Le grain de sable

Le courage de l’avenir

Je me suis souvent demandé quel était l’état d’esprit de nos lointains ancêtres à l’époque des grandes pestes, pendant la guerre de cent ans, bref à tant de périodes de l’histoire où le monde – dont on ne connaissait, il est vrai, qu’une petite partie – n’offrait pas des conditions de vie particulièrement agréables. Et même pendant la dernière guerre, pourquoi continuait-on à « faire des enfants » ? Certains diront, « parce qu’il n’y avait ni la télévision ni les contraceptifs ». Y avait-il alors, comme aujourd’hui, ainsi qu’on le lisait dans « le Temps » de jeudi 14 mars (p. 19), des couples qui ne voulaient pas d’enfants pour ne pas les faire naître dans un monde sans avenir ? Ou des couples qui ne pouvaient accepter l’idée que des générations vivraient « dans l’ombre d’un âge d’or passé, avec l’amertume de savoir qu’on n’a strictement rien fait pour eux »?

L’âge d’or ! Toutes les civilisations disparues ont eu ou cru avoir eu leur âge d’or. Aucune ne l’a conservé. C’est en fait un terme de mythologie. Or la mythologie est sœur de la religion et nous vivons une époque très religieuse bien que sans la foi, ni l’espérance, ni la charité. La religion sans ces trois vertus, est une tyrannie de mort. Il faut s’en méfier, elle est très nombriliste et tend à voir dans l’autre et les autres la source de tous les maux.

C’est vrai que le réchauffement climatique est troublant. S’il dépend vraiment exclusivement de la production de co2 et de méthane liée à l’activité humaine, la seule manière de le freiner est de prendre des mesures mondiales, policières, tyranniques, dont les effets seront un arrêt de la majorité des activités humaines, des crises économiques et sociales, une régression des progrès en matière de santé, une forte diminution des échanges internationaux, etc… raison pour laquelle les responsables politiques ont tellement de peine à prendre des décisions et les chefs d’État sont dans l’impossibilité de se mettre d’accord. C’est aussi la raison pour laquelle il est encore plus urgent de chercher et de trouver des moyens de pallier les inconvénients du réchauffement  (ce à quoi se consacrent beaucoup de chercheurs) que de vouloir d’abord l’arrêter. Mais pour chercher et trouver ces moyens il faut croire à l’avenir et à la vie.

 

 

Quitter la version mobile