’écrire des posts de blogs, par exemple. Il y a probablement une corrélation (et non une causalité) entre la capacité d’abstraction et celle de pouvoir s’offir un concierge efficace. C’est injuste mais ça semble universel. Depuis Piaget, les neurosciences ont démoli la théorie des stades mais on reconnaît encore au Neuchâtelois le statut de père des sciences cognitives.

          1. Un grand merci pour votre réponse. Mes impertinences ne la méritaient pas. Piaget a marqué la formation des enseignantes et enseignants de ma volée, celle des années 80, quand son approche du constructivisme et de l’imitation chez l’enfant étaient au centre de la doctrine pédagogique à l’école publique. Plutôt formé l’école saussurienne et chomskyienne (nobody’s perfect), je connaissais encore peu l’oeuvre si vaste du Neuchâtelois – je ne suis pas certain de le connaître mieux aujourd’hui – mais avais hâte de le découvrir autant par la formation pédagogique que dans la pratique en classe. Or, qu’ai-je constaté? Qu’aucun de nos soit-disant forma(t)teurs auto-promus tels, pour la plupart reliquats de l’ancienne Ecole Normale, dont il n’étaient jamais sortis, ne l’avaient lu. Aucun n’avait suivi de formation en psychologie ou en linguistique. Et quand ils se référaient à la théorie, c’était pour la déformer à leur convenance, ceci à des fins d’application pratique en classe – ce qu’ils reconnaissaient d’ailleurs.

            Quand j’ai dénoncé cette imposture, contraire à l’enseignement que j’avais reçu, je me suis aussitôt fait traiter d’anarchiste et de facho – bref, de corrupteur de la jeunesse – par la hiérarchie scolaire. En effet, nobody’s perfect.

            Mais revenons aux gens sérieux, et d’abord à Piaget. Mon allusion à Aristote n’était donc pas tout à fait gratuite, puisque Piaget reprend, entre autres, sa notion d’imitation (mimesis), déjà formulée par Platon mais avec le cadre biologique (naturaliste) en plus et selon une approche analytique, qui fait de l’aristotélisme un cas particulier de la logique moderne. N’est-ce pas ce qui fait dire à Gil Henriques que “Piaget, nouvel Aristote,”, est un “naturaliste logicisant”? (Gil Henriques, “La formation des raisons: études sur l’épistémogenèse”, Editions Mardaga).

            Si la théorie des six stades est dépassée par les neurosciences, comme vous le relevez – mais comment se faire un nom à l’académie sans démolir ses maîtres? Chien! Elle est bien gardée, la science… -, en revanche, ne trouve-t-elle pas une nouvelle jeunesse dans le “machine learning” et en particulier l’approche constructiviste de l’acquisition des langues par l’enfant et l’adulte étranger (apprentissage des langues secondes)?

            Autre vaste sujet, me direz-vous, trop sans doute pour être abordé en un commentaire de blog.

            Quoi qu’il en soit, merci encore pour votre réponse, qui réveille en moi de beaux souvenirs de lecture.

  7. M. CHRISTIAN JACOT-DESCOMBES,
    J’ai lu votre texte et ses réactions avec un vif intérêt.
    Je pense comme vous déplorer la glorification à outrance de ces célébrités non cérébrales qui, pour paraphraser Elissalde, nous éblouissent bien plus qu’elles nous éclairent. Evidement, je garde à l’esprit que nul n’est parfait, et que par conséquent seul une oeuvre ou un travail particulier peut être admirer, et non son créateur qui, essentiellement, a ses propres lacunes.
    Néanmoins, c’est pour proposer une interprétation différente de la vôtre quant au recours de plus en plus fréquent aux cabinets de conseil par les différentes institutions gouvernementales que j’interviens ici. J’ai la ferme intuition que cette pratique n’est aucunement corrélée avec la qualité des prestations, mais avec leurs conclusions. En effet, le statut de titularisation d’un fonctionnaire permet à celui-ci d’appliquer son droit de reserve ainsi que d’émettre des doutes pour ce qui est de certains projets politiques. (Je profite de l’occasion pour souligner qu’il me semble que les procédés de recrutement de la haute fonction publique n’ont rien à envier à ceux des différents cabinets de conseils, et que bien souvent d’ailleurs, les candidats sont issus des mêmes formations académiques.) Selon mon hypothèse, donc, la sous-traitance de ces dossiers à des cabinets de conseil permet aux autorités publiques de ne pas composer avec leurs administrations. Pour caricaturer: si une administration propose une autre réponse à son ministre que celle que ce dernier aurait préféré voire retenue, le ministre commande une mission de conseil qui elle va dans son sens.
    Pour ce qui est du cas français, cette dérive me parait particulièrement néfaste, étant donné que l’exécutif n’y est que fort peu controlé. Dans la plupart des autres pays de l’OCDE l’activité de l’exécutif est contrôlée par le parlement, et souvent limité par une forme de fédéralisme. Suites aux contingences historiques particulières, en France, l’Administration Publique me semble être le seul acteur institutionnel en capacité d’assuré ces missions de contrôle et de résister au gouvernement. Ainsi un important contre-pouvoir m’apparaît affaibli.
    Merci de l’attention que vous voudrez bien porter à ces quelques remarques.
    Salutations,
    Jean-Marie Thibault

    1. Merci de votre contribution. Vous avez raison : en Europe, les politiques passent, les administrations restent. Plutôt que contre-pouvoir, j’y verrais plutôt un élément de résistance au changement. C’est en Suisse (contingences historiques différentes) ce qu’on appelle les chefs de service. Ils survivent aux mandats, limités dans le temps, des élus qui sont supposés leur donner une orientation politique. Pour peu que ces derniers aient quelque volonté d’appliquer leurs promesses électorales, voilà souvent nos chefs de service prompts à leur mettre de solides bâtons dans les roues tout en fredonnant (Brel) “au suivant”. Les consultants ne sont pas des politiques. Au prix où ils sont, on ne ferait pas appel à eux s’il s’agissait simplement de valider des lubies électorales plus ou moins inspirées. Leur approche, rationnelle, logique et orientée résultat, permet à des organisations (le privé fait également volontiers appel à eux) de résoudre des problèmes, définir des stratégies et se développer fructueusement en échappant à la loi des chefs de service. Bien à vous.

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