Le sport que vous pratiquez a une influence sur les capacités de votre système immunitaire. Suffisamment d’études nous renseignent là-dessus. Vous pouvez lire le billet précédent pour les détails de ces mécanismes. Mais comment devons-nous aborder les semaines (voire mois) à venir, alors que la pandémie du coronavirus COVID-19 sévit à travers le monde? Je vous propose quelques principes de bases qui peuvent vous guider dans votre pratique.
Je le rappelle, je ne suis pas immunologue, ni virologue, et qu’il soit clair que la suite de ce texte et les pistes que je vous donne sont à mettre en regard des recommandations officielles de nos autorités cantonales et fédérales.
Vous avez pu lire précédemment que les personnes qui font du sport ou une activité physique régulière, sans se préparer de manière acharnée et intensive pour des compétitions de type marathon, semblent résister mieux aux virus qui causent les rhumes. Si les rhinovirus sont les virus les plus souvent en cause, il existe actuellement 4 types de coronavirus qui causent les mêmes symptômes relativement bénins (sur les 7 types connus, les 3 autres étant responsables des épidémies SARS-CoV en 2002, MERS-CoV en 2012 et l’actuel COVID-19). On peut imaginer que l’effet bénéfique du mouvement régulier sur ces infections bénignes s’étende quelque peu aux différents types de coronovirus. Nous n’en avons pas de preuves, toutefois. Il convient donc d’appliquer tous les principes de précautions qui ont aujourd’hui des conséquences vitales.
Je vous propose donc d’explorer plusieurs scénarios en lien avec le sport et l’activité physique et la protection contre le COVID-19.
1 – Vous êtes un-e athlète de haut niveau = récupérez et préparez la suite.
Les compétitions sont actuellement toutes annulées, à ma connaissance. Les “objectifs” de la saison deviennent une vague oasis floue à l’horizon. Si vous préparez les Jeux Olympiques de Tokyo, la probabilité qu’ils aient lieu est faible (les compétitions qualificatives sont tombées, la préparation des athlètes est limitée). C’est la réalité actuelle. Votre meilleure option est de prendre un peu de recul, faire une phase de récupération, puis reprendre un entrainement en conditions “protégées” (voire plus bas), sans aller chercher les intensités élevées prolongées.
Profitez de cette période pour reprendre le travail de base de condition physique réalisable au domicile, développer d’autres compétences et acquérir de nouvelles connaissances. Investissez une partie de votre énergie dans les études, votre planification de carrière (en dehors du sport lui-même). Ce temps que vous n’avez pas souvent, il est là maintenant.
Il va être très difficile de maintenir votre niveau de progression en l’absence des entraînements, des compétitions et face à l’incertitude sportive, sans parler des priorités de la population entière.
2 – Vous êtes un-e sportif-ve qui fait volontiers des épreuves longues (“ultra” ou autres épreuves de plus de 2 heures) = respirez, c’est votre priorité.
Votre épreuve prévue pour le mois de mai ou même août sera soit annulée, soit prendra une autre signification, au-delà de la performance. Vous devez changer vos plans d’entraînement, et veiller à maintenir une activité modérée, parsemée peut-être de légères intensités, mais sans plus. Récupérez, consacrez plus de temps aux personnes et aux activités souvent négligées quand on a des objectifs sportifs personnels.
3 – Vous êtes une personne qui est régulièrement active pour sa santé = maintenez et emmenez.
Bravo. Continuez ainsi en trouvant des moyens de respecter les précautions ci-après, et usez de votre motivation et bonnes habitudes pour les partager avec des proches qui ne les ont pas encore intégrées.
4 – Vous êtes plutôt sédentaire = opportunités.
Le confinement est devant nous, mais il n’est actuellement pas encore total. Le Conseil Fédéral vient d’étendre les mesures en passant en “situation extraordinaire” selon l’ordonnance sur les épidémies. Vous allez avoir du temps “différemment” devant vous. Opportunités. Peut-être que vous avez des enfants qui ne sont plus à l’école et vous devez les occuper. Les écrans vous aideront, avec les nombreuses ressources éducatives existantes, mais pensez à les faire bouger aussi. Si possible dehors, selon les restrictions à venir, en évitant les contacts. Rien n’interdit actuellement les sorties en nature, et le virus n’est pas sur les arbres des forêts. Marchez avec eux et laissez-les bouger et créer leurs jeux. Si vous préférez rester à l’intérieur, faites les danser, jouer ou encore mimer les aventures, en plus de les dessiner. Peut-être auront-ils enfin plus d’activité physique que les écoles ne le permettent habituellement. Ils apprendront mieux et de nouvelles choses.
Quant à votre télétravail, n’oubliez pas de l’interrompre toutes les 20 à 30 minutes par du mouvement, soit dans la pièce, soit à l’extérieur si vous avez de l’espace libre. Votre cerveau vous en remerciera (et votre employeur aussi). N’oubliez pas, la marche est votre meilleure activité.
Alors, quels sont les principes à respecter?
Les salles sont fermées, les entraînements annulés, les groupes clairement à éviter et même interdits aujourd’hui. L’image suivante vous donne quelques pistes et précautions qui vous permettront de rester ou devenir plus actif, maintenir ou booster votre immunité, et traverser les épreuves des prochaines semaines avec un souffle vital toujours présent ou retrouvé. Ensemble, mais avec la distance et la solidarité nécessaire.