Le grain de sable

L’éthique et la protection des mineurs

C’est un des enseignements de base en droit : le droit et l’éthique ont des points d’intersection, mais ne se recouvrent pas. Le droit – notamment par le biais de la loi – va poser une règle générale et abstraite, valable pour un nombre indéterminé de cas. L’éthique exige l’étude de valeurs précises, de cas en cas, à partir du droit.

Cette relation entre droit et éthique est particulièrement actuelle en matière de vaccination des mineurs. Si nous laissons de côté l’étude juridique proprement dite des textes nationaux et internationaux, souvent très stricts, concernant la protection des mineurs, et notamment en matière d’acte médical, nous devons constater que le volet éthique reste très étroit et intimement lié au cas d’espèce, comme d’ailleurs la notion de consentement éclairé.

L’enfant, l’adolescent, au même titre que l’adulte, ne peut consentir individuellement à une vaccination que si on lui a expliqué clairement les avantages pour lui et les inconvénients pour lui, de l’acte.

La grande difficulté est ensuite d’expliquer ce qui pourrait être, pour la communauté, l’intérêt de sa vaccination à lui, car il s’agit alors d’une appréciation éthique, et le risque est évident d’une influence émotionnelle, même en toute honnêteté. L’influence émotionnelle est d’autant plus grande si la présentation de la situation est faite publiquement (presse, radio, tv, réseaux sociaux), ou scolairement, car la pression du groupe, voire l’aura « autoritaire » des intervenants, augmente le sentiment éventuel de culpabilité et supprime ainsi la liberté de décision du mineur (autant peut-être que celle de ses parents).

Subordonner le droit de voyager des mineurs à un certificat de vaccination (vaccination gratuite), voire à un test négatif (payant, lui) est une autre forme de « contrainte » fort peu éthique.

J’avoue être extrêmement inquiète de la légèreté avec laquelle est abordée la question éthique de la protection des mineurs. C’est encore plus troublant que la légèreté juridique.

 

 

 

 

 

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