Taxes EPFL: les opposants ont raison!

J'ai changé d'avis. D'accord avec ceux qui disent il ne faut pas augmenter la taxe d'études.

Deux raisons à cela: de bons arguments évoqués dans les nombreux commentaires à mon blog et notamment des arguments convaincants de "iouda" et de "david" (http://www.hebdo.ch/les-blogs/wyler-michael-post-scriptum/taxes-epfl-pauvres-chouchous).

La seconde raison est que, préoccupé comme nombre d'entre vous par la croissance de la criminalité et ses conséquences, j'ai effectué quelques recherches et ai ainsi appris que rien que dans le canton de Vaud, quelque 700 personnes étaient détenues et que le budget annuel du Service pénitentiaire vaudois avoisinait les 100 millions de francs.

En clair: un prisonnier coûte en moyenne 142'857 francs par an à la collectivité (même si une simple division est un calcul un peu simpliste), alors qu'un étudiant n'en coûte en moyenne que le quart (en moyenne, 31.850 francs par an).

Il vaut d'ailleurs la peine de se pencher une fois sur le coût direct et indirect de la criminalité en Suisse… Plus de 6.000 détenus dans 113 bâtiments cellulaires, un taux d'occupation moyen de 91 % et un taux de récidive de 25 %. Je sais que ce n'est pas politiquement correct de l'évoquer, mais 70 % de ces détenus sont des étrangers (avec ou sans permis), dont près de la moitié en préventive, pour prévenir un risque de fuite (touristes, frontaliers ou personnes en situation illégale).

La durée des peines s’allonge et les places se font rares dans les pénitenciers, commentait récemment à ce sujet "Le Temps", précisant qu'en 2011, "50 condamnés attendaient de pouvoir purger leur peine à Bostadel (ZG), Lenzbourg (AG) ou Thorberg (BE), environ 120 personnes figuraient sur la liste d’attente de Pöschwies (ZH), où le délai pour une place est de huit à neuf mois. Les cantons romands et le Tessin ne s’en sortent pas vraiment mieux avec une attente pouvant aller jusqu’à une année".

Tout cela a évidemment un coût prohibitif (pas loin du milliard de francs par année, sans même parler des conséquences pour les victimes et leurs assurances). D'ailleurs, le confort de nos prisons est un argument que Suisse Tourisme n'a pas besoin d'évoquer: on se pousse au portillon pour y passer l'hiver, bien au chaud, nourri, logé blanchi et soigné aux frais de la princesse.

Donc, les 10 millions que rapportait une hausse des taxes d'études à l'EPFL, c'est du pipi de minet et même si l'un n'a pas vraiment de rapport avec l'autre, je reste opposé à cette hausse des taxes. Et puis si on peut claquer 100 millions pour un seul avion de combat Gripen, on a encore de quoi favoriser l'accès aux études des moins nantis…

Michael Wyler

Heureux retraité, Michael Wyler est un ex. Ex avocat, ex directeur de feu le Groupe Swissair en Chine et ex dircom. Au passé comme au présent, journaliste, chroniqueur, père de Jonathan et Julie, dont il est fier, tout autant qu'il l'est de son épouse Cécile, hypnothérapeute, enseignante en hypnose et PNL, auteur et conférencière.