Des ailes et des hélices

Avions de combat ou l’enfumage politique et médiatique !

 

Avec la publication du rapport du groupe d’experts et d’accompagnement sur le développement et la modernisation de nos Forces aériennes, une attention toute particulière a été mise en avant avec les différentes variantes et les difficultés qui en résultent dans la future mise en place de notre défense aérienne.

Un rapport complet précis 

Ce rapport est à l’image du nouveau chef du DDPS, clair, complet et précis. Les grandes lignes du projet d’acquisition du nouvel avion de combat sont exprimées de manières détaillées, tout comme les besoins connexe du futur système de Défense Sol-Air (DSA20).  Sous le titre « Avenir de la défense aérienne », les quatre grands thèmes du projet sont détaillés :

1 Conduite moderne de la guerre aérienne.

2 Protection de l’espace aérien suisse.

3 Développement des Forces aériennes à moyens et long terme.

4 Evaluation et acquisition.

Proposition de quatre variantes :

Dans ce rapport, quatre idées de variantes sont proposées à titre d’exemple en tenant compte des prix moyens du marchés actuels des avions de combat et des systèmes de sol-air. Chacune de ces variantes offrent des points forts, mais également des points négatifs. Par ailleurs, en fonction du prix qui sera réellement proposé par les avionneurs et les fabricants de système sol-air (ristournes, offres spécifiques), la véritable facture sera très différente des exemples donnés dans ce rapport.

Des variations de prix importantes

En effet, entre les aéronefs les moins chers disponibles (Gripen E, Super Hornet et éventuellement le F-16 Viper) et les plus onéreux (F-35, Eurofighter, Rafale), la différence sur le prix à l’acquisition pour un même nombre d’avions pourra varier de l’ordre de 1,1 à 1,8 milliards de nos francs. Il faudra également tenir compte des coûts à l’heure de vol. Ils seront également très différents d’un avion à l’autre et auront un impact non négligeable sur la décision. En conséquence les nombres d’avions exprimés dans ces variantes ne sont pour l’instant que de la spéculation.

Le dernier mot au DDPS :

Ce rapport porte sur les aspects militaires et techniques. Quant aux recommandations du groupe d’accompagnement, elles expriment le point de vue de ce groupe constitué de représentants de milieux très divers. Le rapport et les recommandations doivent aider le chef du DDPS et, ultérieurement, le Conseil fédéral à établir leur base décisionnelle pour le lancement et la concrétisation de la procédure d’acquisition d’un nouvel avion de combat et d’un système pour la défense sol-air. Ils doivent aussi être considérés comme une contribution au débat politique et public sur le sujet. Le dernier mot reviendra au DDPS.

Tentatives d’influences et Schizophrénie du vote populaire

 

Les bases sont pourtants claires. A lire certains articles dans la presse non spécilisées, on tente discrètement d’imposer une variante plutôt qu’une autre aux politiques et indirectement au chef du DDPS, alors que le travail d’influence de la population et du citoyens lambda a déjà commencé. Cette influence ne va en fait que compliquer les choses et réduire un peu plus la confiance de la population dans une presse qui est déjà bien malade.

Au final, l’influence insidieuse sur la population a un seul objectif « le vote ».

Alors que nous ne sommes qu’au début d’un processus qui se terminera qu’en 2022 avec le choix final de l’avion, la question d’un vote est déjà avancée. Mais devons-nous voter ? Dans le cas d’un financement hors budget via un « fond » comme pour le Gripen, la loi est claire il y un vote obligatoire. Par contre, un financement sur le budget ordinaire de l’armée n’est pas soumis à un vote. Pourtant, vote il y aura. Pour la simple raison que nous avons dans notre pays un mouvement dont l’objectif est la supression de l’armée. Le GSsA se lancera bien évidemment dans une procédure de référendum. Alors pourquoi tant histoire ? La raison est politiquement simple. La gauche modérée et tout aussi anti-armée, craint ce référendum frontal. La gauche veut un vote populaire le plus large possible avec dans l’idée que celle-ci défende l’achat d’un avion de combat. En fait, la gauche ne votera jamais en faveur d’un nouvel avion de combat ni d’un système sol-air. Les excuses seront simples : trop d’avions, trop cher, trop luxeux. La gauche tente par cette action de cacher ses véritables intentions.

Les véritables enjeux

Alors que faut-il en matière d’achat : Ayant dirigé une unité de feu de DCA « Rapier », l’expérience terrain m’a montré deux choses : un système sol-air est un outil peu utilisable en temps de paix, sauf pour appuyer une conférence et ceci avec des limites importantes (proximité de la population). Seul un avion peut mener une interception dans le cadre de la police du ciel. De plus, notre topographie limite fortement les radars au sol et diminue parfois fortement la capacité d’engament des moyens DCA. Ce qui n’est pas le cas avec un avion qui survole les massifs montagneux. De plus, un avion de combat peu voir non seulement en avant mais également au-dessous de lui et surveiller les intrusions dans les vallées.

En conséquence, l’achat d’un nombre important d’avions de combat au minimum 55 (voir plus) et d’un système sol-air de moyenne portée pouvant couvrir dans un premier temps le plateau (le secteur le mieux adapté pour lui) semble le plus approrié.

 

En ce qui concerne la future votation, l’enjeu concernera ni plus ni moins que l’existance même de nos Forces aériennes et de notre souveraineté politique et aérienne.

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