Les non-dits de l'économie

Un revenu de base inconditionnel pour tout le monde

Le mois passé, une nouvelle initiative populaire fédérale a été lancée en Suisse proposant le versement d’un revenu de base inconditionnel à l’ensemble de la population résidente, lui permettant «de mener une existence digne en famille et en société, de participer à la vie publique et d’agir pour le bien commun».

Le sujet n’est pas nouveau, vu que le peuple suisse avait déjà été appelé aux urnes en 2016 afin de s’exprimer sur une initiative semblable, qui toutefois était plus générique et n’indiquait pas certains éléments importants pour convaincre le peuple à l’approuver à cette époque-là.

Or, à la lumière des conséquences dramatiques induites par la pandémie de la Covid-19 et surtout des choix publics inefficaces tant sur le plan sanitaire qu’au niveau économique, il est désormais évident qu’un revenu de base inconditionnel pourrait résoudre plusieurs questions ouvertes dans l’économie et dans la société d’une nation comme la Suisse, où la forte concentration du revenu et de la richesse au sommet de la pyramide sociale représente un problème d’ordre socio-économique qui nécessite un changement de paradigme afin d’être traité correctement.

Le texte de la nouvelle initiative populaire pour un revenu de base inconditionnel indique que celui-ci doit être conçu «de manière à contribuer à la préservation et au développement des assurances sociales». Cela signifie qu’il faudra assurer «la coordination du revenu de base inconditionnel avec les prestations des assurances sociales existantes ainsi que les éventuelles adaptations de ces prestations», pour éviter de faire double emploi. Contrairement au texte de l’initiative refusée par le peuple suisse en 2016, cette nouvelle initiative populaire précise que tous les secteurs économiques contribuent de manière solidaire au financement de ce revenu de base. «Il s’agit notamment d’imposer de manière adéquate le secteur financier et les entreprises technologiques et d’alléger les charges grevant l’activité lucrative».

À l’instar de l’initiative soumise au vote populaire en 2016, le comité de cette nouvelle initiative n’indique pas le montant du revenu de base, ni la méthode de calcul pour ce faire, demandant qu’une loi fédérale s’en charge le moment venu – et qui devrait tenir compte de l’évolution du coût de la vie en Suisse.

Les initiants, toutefois, demandent que le financement du revenu de base soit assuré aussi par une imposition fiscale correcte des revenus du capital ainsi que des transactions financières. En l’état, les personnes (physiques ou morales) qui gagnent des revenus du capital très élevés ou qui effectuent des transactions financières (à haute fréquence) contribuent aux finances publiques de manière moins que proportionnelle par rapport à ce que font les personnes qui gagnent des revenus du travail équivalents.

Il est dès lors urgent et nécessaire de rétablir une certaine équité fiscale, contribuant à soutenir les activités économiques afin d’accroître la cohésion sociale. L’ensemble des parties prenantes pourra alors en bénéficier dans l’intérêt général de l’économie et de la société.

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