Le grain de sable

Les nouveaux Robespierre

Heidi.news nous apprend que la radio-télévision suisse alémanique a annulé une émission prévue sur le racisme parce que la journaliste invitée refusait de discuter avec M. Köpel, invoquant qu’elle voulait parler avec quelqu’un capable de discuter et se préoccupant vraiment du racisme.

Du côté de la radio télévision, on explique qu’on a annulé l’émission faute d’avoir trouvé qui que ce soit pour discuter du vrai sujet, à savoir « le racisme dans la langue ».

Robespierre ressuscité

Quel que soit le motif de l’annulation de l’émission (racisme antiköppel ou manque de volontaires), on se trouve face à un phénomène semblable à celui de la Terreur sous Robespierre : peur et menaces paralysent la liberté d’expression, la liberté d’opinion, cultivent la condamnation de l’autre qui « ne pense ou n’agit pas juste ». Le racisme est hélas ! un sentiment inné de l’être humain, répandu dans tous les peuples, dans toutes les tribus, parfois de manière latente, parfois se manifestant de façon atroce. C’est un sentiment contre lequel il est important de lutter par l’éducation, par l’enseignement des valeurs de respect de l’autre et de la personne en général, mais certainement pas par l’intimidation ou … le déboulonnement de statues.

L’intransigeance suffisante et mortifère des « purs »

Il y a les « purs », les « incorruptibles », les adorateurs d’eux-mêmes et de leurs sentiments et puis il y a ceux qu’ils ont condamnés sans appel, qu’ils se croient légitimés à honnir ou ridiculiser avant même qu’ils ouvrent la bouche.

Le meurtre de M. Floyd est inadmissible et horrible, mais qui osera demander pourquoi on l’avait arrêté. Était-ce « seulement » à cause de sa couleur de peau ou y avait-il au départ un motif non raciste ?

Qui osera demander pourquoi on a pu filmer son agonie pendant plusieurs minutes sans essayer au moins d’intervenir pour le sauver ? Peut-être est-ce par peur d’autres violences ? Qu’on le dise aussi, car on ne peut vraiment concevoir que l’on filme une telle scène sans essayer d’intervenir, à tout le moins de crier. On a pu « entendre » : « I can’t breathe », n’aurait-on pas dû aussi entendre hurler : « Arrêtez, vous l’étouffez ! ».

L’histoire n’est qu’un perpétuel recommencement et on n’en apprendra jamais rien tant que l’on utilisera le devoir de mémoire comme prétexte à la vengeance et à la destruction.

 

Quitter la version mobile