Les non-dits de l'économie

Le confinement coûte moins cher que le chaos

La situation épidémiologique continue à inquiéter la population ainsi que le personnel soignant, qui devrait être valorisé bien davantage en ce qui concerne surtout les infirmier.e.s désormais à bout de forces.

Il y a eu beaucoup de discussions sur la nécessité de fermer durant quelques mois les activités économiques qui ne sont pas indispensables pour satisfaire les besoins de la population. Après le confinement du printemps passé, qui a certainement permis de limiter la diffusion de la pandémie, en Suisse comme ailleurs, il était évident que seul un deuxième «lockdown» aurait permis d’endiguer une deuxième vague du coronavirus, en attendant un vaccin efficace pour un nombre élevé de personnes.

Comme le montre l’évidence empirique, les Etats qui ont décidé le confinement pour l’ensemble de la population et la fermeture totale des activités économiques qui ne sont pas indispensables – à l’instar de la Nouvelle Zélande ou de l’Etat de Victoria en Australie – ont enregistré un nombre proche de zéro de nouveaux cas d’infection par le Covid-19, évitant ainsi la deuxième vague de cette pandémie, qui est en train de se révéler fort dramatique en Europe et dans le reste des économies occidentales.

Ce n’est certainement pas une coïncidence si les pays occidentaux sont les plus gravement frappés par cette deuxième vague du Covid-19: il s’agit en effet des nations dont l’économie dicte aussi les choix publics dont ceux concernant la santé de la population, qui désormais est reléguée en arrière-plan pour donner la priorité à l’argent. En clair, les profits des entreprises et l’équilibre des finances publiques sont considérés des objectifs plus importants que la santé des personnes, auxquelles on continue de répéter qu’elles doivent respecter les mesures de protection faisant appel à la responsabilité individuelle.

Or, celles et ceux qui ne sont pas aveuglés par ce dogme peuvent rapidement comprendre qu’aussi bien les profits des entreprises que l’équilibre des finances publiques pourraient être mieux atteints si l’Etat imposait le confinement total des activités qui ne sont pas indispensables pour satisfaire les besoins humains de toutes sortes.

En l’absence d’un «lockdown» général, en effet, la cacophonie des décisions prises au niveau local ou sur le plan national engendre une plus grande incertitude pour les entreprises et augmente les coûts pour l’ensemble de la société en ce qui concerne les soins dont les personnes malades ont besoin suite à la diffusion de la pandémie à l’échelle globale, voire pour soutenir les personnes tombées au chômage ou dont le salaire a été réduit à cause de la pandémie. Il sera alors facile de comprendre que l’Etat, en fin de compte, dépenserait moins en imposant un confinement total par rapport à la situation où les choix publics sont dictés par des entreprises privées (dont les banques), laissant aux citoyen.ne.s la responsabilité de ne pas être affecté.e.s par le coronavirus.

Plutôt que du Covid-19, les politicien.ne.s au pouvoir devraient être à l’abri du néolibéralisme dominant.

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