Le sexe est une mine d'or. Moins sans doute pour celles et ceux qui vendent le leur que pour les exploitants… Googlez "sexe" et 139 millions de références apparaissent en 0,27 secondes ! Googlez "cerveau" et seules 20 millions de références apparaissent. C'est dire…
Les media adorent et manifestement, le public est demandeur. Il ne s'écoule guère de semaine sans un reportage TV sur la prostitution, la sortie largement commentée d'un bouquin sur les expériences échangistes de Mme X, les plaisirs et dangers des pratiques sado-maso ou un article sur l'art de pratiquer les fellations. Bref, si le sexe n'existait pas, il faudrait l'inventer…
Ces derniers jours, j'ai donc notamment pu suivre un reportage de la RTS sur la prostitution dans les stations de ski. J'ai lu un article dans "20 Minutes" relatant les misères d'une prostituée face à la concurrence "low cost" des fille de l'Est. Le "Blick" m'a montré les seins de sa "star du jour", des "sex-addicts" m'ont raconté leur enfer ("je ne pensais plus qu'au cul") et "Le Matin", le quotidien le plus sexe de Romandie m'a gavé de centaines d'annonces "charme" (sic) du genre: "25 ans, poitrine XXL, sodomie, 3ème âge, gode, très chaude", tout en me suggérant d'aller me balader sur son site spécialisé lmcharme.ch, histoire de mater quelque 600 annonces de cul bien croustillantes.
Ce blog étant classé "économie", on se doit de parler chiffres, non ? Alors, allons-y ! S'il y a de l'offre, c'est qu'il y a de la demande. L'offre ? Quelque 2.200 prostituées actives dans l'arc lémanique (190 salons rien que dans le canton de Vaud…), La demande ? On estime que plus de 15 % des habitants mâles de la Romandie âgés entre 18 et 70 ans, soit près de 75.000 hommes visitent plus ou moins régulièrement un/e prostitué/e. Chiffre d'affaires annuel estimé: 280 millions de francs.
Les Romands sont très friands de prostitution nous disent les media. Et très gâtés: grâce à la libre circulation des personnes, les filles du monde entier affluent vers cet Eldorado du sexe qu'est la Suisse, pouvant travailler 3 mois chez nous sans être soumises à l'impôt ! Une aubaine pour les consommateurs, car, comme le veut une des règles de base de l'économie, quand l'offre est supérieure à la demande, les prix tendent à baisser…
Excellente occasion donc pour les media – agréablement faux-Q en la matière – de remettre la compresse en nous fournissant des infos sur les tarifs (en chute libre), tout en s'inquiétant de ce phénomène auquel ils donnent tant de publicité…
Pourquoi un blog sur ce sujet ? Parce que, comme déjà dit, le sexe fait vendre. Et que si j'avais écrit un blog sur la politique monétaire des Banques centrales, comme l'a récemment fait un de mes excellents confrères, vous seriez sans doute moins nombreux à me lire…