Conflit fiscal: LA solution!

Certaines de nos banques devront-elles faire amende (chère et honorable)? Devront-elles faire hara-kiri? Il est encore trop tôt pour le dire. Une chose est certaine: dans ce petit monde, qui comprend également les avocats d'affaires, fiduciaires et gestionnaires de fortune, ce n'est pas la joie. Pas de vacances en Californie ou en Floride cette année: prudence, prudence…

Tout le monde y va de son petit avis sur ce projet de loi. Il y a les résignés ("avons-nous vraiment le choix?"), les fâchés-patriotes ("on ne va quand même pas baisser les culottes!"), les soi-disant réalistes ("c'est la moins mauvaise solution"), les inquiets ("qu'allons-nous devenir en cas de refus ?"). Même Monsieur ex (Philipp Hildebrand) y va de son couplet, affirmant "le shérif a parlé et la Suisse doit plier". C'est que l'ancien Président de la BNS est maintenant vice-président de BlackRock, le plus gros gestionnaire d'actifs au monde et il s'inquiète du sort réservé aux nombreuses banques suisses que BlackRock compte parmi sa clientèle…

Que faire? Que faire? C'est tout simple.

En élisant M. Obama, les Américains voulaient d'un Président qui les écoute. C'est gagné, ils ont été entendus. A tel point d'ailleurs qu'avec ses grandes oreilles, la NSA surveille leurs conversations téléphoniques (et les nôtres) et, grâce à des accès direct aux serveurs des grandes sociétés internet, peut lire quasiment tous les échanges courriels de la planète.

Le département américain de la justice n'a donc pas besoin de nos banques pour obtenir des renseignements: il lui suffit d'aller se servir auprès de la NSA (la photo: son siège à Fort Meade) et nos parlementaires pourront alors partir en vacances sereinement et sans s'étriper. Et pendant qu'il y est, le département US de la justice pourra peut-être faire la poutze moins loin qu'en Suisse… Je pense notamment à l'Etat du Delaware: une société s'y crée en quelques heures, fastoche (on trouve facilement des kits sur internet), on peut y ouvrir un compte bancaire sans avoir à décliner son identité, le nom des actionnaires n'est publié nulle part, il n'y a pas d'impôt sur le bénéfice, pas plus que d'obligation de tenir une comptabilité. Le paradis (fiscal) quoi! 

Et si M. Obama ne veut pas balayer devant sa porte, nos banques peuvent s'adresser à une des très nombreuses entreprises qui proposent la création de sociétés au Delaware en 24 heures, secret garanti.

Michael Wyler

Heureux retraité, Michael Wyler est un ex. Ex avocat, ex directeur de feu le Groupe Swissair en Chine et ex dircom. Au passé comme au présent, journaliste, chroniqueur, père de Jonathan et Julie, dont il est fier, tout autant qu'il l'est de son épouse Cécile, hypnothérapeute, enseignante en hypnose et PNL, auteur et conférencière.