En Italie, accuser un homme de "ne pas avoir de couilles" est un délit punissable d'une amende, a estimé la plus haute instance judiciaire du pays. Ne voulant pas risquer de faire jurisprudence en Suisse, je ne dirai donc rien des attributs de nos banquiers.
Mais sacré nom, à part se lamenter, se jeter des sacs de cendres sur la tête, se plaindre d'être incompris et proposer un code de conduite pour détecter les fonds non fiscalisés, ils ne font pas grand chose, si ce n'est brasser du vent.
Cela fait pourtant bien des années qu'ils savaient qu'une guerre commerciale sans merci était en préparation et que pour leurs hypocrites concurrents américains et anglais notamment (et leurs gouvernements), tous les coups seraient permis. Mais, pour paraphraser Jules Renard, ils n'ont écouté que leur courage, qui ne leur disait rien, et se sont gardé d'intervenir.
Comme le sais-je ? J'y étais ! Le Conseil de la Fondation Genève place Financière tout comme l'Association Suisse des banquiers et le Groupement des banquiers privés savaient, il y a 20 ans déjà, que ça allait chauffer. Je sais, je fais un peu "ancien combattant", mais nous étions quelques-uns – y compris l'ancien Procureur général de Genève, Bernard Bertossa – à avoir évoqué le problème avec eux.
Ils auraient eu le temps et les moyens de prendre l'initiative et donc, de bonnes chances de gagner la bataille. Ils ont préféré jouer aux autruches, profitant d'un avantage compétitif (le secret bancaire) bien juteux pour gagner plein d'argent.
Conséquence: comme l'écrit Myret Zaki dans Bilan, "alors que la Suisse doit chasser le moindre franc non déclaré, les sociétés les plus opaques peuvent être crées aux Etats-Unis, au Canada ou au Royaume-Uni… même lorsque les clients donnent tous les signes qu'ils sont blanchisseurs d'argent criminel, des officiels corrompus ou des terroristes".
Elle poursuit: "le plus surprenant, c'est que les divisions internes entre Suisses aient pris le pas sur la seule division réelle qui existe: celle qui oppose la Suisse aux places financières concurrentes, qui récupèrent impunément ses parts de marché".
Mais pour qu'au niveau politique on en prenne conscience et qu'on agisse, il faudrait des parlementaires et des Conseillers fédéraux ayant une vision à long terme et un peu plus de poil au … Bref, il nous faudrait peut-être des Myret Zaki au Conseil fédéral…
Et sans à propos, malgré nos relations quelque peu tendues avec les Etats-Unis, la qualité suisse y a bonne réputation. Le Sig Sauer .223-Caliber Semi-Automatic, utilisé hier par Ryan Lanza lors du massacre dans une école du Connecticut est une des armes à feu les plus populaires aux USA. Comme le dit leur pub: "SIG SAUER rifles are fast gainig a reputation for revolutionary design, exceptional accuracy and engineered reliability"…
http://www.bilan.ch/editoriaux/mz/mais-non-ne-defend-pas-le-secret-bancaire
http://www.sigsauer.com/Products/Default.aspx
http://www.swissarms.ch/