Les non-dits de l'économie

Alléger les impôts sur les salaires, imposer équitablement le capital

L’initiative des Jeunes socialistes soumise au vote populaire d’hier aurait permis de bien relancer et soutenir les activités économiques, durement frappées par les conséquences de la pandémie du Covid-19 éclatée au début 2020.

Il est nécessaire d’augmenter la charge fiscale sur les revenus du capital qui dépassent un certain seuil – à déterminer correctement – afin d’atteindre une série d’objectifs dans l’intérêt général de l’économie, dont le fonctionnement ordonné dépend aussi de la fiscalité ainsi que de la distribution du revenu et de la richesse.

Dans la plupart des cas, aujourd’hui, les revenus du capital n’ont aucun lien avec la méritocratie, c’est-à-dire que les personnes (physiques ou morales) touchant ces revenus n’ont aucun mérite à cet égard. Il s’agit de rentes financières que les acteurs sur les marchés gagnent indépendamment de leur travail et qui sont largement le résultat des nombreuses interventions des banques centrales dans le sillage de la crise financière éclatée en 2008 au plan global et, plus récemment, de la crise pandémique.

Imposer davantage les revenus du capital ne provoque pas une fuite de capitaux nuisible au système économique, parce que cela frappe surtout les propriétaires des capitaux qui ne sont pas investis de manière productive. La Suisse restera de toute façon un pays dont la fiscalité est modérée, qui plus est offrant des services publics meilleurs que ceux de beaucoup d’autres nations. L’attractivité de la place économique helvétique serait, en fait, meilleure si les revenus du capital étaient imposés davantage car cela permettrait à l’État de soutenir directement (par des dépenses publiques supplémentaires) et indirectement (grâce à davantage de subventions et à une réduction de la charge fiscale de la classe moyenne) les activités économiques visant le bien commun. L’augmentation des recettes fiscales permettrait au secteur public de soutenir l’économie nationale, de telle manière que les petites et moyennes entreprises pourraient augmenter leur chiffre d’affaires et, par conséquent, leurs bénéfices, avec des effets positifs aussi sur le niveau d’emploi et sur le niveau des salaires de bien des catégories professionnelles, surtout en ce qui concerne les femmes qui travaillent mais qui, de nos jours, ne gagnent pas assez pour arriver à la fin du mois.

Imposer davantage les revenus du capital permettrait également de réduire la fragilité et l’instabilité financière, parce que cela induirait un nombre important d’acteurs sur les marchés financiers à réduire le volume de leurs transactions sur ces marchés afin de ne pas devoir supporter une charge fiscale plus lourde. Les banques, dès lors, seraient davantage orientées vers l’économie «réelle», augmentant leur disponibilité à octroyer des crédits aux entrepreneurs – parmi lesquels se trouvent bien des jeunes qui ont terminé leurs études mais ne réussissent pas à obtenir une ligne de crédit afin de réaliser leurs projets.

La cohésion sociale en sortirait renforcée, au bénéfice de l’ensemble des parties prenantes dans l’économie nationale.

Quitter la version mobile