Le grain de sable

De la malédiction des guerres de religion

Interviewée mercredi soir aux nouvelles de la RTS par M. Revaz, Mme Timochenko, ancienne première ministre ukrainienne actuellement députée, a affirmé – si j’en crois l’interprète – que la guerre actuelle était une « guerre du bien contre le mal ». Elle reprend ainsi l’antienne officielle de M. Zelensky adoptée et serinée par maints Occidentaux.

La guerre du bien contre le mal est une guerre de religion

On ne peut pas pactiser avec le mal, on doit l’écraser. C’est exactement la doctrine de M. Zelensky et, hélas ! semble-t-il aussi de certains responsables américains voire européens.

De deux choses l’une : ou bien le mal c’est seulement M. Poutine et – qu’on nous pardonne – un « petit » assassinat est une chose possible – ou bien « le mal » c’est la Russie, et seule une guerre quasi mondiale pourrait, comme en 39-45, « vaincre » l’ennemi.

On a tendance à l’Ouest à considérer que « le mal », c’est la Russie, puisqu’on s’acharne parfois contre les artistes russes, les sportifs russes, les biens des citoyens russes – que d’aucuns voudraient confisquer sans la moindre garantie judiciaire, en violation de toutes les valeurs démocratiques que l’on prétend défendre -, les citoyens russes eux-mêmes, en Europe, présumés coupables comme l’ont été les Allemands en 39-45 et parfois même aujourd’hui encore.

 

La guerre de religion encourage les chantages

L’Occident essaie d’éviter la guerre totale, et La Russie aussi d’ailleurs, semble-t-il, à la différence de M. Zelensky qui, si j’en crois le Temps du 27 janvier, p. 5, n’hésite pas à reprocher à l’OTAN sa lenteur dans la décision relative à l’envoi d’armes. Le chef de guerre ukrainien aurait formulé cette affirmation « Nous ne comptons pas le temps de la même manière que nos alliés. Pour nous, il se mesure en vies humaines et en villes détruites ».

Pour les « Alliés », la lenteur à la décision se résume au désir d’éviter de sacrifier plus encore de vies humaines et de villes détruites partout. Le temps est bien compté de la même manière. Alors arrêtez votre chantage.

En outre, tous les spécialistes militaires répètent que l’envoi de tanks, voire d’avions non seulement prend du temps mais de surcroit nécessite la formation sur place pendant plusieurs mois, voire années, du personnel nécessaire à moins d’envoyer les soldats avec le matériel, ce qui équivaudrait à une entrée en guerre.

Il s’agit en fait d’une guerre territoriale

Comme bien des guerres, celle que la Russie a déclenchée contre l’Ukraine – également d’ailleurs sous un prétexte quasi-religieux (dénazifier) – est en fait une guerre territoriale donc de conquête maintenant réciproque (prendre le Donbass – reprendre la Crimée). Les guerres territoriales peuvent finir par une négociation, en général aux dépens des ambitions des deux parties. Cela vaut certainement mieux qu’un bain de sang et une destruction systématique des villes d’un Pays ou de plusieurs Pays.

La paix ne passera que par une démystification du caractère artificiellement religieux de cette terrible guerre. Cette démystification est une responsabilité de l’Occident.

 

 

Quitter la version mobile