Des ailes et des hélices

Le difficile pari du CSeries

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Cet été, le dernier né de l’avionneur canadien Bombardier, le CSeries CS100 va entrer en service auprès de la compagnie aérienne SWISS. Une étape cruciale pour le constructeur et le transporteur.

Entrée dans la cour des grands :

Pour la division Aerospace de Bombardier, le lancement de cette nouvelle famille d’avions de ligne est un pari osé. Jusqu’ici, l’avionneur canadien était connu pour sa large gamme d’avions d’affaires (Learjet, Challenger et Global) sans oublier le célèbre avion de lutte incendie Cl-215, ses turbopropulseurs Q400 (ex DHC-8) et sa gamme d’avions régionaux CRJ (Canadair Regional Jet).
Mais le lancement de la famille CSeries de 100 à 160 passagers en 2006, doit permettre à l’avionneur d’entrer dans la cour des grands.

Un marché très serré:

Le marché des avions commerciaux de la gamme 100 à 180 places est particulièrement difficile, mais représente un positionnement inévitable pour un avionneur désirant intéresser les transporteurs aériens. La concurrence est particulièrement acharnée, d’une part avec le duo-pôle Airbus/Boeing dont le lancement d’une gamme re-motorisée (A320neo et B737MAX) a engendré depuis deux ans, près de 5000 commandes, le brésilien Embraer et l’E-jet2 qui a engendré 350 commandes (dont 1’450 pour la première génération). Il faut également compter sur le russe Sukhoi et son SSJ avec 307 commandes. Prochainement le japonais Mitsubishi mettra en ligne le MRJ avec 204 commandes et plus modestement, la Chine vise dans un premier temps son marché interne avec l’ARJ21, tout en espérant venir percer les marchés africains et d’Amérique-latine.

Une entrée retardée:

Travailler sur une nouvelle famille d’avions est toujours très complexe pour un constructeur aéronautique et réserve souvent des difficultés de mises au point. Les ingénieurs canadiens n’ont pas été épargnés, le programme CSeries a accumulé près de deux ans de retard. Rien d’anormal en matière d’aviation, mais au final une double pénalisation. Ces retards ont surtout eu un effet sur les commandes sensiblement inférieures aux prévisions. De plus, Bombardier devait profiter de la mise en service du CS100 avant celle de l’A320neo d’Airbus en janvier dernier. Les difficultés ont également eu un effet sur le groupe Bombardier avec la suppression de nombreux emplois.

SWISS compagnie de lancement:

L’entrée en service du premier modèle de CSeries, le CS100 (108 à 133 passagers) auprès de sa compagnie de lancement, SWISS International Air Lines se fera ce printemps. Cette entrée en activité sera doublement importante, d’une part pour son concepteur, mais également pour la compagnie aux couleurs helvétiques détenue par le groupe Lufthansa. Car si par malheur, celle-ci était péjorée par des maladies de jeunesse, l’image serait alors catastrophique pour les deux acteurs. A contrario, les ventes pourraient décoller pour l’avion et SWISS bénéficier d’une importante publicité. A noter qu’avec le CS100 et l’entrée en service le 8 février dernier du B777-300ER, la compagnie SWISS joue la carte d’un important renouvellement de sa flotte.

La famille CSeries assure un avantage de plus de 20 % sur le plan de la consommation de carburant, comparativement aux autres avions de série, et de plus de 10% comparativement aux avions re-motorisés. Les avions de la CSeries émettront également 50 %  de NOX en moins que ne l’exigent les normes actuelles. Dotés de sièges, de coffres de rangement et de hublots plus grands, les avions CSeries créent une sensation d’espace digne des gros-porteurs qui procure aux passagers un confort inégalé. Le moteur révolutionnaire PurePowerMD PW1500G de Pratt & Whitney, permet une réduction de la consommation de carburant, de bruit et d’émissions, rehaussant la compatibilité environnementale et sociale de ces avions.
A ce jour la famille CSeries enregistre un total de 288 commandes.

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