J’ai reçu un rappel de Billag, j’ai oublié de payer ma dernière facture, qui arrivait à échéance le 15 décembre. La honte pour l’opposante acharnée que je suis à l’initiative «No Billag» ! Dès que ce papier a émergé de la pile que j’avais coupablement laissé s’accumuler pendant les Fêtes, je me suis empressée de régler mon dû.
Cela étant dit, ce petit épisode m’a rappelé l’agacement que j’avais éprouvé quand le nom de cette société était apparu sur mes factures. Je suis d’une génération qui croyait (qui croit encore) aux bienfaits d’une SSR forte, et j’avais trouvé navrant de devoir payer ma redevance par l’intermédiaire d’une société dont le nom et la raison sociale n’évoquent en rien le service public audiovisuel. J’avais beau comprendre, intellectuellement, les raisons pour lesquelles il avait fallu confier le recouvrement de la redevance à un organisme dont le nom était parfaitement inconnu à la quasi-totalité des citoyennes et des citoyens, quelque chose de mon lien identitaire, et même affectif, avec l’«Idée Suisse» s’était rompu.
Les promoteurs et promotrices de «No Billag» n’en ont rien à battre du service public audiovisuel, et ce n’est évidemment pas ce petit déchirement symbolique qui les a motivés à lancer leur initiative. Mais pour celles et ceux qui, comme moi, restent profondément attachés à «leur» SSR, ne faudrait-il pas réfléchir à un moyen (si l’initiative, comme je l’espère ardemment, ne passe pas) de restaurer la perception immédiate, sur les factures, du rapport entre l’argent versé et la cohésion nationale ?
Billag va de toute façon sortir de scène, puisque dès 2019 le mandat qu’elle détenait, s’il a toujours lieu d’être, sera attribué à une autre société, Serafe SA. Prions pour qu’au moins Serafe SA n’aille pas faire figurer sur ses factures le nom de la société mère à laquelle elle appartient : Secon.