Le grain de sable

A quoi pourrait bien servir un roi?

Quelques pays démocratiques ont encore un roi (ou une reine). Le fait est assez étranger aux mœurs helvétiques, mais il n’empêche que l’existence de cette figure emblématique contribue souvent à conférer une certaine solennité à la vie publique et peut-être à favoriser une relative bienséance de la population.

Mais politiquement, à quoi peut servir un roi ?

La question se pose particulièrement ces jours à propos de la crise espagnole. La situation de la péninsule est hautement inquiétante. La dérobade de l’Union européenne –  qui refuse toute médiation sous couvert de non-ingérence – ne surprend personne. Mais l’exemple catastrophique donné par l’intolérance absolue de Madrid devant ce qui révèle incontestablement un malaise profond enlève beaucoup de crédibilité aux rodomontades démocratiques des uns et des autres. On ne peut certes bafouer la constitution. On ne peut pas non plus refuser d’entendre la plainte de plusieurs millions de citoyens. Dans une telle situation un roi ne serait-il pas le « Nicolas de Flue » idéal ? C’est le roi de tous les Espagnols. Ce devrait être une figure paternelle offrant d’écouter les uns et les autres et d’essayer de les amener à se parler sans donner a priori raison ou tort aux uns ni aux autres mais dans un geste de respect aimant au-delà du juridisme pur.

Il faut évidemment, pour offrir un tel geste, une hauteur de vues et une crédibilité morale totale. Pourquoi ce silence assourdissant du Roi d’Espagne ?

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