Le grain de sable

Le régime de Bologne, nuisible aux étudiants!

Le système d’études dit « de Bologne », en vigueur en Suisse depuis, en moyenne, une dizaine d’années, semble, en fin de compte, nuisible tant aux étudiants des Universités qu’à ceux des Hautes Ecoles Spécialisées (HES). Il n’est pas politiquement correct de le dire haut et fort, mais nombreux sont les enseignants ou les praticiens de tous bords qui le déplorent « en privé ».

La division des études en bachelor puis master a le double inconvénient de trop « théoriser » les études dans les HES, qui devraient être avant tout des écoles « professionnelles » à but pratique, et de rendre trop utilitaristes et banalement pratiques des études universitaires qui devraient être  plus théoriques, l’Université n’étant pas – sauf pour la médecine et éventuellement certaines sciences dures – une école professionnelle. Non seulement ce régime dit « de Bologne » nuit à la formation des jeunes en détournant le but réel des formations suivies, mais il a prolongé les études, coûtant ainsi inutilement plus à la société.

Il serait temps d’oser faire le point honnêtement sur le sujet.

La similitude recherchée entre les titres délivrés par toutes les « hautes écoles », quelles qu’elles soient, a, comme toujours quand on confond égalité et égalitarisme, faussé le résultat. Il semblerait que l’Allemagne n’ait pas cédé aux charme de Bologne à tout le moins en matière de formation musicale où ce système est nuisible, et que les Hôteliers déplorent, en Suisse et ailleurs, la transformation notamment de notre  Ecole Hôtelière en une HES. Les capacités des étudiants sur le terrain en seraient diminuées.

Il est juste, voire nécessaire, de valoriser les formations excellentes, qu’elles soient académiques ou plus « pratiques », mais il convient de tenir compte des spécificités propres aux différentes disciplines. L’excellence ne dépend pas des titres mais de l’adaptation de la formation aux réalités du terrain. Hélas ! On sait que, comme le système des crédits européens en matière d’études supérieures, qui n’est qu’un vaste « souk organisé », le système de Bologne permet de croire à l’égalité internationale des études. Tromperie que tout cela ! Et ce sont les étudiants qui en souffrent !

Le 11 août 2016

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