Emission Infra-Rouge de ce mercredi 14 avril sur RTS 1, au sujet de la protection de l’environnement et notamment, avec M. Bertrand Piccard, des 1000 pistes pour stabiliser le combat climatique proposées par sa fondation Solar Impulse afin de traiter le réchauffement climatique « non pas comme un problème mais comme une opportunité de faire du profit», ainsi que le citait le Temps du 13 avril (p. 1).
A la fin du débat télévisé conduit par Alexi Favre viennent les quelques questions ou réactions des auditeurs récoltées pendant l’émission par une journaliste de la RTS. L’une des questions, adressée, celle-ci, à M. Piccard commençait en ces termes, lus par la journaliste responsable : « Si l’ego de M. Piccard produisait de l’énergie, nous n’aurions plus de problème d’approvisionnement ». Je laisse tomber la question proprement dite à laquelle M. Piccard a d’ailleurs répondu avec sa clarté et sa politesse habituelles, faisant l’impasse naturellement sur le début que je viens de citer. Or c’est précisément sur ce début que je voudrais revenir en posant les questions suivantes :
- Était-il vraiment normal que la RTS transmette intégralement les propos parfaitement insultants de cet auditeur ou ne devait-elle pas les omettre et passer directement à la question proprement dite ? Quelle est la limite entre la liberté d’expression et la censure imposée par le respect d’une personne invitée à un débat télévisé, sachant en outre que les propos insultants ne constituaient pas la question elle-même mais n’en étaient que l’introduction ?
Il ne s’agit pas ici de lancer un procès public contre une journaliste ou contre la RTS, mais de se demander si un peu de bon sens ou de cœur ne suffirait pas parfois à éviter de confondre liberté d’expression et pure grossièreté.