Le grain de sable

De l’inutilité de certaines taxes dites “écologiques”

Le Conseil national a rejeté les taxes sur les billets d’avion et limité à 8 centimes de plus à la colonne le prix des carburants. Dans quel but prévoit-on de telles taxes ? Dans celui de limiter les émissions de CO? Inutile, pour deux raisons principales :

D’abord, si l’on en croit micro-trottoir rapporté par les médias, cela ne changerait rien au mode de vie de la très grande majorité des usagers qui entendent bien continuer d’utiliser leur voiture quand ils en ont besoin et de voyager quand ils en ont envie. Ensuite parce que cela accrédite le principe pollueur-payeur, qui a toujours été compris et mis en œuvre de manière que l’on pense qu’il suffit de payer pour avoir le droit de polluer.

Ajoutons encore que le comble du ridicule de ces taxes est atteint quand « les recettes devraient être reversées à la population » (sic), ainsi que Le Temps nous l’apprend, dans son édition du 11 Décembre, à propos des taxes sur les billets d’avion. C’est d’ailleurs un principe analogue qui est déjà appliqué pour « le solde du produit de la taxe carbonne » (cf. la loi actuelle), ce qui permet de voir sa prime LAMAL diminuée par exemple de 2 CHF par mois (0.5% dans mon cas) après, sans doute, des calculs incroyablement sophistiqués et dont l’exactitude est invérifiable par les citoyens. Le triomphe de l’usine à gaz.

La redistribution, c’est l’usine à gaz avec, en prime, la suppression éventuelle de tout effet pédagogique de la taxe, puisque cette redistribution est assurée à chacun, indépendamment de ses efforts ou de son absence d’efforts personnels pour diminuer sa consommation d’énergie polluante. On croit rêver.

La seule raison d’être d’une taxe dite écologique serait la constitution de fonds de soutien à de la recherche ou à du développement de techniques (start-up peut-être) permettant de transformer ou de récupérer le CO2 émis ou d’améliorer la pureté de certains produits ou de trouver de nouvelles énergies, ou de mieux récupérer des déchets ou de diminuer la nocivité de certains moteurs etc… Mais le prélèvement de taxes écologiques dont « les recettes devraient être reversées à la population » (sic), c’est hallucinant de sottise.

 

 

 

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