Le grain de sable

De la vraie nature de l’Union européenne

Démesurément agrandie après l’époque des six (Belgique, Allemagne, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas) puis des douze (les six précédents auxquels se sont joints le Danemark, la Grèce, l’Espagne, l’Irlande, le Portugal et la Grande-Bretagne), l’Union européenne est actuellement uniquement un marché où la concurrence fait rage. La crise monétaire et économique de ce début du 21e siècle a plus que jamais réduit à la portion congrue l’idéal européen de sauvegarde de la paix et de la liberté proclamé par le Traité instituant la Communauté européenne en 1957. Les manœuvres d’intimidation dirigées actuellement contre le pays non-membre qu’est la Suisse sont moins l’expression d’une recherche du bien commun européen que celle d’un acharnement à détruire une concurrence et à récupérer par tous les moyens des fonds qu’une mauvaise gestion interne à l’Union a contribué à dilapider.

L’Union européenne, par ses quelques dirigeants potentats, sait que notre pays vit notamment de sa réputation – alors qu’elle a perdu la sienne – et que toute notre politique même étrangère est dépendante de la démocratie directe. Elle n’hésite donc pas à mettre la Suisse sur une liste grise sur le plan fiscal – en ignorant les brebis galeuses en son sein – et à tenir la dragée haute au Conseil fédéral en se moquant de la démocratie directe. Le Conseil fédéral a réagi avec énergie au dernier coup tordu. Puisse-t-il se sentir soutenu par la majorité de la population !

Le peuple n’a pas forcément raison, certes, c’est le risque de la démocratie directe. Celle-ci garantit la paix et la liberté par la stabilité mais elle exige du temps et la capacité de communiquer et de convaincre. Rouler les mécaniques et manier la trique sont étrangers à la démocratie.

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