Le grain de sable

Et si on le disait!

Lutte contre le CO2. On nous montre immédiatement les grands accusés : les chauffages individuels à mazout et les voitures.  En revanche, on ne nous montre jamais les énormes responsables que sont les avions et les gigantesques bateaux de croisière. Pourquoi ? Probablement parce que le remplacement des chauffages individuels et des voitures par des moyens dits « moins polluants » est favorable aux lobbies du bâtiment et des constructeurs de voitures alors que les avions et les paquebots sont indispensables au tourisme dont les lobbies sont tout puissants. C’est un fait avéré au demeurant très compréhensible. Mais évidemment que ce n’est pas politiquement correct de le dire.

Et pourquoi s’acharner financièrement sur les particuliers qui devraient se compliquer la vie en renonçant par exemple à la voiture diesel précédemment soutenue par les pouvoirs publics ou en changeant leur chauffage ? Pourquoi accroître la densité des villes dont on sait qu’elles représentent des centres de troubles sociaux ? Pourquoi parquer les gens dans des quartiers à tendance autarcique ? C’est toujours plus facile de manipuler les simples pékins que de fâcher les lobbies. On mesure l’inutilité crasse de réunions telles que la COP 24 qui favorisent le gaspillage de kérosène et flattent des egos.

Alors, comment réagir ? Sans porter le moindre jugement sur les faits ci-dessus énoncés, Solar Impulse  – autant d’ailleurs que la bande dessinée due à Mme Picard qui en raconte l’aventure – propose une solution mille fois plus intelligente et honnête. Au lieu de s’acharner à culpabiliser les uns et à dédouaner les autres, Bertrand Picard essaie de montrer que la recherche scientifique, la volonté et la persévérance peuvent être le moteur de la lutte contre les méfaits de la pollution par le CO2. Tous les milieux profiteraient d’un effort mis par exemple sur la volonté de développer l’utilisation du solaire également pour les voyages politico-touristiques. Rien ne sert de faire croire que seule la décroissance et la frustration favoriseraient l’avenir. Il n’est pas dans la nature humaine de régresser. En revanche, l’incitation à croître plus intelligemment est un message positif dont le monde a besoin.

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