Le grain de sable

Racolage bancaire

J’étais l’autre jour dans une banque cantonale pour y effectuer un paiement international. Après la transaction, le responsable me dit : « vous avez un compte postal ». N’ayant pas perçu le ton interrogatif, je réponds : « comment le savez-vous ? Sans doute parce qu’il m’arrive d’alimenter mon compte bancaire à partir de mon compte postal ». « Non, non » me répond mon interlocuteur, je vous demande si vous avez un compte postal parce que si c’est le cas, vous savez sans doute que vos frais vont augmenter. La Poste vous en a avertie. Si vous ouvrez plutôt un compte chez nous, cela ne vous coûtera rien. Vous n’aurez pas de frais. »

Je me suis insurgée contre ce racolage de clients. Comme je faisais part de ma désapprobation de la méthode à l’employé présent, il me dit : « Nous devons augmenter le nombre de clients, et toutes les banques font cela ». Je n’ai pu me retenir de dire que c’était, toutes proportions gardées, le même genre de démarche que celle à laquelle l’UBS s’était livrée jadis avec les clients étrangers. « Non » me répond l’employé, « car notre banque est propriété de l’Etat ».

On déduit de cela que le niveau éthique de l’Etat n’est en aucun point différent de celui de la société civile et que la concurrence entre entreprises de droit public obéit aussi aux règles de la jungle. En outre, on éprouve le sentiment extrêmement désagréable d’être sous tutelle ! Je ne suis pas certaine de réapprovisionner mon compte dans cette banque d’Etat!

 

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