"Notre coopérative compte 43.000 femmes et notre chiffre d'affaires est de 120 millions de francs".

Pas de doute, Lijjat Papad est un GROS succès. Crée en 1959 par 7 femmes, avec un capital initial emprunté de 10 dollars, Lijjat offre à ses membres une occasion unique de générer un revenu décent et donc de vivre dignement. Comment ? En fabriquant et en vendant des papadum (ou papad) ), sortes de galettes dont les Indiens sont friands et que l'on trouve d'ailleurs dans tous les restaurants indiens. Vous l'aurez compris, ce petit bijou a son siège en Inde.
"Toute femme capable de travailler, sans distinction de caste, de croyance et de couleur devient une coopératrice dès son premier jour de travail". Et comme le but de Liijat est de permettre à des femmes de gagner leur vie par leur travail, tout est fabriqué à la main. Si l'organisation dispose d'une centrale à Mumbai, chacune des 79 branches est autonome, car Lijjat croit fermement à la propriété collective et toutes les décisions se prennent par consensus.
Et les hommes ? Ils peuvent être employés comme comptables, chauffeurs ou garde, mais ils sont salariés et ne peuvent pas devenir coopérateurs.
Comme le raconte Sébastien Farcis de France Inter: "il est 7 heures du matin et l’activité bat son plein dans le sous-sol de la branche de Bombay. Les 800 femmes qui y sont rattachées viennent chercher la pâte qui leur servira à rouler les papadam à la main et au rouleau. Chaque femme doit rouler un minimum de 5 kilos de galettes par jour, et touche 50 centimes d’euro le kilo. En plus de cela, en tant que copropriétaires, elles touchent des dividendes sur les profits. Dans cette branche de Bombay, ils se sont élevés à 300 euros par an par personne en 2011. Et Swati Paradkar, qui a commencé comme rouleuse à l’âge de 10 ans, est aujourd’hui la présidente nationale de Lijjat".
Elle est fière d'avoir modernisé l'organisation, qui exporte dorénavant ses papadams en Europe et aux Etats Unis, mais aussi d'avoir diversifié en fabriquant d'autres produits alimentaires . Fière aussi de la rigueur de l'organisation: "nous inspectons le lieu de travail des femmes qui fabriquent les papadams et les conseillons quant à l'hygiène. De plus, nous nous assurons de la qualité de nos produits et livrons aux femmes une pâte prête qu'elles viennent chercher le matin. Le lendemain, elles nous ramènent les galettes et sont payées le surlendemain pour ce qu'elles ont livré" peut-on lire sur le site internet de l'organistion.
Savez-vous comment on appelle la mise en commun des moyens de production et la suppression des classes sociales ? Le communisme. Comme quoi, à la base, l'idée n'était peut-être pas si mauvaise…
http://www.lijjat.com/