Tout est possible

Une voix méprisée, une vie sacrifiée

Une vie une voix : tout le monde est reconnu comme un être humain, digne de ce nom. Evidence. Mais est-ce la réalité ? Veut-on réellement inclure tout le monde dans la société ? Quel est notre comportement ? Pour quelle évolution ?

Sportive paralympique, mais pas seulement. Porte-parole pour les personnes en situation de handicap particulièrement. Pour me battre pour l’égalité de tous. J’aime aider les accidentés à l’hôpital. Comme j’aime œuvrer pour Notre société. Pour elle, je serai toujours prête à m’engager. Pour la rendre plus juste, surtout. Même si je ne suis pas naïve ; je ne peux pas tout révolutionner. Je peux y mettre du mien seulement. Grâce aux personnes impactées, ce sera déjà un pas vers l’avant.

Ensemble, disons OUI le 29 novembre à l’égalité politique des personnes handicapées ou âgées (votation genevoise), c’est-à-dire la mise en œuvre de l’article 29 de la Convention de l’ONU sur les droits des personnes handicapées (CDPH).

Pour rappel, selon les conventions internationales (et le droit national), une personne en situation de handicap incapable de discernement devrait jouir des mêmes droits que toute autre personne (L’article 12 CDPH).

Est-ce rendre le droit de vote à des individus incapables ?

 En lisant trop vite, on se dit : mais évidemment, de toute manière cela est inefficace ! Savez-vous de quoi il s’agit vraiment ?

En pratique, ces personnes sont soumises à une mesure de curatelle pour leurs affaires privées. Cela concerne les personnes en situation de handicap ou les âgées ayant un « mental ou psychique » (un nom, malgré qu’on puisse dans la majorité des cas, mener une discussion intéressante avec elles).

Je côtoie ces personnes concernées par cette loi, avec des handicaps et des limites variées. Pensez-vous vraiment qu’elles ne sont pas capables d’exprimer leur avis et de faire un choix parce qu’elles ne peuvent pas gérer, par exemple, leur administration ?

Je rappelle qu’une personne peut être capable de discernent pour une chose et pas pour une autre.

En ce qui concerne le droit de vote, on ne peut pas ignorer qu’une aide externe soit nécessaire. Beaucoup s’y opposent pour cette raison. Mais si le désir de voter existe, chacun doit pouvoir le faire. On se doit de le rendre accessible à tous.

Quand on parle de solutions et d’adaptations, ne s’agit-il pas d’enlever les obstacles qui, directement ou indirectement, empêchent la réalisation de cet acte ? Certains devront être aidé pour en faciliter la compréhension, par exemple. Finalement, n’est-ce pas le cas pour bon nombre d’autres personnes ? Quel est le risque d’enfreindre la Loi ? N’est-ce pas le même pour tout le monde ? Les risques existent peu importe notre situation. Sont-ils une raison de priver d’office les personnes concernées par cette loi de leurs droits humains ? Leur interdire l’acte de voter n’est-il donc pas complètement discriminatoire ? Égal ? Éthique ?

Preuve de méconnaissance

Impliquée dans plusieurs comités d’associations, dont Handicap International, l’Association Tout est Possible ainsi que le Conseil d’éthique communs à trois institutions où vivent des personnes concernées par cette loi, je tiens à défendre leurs intérêts.

La réalité est que vous êtes rares à ne jamais avoir été confrontées à elles dans votre vie. Mais combien préfèrent les ignorer ou les cacher ? La différence fait peur. Pour quelle raison vos nombreuses appréhensions par rapport au handicap vous permettent-t-ils d’en juger ? Pourquoi vous autorisez-vous étiqueter ces personnes ?

Je tiens à la justice. La réalité est que les personnes concernées par cette loi n’ont, aujourd’hui, pas le droit de s’exprimer. Elles n’ont pas été écoutées. Ni entendues. N’est-ce pas une privation de liberté qu’elles ressentent qui est dans de nombreux cas pas justifiée ? Idem pour les personnes âgées qui sont concernées. Merci de faire confiance à ceux qui vivent à leurs côtés, bienveillants dans la plus large majorité, ce qui est une condition préalable pour les assister.

Voter OUI

J’ai traversé moi-même beaucoup d’états différents à travers les expériences douloureuses que la vie m’a imposé. J’ai souvent ressenti un manque de tolérance pour juger objectivement de mes capacités. Aujourd’hui, je me bats pour que chaque individu soit accepté dans notre société. Rappelons qu’elle se veut inclusive et prône l’égalité. M’exprimer à la conférence de presse était une évidence. L’accepter allait de soi.

Pour moi, penser NON est inacceptable. C’est le refus direct de mélanger toutes les personnes de notre société qui est pourtant sa richesse ! Un complot inutile ! C’est catégoriser les personnes, c’est rendre notre société davantage élitiste. Pour parvenir à un meilleur équilibre, ne doit-on pas accepter tout le monde à sa juste valeur ? Une voix écoutée, c’est une vie sauvée, une société plus soudée.

 

Référence : http://fegaph.ch/votations/une-vie-une-voix/

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