Le grain de sable

Le grand malaise

« Monsieur Zelensky s’adressera au Parlement suisse le 15 juin ». Le Temps rappelle cela aujourd’hui 14 juin (p. 10) en interviewant M. Bäumle, ancien président des Verts-Libéraux, lui-même marié à une Ukrainienne. Les réponses nuancées de M. Bäumle valent la peine d’être lues.

A la question du journaliste « qu’attendez-vous de M. Zelensky » à l’occasion de son intervention, la réponse est intéressante : « J’espère que nos diplomates parviendront à lui expliquer que le rôle de la Suisse ne consiste pas à livrer ou à réexporter des armes, ce qu’il va probablement demander, mais à travailler dans l’aide humanitaire que nous pourrions d‘ailleurs renforcer. D’autre part, nous devrions offrir nos bons offices de médiateurs. Les Ukrainiens ont accepté la Suisse comme puissance protectrice. Malheureusement, la Russie a remis en cause notre neutralité en raison de notre reprise des sanctions européennes, ce qui nous a placés dans une situation délicate ».

Très entre nous, l’Occident et les Etats-Unis ont gorillé eux aussi la fin de notre neutralité.

Je ne vais pas reproduire toute l’interview de M. Bäumle, mais ne peux qu’inciter à la lire. Elle met en évidence la triste réalité d’une guerre de menteurs où les Occidentaux portent une triste responsabilité et « où les deux parties ne peuvent presque plus faire de concessions sans perdre la face ».

La neutralité permet-elle d’inviter un chef d’Etat en guerre à s’adresser à un Parlement avant que celui-ci prenne des décisions concernant ce pays en guerre ?

Le simple bon sens – et l’honnêteté intellectuelle – répond « non ».

Je me suis demandé quelle attitude j’aurais si j’étais encore au Conseil national.  J’écouterais M. Zelensky sans me lever mais pour savoir exactement ce qu’il aura dit, seule manière de connaître la réalité. La politique de la chaise vide n’est pas la bonne, celle du silence non plus et nos médias officiels n’ont pas rapporté grand-chose des éventuelles discussions des différents partis politiques préalablement à la décision des bureaux des Deux Chambres. Qui a eu l’idée de cette invitation de Monsieur Zelensky? Est-ce de nos élus qu’elle vient ou bien d’un contact direct de qui avec les deux Bureaux ?

La diplomatie ne doit pas se dérouler sur la place publique, en revanche l’origine de la propagande doit être connue publiquement, du moins en démocratie.

 

 

 

 

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