Le grain de sable

A Munich, l’Union européenne a peut-être raté une occasion d’éviter la guerre en Ukraine

La 58e Conférence de Munich sur la sécurité s’est tenue à Munich du 18 au 20 février 2022, à un moment où le monde est confronté à de sérieux défis sécuritaires, en particulier à celui de l’Ukraine. 

La faute au test sanitaire?

Selon les informations fournies par Google, la Conférence réunit au moins une trentaine de chefs d’Etat et de nombreux participants de la plus haute importance. Les Etats-Unis y avaient dépêché, cette année, leur Vice-Présidente ainsi que leur Secrétaire d’Etat ; l’ONU était représenté par M. Guterres, l’OTAN, par son chef, M. Stoltenberg, la Commission européenne par sa Présidente, Mme von der Leyen, l’Ukraine, par son Président, M. Zelensky. M. Poutine avait décliné l’invitation et aucun participant russe n’était attendu. Alors que l’Ukraine allait naturellement être au centre des débats, on ne peut que regretter naturellement l’absence de toute personnalité russe à cette Conférence sur la sécurité. Google ne nous dit pas la cause de cette absence, mais le Temps, oui (22.02.2022, p. 2 sous la plume de M. François Nordmann, article intitulé « A Munich, l’Europe affiche sa fermeté ») ; on peut lire en effet ces termes : « L’Ukraine a dominé l’agenda de la conférence de même que les nombreuses rencontres bilatérales. Ce n’était pas le lieu de la diplomatie, les invités de la Fédération de Russie ayant dû renoncer à se rendre à Munich faute de se soumettre au test sanitaire » (c’est moi qui mets en gras).

Que le refus du test ait été un prétexte côté russe, on ne saurait l’exclure, mais que, côté européen, l’exigence du test – principe de précaution sanitaire – ait pu paraître plus importante qu’une chance supplémentaire éventuelle de rencontre et de discussion avec des représentants russes, afin d’éviter la guerre, l’esprit humain se refuse à l’admettre.

Le discours de Mme von der Layen

A cette espèce de « vexation sanitaire » infligée à la Russie s’est ajouté le discours de Mme von der Leyen (téléchargeable en français ou en anglais sur google) lors de la remise d’un prix à M Stoltenberg, Chef de l’Otan, qui a « porté le flambeau de cette alliance unique » (sic). Non contente d’énoncer toutes les sanctions possibles contre la Russie si cette dernière envahissait l’Ukraine – ce qui pouvait se concevoir – la Présidente de la Commission a profité de rappeler l’importance de l’OTAN,  d’évoquer toutes les qualités démocratiques de l’Ukraine et toutes les activités et intensions perverses de la Russie, éventuellement avec son allié chinois. Voilà certainement ce qui est peu recommandé quand on en est encore à espérer une issue diplomatique. La Russie n’était pas représentée à Munich, mais le discours de Mme von der Leyen n’était pas secret !!!!!

Ce n’est pas de la fermeté que l’Union européenne a affiché à Munich, c’est une grande maladresse qui a peut-être précipité les événements terrifiants déclenchés aujourd’hui à l’Est de l’Europe.

 

 

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