Le grain de sable

Les réseaux sociaux, fossoyeurs de la démocratie

La télévision française donne fréquemment la parole, ces jours, à des participants de « Nuit debout ». Ceux-ci racontent comment les réseaux alertent de nouveaux participants, favorisent  les réunions en nombre ; ils chantent les merveilles de ces moyens efficaces de créer des « vagues de fond ». Pour quoi ? Pour le changement ! Pour dire qu’on en a assez de ces politiciens, pour contester la loi travail. Comme en mai 1968, beaucoup de bruit et de désordre, pour « rien », car on ignore ce qui pourrait être construit en lieu et place de ce que l’on conspue. Aucune réflexion, aucune maturité politique, aucun projet, aucun programme, juste de l’excitation populiste ou populaire, puérile. On touche du doigt la force destructrice des réseaux sociaux : ils favorisent l’anarchie mais pas la réflexion. Ils permettent la pression du nombre, mais pas celle des idées. Ils encouragent le narcissisme révolutionnaire ou, chez certains peut-être, le « bonsauvagisme » moutonnier. Ils utilisent la liberté pour la détruire, parce qu’ils sont noyautés par des casseurs, parce que le désordre conduit irrévocablement à la répression, au recours aux moyens d’urgence violant parfois déjà la légitimité parlementaire – songeons au 49.3 !

Pour sauver la démocratie des ravages possibles causés par les réseaux sociaux, il faut plus que jamais des partis politiques crédibles, ayant un programme clair, des porte-parole convaincants, des penseurs visionnaires connaissant l’histoire et la nature humaine. C’est valable pour tous les pays, le nôtre compris. Que les partis se ressaisissent et mettent un peu de côté leur chasse aux sièges, aux honneurs, aux prébendes. Le temps presse ! Les réseaux sociaux sont en passe de détruire la démocratie.

 

Le 18 mai 2016

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