Le grain de sable

Au bout des mesures, il y a des êtres humains

Les taskforces insistent beaucoup sur la crainte des milieux hospitaliers de devoir « trier » (j’ai horreur de ce verbe pour des personnes) les patients en cas de surcharge. Ont-ils conscience du fait que le Conseil fédéral, tout comme les gouvernements cantonaux, doivent sans cesse « trier entre les risques de dégâts humains que causeront les mesures prises » ? Parce que c’est bien là que résident la dureté et le danger de la pandémie. Les pertes économiques des milieux culturels, hôteliers, commerçants en général, touristiques, etc… ne sont pas que des chiffres, elles correspondent en outre souvent à des effondrements de personnes. Et ces terribles souffrances ne peuvent pas être guéries seulement par des moyens financiers. D’ailleurs, ces moyens financiers sont de l’argent public, qui n’est pas propriété de l’Etat lequel devra rendre compte de sa gestion.

Personne n’imputera des dommages à d’éventuelles erreurs « scientifiques » qu’on ne connaîtra d’ailleurs jamais vraiment, mais toute souffrance sera imputée aux membres des exécutifs et un peu aux parlementaires. Quoi qu’on dise, ce sont eux qui ont le rôle le plus difficile et le plus ingrat.

Comme tout le monde, je déteste les mesures imposées, mais j’affirme que nos autorités politiques sont beaucoup plus attentives à la détresse des êtres humains touchés par les mesures de protection anti-covid que bien des milieux scientifiques, en tous les cas si l’on en croit la phrase de l’épidémiologiste bernois, M. Christian Althaus, qui a quitté la taskforce scientifique de la Confédération en disant (citation de Heidi.News du 10.01.21) : « Les politiciens doivent apprendre enfin à regarder la science sur un pied d’égalité ».

NON ! Ils doivent regarder la science comme un des nombreux paramètres de la gestion du bien commun de la société humaine dont ils sont responsables.

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